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gasins pris à l'ennemi, autres que les magasins d'artillerie et de subsistances.

Après avoir ainsi remercié et récompensé ses braves soldats, Napoléon se rendit à Augsbourg.

CHAPITRE VIII.

Le maréchal Masséna ouvre la campagne en Italie, I" Partie.—Attaque du pont de Vérone.-Passage de l'Adige.—Bataille

de Caldiéro.

Retraite de l'archiduc

Charles. - Masséna le poursuit; passe la Brenta, la Piave, le Tagliamento. Guerre maritime. Nouvelle attaque du

port de Boulogne.-Manoeuvres de l'amiral Nelson devant Cadix. - Sortie de l'amiral Villeneuve avec la flotte combinée. Bataille de Trafalgar.

Ses suites.

AUSSITÔT que le passage du Rhin et les mouvemens de la grande armée française en Souabe furent connus à Vienne, le conseil, alarmé des conséquences d'une offensive si décidée, n'espérant plus que la première armée russe, sous les ordres du général Kutuzow, pût arriver en Bavière assez à temps pour se joindre à celle de l'archiduc Ferdi

nand, ne s'occupa que des moyens les plus prompts de renforcer celle-ci; le plan général fut changé l'armée autrichienne d'Italie, qui devait ouvrir la campagne par le passage de l'Adige et du Mincio, investir Mantoue, et rejeter les Français au-delà de la Chièse, fut tout à coup paralysée; l'archiduc Charles reçut ordre de ne rien entreprendre au-delà de l'Adige, de détacher de sa belle armée l'infanterie qui ne lui serait pas indispensable pour se maintenir sur la défensive, et de porter ces renforts, par le Tyrol, à l'armée d'Allemagne environ

trente bataillons suivirent successivement cette destination, et ce fut inutilement, puisque même les détachemens que l'archiduc Jean fit passer du Tyrol en Souabe sous le commandement du général Aufemberg, et douze bataillons de grenadiers qui furent détruits à Vertingen, arrivèrent trop tard. L'archiduc Charles se borna donc à conserver les positions qu'il avait prises en quittant ses cantonnemens; son aile droite était devant Vérone, son aile gauche devant

Legnago; le centre et la réserve occupaient le camp de San-Gregorio, entre Arcole et Lonigo. Nous avons donné à la fin du Chapitre V des détails suffisans pour faire connaître la force et la composition des armées autrichienne et française en Italie: en nous dispensant de les reproduire, nous ferons seulement observer ici que, bien qu'affaiblie par les secours envoyés en Allemagne, l'armée autrichienne avait encore la supériorité numérique.

Le maréchal Masséna, conformément à ses instructions, avait d'autant plus facilement entretenu le prince Charles dans son incertitude sur la reprise des hostilités, que, par des motifs tous semblables à ceux qui retenaient Masséna dans une circonspection si peu conforme à son caractère, il convenait au prince de n'agir qu'après avoir reçu les premiers avis de ce qui se serait passé en Allemagne. Ses communications par le Tyrol étaient plus sûres et plus promptes que celles que pouvait recevoir, par la Suisse, le général français: mais celui-ci, ne voulant pas

laisser à son habile adversaire l'avantage de cacher ses mouvemens derrière l'Adige, dénonça le premier l'armistice, et se détermina au passage du fleuve. Il concentra son armée aux environs de Zevio sur la rive droite, et en face du camp de San-Gregorio: cette première disposition lui donnait la facilité de se porter en force partout où l'ennemi aurait sérieusement tenté un passage; et en attirant son attention vers le Bas-Adige, il la détournait de son véritable but, qui était d'enlever le pont du château vieux de Vérone; c'était en effet le point le plus rapproché du pied des montagnes, et du pivot fixe des opérations pour l'une et l'autre armée; le voisinage et les ressources de la place de Peschiera rendaient ce débouché d'autant plus avantageux; mais c'était aussi une entreprise très-hasardeuse. La ville de Vérone et le vieux château situés sur la rive droite, appartenaient aux Français, les faubourgs et Véronette sur la rive gauche étaient aux Autrichiens; les retranchemens qu'ils y avaient élevés étaient gardés par une divi

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