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Les ouvriers chapeliers de Lyon s'étant concertés pour obtnir une augmenta tion de prix dans leurs journées de travail, une fâcheuse collision a eu lieu le 18 entre eux et quelques ouvriers dissidens, dans le passage de l'Argue, Des patrouilles ont parcouru la ville toute la soirée.

On remarqué encore de l'agitation à Marseille. Dans la soirée du 16, il ya eu une rixe assez sérieuse entre des royalistes et des patriotes. Un ancien officiera été grièvement blessé. La garnison est toujours en alerte.

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Le choléra a presque entièrement disparu d'Orléans, où il avoit repris avec force.

Le général Mercx, envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire du roi des Belges, a été reçu officiellement en cette qualité le 15 septembre, par le roi de Prusse, à Charlottenbourg. Il a remis ses lettres de créance et la notification du mariage de son souverain.

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M. le comte Vilain XIV, envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire du roi des Belges, a eu, le 13 septembre, son audience solennelle du président de la confédération helvétique, à Lucerne.

On a commencé à frapper, à Bruxelles, des pièces de 5 fr. à l'effigie de Léopold. Ces pièces sont, pour les inscriptions, semblables à celles de France. Le cordon porte les mots : Dieu protége la Belgique.

On arme en ce moment, en Angleterre, une frégate de 52 canons destinés pour don Pédro.

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Le roi de Sardaigne vient de décréter que la ville de Pignerol seroit con vertie en place forte.

Le roi de Bavière a fait un voyage à Francfort. Il y est arrivé le 17. Ila aussitôt des conférences avec plusieurs membres de la diète.

ville.

L'agent pontifical à Oporto a reçu de don Pédro l'ordre de quitter cette

La flotte portugaise a quitté Lisbonne le 7 septembre. Elle se compose d'un vaisseau de 74 canons, d'une frégate, de deux corvettes, de deux bricks et d'un bateau à vapeur. Sartorius, qui a deux frégates, une corvette, deux bricks at I schooner, s'est retiré vers Oporto,

Antioche,

Les Turcs ont été obligés d'abandonner aux Egyptiens Alep, Alexandrette et Adana. La Porte, attribuant les défaites continuelles de son are mée à l'inhabileté du commandant, l'a confiée au grand visir Reschid-Mehemel Pacha, et a fait de nouveaux envois de troupes et d'artillerie en Syrie.

Ce qu'il y a de plus grave, aux yeux des libéraux, dans l'invasion

du cholera-morbus.

que

Demandez aux esprits vulgaires quel est le plus grand inconvénient le choi léra-morbus leur paroisse avoir; ils vous répondront tous, sans hésiter, que c'es celui de faire mourir beaucoup de monde. En effet, il y a quelque chose de vra et de naturel dans cette manière de voir, et c'est là ce qui vient d'abord à la pett sée. Cependant, il n'en sera point ainsi, très-certainement, si vous vous adresse

à un libéral. Il vous dira que l'effet le plus malheureux du choléra, c'est de ramener le peuple à des sentimens religieux, de le disposer à la prière, aux processions, aux pratiques de piété; en un mọt, de ranimer sa confiance en Dieu.

Un bon patriote ne connoît rien de plus pressé que d'aller au-devant de ce genre d'inconvénient. Que le peuple meure tant qu'il voudra; pourvu que ce ne soit pas au ciel qu'il demande sa guérison, que sa foi ne revienne. point, et que l'incrédulité soit sauve, voilà le principal; les autres dangers du choléra-morbus ne sont rien en comparaison de celui-ci, et il pent emporter qui bon lui semblera.

Oui, telle est l'importance que les libéraux attachent à sauver avant tout la corruption des idées et l'impiété de leur siècle de lumières; vous ne les voyez occupés que de cela, L'épidémie a beau sévir au milieu d'eux : leur premier soin est d'empêcher qu'elle ne donne lieu à des pensées religieuses, à des prières publiques, à quelques processions, à quelques manifestations de piété, On diroit que Satan leur a confié la garde de ses intérêts, et qu'ils se sont chargés de veiller à ce qu'il ne lui soit fait aucun tort.

Au moment de la plus forte invasion du choléra-morbus dans la capitale, vous les avez vus recourir aux inventions les plus absurdes pour détourner le cours naturel des idées du peuple, qu'une si grande calamité sembloit avertir de rentrer dans la voie du bien, et d'implorer le secours de la Divinité contre le redoutable fléau. Quels efforts ne firent-ils pas pour combattre en lui cette salutaire disposition, et pour lui persuader que son mal venoit de la main des empoisonneurs? Comme si la inort n'eût pas assez emporté de victimes, ils se hâtèrent de lui en douner d'autres encore par une affreuse combinaison d'impiété, dont l'idée ne pouvoit être prise qu'en enfer.

