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pontife et un primat! Quel triste présage pour ses émules en apostolat, pour le primat Châtel, pour l'apostolique Auzou, pour le patriarche Mérigot! Quel sera l'heureux établissement où M. L'Hote sera admis comme maître? Combien son nom est propre à inspirer la confiance pour cette maison! Qui ne voudroit voir ses enfans

sous la direction d'un tel instituteur?

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M. de Janson, évêque de Nancy, qui se trouvoit depuis quelque temps en province, étoit le 18 septembre à Cavaillon et y célébra la messe dans l'église de Saint-Veran, qui est l'ancienne cathédrale. Le prélat avoit donné en 1820 un mission dans cette ville; il demanda si la croix qu'il avoit plantée alors étoit encore debout et témoigna le désir d'y aller faire sa prière. Beaucoup de fidèles l'y suivirent. Après avoir prié au pied de la croix, M. l'évêque s'étant relevé répondit à l'attente du peuple et lui adressa quelques paroles de piété. Il le félicita d'avoir conservé son calvaire et l'exhorta à persévérer dans ses bons sentimens. Il parloit encore quand arriva M. le maire de Cavaillon, revêtu de son écharpe, qui demanda au prélat en vertu de quelle permission il prêchoit ainsi. M. de Janson répondit qu'il n'avoit pas besoin de permission pour faire une prière. On lui ordonna au nom de la loi de se taire, et presque aussitôt on entonna la Marseillaise. Le peuple y répondit par les cris de vive la croix ! Il reconduisit le prélat jusque chez M. le curé, en le saluant par ses acclamations. Peu après, un commissaire de police, accompagné d'un gendarme, vint demander à M. de Janson son passeport, qui fut aussitôt exhibé. M. l'évêque partit ensuite pour Avignon, où il avoit intention de se rendre. La nuit suivante, les jacobins du pays allèrent enfoncer les portes et briser les vîtres de M. le curé et de dix autres habitans; on fait en ce moment une enquête sur ces désordres.

-Nous avions espéré qu'une espèce de déclaration, publiée dans quelques journaux relativement à M. de Janson, évêque de Nancy, seroit désavouée par ceux auquels on l'attribuoit, ou bien qu'elle provoqueroit une improbation de la part du gouvernement. Ni l'un ni l'autre n'a eu lieu. Voici le fait. Le bruit s'étant répandu, le mois dernier, que M. l'évêque de Nancy alloit revenir dans son diocèse, tous les libéraux prirent l'alarme ou feignirent de la prendre. Leurs journaux publièrent des articles violens contre le prélat, et cinq officiers supérieurs de la garde nationale de Nancy, MM. Adam, Novel, Poirel, Dupin et A. Husson, insérèrent dans le Patriote de la Meurthe une déclaration datée du 27 septembre et portant qu'ils n'entendent en aucune façon protéger la rentrée d'un homme connu par sa haine contre le gouvernement actuel et dont la présence ne peut que troubler la tranquillité, et que, dans cette cir constance, ils refuseront leur concours. Ainsi, des officiers supérieurs de la garde nationale, qui doit être essentiellement obéissante, dé

l'Enfant-Jésus, dont nous avons parlé, no 1984. La mort de cet homme de bien est une véritable perte pour les malheureux et pour les pauvres. Nous le croyons auteur de plusieurs livres de piété; nous n'en connoissons qu'un, c'est celui qui a pour titre : La dévotion à Notre-Dame de Gráce, honorée à Los. Lille, 1832, in-18 de 78 pages. Ce petit livre est bien rédigé; il est partagé en trois chapitres, dont le premier est sur l'antiquité du culte de la sainte Vierge; le second, sur le pélerinage de Los; et le troisième, sur les moyens d'être vraiment enfant de Marie. L'auteur dit de très-bonnes choses sur l'antiquité du culte de la sainte Vierge et sur les pélerinages. Il raconte l'histoire de la chapelle de Los, qui fut bâtie à la fin du seizième siècle, et visitée depuis par un grand nombre de fidèles et par des personnages d'une haute distinction. La chapelle fut détruite pendant la révolution, mais la statue fut sauvée et placée, au commencement de ce siècle, dans l'église paroissiale de Los, où elle est encore l'objet de la dévotion publique. Le livre de M. Détrez se termine par des conseils pleins de piété; il est revêtu d'une approbation d'un grand-vicaire de Cambrai.

