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Les journaux de Marseille annoncent que M. l'évêque d'Hermopolis, qui se trouvoit depuis long-temps à Rome, est arrivé à Marseille par mer, le 18 octobre, et s'est mis en route presqu'aussitôt pour se rendre dans le Rouergue, sa patrie. Le prélat avoit eu l'intention de revenir dès l'année dernière, mais différentes circonstances l'avoient ensuite fait rester en Italie. Il a joui à Rome de toute la considération due à son mérite, à ses lumières et à sa prudence. On dit qu'il se propose de se fixer à Rodez.

Le 7 octobre commença à Noyal-Muzillac une mission où l'on a remarqué cette foi vive qui distingue la Bretagne; dix-sept prêtres voisins étoient réunis aux cinq de cette paroisse, et tous furent constamment occupés. On vit, dès les premiers jours, grande affluence à l'église, empressement général à recourir aux tribunaux de la pénitence, et une attention soutenue à écouter la parole de Dieu. Chaque semaine fut terminée par des communions nombreuses. Le 19, M. l'évêque de Vannes, prélat révéré de son clergé et des fidèles, administra le sacrement de confirmation. Le jour précédent, on avoit béni et élevé un calvaire qui sera un monument précieux pour les bons habitans de Noyal, et un souvenir durable des faveurs du ciel sur eux. « Voilà, dit l'orateur au pied de la croix, voilà le missionnaire que nous laissons au milieu de vous; prédicateur muet, à la vérité, mais dont les adorables plaies, comme autant de bouches, vous apprendront l'énormité du péché, le prix de vos ames, l'obligation de pardonner aux ennemis, et l'humble résignation dans les souffrances. »

- Le maire de Saint-Sauvant, diocèse de Poitiers, le même qui avoit défendu d'élever des reposoirs pour la procession de la FêteDieu, ainsi qu'on l'a vu, no 1976, ce maire, dis-je, veut absolument avoir un temple protestant dans sa commune. Ce n'est pas qu'il soit protestant lui-même, ce qui expliqueroit son zèle pour bâtir un temple; non, il est catholique, mais à la manière de M. Audry-de-Puyraveau, qui, comme il l'a dit élégamment à la tribune, n'use pas du tout du ministère du clergé. Son premier projet étoit de bâtir le temple dans le jardin du curé et de l'adosser à l'église catholique. Cette idée sourioit beaucoup à M. le maire; un temple à côté d'une église, les chants des protestans retentissant jusque dans le sanctuaire des catholiques, ce contraste lui paroissoit peut-être plaisant. Toutefois, les architectes et experts déclarèrent ce projet inexécutable. Le maire fit choix d'un autre local, et, leg septembre dernier, il y eut à la mairie de Saint-Sauvant une réunion du conseil municipal avec adjonction des plus imposés pour délibérer sur l'impôt extraordinaire qu'il falloit établir, afin de faire face aux dépenses de construction. Il y avoit trente personnes présentes et le maire demandoit 2,400 fr. On se trouva partagé; il y eut 15 voix pour et 15 contre. Pour gagner les oppo

de la dénonciation d'un sieur Somer, qui le représentoit comme lui ayant proposé le brevet de capitaine dans une légion légitimiste levée dans la rue Saint-Denis, et dont M. de Conny seroit le colonel. M. Dumoulin a protesté de son éloignement pour un semblable embauchage, et il n'a pas été donné de suite à cette sorte de plainte.

Le tribunal de police municipale a prononcé, le 24, cinquante condamnations contre des individus qui avoient tenu des jeux de hasard sur les boulevards, aux Champs-Elysées et dans le faubourg Montmartre.

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Le Nouvelliste déclare qu'il n'y a pas un mot de vrai dans le langage, les actes et les intentions, que les journaux prêtent à quelques-unes des puissances de l'Europe. La France est d'accord avec elles sur le parti de terminer par la force le différend de la Belgique et de la Hollande, si toutes les mesures pour éviter la guerre viennent à échouer.