:

Et comment cette révolte ne seroit-elle pas fomentée dans les esprits vulgaires, lorsqu'on en voit donner l'exemple par des magistrats de l'ordre civil et judiciaire? Le gérant d'un journal de Nantes, M. Merson, n'a-t-il pas été traduit, il y a peu de jours, devant une cour d'assises, pour avoir osé examiner dans son journal si le choléra-morbus ne pourroit pas être considéré comme un châtiment du ciel? Un châtiment du ciel! se sont écriés les organes du ministère public pour qui prend-on la glorieuse révolution? Vous la calomniez en lui prêtant un esprit d'irréligion qu'elle n'a jamais eu. Loin de mériter l'injure que vous lui faites, vous devriez la remercier des bienfaits qu'elle a répandus sur toute la France.............. Le moyen, d'après cela que le peuple ait quelque chose à se reprocher, quelques pardons à demander au ciel! Non, vraiment; le voilà quitte pour le moins, et çe n'est point de ce côté-là qu'il doit regarder pour découvrir la source des fléaux qui lui arrivent. Les empoisonneurs, à la bonne heure; cela s'explique beaucoup plus naturellement.

Allez dans une autre ville; vous y retrouvez les libéraux occupés à détruire les mêmes superstitions, et à décharger leur colère sur les malheureux qu'ils rencoutreront dans une procession, où à genoux devant les images des célestes proLecteurs dont ils attendent secours et guérison. C'est en vain qu'on représente aux patriotes impies que cette confiance en Dien peut produire les effets les plus sa

lutaires en faveur des populations religieuses, qui ne connoissent rien de meilleur que la foi et la prière pour obtenir les soulagemens qu'elles cherchent. Les libéraux ont à faire valoir une considération plus forte, plus impérieuse, et qui doit passer avant toutes les autres; c'est celle d'accélérer le mouvement de la perversité humaine, et de ne pas souffrir que l'œuvre de l'irréligion soit altérée. Cela leur paroît mille fois plus pressant et plus essentiel que de sauver des malades qui ne leur sont bons à rien pour l'exécution de leurs desseins.

Au surplus, le zèle d'impiété qui les anime va jusqu'à leur faire mépriser jusqu'aux intérêts de leur propre conservation. Nous pourrions citer des villes où des processions et des prières publiques ont été faites pour conjurer d'avance le fléau de l'épidémie, pour demander au ciel de le détourner dans sa miséricorde. Le croira-t-on! il s'est trouvé dans ces mêmes villes des hommes assez animés de l'esprit de l'enfer pour appeler hautement le choléra-morbus de tous leurs vœux, de peur que les populations qu'il épargneroit ne fussent tentées d'attribuer leur salut à leur confiance en Dieu. Il est difficile, assurément, de travailler à des œuvres de perdition avec plus d'ardeur et de désintéressement.

B.

Lud. de Ponte, Compendium meditationum de præcipuis fidei nostræ mysteriis (1).

les

Louis de Ponte, ou du Pont, comme nous disons en français, étoit un Jésuite espagnol, né à Valladolid en 1554, et mort dans la même ville le 17 février 1624. Il a composé des livres de piété qui sont estimés, et dont plusieurs ont été traduits en latin par le Père Travinno, son confrère. Il parut à Paris en 1668 un abrégé latin de ses méditations: c'est cet abrégé qu'on reproduit aujourd'hui ; on y a joint un supplément, renfermant des méditations sur les dimanches et sur fêtes, tirées des Jésuites Busée, Suffren, Hayneufve, Avancini et Gaudier. Les Méditations de Dupont roulent sur les vertus, sur la vie de Notre-Seigneur, sur les attributs de Dieu, etc. Le supplément est principalement sur les vies des saints, sur la rénovation des vœux, et sur les exercices spirituels. a deux tables; l'une qui indique le sujet des méditations, et l'autre qui les distribue pour tous les jours de l'année.

y

Ces Méditations, courtes, mais substantielles, et nourries de passages de l'Ecriture sainte, conviennent principalement aux ecclésiastiques.

(1) Deux vol. in – 12, prix, 6 fr. et 8 fr. 25 cent. franc de port. A Lyon, chez Périsse; à Paris, chez Meyer, rue Pot-de-Fer, et au bureau de ce journal.

Le Gérant, Adrien Le Clerc.

COURS DES EFFETS PUBLICS.- Bourse du 24 septembre 1832. Trois pour 100, jouissance du 22 juin, ouvert à 68 fr. 35 c. et fermé à 68 fr. 50 c. Cinq pour 100, jouissance du 22 sept., ouvert à 96 fr. 00 c. et fermé à 96 fr. 20 c. Actions de la Banque.

1662 fr. 50 c.

IMPRIMERIE D'AD. LE CLERE ET COMP".

JEUDI 27 SEPTEMBRE 1832.

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(N° 2003.)