La ville de Nice a eu au mois de septembre une mission qui avoit été fondée par le baron Paulian. Il a laissé par son testament les fonds nécessaires pour la renouveler tous les ans dans une des trois paroisses de la ville, Sainte-Réparate, qui est la cathédrale, le Jésus et Saint-Martin. Cette année, les exercices ont eu lieu à la cathédrale; ils ont commencé le dimanche 16 septembre, et ont duré 15 jours. Ils étoient dirigés par les Jésuites, qui donnoient trois exercices par jour. La foule qui s'y portoit, l'ordre qui y réguoit, le recueillement et la piété des assistans, tout concourt à espérer que les fruits de cette mission seront durables.

Le père Marie-Joseph de Géramb, dont nous avons annoncé l'arrivée à Jérusalem, après avoir passé cinq mois dans cette ville et avoir visité Bethléem, Jéricho, le Jourdain et généralement tout ce que la Judée offre de plus intéressant et de plus respectable pour les chrétiens, est parti le 7 mai de la cité sainte pour Jaffa, avec l'intention de se rendre en Galilée. Il est arrivé à Nazareth le 23 du même mois, accompagné d'une escorte, les Arabes infestant les chemins. Le mont Thabor, Tibériade, Cana, Naïm, le lac de Génésareth ou mer de Galilée, et tous les lieux que le Sauveur a illustrés par ses souvenirs et par ses prodiges, ont été successivement l'objet du curieux examen du pieux pélerin. Si la peste qui régnoit en plusieurs lieux de la Syrie ne s'y fût opposée, il se seroit rendu de suite au mont Carmel, d'où il se proposoit de passer au mont Liban, par Tyr et Sidon. Son projet étoit de s'embarquer à Beyruth pour l'île de Chypre, et de là faire le voyage d'Egypte, afin de visiter aussi cette contrée fameuse à tant de titres et pleine également des souvenirs de l'Ecriture.

rogatoire, on veut leur trouver des complices, une visite domici liaire se fait arbitrairement, et ce n'est qu'après deux heures de détention, pendant laquelle eurent lieu des discussions par fois assez brutales de la part des assaillans, que les captifs eurent la permission de se retirer en liberté, et que les surveillans de conspirations, revenus de leur trop juste frayeur, allèrent se reposer de leurs honorables fatigues entreprises pour une si belle cause. Le lendemain, une défense par écrit du maire fut adressée au curé pour lui interdire de recevoir ses confrères, soit pendant le jour, soit pendant la nuit.

-Lorsqu'on ne sait sous quel prétexte quatre prêtres des environs de Laval furent dernièrement écroués dans les prisons de cette ville, cette mesure fit dans tout le pays une impression dont il faut avoir été témoin pour la bien comprendre. A Bonchamp, une des paroisses qui perdit son pasteur en cette occasion, quand on ne vit plus à l'autel, le dimanche suivant, le sage pasteur qui depuis 17 ans dirige ce troupeau, ce fut une désolation universelle. En un instant, presque toute la paroisse fut sur pied pour réclamer son curé. Cette démarche ne produisit aucun effet dans le moment; ce ne fut qu'au bout de 20 jours qu'il plut à l'autorité de déclarer qu'il n'y avoit pas lieu à suivre contre le pasteur: on le mit en liberté. Dès que la nouvelle en arriva à Bonchamp, il y eut une explosion de joie générale; on sonna à grand carillon. Tout le peuple alla au-devant du curé, les uns en habits de fête, les autres comme ils se trouvoient, quelques-uns même avec leurs instrumens de travail, tant ils avoient peur de manquer le moment favorable. Il n'y eut pas jusqu'aux infirmes qui recueilloient leurs forces pour se trouver sur le passage de leur pasteur à son retour Voilà ce qu'a produit l'autorité avec ses mesures rigoureuses; si elle entendoit bien ses intérêts, elle éviteroit d'alarmer et d'aigrir les populations par de pareils procédés.

