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cavalerie du général Nansouty arrive à Augsbourg, venant de Zummershausen.

L'intention de l'empereur est que M. le général Dumas reconnaisse la position qu'occupera l'armée du général Marmont et le corps du général Nansouty à Augsbourg; qu'il fasse prévenir ces généraux de l'endroit qu'il aura indiqué, et qu'il les y fasse conduire. Il rendra compte, à onze heures et demie, à l'empereur des positions qu'il aura reconnues pour

ces corps.

Au général MARMONT.

Augsbourg, le 19 vendémiaire an xiv, à six heures du matin.

IL est ordonné à M. le général Marmont de partir de Pottmess avec toutes les troupes à ses ordres, pour se rendre à Augsbourg, où il prendra position; il enverra un officier de son état-major auprès du général Dumas, qui lui indiquera les positions qu'il doit occuper.

que

Nota. Dans toutes les lettres que m'écrit le général Marmont, il me parle de subsistances. Je lui répète dans la guerre d'expédition et d'invasion que fait l'empereur, il n'y a pas de magasins; que c'est aux généraux commandant en chef à se pourvoir des moyens de subsistances dans les pays qu'ils parcourent. Le général Marmont avait pour quatre jours

de biscuit confectionné. Il ne peut donc compter sur aucune espèce de ressource que sur celle qu'il se procurera lui-même. C'est ainsi qu'ont fait tous les corps de la grande armée, et le général Marmont connaît plus que personne le genre de guerre que fait l'em

pereur.

A M. le maréchal Sov LT.

Augsbourg, le 19 vendémiaire an XIV.

L'EMPEREUR vient de recevoir, monsieur le maréchal, la dépêche que vous lui avez fait passer par votre aide-de-camp : il espère que vous aurez l'équipage de pont et les vingt pièces d'artillerie de l'ennemi.

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Le maréchal Bernadotte a dû arriver à Munich, et le maréchal Davoust à Dachau cependant l'empereur n'a encore de nouvelles de l'arrivée de l'un ni de l'autre. L'ennemi est sur l'Iller, la gauche appuyée à Ulm, et la droite à Memmingen. Le prince Murat, avec les maréchaux Ney et Lannes, est placé vis-à-vis la gauche à Weissenhorn, et la droite à Albeck.

Dans la situation actuelle des choses, l'intention de l'empereur est que vous vous rendiez à marches forcées, avec tout votre corps d'armée, à Memmingen. Votre cavalerie légère et vos dragons doivent déjà être très-avancés sur cette route, puisqu'ils ont été à la poursuite du parc d'artillerie de l'ennemi :

il faut donc qu'ils aient dès demain des postes sur Memmingen, et qu'avant deux heures après midi votre avant-garde ait pris position vis-à-vis cette ville.

Il est probable que vous pourrez occuper demain Memmingen sans grands obstacles, et que vous n'y aurez qu'une affaire d'avant-garde; dans ce cas, vous occuperiez sur-le-champ la position de MemminIgen, et vous feriez aussitôt porter des postes au point de rencontre des chemins qui viennent d'Ulm à Memmingen, et de Weissenhorn à Memmingen.

Si l'ennemi veut absolument tenir dans sa position derrière l'Iller, l'intention de l'empereur est de lui livrer bataille le 22. Le rôle que vous devez y jouer, monsieur le maréchal, dépend absolument de l'ennemi; mais vous devez chercher à déborder sa droite, et commencer à l'attaquer aussitôt que vous le pourrez. Au surplus, dans la journée du 22, l'empereur sera à Weissenhorn.

S'il était possible que vos hussards, vos chasseurs et vos dragons arrivassent ce soir à Memmingen, ce corps de cavalerie d'environ deux mille cinq cents hommes, auquel vous joindrez deux ou trois pièces d'artillerie légère, vous mettrait à même de donner des nouvelles à l'empereur dans la nuit ; ce qui serait pour sa majesté de la plus grande importance.

Sa majesté restera toute la journée à Augsbourg,

et n'en partira vraisemblablement que demain matin. Envoyez des espions à Kempten et à Fussen, pour savoir ce qui s'y passe; portez une attention particulière, monsieur le maréchal, et veillez bien à ce que l'ennemi ne vous dépasse ni par votre droite, ni par votre gauche.

Pour que l'empereur puisse avoir des nouvelles très-promptement, il faut que vous laissiez un aidede-camp, ou autre officier bien monté, à Mindelheim, qui portera vos dépêches à un autre officier que vous ferez rester à Schwabmünchen, qui luimême les portera à Augsbourg. Au reste, comme vous avez peu d'officiers d'état-major, ce sera moi qui enverrai un officier à Schwabmünchen.

Par ce moyen, l'empereur pourra être instruit avant demain matin de ce qui se sera passé aujourd'hui à Memmingen, et savoir où l'ennemi se décidera à appuyer sa droite. Portez une grande attention à placer vos relais de correspondance; car les officiers n'arrivent pas, faute de chevaux. Dans cette circonstance rien n'est plus important que d'avoir des nouvelles promptement; par ce moyen, vous pourrez recevoir demain de très-bonne heure les ordres définitifs de l'empereur.

Au général MARMONT.

Augsbourg, le 20 vendémiaire an xiv,

à onze heures du matin.

Il est ordonné au général Marmont de partir aussitôt la réception de cet ordre avec toute sa cavalerie, ses deux divisions françaises, et vingt-quatre pièces de canon bien attelées et bien approvisionnées, ses cartouches, ses ambulances, pour se rendre sur Nattenhausen, passant par Steppach, Zimetshausen, Thannhausen, Edenloffen et Krumbach.

Le général Marmont se trouvera avoir neuf lieues à faire. Deux cents de ses meilleurs chevaux de cavalerie devront arriver ce soir à Nattenhausen, et se mettre, aussitôt leur arrivée, en communication avec les postes du prince Murat qui occupent Weissenhorn. Le reste de sa cavalerie arrivera ce soir aussi loin qu'elle le pourra; mais au moins sur la Minden, au village de Thannhausen, où M. le général Marmont se rendra de sa personne; il y fera rendre également deux mille hommes d'infanterie de son avant-garde.

Les restes de ses deux divisions d'infanterie pourront coucher ce soir, une division à Unterbach, à quatre lieues, et l'autre à Zimetshausen, à cinq lieues et demie. Demain, à six heures du matin, tout le corps du général Marmont se mettra en marche,

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