8304195 FRANÇAISE, Mai ob nendes & Freno Q PAR MM. AIGNAN, de l'Académie française; Benja- E. Joux, de l'Académie française AU BUREAU DE LA MINERVE FRANÇAISE, Et chez Alex. EYMERY, libraire de la Minerve française, Mai 1818. AVIS. On souscrit à Paris, au bureau de la MINERVE FRANÇAISE, rue des Fossés-Saint-Germain-des-Prés, no 18.Le prix de cet ouvrage est : pour un volume, 14 fr.; pour deux, 27 fr. ; et pour quatre, 50 fr. - Chaque volume sera divisé en treize livraisons, qui paraîtront successivement, à des époques indéterminées. Le montant de la souscription doit être adressé d'avance, et franc de port, ainsi que la correspondance, aux auteurs de la Minerve française. LA MINERVE FRANÇAISE. LITTÉRATURE. POÉSIE. LE VERGER DE NORMANDIE. FABLE. Dans un verger de Normandie, Où l'on voyait le merle, le coucou, On dit qu'un rossignol voulut entrer un jour; Il présenta sa très-humble requête. Sur ses mœurs on fit une enquête, (1) Le rossignol privé ne se nourrit pas de grains, mais celui qui jouit de sa liberté en mange quelquefois. On ajouta ce trait qu'on croyait excellent, Nos chanteurs, à ce mot, déguisant leur critique, Que l'oiseleur, par ses chants averti, A l'ennemi de la lumière? Sur ce, maître hibou prenant l'air magistral, Au théâtre, au barreau," Trop de talens parfois font rayer du tableau. : Par M. GOSSE ̈(1). (1) Le recueil des fables de M. Gosse paraîtra à la fin du mois, shez Chaumerot, galerie du Palais-Royal. NOUVELLES LITTÉRAIRES. De l'état des protestans en France, depuis le seizième siècle jusqu'à nos jours, avec des notes et éclaircissemens historiques, par M. Aignan, de l'académie française (1). Les abus intolérables qui s'étaient introduits dans l'église romaine, l'ambition des papes, le relâchement de la discipline ecclésiastique, l'ignorance superstitieuse des moines, la corruption presque générale du clergé, produisirent, dans le seizième siècle, une révolution dont les conséquences ne sont peut-être pas encore épuisées. Cette grande révolution ne fut point une révolte subite, des esprits; les premiers indices de la liberté des opinions datent du quatorzième siècle (2); les écrivains dont les travaux contribuèrent le plus glorieusement à la renaissance des lettres, furent aussi les premiers qui accusèrent le faste, la mollesse et la cupidité des princes de l'église. Le Dante et Pétrarquè se signalèrent dans ces premières luttes de la raison contre l'autorité. Ces deux poëtes étaient cependant convaincus de la sainteté du christianisme; mais plus ils avaient d'attachement pour la religion, plus ils déploraient des abus qu'elle condamne avec sévérité, et qui malheureusement affaiblissent son empire. Le Dante imagina une vengeance toute poétique; il précipita plusieurs papes dans son enfer (3), et représenta l'état de l'église sous des couleurs si sombres, que l'imagination exaltée (1) A Paris, chez Eymery, libraire de la Minerve française, rue Mazarine, n°. 30; brochure de 132 pages. Prix: 2 ft. (2) Vie et pontificat de Léon x, par William Roscoé (3) Infern. Cant. xj, v. 6, etc. |