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la sûreté de l'Eglise qu'en me diffamant, il doit employer non dans des libelles, mais dans une procédure juridique, toutes les preuves qu'il aura. Si quis autem videtur contentiosus esse, nos talem consuetudinem non habemus, neque Ecclesia Dei (1).

Si au contraire il n'a plus rien à dire pour flétrir ma personne, revenons, sans perdre un moment, à la doctrine, sur laquelle je demande une décision. Il l'a réduite lui-même à un point qu'il nomme décisif, à un seul point qui renferme la décision du tout. Ce point décisif de tout le systême est, selon lui, que j'ai enseigné une charité séparée du motif essentiel de la béatitude. C'est là-dessus que nous pouvons demander au Pape un prompt jugement. C'est là-dessus que M. de Meaux doit être aussi soumis que moi. C'est cette soumission qu'il devroit avoir promise, il y a déjà long-temps, par rapport à toutes les opinions singulières que j'ai recueillies de son premier livre, dans mon écrit intitulé Véritables Oppositions, etc.

Pour moi, je ne puis m'empêcher de prendre ici à témoin celui dont les yeux éclairent les plus profondes ténèbres, et devant qui nous paroîtrons bientôt. Il sait, lui qui lit dans mon cœur, que je ne tiens à aucune personne ni à aucun livre, que je ne suis attaché qu'à lui et à son Eglise, que je gémis sans cesse en sa présence pour lui demander qu'il ramène la paix et qu'il abrège les jours de scandale, qu'il rende les pasteurs aux troupeaux, qu'il les réunisse dans sa maison, et qu'il donne autant de bénédictions à M. de Meaux, qu'il m'a donné de croix.

(1) I Cor. xI. 16.

Dieu

Dieu le sait, car c'est lui qui me l'a mis au cœur. Il y a long-temps que j'aurois abandonné mon livre, et que j'aurois demandé à être jeté dans la mer pour finir la tempête; je le demanderois encore à présent de tout mon cœur, quelque flétrissure que j'en dusse souffrir, si je croyois que cet ouvrage pût jamais autoriser l'illusion, et être un sujet de scandale pour le moindre d'entre les petits. Mais j'ai cru ne pouvoir abandonner cet ouvrage, sans abandonner la doctrine de l'amour désintéressé, qu'on y attaque ouvertement comme le point décisif. De plus, j'ai cru que l'illusion ne pouvoit jamais s'autoriser par un livre tant de fois expliqué, et qui la combat de si bonne foi. Enfin, sans regarder humainement ma personne, j'ai cru ne devoir pas la laisser flétrir par rapport à mon ministère. Plus les erreurs qu'on m'a imputées dans cet ouvrage sont impies, plus je me suis cru obligé en conscience à montrer par le texte même combien j'ai toujours eu horreur de ces impiétés. Abandonner mon livre sur de si terribles accusations, eût été une espèce d'aveu de toutes les erreurs impies qu'on y veut trouver. Le Pape jugera si je me suis trompé dans ces pensées. Mais enfin je proteste à la face du ciel et de la terre, que je n'ai écrit mon livre ni pour affoiblir la saine doctrine contre le quiétisme, ni pour excuser l'illusion.

FÉNÉLON. VI.

FIN DU TOME SIXIÈME.

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V OBJ. Le sacrifice absolu de l'intérêt propre est le sacrifice

même du salut.

VI OBJ. Suite de la même difficulté.

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VII OBJ. L'intérêt propre est nommé dans le livre des Maximes un intérêt éternel.

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SECONDE LETTRE.

I. L'Instruction pastorale n'établit pas une charité naturelle. 47 II. L'espérance, quoique surnaturelle, est moins parfaite que la charité.

III. Véritable état de la question sur l'amour naturel.

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V. Le silence de l'Ecriture ne peut être opposé à l'Instruction pastorale.

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V. L'amour naturel, vicieux ou innocent s'accorde également avec le systême de cette Instruction. Ibid.

comme vicieux.

VI. Difficulté contre l'opinion qui regarde cet amour naturel

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VII. Suite du même sujet.

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VIII. Sur quelques autorités alléguées dans l'Instruction pastorale.

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IX. Témoignage du Catéchisme ad Parochos.

X. Différence entre les parfaits et les imparfaits.
XI. Efficacité des témoignages cités dans l'Instruction pastorale.

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XII. Le désintéressement n'est pas commun à tous les justes.
XIII. En quoi consiste la mercenarité, selon M. de Meaux.
XIV. M. de Meaux ne peut la faire consister dans un attachement
à des dons passagers en cette vie.
XV. Ni dans un attachement à des biens de l'autre vie distingués

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de la béatitude chrétienne.

XVI. Ni dans l'attachement à la béatitude chrétienne.

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XVII. En quel sens M. de Meaux soutient-il que l'amour des justes du commun s'aide de tout?

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XVIII. M. de Meaux ne laisse plus de milieu entre les vertus surnaturelles et les péchés.

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XIX. Vains adoucissemens apportés à cette doctrine. XX. La réponse de M. de Meaux à l'autorité des théologiens est sans fondement.

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XXI. La difficulté de discerner dans la pratique l'amour naturel du surnaturel, n'attaque pas le systême de l'Instruction pastorale.

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XXII. Le livre des Maximes n'admet pas une inspiration extraor

dinaire presque perpétuelle.

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XXIII. M. de Meaux en pressant cette difficulté, tombe lui-même dans un excès visible.

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III. Elle confond les motifs spécifiques de la foi et de l'espérance.

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IV. Conséquences insoutenables qui suivent de cette opinion. 98
V. Equivoque des explications données par M. de Meaux.
VI. Contradiction de ses principes.

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VII. 1 OBJ. Sur les souhaits de Moyse et de saint Paul.
VIII. II OBJ. L'homme s'aime nécessairement lui-même.
IX. L'autorité de saint Grégoire de Nazianze.
X. IV OBJ. Explication de la notion commune de la charité.
XI. V OBJ. Véritable différence entre l'espérance et la charité.

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XII. M. de Meaux taxe d'erreur la doctrine de l'Ecole sur la charité.

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XIII. Il détruit le xxx® Article d'Issy.

Seconde partie : Sur la Contemplation.

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XIV. Doctrine du livre des Maximes sur la contemplation. Ibid. XV. Ire OBJ. Le livre des Maximes exclut en certains cas de la

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11o OBJ. Opinion de Denys le Chartreux sur cette matière. 138 IV OBJ. Sur la nature de la charité, selon saint Thomas. 141

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