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Suivant un journal, M. Humann, fils d'un des membres du ministère actuel, s'est épris de la doctrine saint-simonienne, et se propose de prendre l'habit d'apôtre en grande solennité.

Il paroît que M. de Berbis refuse la pairie dont on l'avoit gratifié sans le consulter.

Un ancien capitaine de vaisseau, M. Aucain, a offert de communiquer au gouvernement la découverte qu'il a faite d'un nouveau système d'artillerie capable d'assurer aux bâtimens français des succès assurés dans une guerre future. Il tient toutefois à ce que son invention ne soit examinée que par deux commissaires qu'il désigue, et dont l'un seroit l'amiral Truguet.

Le bulletin du cholera, publié au Moniteur du 26, contient les résultats suivans Côtes-du-Nord, le 22, 82 nouveaux malades et 34 morts; Morbihan, le 22, 44 cas et 16 décès; Marne, le 22, 41 cas et 20 décès; Nord, le 23, 22 cas et 14 décès; Bouches-du-Rhône, le 18, 5 cas et 3 décès; Ille-et-Vilaine, le 23, 1 cas et 2 décès; Gironde, le 22, 3 décès.

Avant son départ de Nantes pour Paris, le procureur du Roi, Demangeat, a fait mettre dans le Breton une note dans laquelle il déclare fausses toutes les assertions de M. Berryer. Il prétend avoir rempli dans cette affaire les devoirs d'honnête homme et de magistrat. La Gazette des Tribunaux ne croit pas protestations; elle oppose à ce magistrat une lettre de lui, lue aux débats.

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à ses

M. Desmortiers, procureur du Roi à Paris, a fait mettre dans la Gazette des Tribunaux une réclamation relative aux torts qui pèsent sur lui dans l'instruction de l'affaire de M. Berryer. Il explique par un mal-entendu, et par l'erreur d'un commis qui lui a servi d'intermédiaire, la contradiction que l'on a signalée entre la lettre qu'il a écrite à M. Berryer, et la maniere dont il a fait procéder.

Le journal anglais l'Albion dit que l'affaire jugée à Blois n'étoit pas une conspiration ourdie par M. Berryer, mais contre M. Berryer.

avant et après le saint viatique et l'extrême - onction pourront se réciter dans l'église, et même une seule fois par jour pour tous, si le nombre des malades devenoit trop considérable; 3o les cadavres des défunts seront portés directement au cimetière, dans lequel se feront les prières d'usage, ou du moins dans un lieu découvert; 4° la faculté est accordée à tous les prêtres, qui administrent les personnes atteintes de la maladie, de donner l'absolution générale. Enfin, si ce grand fléau envahit votre paroisse, et que la main de Dieu frappe vos ouailles, ayez soin de vous montrer digne du souverain pasteur qui a donné sa vie pour ses brebis. »

NOUVELLES POLITIQUES.

