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quelle précision ces dispositions furent exécutées.

Les corps d'avant-garde des maréchaux Murat et Lannes, observant fixément, comme nous venons de le dire, les débouchés des montagnes, et feignant d'y vouloir pénétrer, les trois autres corps d'armée cantonnés sur la rive droite du Rhin furent rassemblés et dirigés sur les trois points de passage au-dessus de Strasbourg, qui correspondaient aux trois routes convergentes sur Ludwigsbourg et Stuttgard, indiqués comme points de con centration.

Le corps du maréchal Ney, formé des divisions d'infanterie aux ordres des géné raux Dupont, Loison et Malher, et d'une division de dragons à pied, commandée par le général Baraguey d'Hilliers, passa le Rhine le 26 septembre, sur un pont jeté vis-à-vis de Durlach, et marcha sur Stuttgard par Winsheim.

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Le corps du maréchal Soult, composé des divisions Vandamme, Legrand et SaintHilaire, passa le Rhin à Spire, et marcha

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sur Heilborn le lendemain 27 septembre, et se cantonna autour de cette ville.

Le corps du maréchal Davoust, formé des divisions Friant, Gudin et Bisson, avait déjà effectué son passage à Manheim; son avant-garde se porta sur les hauteurs d'Ingelfingen. Les trois divisions échelonnées passèrent successivement le Necker à NeckerEltz, et se dirigèrent par Ilshoffen et Munchroth sur Ettingen, point de réunion in diqué pour le troisième corps. On voit que cette marche de l'aile gauche de l'armée venue de Boulogne sur le Rhin, enveloppait et couvrait celle des autres colonnes. Ce grand mouvement de conversion, entièrement dérobé à la connaissance de l'ennemi, s'opérait au loin par la partie la plus élevée du pays, entre le Necker et la Wernitz, c'està-dire entre les affluens du Rhin et ceux du Danube, dans l'objet de surprendre le passage de ce dernier fleuve au-dessous de Do naverth, et de couper en Bavière la ligne d'opération des Autrichiens.

Le corps du général Marmont, formé des

deux divisions françaises aux ordres des généraux Boudet et Grouchy, et de la division batave du général Dumonceau, réunis à Mayence le 23 septembre, passa le Rhin au pont de Cassel le 26, traversa Francfort, et se dirigea par Aschaffenbourg sur Wurtzbourg,

Le corps du maréchal Bernadotte, formé de deux divisions d'infanterie sous les or dres des généraux Drouet et Rivaud, et de la division de cavalerie du général Kellermann, arriva le 30 septembre à Wurtzbourg pour opérer sa réunion avec le corps du gé néral Marmont et l'armée bavaroise. Nous rappellerons plus bas quelques particularités sur la marche de ce corps d'armée à travers des territoires neutres, et sur les conséquences de cette violation inévitable. Achevons de rendre compte du passage de l'armée de Boulogne sur le Bas-Rhin, et de ce beau mouvement de conversion par la gauche, en pivotant sur les corps d'avant-garde.

Le grand parc d'artillerie défila le 30 sep tembre par le pont de Kehl, et fut dirigé

par Rastadt et Pforzheim sur Heilbronn ; il se trouvait ainsi. au centre des colonnes en marche, entre le troisième et le quatrième corps d'armée, et placé sur la meilleure route et la plus directe pour être porté par Hall et Elwangen à Nordlingen, point de concentration indiqué.

L'empereur Napoléon passa lui-même le Rhin, le 1er octobre, après avoir fait mettre à l'ordre de l'armée la proclamation sui

vante :

« SOLDATS!

«La guerre de la troisième coalition est « commencée; l'armée autrichienne a passé <«<l'Inn, violé les traités, attaqué et chassé « de sa capitale notre allié; vous-même, vous << avez dû accourir à marches forcées à la « défense de nos frontières; mais déjà vous « avez passé le Rhin.... Nous ne nous arrê<< terons plus que nous n'ayons assuré l'indé«pendance du corps germanique, secouru << nos alliés et confondu l'orgueil de nos in<< justes agresseurs. Nous ne ferons plus de 13.

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<< paix sans garantie, notre générosité ne

<< trompera plus notre politique..

«

« Soldats, votre empereur est au milieu << de vous; vous n'êtes que l'avant-garde du << grand peuple; s'il est nécessaire, il se le« vera tout entier à ma voix pour confondre « et dissoudre cette nouvelle ligue qu'ont << formée la haine et l'or de l'Angleterre.

<< Mais, soldats, nous avons des marches « forcées à faire, des fatigues, des privations << de toute espèce à endurer; quelques ob<< stacles qu'on nous oppose, nous les vain<< crons, et nous ne prendrons plus de repos << que nous n'ayons planté nos aigles sur le « territoire de nos ennemis. >>

En même temps, et pour exciter dans l'armée bavaroise la même ardeur, Napoléon lui adressa cette autre proclamation:

«SOLDATS BAVAROIS,

<< Je viens me mettre à la tête de mon ar« mée pour délivrer votre patrie de la plus injuste agression.

<<<< La maison d'Autriche veut détruire

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