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LE SIXIÈME LIVRE traite dè la lumière. Le premier chapitre est consacré à la lumière directe, et les phénomènes y sont expliqués d'une manière intéressante.

Le second chapitre traite de la réfraction de la lumière; il est divisé en plusieurs articles où l'auteur considère les effets de la réfraction, lorsque la surface du milieu réfringent est plane, lorsqu'elle est convexe et lorsqu'elle est concave. M. Beudant a cru devoir employer les courbes nommées caustiques pour l'explication des phénomènes; cette partie de l'Optique, très-difficile pour les jeunes gens, est traitée avec précision et éclaircie par beaucoup de figures; plusieurs applications utiles font une diversion à son aridité naturelle. On y trouve l'explication d'un phénomène bien connu de tout le monde et qui, malgré cela, n'est cité nulle part, celui de l'auréole lumineuse qu'on voit dans les ruisseaux autour de l'ombre qui est projetée sur leur fond par les corps. qui nagent à la surface de l'eau.

Le chapitre troisième traite de l'œil et de la vision; ici le sujet est beaucoup moins aride; il intéressera le lecteur par l'explication des nombreuses illusions que le sens de la vue nousprocure.

On y remarquera une nouvelle cause d'illusion que l'auteur signale et qui nous fait paroître un bâtiment qui est en mer, beaucoup plus près de nous qu'il ne l'est en effet. Cette cause est la réfraction qui élève l'horizon et le fait paroître plus rap÷proche: or, dit M. Beudant, lorsqu'un bâtiment est isolé sur la plaine liquide, nous ne pouvons le juger que par rapport à Phorizon, donc nous devons le croire plus rapproché de nous. M. Beudant explique ensuite d'une manière très-claire, pourquoi la lune nous paroît plus grande à son lever qu'au-dessus de P'horizon. Il donne des notions générales de perspective où il décrit le principe du Panorama. Le chapitre est terminé par quelques détails sur les défauts de la vue et sur les moyens d'y remédier; les bésicles périscopiques de M. Wollaston y sont décrites avec les avantages qu'elles ont sur les bésicles ordinaires.

Le chapitre IV traite de la réflexion de la lumière; il est aussi partagé en plusieurs articles où l'auteur traite de la lumière réfléchie par une surface plane, par une surface convexe, par une surface concave, des effets des miroirs prismatiques, cylindriques pyramidaux et coniques. On remarquera l'explication de plusieurs phénomènes intéressans, tels que la multiplicité des

images entre deux miroirs parallèles, la multiplicité des images qu'on voit dans une glace vis à-vis laquelle est placée une bougie allumée, l'explication du mirage, phénomène fort extraordinaire qui se présente dans les pays de plaines très-étendus susceptibles d'être chauffés fortement par les rayons du soleil.

Les chapitres V, VI et VII traitent de la double réfraction de la lumière, de la polarisation, des mouvemens des molécules lumineuses autour de leurs centres de gravité. Ces différens chapitres sont courts relativement à l'étendue de la matière; mais ils présentent avec clarté ce qu'il y a de plus important dans cette partie nouvelle de l'optique, M. Beudant renvoie ensuite le lecteur aux ouvrages ou Mémoires de Malus, de Biot et d'Arago.

Les chapitres VIII et IX traitent de la dispersion de la lu mière en rayons colorés, de Popacité et de la colorisation des corps; l'auteur ne paroît pas partager l'opinion de Newton sur la production des anneaux colorés ; il cite à ce sujet la formation de ces anneaux sous une cloche purgée d'air.

Le dixième chapitre est consacré à une description succincte des principaux instrumens d'optique, parmi lesquels M. Beudant a décrit le charmant instrument de M. Wollaston (camera lucida) pour dessiner les paysages.

Enfin le onzième chapitre traite des sources de la lumière et de la phosphorescence; M. Beudant y décrit l'aurore boréale, et cite plusieurs phénomènes épars dans divers ouvrages; il annonce une production de lumière par l'extinction de la chaux vive dans l'obscurité.