Deux faits arrivés dans le diocèse de Verdun nous sont transmis par une voie sûre. Un vieillard perverti par les écrits du temps se présenta dernièrement à la porte de l'église de Montsecq, canton de Saint-Michel, et, mettant son bâton sous la porte, il dit trèshaut: Bon Dieu, si tu as du cœur et du pouvoir, fais-le donc voir aujourd'hui! Après cette ironie insultante, le malheureux se mit en devoir de descendre, car l'église est au revers d'un coteau. Mais une pierre qui se trouve sur son chemin le fait glisser, il tombe à la renverse et se casse l'épine du dos. Depuis ce temps il a passé huit jours au lit dans de grandes souffrances et sans par er, et il est mort sans secours et sans avoir témoigné aucun repentir. L'autre fait n'est pas moins avéré. Une croix avoit été plantée lors du dernier jubilé à la sortie du village de Nonsart, canton de Vigneulles. y avoit eu dans cette occasion d'éclatantes promesses de fidélité

II

à la religion; mais depuis quelque temps on avoit choisi ce lieu même pour des danses, et, dans la nuit du 15 au 16 septembre, des jeunes gens ont posé sur la croix les chandelles qui éclairoient leur réunion. La croix a été brûlée en partie, au son de la musique. L'autorité locale se met en devoir de réparer cette profanation, en faisant ériger une autre croix. Ces deux faits parlent d'eux-mêmes et nous dispensent de toute réflexion.

-Tous les journaux ont raconté l'histoire de la procession faite à La Péruse, diocèse d'Angoulême, et nous en avons parlé deux fois, d'abord numéro 1997, sur le bruit public, et une seconde fois, numéro 2000, d'après des renseignemens reçus directement de ce pays. La Gazette de l'Ouest, qui avoit la première rapporté le fait, a été attaquée par M. Poulet-Chabaudie, qui l'accuse de l'avoir diffamé et qui estime à la bagatelle de 5000 francs l'atteinte portée à son honneur. L'affaire a été plaidée le 29 septembre au tribunal correctionnel de Confolens. L'avocat du maire a reconnu toutes les circonstances principales du fait, le singe porté en pompe, la présence du maire, la musique, etc. Mais il nie qu'il ait été proféré aucun cri. Si le maire a fait porter son singe, c'est qu'il aime cet animal et qu'il se plait à en étudier l'intelligence. S'il s'est servi d'un dais, c'est qu'il a chez lui une espèce de parapluie qui lui vient de ses ancêtres et dont l'usage ne lui a pas été révélé; ainsi qu'il est dit dans l'exploit par lui signifié à la Gazette. L'avocat de M. de La Bouralière, gérant de la Gazette, a fait ressortir tout le scandale de la procession, le singe, le sabot, l'encens et le maire procédant à tout cela. Falloit-il une révélation pour apprendre à M. Chabaudie l'usage du dais? Ce dais avoit été donné à l'église de La Péruse par une pieuse tante de M. Chabaudie, mais le legs n'a été rempli. L'avocat de la Gazette a présenté d'ailleurs des moyens d'incompétence. Ce journal se publiant à Poitiers, c'est à Poitiers que le gérant auroit dû être cité, et, d'après la loi du 8 octobre 1830, il auroit dû être cité devant la cour d'assises. 'De plus, puisque la justice informe sur la procession du 18 août, on doit surseoir à l'action civile jusqu'à ce que l'instruction de l'action publique soit terminée. Le procureur du Roi a conclu contre le gérant à cinq jours de prison et 25 francs d'amende; mais le tribunal, après une réplique des deux avocats, s'est déclaré compétent ratione persona, et incompétent sur la seconde fin de non-recevoir, et a condamné le maire aux dépens.

