DE SAINT CYPRIEN ET MARTYR. Par MONSIEUR LOMBERT. nimicos virtute superabis. A PARIS; Chez ANDRE' PRALARD, ruë faint Jacques, à l'Occasion, AVERTISSEMENT. ORSQUE je commençai à faire imprimer la Verfion des Oeuvres de faint Cyprien, je n'avois aucun deffein de faire fa Vie, tant parceque fon Diacre Ponce l'a faitte, que par ceque tout cequ'on en peut dire de plus, ne fe fçauroit tirer que de fes Ecrits. Toutefois ayant confidere depuis que ceque nous avons de ce Diacre eft extrémement court, & n'en contient quafi que le commencement & la fin, & d'ailleurs que le refte eft veritablement dans fes Ecrits, mais qu'il le faut trouver&rassembler ; j'ai pense que ce feroit foulager le Public que de luy épargner cette peine. Cequi m'y a encore portè davantage, c'eft un petit Memoire de deux feuillets qui m'a eftè communiquè par un de mes Amis, où les premieres Lettres de faint Cyprien font mifes dans la fuitte naturelle où elles doivent eftre. Car l'ordre de Pamelius n'eft pas exact, comme tous ceux qui prendront la peine de l'examiner avec foin le reconnoiftront aisément. Cependant comme ma Verfion eftoit déja imprimèe, que je n'avois point encore songè à ce nouveau wavail auquel je me fuis engagè depuis, il fe trouve que dans quelques petites Notes qui font aux marges de ces premieres Lettres, j'en ai defignè quelques-unes qui ne font pas en effet celles que je marque, parce que j'avois fuivi l'ordre de Pamelius quin'eft pas bon. Il n'y faut donc point avoir d'égard, & ne s'arrefter qu'à la fuitte des Lettres que j'ay obfervée dans la nouvelle Vie que je donne. Or afinque le Public fçache à qui il a obligation de cette Chronologie qui donne beaucoup de jour aux Ecrits de faint Cyprien, c'est à feu Mr. le Maiftre dont le nom eft connu de toute la France, & à qui l'Eglife eft redevable de plufieurs beaux Ouvrages, qui à la veritè ne portent point for nom, mais qui par cela méme portent gravees fur leur front les marques de fa modeftie & de faretenue. Comme ce Memoire ne va que jufqu'à la fin de la Retraitte de faint Cyprien, j'ai suivi pour les autres Lettres l'ordre qui m'a femble le meilleur fans m'arrefter à celuy de Pamelius. Aurefte, ie fuis bien-aife d'avertir icy le Lecteur, que fi en quelques rencontres je me fuis départy du fentiment de quelques perfonnes Sçavantes, il ne croye pas que je l'aye fait par un efprit de Cenfeur, on pour me faire valoir aux dépens de ces hommes doctes. Je n'ai cherchè par tout uniquement que la veritè, & je ne les ai quittez que lorfque j'ai creu qu'ils la quittoient: encore n'en ai-ie parlè que parcequ'ils fe font rencontrez en mon chemin, & pour aller au devant de ceux qui pourroient s'étonner de ceque je ne les fuis pas. Delà vient que tantoft je combats leurs fentimens, tantoft je m'en authorise, pour montrer que je fais l'un & l'autre fans affectation. Enfin j'ai tafchè d'obferver toujours cette belle ma 2 S. Gregoiro xime d'un grand Pape: Les efprits malfaits, dit-il, combattent indifferemment tous les fentimens d'une perfonne foit qu'ils foient bons ou mauvais, parceque la perfonne leur déplaist; aulieuque les autres qui haïffent plutoft les fautes que les perfonnes, & qui pesent toutes chofes 1.9. Mor. avec équité, rejettent tellement cequ'ils trouvent de mal en un Auteur, qu'ils ne laiffent pas d'approuver & d'embrasfer cequ'ils en jugent bon. Je fupplie auß le Lecteur de vouloir bien corriger quel ques fautes que voicy qui ont eftè oubliées dans l'Errata. En la page 200. il faut ofter la Note où je dis que les Empereurs Gallus & Volufien ne tinrent pas l'Empire une annèe entiere. Car ils régnerent plus de deux ans felon la Chronologie du Pere Petau, qui leur donne deux ans & quatre mois de Regne ; & je pense méme qu'il y a quelque chofe de plus, car ils ne furent tuez qu'en 254. En la Lettre 54. à Corneille p. 181. Dans plufieurs affemblées d'Evéques; lifez; dans une nombreuse affemblée d'Evéques. Car faint Cyprien n'y fait mention que d'un Concile depuis fa retraitte, qui fut tenu le 15. de May de l'annèe 251. comme cela fe juftifie par la page 179. Et en ces mots latins, concilio frequenter acto, frequenter, peut auffibien marquer le nombre des Evéques que celuy des Conciles. Deforteque comme il ne paroift qu'un Concile, il eft mieux de le traduire comme je fais icy. En la feconde Remarque fur la Lettre 9. p. 667. aprés ces mots : Et qu'ils en faifoient penitence, ajoutez: Or quand je parle de deux Confeffions, je ne pretens pas que premiere fuft publique. la En la Remarque fur la Lettre s9.p. 699. aprés ces mots: Ce n'eft que fept mille cinq cens livres à dix-huit deniers le felterce, ajoutez, felon Capelle, ou tout au plus neuf mille fix cens trente-neuf livres dix-fept fous dix deniers, à vingt-trois deniers le fefterce felon l'évaluation de quelques autres. En la premiere Remarque fur le Traittè de l'Eglife p.734. |