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Lettre au clergé français, ou Conseils touchant les refus de lab sépulture, par M. Juin; in-8° de 30 pages.

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Cette brochure est celle dont nous avons parlé, n 1983; nous ne l'avions point encore lue, et nous n'avions fait que l'entrevoir. Depuis, l'auteur nous l'a envoyée, en nous reprochant d'avoir cherché à inspirer des préventions contre son écrit. Nous allons voir si la lecture de sa Lettre au clergé ne justifie pas l'idée peu favorable que nous en avions conçue. D'abord le titre seul est-il bien convenable? Appartenoit-il bien à M. Juin de donner des conseils au clergé français sur les refus de sépulture? Puisque ces conseils s'adressent au clergé, ils s'adressent aussi aux évêques. Or, est-ce à un ecclésiastique jeune encore, et dont la réputation et les services n'ont pas encore jeté un grand éclat, qu'il appartient de diriger les évêques dans l'exercice de leur ministère? N'auroit-il pas dû laisser ce soin à des ecclésiastiques blanchis dans les travaux du sacerdoce, ou versés dans l'étude de la théologie? et ne peut-il pas craindre qu'on ne s'étonne de sa prétention à vouloir régen ter ceux auxquels il devroit au contraire demander des conseils? Il rappelle que, dans une occasion à peu près semblable, après les ordonnances de 1828, il fit une brochure pour conseiller au clergé de se soumettre, et il ajoute modestement que son conseil n'étoit pas mauvais, puisque les évéques se soumirent. M. Juin nous apprend là ce que da moitié du clergé n'a pas su, et ce que l'autre moitié a oublié. Sa brochure ne fit dans le temps aucune sensation, et je doute qu'un seul évêque en ait eu connoissance. Ainsi il y a tout lieu de croire que ce ne furent pas les conseils de M. Juin qui déterminèrent le corps épiscopal.

L'auteur se plaint qu'il n'y ait point d'uniformité dans la conduite des ecclésiastiques sur les refus de sépulture, et il ne voit pas qu'il fait tout ce qui est en lui pour augmenter le défaut d'uniformité; car, en supposant qu'il parvienne à persua der quelques-uns de ses confrères, il n'a pu se flatter de les amener tous à son sentiment. Il y en a qui résisteront à l'autoTomes LXXIE. L'Ami de la Religion.

Bb

rité de ses conseils, et qui croiront pouvoir ne pas déférer à son expérience et à ses lumières. Il y en a peut-être qui lui répondront, si tant est qu'ils aient connoissance de sa Lettre, ou qu'ils la jugent digne de quelque réfutation. Voilà donc les divisions qui vont croitre sur ce sujet. M. Juin n'auroit-il pas été plus prudent en gardant le silence?

Venons à la discussion. Les temps sont si changés, dit-il, que je crois qu'il est de la prudence et de la sagesse de ne refuser la sépulture ecclésiastique qu'à ceux qui meurent évidemment et notoirement hors de l'Eglise, aux païens, aux juifs, aux hérétiques et à tous les schismatiques anciens et modernes. M. Juin ne voit pas que, par ses concessions, il ne satisfera pas encore les ennemis du clergé; car, dans son système, il auroit done refusé la sépulture ecclésiastique à l'abbé Grégoire, qui étoit bien notoirement schismatique. Le voilà donc qui donne lui-même un sujet de plainte aux libéraux ; car, que n'ont-ils pas dit sur le refus de sépulture à Grégoire? C'étoit une intolérance, une cruauté, un scandale. Il y a presque eu pour cela une émeute; il y a eu des menaces, au moins. Ainsi, la plupart des raisons que M. Juin donne pour accorder la sépulture aux impies et aux pécheurs publics, militent également pour l'accorder aux schismatiques, et entre autres à Grégoire. Les temps sont changés pour les uns comme pour les autres, la discipline de l'Eglise n'est pas plus respectable et plus sévère pour ceux-ci que pour ceux-là. Si on peut la violer pour les impies, pourquoi l'observeroit-on rigoureusement pour les schismatiques? On voit qu'il y a bien de l'arbitraire dans les règles que M. Juin prend la peine de tracer.

Il se fait demander s'il faudra accorder la sépulture ecclésiastique à ceux qui vivent sans foi, sans confession, et à ceux qui, à l'heure du trépas, refusent avec impiété les sacremens, et aux suicidés et aux duellistes, et que sais-je encore? et il répond nettement: Oui, dans la situation actuelle, il faut accorder la sépulture dans tous les cas que vous citez. La décision est large, assurément, et rendra l'exercice du ministère beaucoup plus facile. Mais sur quoi est-elle fondée? Sur ce que les esprits sont irrités, sur ce que les journaux déclament, sur ce que les familles sont blessées des refus, sur ce que les refus donnent du scandale. M. Juin fait ici un tableau affligeant de notre situation, et accuse le clergé d'avoir contribué à

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