NOUVELLES POLITIQUES.

pas

PARIS. Entre les quatre ministres qui viennent de se retirer et ceux qui les remplacent, la Bourse n'a tronvé que cinq centimes de différence, ce qui ne fait guère qu'un liard pour chacun. Quoique cette différence soit en baisse, il nous semble que ce n'est pas la peine de faire tant de bruit au sujet du changement

-L'armée de don Miguel a attaqué Oporto le 29 septembre, jour de la fête de ce prince. Les bataillons anglais et français ont été tonr-à-tour forcés dans leurs positions. De tous les officiers de ces deux légions, 2 seulement ont échappé sans blessures, 17 ont été tués, et la perte des pédristes dépasse 400 hommes. Le colonel anglais Burrel a été tué. Les troupes portugaises ont cependant été repoussées à la fin de la journée. Un brick avoit été envoyé dans le Douro pour prendre à bord don Pédro, s'il avoit été obligé de prendre la fuite. Ses partisans comptent beaucoup sur l'arrivée des renforts partis récemment d'Angleterre.

— L'escadre anglaise en station devant le Portugal s'est rapprochée d'Oporto, pour la protection des sujets britanniques.

La santé du roi d'Espagne s'améliore. Ferdinand a pu commencer à s'occuper des affaires de son royaume. Il vient de changer son ministère; les nouveaux ministres sont, dit-on, MM. Zéa Bermudez aux affaires étrangères, Cafranga à la justice, Encimay Piedra aux finances, Monet à la guerre, et l'amiral Laborde à la marine.

Le roi de Prusse se rend en ce moment aux bains de Toeplitz. Il a traversé Dresde le 29 septembre.

- L'ambassadeur de Russie à Berlin, M. de Ribeau pierre, est parti pour Magdebourg. Comme Charles X doit passer par cette ville, on croit que le diplomate russe a quelque mission secrète auprès du prince.

M. le comte Tolstoy, secrétaire de l'ambassade russe à Londres, passe en cette qualité à Paris, et est remplacé par M. Soltkoff, qui vient d'arriver en Angleterre.

· Un journal auglais assure que des agens out été envoyés à Dublin pour y arrêter M. O'Connell, et qu'une corvette a été expédiée sur la côte, pour empêcher qu'il ne s'y opère quelques mouvemens populaires.

D'après la réorganisation judiciaire en Belgique, M. Et. Constantin de Gerlache est premier président de la cour de cassation; MM. de Sauvage et Van Meenen, présidens de chambre, et M. Gendebien, procureur général.

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Les démêlés entre les Etats-Unis et le gouvernement de Buenos-Ayres, au sujet des îles Fackland, ont pris un caractère de gravité. On croit que la guerre éclatera entre les deux Etats.

Le général Welden est nommé président de la commission militaire de la confédération germanique, en remplacement du comte Catona.

Lord Durham, qui est allé remplir une mission à Saint-Pétersbourg, est arrivé le à Bruxelles.

Une compagnie établit, dit-on, à Moscou, des voitures publiques et des chario ts qui porteront les voyageurs jusqu'à la frontière de la Chine.

La peste continue ses ravages à Constantinople, et le choléra y règne encore. Un nouvel incendie a consumé 400 maisons dans le faubourg grec, au commencement du mois dernier.

- Le gouvernement de Buenos-Ayres n'a pas voulu recevoir M. Laforet, qui se rendoit dans cette ville en qualité de consul-général de France.

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