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Aux Indes, de celui du Pere de Fontaney à la Chine, d'où il eftoit venu en France en 1700. envoyé par l'Empereur de ce grand Empire, & où il retourna l'année fuivante accompagné d'une nombreuse recruë de Miffionnaires, chargé des préfens magnifiques que le Roy lui avoit fait l'honneur de lui confier pour L'Empereur.

Vous trouverez dans ce Recueil,comme dans tous les autres, une fuite exacte des progrés de la Religion, depuis les dernieres Relations. Nos Peres n'ont pas omis ce qu'ils ont crû devoir eftre agreable aux Sçavans & aux Curieux Il y a des obfervations:

qui pourront eftre utiles pour l'a

Géographie

l'Aftronomie,

&qui ferviront à rectifier nos Cartes, à rendre la navigation plus feure de jour en jour, avec des defcriptions exactes & curieufes de ce qu'ils ont rencon tré de rare dans les païs où la Providence les a conduits... Mais ce qui nous fera fans: doute plus de plaifir en ce der-nier Recueil, c'eft la Lettre die P.le Royer, les nouvelles qu'il écrit de fa Miffion du Tonquin, dont nous n'avions rien appris depuis plufieurs années:

Le Tonquin & la Cochin chine firent long-temps partie de grandEmpire de la Chine.Mais

les peuples de ces deux Etats,mécontens de leurs Gouverneurs, qui, loin du Chef de l'Empire, abufoient fouvent de leur autorité, fe révolterent, prirent un Roy de leur païs fecoüerent entierement le joug des Chinois. Cess deux Royaumes qui font fur le bord de la mer, entre Siam & la Chine,obéirent durant plufieurs fiècles à un feul Prince, & ce n'est que depuis environ 200.ans qu'ils se font divifez & qu'ils ont leurs Rois particuliers. Le P. le Royer qui a écrit la Lettre dont je vous fais part, eft un homme d'un mérite fort dif tingué. Il enfeignoit la Théolo-gie dans l'Univerfité de Caën

avec une grande réputation,quad fix Féfuites partirent du College de Louis le Grand pour aller à la Chine en 1685. L'efperance de trouver bien-toft quelque occafion de les fuivre, lui fit quitter volontiers cet emploi pour venir à Paris enfeigner la Philofophie; parce que le séjour de cette grande Ville lui donnoit plus de facilité d'executer fon deffein. En effet, avant que fon cours fuft achevé, les Ambassa deurs de Siam arriverent ent France, il fut un des quinze Miffionnaires que le Roi envoya aux Indes avec eux en 1687.a la priere du Roy de Siam,& celui qu'on choisit pour eftre Supe

rieur de la premiere maison: qu'on établit dans les Etats de ce Prince..

La révolution qui arriva·dans: ce Royaume, de la maniere que tout le monde fçait, obligea cette troupe Apoftolique de se retirer a. Pondichery fur la cofte de Coromandel.. Ïls y furent quelque temps à attendre ce que deviendroient les affaires de Siam, & s'il faudroit tout à fait abandonner le deffein d'y retourner. Enfin ils prirent le parti de fe ré-pandre dans les Royaumes voi fins pour y cultiver les anciennes Miffions & pour y en fonder de· nouvelles.Les uns entrerent dans celle de Maduré, dont vous nous

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