PARIS. Les journaux de l'opposition républicaine trouvent que les mémoires publiés sur la révolution de juillet, par le secrétaire de M. de Mortemart, ne répondent point à l'attente générale, et à l'idée qu'on s'en étoit faite avant leur publication. Ils voudroient d'abord que ce fût sous le nom du noble duc luimême qu'ils eussent paru, pour plus de garantie et de sûreté. Ils se plaignent ensuite de n'y pas voir la partie qu'on avoit annoncée comme devant être la plus intéressante, c'est-à-dire, celle qui promettoit des explications très-curieuses sur la mission de M. de Mortemart à St-Pétersbourg, et sur la nature des communications secrètes, dont on prétendoit que le roi Louis-Philippe l'avoit chargé auprès de l'empereur de Russie. Il nous semble que c'est pousser la curiosité un peu loin que de vouloir exiger ces sortes de communications. En général, il est admis, non pas seulement en diplomatie, mais en administration, que toute révélation n'est pas permise relativement aux fonctions délicates qu'on a pu être chargé de remplir, et que les secrets n'appartiennent pas toujours à ceux qui les ont reçus. Comment donc être étonné qu'un homme du rang et du caractère de M. le duc de Mortemart se croie tenu à garder pour lui les hautes confidences politiques, qui eussent pu lui être faites par le roi Louis-Philippe, sur une arrière-pensée qu'il auroit découverte à son ambassadenr? Sans doute, si l'honneur de ce dernier se trouve intéressé à ce que quelque point de sa mission diplomatique soit éclairci et rectifié, il lui est bien permis d'user des moyens légitimes qu'il peut avoir pour y parvenir; mais cela ne sauroit se faire aux dépens de ses autres devoirs, et d'un autre genre de délicatesse. Le parti le meilleur qu'il eût a prendre, dans une position aussi gênante que la sienne, est donc celui qu'il a pris, qui étoit de laisser accréditer, sans les démentir, les bruits et les faits que son secrétaire et les journaux se sont chargés de mettre en circulation. Ils ont avancé en son nom, sans aucune réclamation de sa part, que M. le duc d'Orléans lui avoit dit, le 31 juillet 1830, qu'il se feroit plutôt mettre en pièce que de se laisser poser la couronne sur la tête. Ils ont ajouté que c'est dans le inême sens que M. de Mortemart a cru devoir accepter, entendre et remplir, sa mission à St-Pétersbourg. Du moment où ces explications courent le monde sans être démenties par personne, il faut être bien exigeant pour vouloir qu'un ambassadeur satisfasse la curiosité publique d'une manière plus explicite.

vision. Le duc de Saxe - Weymar est à la tête de la 2o division de l'armée Hollandaise.

M. Pescatore, membre de la commission instituée par le roi de Hollande à l'effet de gérer, an nom de ce souverain, les affaires du Luxembourg, a été = arrêté par la gendarmerie belge, sur un réquisitoire du commissaire de district de Grevenmacher. Ce réquisitoire porte tout bonnement que l'arrestation devra être = opérée en représailles de celle de M. de Thorn, dont la détention dure depuis si long-temps. On assure que le ministre de la guerre belge à transmis par estafette au général de Tabor, à Arlon, des instructions qui lui enjoignent, d'après une délibération du conseil des ministres, a garder M. Pescatore comme ôtage.

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Le ministre des affaires étrangères de la Hollande a fait le 19, aux étatsgénéraux, en comité secret, une communication sur les négociations relatives à ́ la Belgique. Il a déposé en même temps les pièces qui s'y rattachent.

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Les élections pour le corps législatif se sont faites à Francfort-sur-le-Mein, presque toutes dans le sens de l'autorité. On ne suppose guère que 12 députés de l'opposition sur 45 nouveaux élus.

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La session des Etats du duché de Brunswick, ouverte depuis le 27 août, avoit été close le 12 octobre. Le duc régnant a prononcé un discours.

Les forces que la Porte oppose à Mehemet-Ali ne peuvent lui tenir tête ni sur terre ni sur mer. La flotte turque a été obligée de se retirer devant les Egyptiens et de leur abandonner l'île de Chypre, qui est peut-être déjà en leur pouvoir. Cette perte seroit désavavantageuse pour la Turquie; car, de ce point, le pacha pourroit soutenir ses troupes de terre et sa flotte.