LE SEPTIEME LIVRE a pour objet l'électricité. Il est divisé en dix chapitres sous les titres suivans:

1o Moyens de produire la vertu électrique.

2o. Hypothèses des fluides électriques, propriétés qui leur sont attribuées.

3o. Distribution du fluide électrique dans les corps.

4°. Action des corps électrisés sur les corps à l'état naturel.

5o. Phénomènes de l'électricité accumulée.

6o. Electricité produite par le contact des diverses substances, ou galvanisme.

7°. Electricité produite par la chaleur. 8o. Electricité de certains poissons,

9°. De la foudre.

10°. Des effets de l'électricité sur l'économie végétale et animale.

Il n'y a dans cette partie rien de particulier, les phénomènes sont expliqués avec clarté dans l'hypothèse de Symmer qui est assez généralement adoptée en France; mais l'auteur manifeste son opinion sur cette hypothèse; il pense, comme Euler, Francklin, Volta, que l'hypothèse d'un seul fluide est beaucoup plus simple, plus en harmonie avec l'ensemble de nos connoissances et au moins aussi susceptible de l'application du calcul. Il n'a admis les deux fluides que pour ne pas entrer en discussion dans un ouvrage élémentaire.

Le chapitre qui traite du galvanisme, quoique renfermant strictement les principes généraux, nous paroît un peu trop concis, il est vrai qu'il faudroit écrire un volume entier sur cette partie; mais il nous semble que M. Beudant auroit dû citer quelques autres expériences galvaniques d'un grand intérêt, qui n'auroient pas augmenté de beaucoup le volume de son ouvrage.

LE HUITIEME LIVRE traite du magnétisme; il est divisé en trois chapitres. L'auteur considère dans le premier les phénomènes principaux de l'aimant. Il indique la méthode du double contact pour aimanter un barreau d'acier; il fait remarquer que l'acier s'aimante plus difficilement que le fer, mais que par cela même il conserve sa vertu magnétique bien plus fortement. Il fait plusieurs expériences qui conduisent au chapitre suivant.

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Dans le second chapitre, M. Beudant considère le globe terrestre comme aimant il fait remarquer que les pelles, les pincettes, les barres de fer qu'on incline à l'horizon sous l'angle de 72°, prennent la vertu magnétique comme si elles étoient devant un gros barreau aimanté. Il parle des variations de l'aiguille magnétique sur les différens points de la surface de la terre, de l'intensité de l'action magnétique à diverses latitudes, etc. Le troisième chapitre est consacré à la description de quelques instrumens magnétiques.

Cette dernière partie du travail de M. Beudant est celle qui est la moins complète; il eût été à desirer que l'auteur l'eût plus étendue. Ce n'est pour ainsi dire qu'un cadre dans lequel doivent être rangés beaucoup d'autres phénomènes et d'expé

riences.

D'après l'Extrait étendu que nous venons de donner, et qui

ne l'est pas en comparaison de l'immensité des matières que M. Beudant a traitées, le lecteur pourra conclure que cet ouvrage remplit parfaitement son but. Il donne aux jeunes gens des notions élémentaires et précises sur les différentes parties de la Physique.

NOUVELLES LITTÉRAIRES.

Histoire d'un morceau de Bois, précédée d'un Essai sur la Sève considérée comme résultat de la Végétation, et de plusieurs autres morceaux tendant à confirmer la Théorie de Physiologie végétale exposée dans les Essais sur la Végétation; par Aubert du Petit-Thouars, ancien Capitaine d'infanterie Directeur de la Pépinière du Roi au Roule; Membre des Sociétés Royale d'Agriculture et Philomatique de Paris, etc.

Je veux qu'on soit sincère, et qu'en homme d'honneur
On ne lâche aucun mot qui ne parte du cœur.
MISANTROPE, act. I, sc. I.

