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intérêts généraux de l'Europe, et même ceux de l'Angleterre, exigent qu'elle assure l'existence de la monarchie autrichienne, plutôt que de s'opiniâtrer dans une guerre dont on ne peut rien attendre qu'une issue encore plus malheureuse.

Dans cette extrémité, sa majesté n'a pas hésité d'entrer dans de nouvelles explications avec l'empereur Napoléon, et de lui proposer d'ouvrir avec lui des négociations pour la paix.

Mais, heureusement, ces dangers et ces besoins n'existent plus les généraux Kutusow et Buxhowden ont surmonté les difficultés qui menaçaient de les empêcher de réunir à temps les forces sous leurs ordres. La mission des envoyés autrichiens a été accompagnée de la reprise active des hostilités. Le 27 de novembre, lendemain de leur départ du camp, s'est effectuée, dans les environs d'Olmutz, la concentration des armées combinées, consistant dans la première et seconde armée russe, avec un corps de vingt mille Autrichiens, y compris, pour avant-garde, le corps des gardes impériales russes fort de dix mille hommes, et formant en tout une force effective de quatre-vingt mille combattans qui s'avançaient vers l'ennemi. Le 28, ces troupes avaient atteint Vischau, et avaient fait, dans cette ville et ses environs, plus de six cents prisonniers. Le 29 et le 30, elles continuaient leur marche sur Austerlitz.“

Suite des ordres de l'empereur Napoléon, expédiés par le maréchal Berthier, ministre de la guerre, major-général, aux généraux en chef des divers corps d'armée, pendant la campagne de 1805.

Nota. Les Pièces suivantes qui complètent cette intéressante correspondance devaient être placées dans ce Recueil, selon la succession des dates, immédiatement après l'ordre adressé à M. le maréchal Davoust sur le pont de Donawert, le 15 vendémiaire (voyez page 381): une erreur que le tirage des feuilles et la pagination n'ont pas permis de réparer a fait intercaler quelques autres pièces qui ne devaient se trouver qu'à la fin du Recueil. En sollicitant pour cette négligence involontaire l'indulgence de nos lecteurs, nous espérons que ceux d'entre eux qui rechercheront dans ces documens inédits et vraiment classiques, le secret et le détail de toutes les dispositions dont le texte de cet ouvrage ne présente que la substance, voudront bien prendre la peine d'en rétablir le fil pendant leur lecture, d'après cette indication.

Au quartier-général impérial à Donawert, le 16 vendémiaire an XIV, à six heures du matin.

A M. le maréchal NEY.

Nous avons, monsieur le maréchal, passé le Danube et le Lech. M. le maréchal Davoust 'occupe Neubourg; le maréchal Bernadotte arrive ce soir à Ingolstadt; le maréchal Soult va marcher pour tâcher de couper le corps qui est à Ulm; l'empereur

ordonne que vous vous mettiez sur-le-champ en marche pour prendre une position, soit celle de Giengen, soit toute autre qui aie le double avantage de garder la route d'Ulm à Elwangen par Heidenheim, et la route d'Ulm à Donawert par Gundelfingen. Vous vous y placerez de manière à repousser l'ennemi qui viendrait vous attaquer.

La division de dragons à pied qui est à Neresheim sera provisoirement à vos ordres, et renforcera votre corps d'armée. Je lui en donne l'ordre que vous trouverez ci-joint, et que vous voudrez bien lui faire passer.

Si l'ennemi vous offre une occasion favorable, l'empereur approuve que vous l'attaquiez. Vous aurez soin, dans tous les cas, de couvrir non-seulement la route de Heidenheim à Nordlingen, mais encore celle de Ulm à Donawert.

La division Gazan, qui est à Aalen, a reçu l'ordre de se rendre à Neresheim; si elle se trouve encore dans ce dernier lieu, au lieu de la faire joindre au pont de Munster, comme je le lui ai prescrit, l'intention de l'empereur est qu'elle se range sous vos ordres, et que vous la teniez toujours sur votre gauche.

M. le maréchal Lannes, du corps d'armée de qui cette division fait partie, doit marcher lui-même à Burgau. Si vous apprenez que l'ennemi se retire et

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n'attend pas ce mouvement, tombez-lui dessus. Je donne également ordre au général Bourcier, commandant la quatrième division de dragons à cheval, de passer provisoirement sous votre commandement.

Si quelque événement vous obligeait à vous réduire à la défensive et à battre en retraite, vous auriez soin de faire marcher une division par Heidenheim, Aalen, Elwangen; d'abord, pour protéger le grand parc qui arrive par cette direction, et pour couvrir toute la route de l'armée qui vient d'Heilbronn sur Nordlingen.

Comme il est probable que le passage du Lech et l'occupation d'Augsbourg, qui auront lieu dans la journée, vont enfin éclairer l'ennemi, il est nécessaire que vous ayez toujours derrière vous un pont sur le Danube, parce que, par une marche de flanc, vous vous porteriez sur le Lech, si les circonstances le rendaient nécessaire.

Je ne pense pas que le maréchal Lannes puisse aller aujourd'hui jusqu'à Burgau, mais il arrivera bien certainement jusqu'à la hauteur de Dillingen; communiquez avec lui par des patrouilles de cavalerie; instruisez-le de tout ce que vous apprendrez d'Ulm propre à lui servir à régler sa marche.

Veuillez me tenir exactement informé de votre position, de vos mouvemens et de ceux de l'ennemi.

A M. le maréchal LANNES.

Donawert, le 16 vendémiaire.

ORDRE.

L'INTENTION de l'empereur est, monsieur le maréchal, que vous partiez dans la journée avec votre corps d'armée pour occuper Wertingen; vous pousserez votre avant-garde aussi loin que vous le pourrez sur la route de Burgau ; vous communiquerez, par des patrouilles de cavalerie, avec le maréchal Ney par le pont de Dillingen, son corps étant aujourd'hui à Giengen.

Vous aurez soin, monsieur le maréchal, de tenir bien éclairé tout le pays entre le Danube et la Zuzam.

A M. le maréchal SoULT.

Donawert, le 16 vendémiaire.

ORDRE.

L'INTENTION de l'empereur, monsieur le maréchal, est que vous dirigiez la division du général Saint-Hilaire, celle du général Legrand, celle du général Vandamme, et tout votre quartier général sur Augsbourg; toutefois, cependant, après vous être assuré que l'ennemi n'est pas en force à Aicha, et que M. le maréchal Davoust est maître de Newbourg et du pont de cette ville.

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