Les débats du procès des vingt individus arrêtés le 6 juin dans le cloître SaintMéry, ont continué ces jours derniers à la cour d'assises. Les audiences des 24, 25 et 26 n'ont pas suffi à l'audition des témoins. Le sieur Reiche, décoré de juillet, a déclaré que, dès le 18 mai, le sieur Lépine l'avoit engagé, en lui promettant une place, à enrôler des mécontens. Le sieur Poiret a fait une déposition à peu près semblable. M. Maillet, officier de la garde nationale, a été abordé le 6 par l'accusé Rossignol, qui l'a engagé à se joindre aux révoltés. Le distillateur de la rue St-Martin, no 65, a assuré que les sieurs Rossignol et Fournier, et la demoiselle Alexandre, s'étoient opposés à ce qu'il fermât sa porte cochère. Cette dernière femme joue un assez vilain rôle dans les débats. On l'a représentée comme ayant donné des signaux aux révoltés, et ayant applaudi à leurs coups. Le sieur Simon, décoré de juillet, qui avoit d'abord été incarcéré, et qui depuis obtint une place aux Invalides, a confirmé les déclarations précédentes. Les accusés Rossignol et Jeanne ont manifesté vivement leur surprise de sa conduite actuelle, attendu qu'il avoit été un des plus ardens combattans. Le limonadier Leclerc a vu l'accusé Jeanne tirer avec les autres insurgés sur la garde nationale, tandis que Rossignol

parlementoit avec elle. Plusieurs autres témoins ont reconnu ces deux accusés comme ayant fait feu plusieurs fois; d'autres ont déclaré que l'on étoit venu prendre leurs armes, et que l'on s'étoit emparé de leurs logemens pour tirer sur les troupes. La portière de la rue St-Martin, n° 30, a dit que c'étoit dans la nuit du 5 au 6 que la maison avoit été envahie; mais, comme il y avoit 300 individus, elle n'a pu en désigner aucun. Des débats très-vifs ont eu lieu à chaque déposition avec les accusés, qui ont presque tous démenti ces faits. Jeanne a montré un aplomb remarquable dans ses réponses. Il n'a pas craiut de dire qu'il recommenceroit de nouveau, si, à la suite de ce qui s'est passé boulevard Bourdon, il y avoit encore à repousser l'oppression par la force.

Le 26, on a entendu madame Potin, occupant avec la demoiselle Lacouture, âgée de 82 ans et infirme, un appartement dans la maison rue St-Martin, no 30, d'où le feu a été le plus vif. Elle a déclaré que les révoltés s'étoient emparés de son logement à trois heures du matin, au nombre d'environ 300; mais qu'un grand nombre d'entre eux n'étoient pas armés. On lui a pris 500 fr. renfermés dans un secrétaire, et, sur ses plaintes, il lui a été répondu que le gouvernement provisoire l'indemniseroit bientôt. Les insurgés obéissoient à un chef très - actif. Elle a remarqué un homme qui distribuoit de l'argent et faisoit monter des munitions, et un prisonnier des rebelles sur la vie duquel on a délibéré. La dame Potin n'a pu reconnoître les accusés. Jeanne, qui n'a cessé de montrer beaucoup de présence d'esprit dans les débats et qui a discuté successivement chaque déposition assez habilement, a fait rappeler au témoin que l'on avoit rendu le sabre au prisonnier, et que l'on avoit eu la précaution de mettre des matelas devant les glaces pour les conserver. M. Clarisse, officier de la garde nationale, qui étoit ce prisonnier, a dit qu'on avoit voulu le forcer à faire des cartouches, qu'on avoit eu un instant l'intention de le fusiller, et qu'il a complé 29 insurgés dans la maison.

AVIS.

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MM. les Souscripteurs dont l'abonnement expire au 1 novembre prochain sont priés de le renouveler promptement, pour ne pas éprouver de retard. Ils voudront bien joindre à leur demande une de leurs adresses imprimées. Prix actuel de l'abonnement : Pour un an, 42 fr.; pour six mois, 21 fr.; pour trois mois, 11 fr. On ne reçoit que les lettres affranchies.

Le Gérant, Adrien Le Clere.

COURS DES EFFETS PUBLICS.Bourse du 26 octobre 1832.

Trois pour 100, jouissance du 22 juin, ouvert à 67 fr. 55 c. et fermé à 68 fr. 00 c. Cinq pour 100, jouissance du 22 sept., ouvert à 96 fr. 00 c. et fermé à 96 fr. 25 e. Actions de la Banque.

. 1667 fr. 50 c.

IMPRIMERIE D'AD. LE CLERE ET COMP.

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