Un vol. in-8°. A Paris, chez l'Auteur, faubourg du Roule, n° 20; Gueffier, Imprimeur, rue Guénégaud, no 31; ArthusBertrand, rue Haute-Feuille. 1815.

« J'examine un morceau de bois, dit l'auteur, sans savoir d'où il vient je le distingue très-bien d'une pierre, d'un caillou, ou de toute autre portion du règne minéral. Je ne le confondrai pas non plus avec aucune partie d'un être animé. Je vois qu'un de ses caractères, c'est de se diviser facilement dans un sens, tandis que dans l'autre il présente beaucoup de résistance : ce n'est qu'avec effort que je peux le briser, au lieu que dans le premier sens je peux, en le fendant, le réduire en filamens, tous de la longueur du morceau; je reconnois par là que primitivement c'est un assemblage de fils qui de tous les côtés est détaché d'une plus grande masse; mais si ce morceau de bois étoit un tronçon de branche ou de tige, je reconnoîtrois, par sa circonscription cylindrique, que j'ai bien sous les yeux une portion de la totalité des fibres qui le composent, mais que. toutes sont coupées abruptement à leurs deux extrémités, et

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qu'elles se rendoient plus loin des deux côtés. Si j'ai la branche entière, en partant de sa base ou de l'endroit où elle a été coupée, je peux suivre la marche des fibres, comme notre voyageur a suivi le fil de l'eau; comme celui-ci, j'y trouve des bras latéraux ou des branches, partout je vois la continuité de fibres; enfin je parviens à des feuilles et des bourgeons; c'est sous ceux-ci que je vois successivement se perdre les fibres. Si je reprends la partie inférieure au-dessous de la section, je retrouve encore la continuité des fibres jusqu'au dessous de la surface du sol: je parviens à des embranchemens; en les suivant j'arrive à des filamens minces ou le chevelu des racines. Voilà donc les deux extrémités trouvées, les bourgeons et les racines. L'examen de la nature, même privée de la vie, a suffi pour me les faire reconnoître; mais je veux aller plus loin pour découvrir laquelle des deux extrémités est la source, il me faudra avoir recours à la nature vivante ou en pleine végétation. C'est en suivant le développement des bourgeons que j'ai constaté que c'étoit d'eux que partoient toutes les fibres. C'est donc en suivant pas à pas tous les phénomènes de la végétation, que j'ai été à même de reconnoître que toutes les fibres qui composoient le morceau de bois isolé qui a été le sujet de ma première observation, s'étoient terminées d'un côté dans la nervure d'une feuille, et de l'autre dans le chevelu d'une racine, et c'est d'un bourgeon qu'il a pris son origine. Tel est le fond de mon système, ou plutôt la suite des faits que j'ai exposés; car je n'ai fait autre chose que de raconter un voyage. »>

Histoire générale des Polypiers coralligènes flexibles, par M. Lamouroux, Professeur d'Histoire Naturelle à l'Académie Royale de Caen, et Membre de plusieurs Sociétés savantes. Un volume in 8° d'environ 600 pages, avec 15 planches contenant plus de 130 figures dessinées par l'Auteur.

Cet ouvrage a été présenté à la première Classe de l'Institut de France à trois reprises différentes: premièrement en 1810, ensuite en 1813; à cette dernière époque l'auteur s'étoit borné à parler des espèces qu'il possédoit dans sa riche collection de productions marines : en 1815, M. Lamouroux a traité de tous les Polypiers mentionnés par les auteurs sous les noms divers de CRISTATELLES, EPONGES, CELLÉPORES, FLUSTRES, CEL. LAIRES, SERTULAIRES, TUBULAIRES, PLUMATELLES, CORALLINES, ALCYONS, ANTIPATES, GORGONES, ISIS et CORAIL, auxquels il a ajouté la description de toutes les espèces inédites

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