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PRÉCIS

DES

EVÉNEMENS MILITAIRES,

ου

ESSAIS HISTORIQUES
SUR LES CAMPAGNES DE 1799 à 1814,

Avec Cartes et Plans;

PAR M. LE COMTE MATHIEU DUMAS
LIEUTENANT-GÉNÉRAL DES ARMÉES DU ROI.

SIEME
DELIGNE

CAMPAGNE DE 1805.

TOME III.

A PARIS,

Chez TREUTTEL et WÜRTZ, Libraires, rue de Bourbon, n° 17;
A Strasbourg, et à Londres, même Maison de Commerce.

A HAMBOURG,

Chez PERTHEs et BESSER, Libraires.

NOV 3 1910.

Gift of

W. Bayard Butting, Jr.

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CHAPITRE VII 10

Introduction ou considérations sur la politi que des puissances du premieret du second ordre par rapport à la troisième coalition. L'empereur Napoléon passe le Rhin Marche des six premiers corps de la grande armée. — Passage du Danube →La ligne d'opération de l'armée autrichienne est coupée en Souabe et en Bavière.—Combat de Vertingen. Capitulation de Memmin

-

gen. - Investissement d'Ulm. Combat d'Albeck.—Affaire d'Elchingen. Sortie,

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retraite et défaite de l'archiduc Ferdinand. - Altaque et capitulation d'Ulm.

AVANT d'offrir à nos lecteurs le tableau des opérations de cette mémorable campagne, dont nous avons développé les apprêts, nous le ferons précéder de quelques observations générales sur l'objet de la coalition des trois grandes puissances, et sur les effets nécessaires de la diversité de leurs intérêts. Ce que nous avons dit de leurs transactions particulières, à cette époque, se rattache à ces observations, et nous nous abstiendrons d'en rien répéter. Mais nous croyons qu'il importe à la vérité de l'histoire de mettre à découvert les motifs qui déterminèrent eette ligue nouvelle contre la France, parce que ces motifs eux-mêmes décèlent les vices du plan et les causes qui le firent échouer.

L'Angleterre avait rompu la paix d'Amiens pour arrêter le cours des prospérités de la France, les progrès de son industrie, le rétablissement de sa marine et la renaissance de son commerce, que la paisible pos

session des ports de la Belgique et de ln Hol-
lande allait élever jusqu'à la plus effrayante
rivalité. Sérieusement menacée sur son pro-
pre territoire, étonnée d'être, malgré sa pré-
pondérance maritime, réduite, dès la pré-
mière campagne, à une défensive absolue, elle
ne pouvait détourner l'orage d'une invasion,
qu'en allumant une guerre continentale ;
mais les nouvelles relations des autres états de
l'Europe avec l'empire français avaient acquis
un tek degré de consistance, que la formation
d'une ligue générale était devenue presque
impossible: et cependant, il ne fallait pas
moins qu'un accord unanime pour abattre
un si formidable ennemi. Les griefs allégués,
les envahissemens, les violences de l'empe
reur Napoléon, ne suffisaient pas pour

terminer tous les souverains à s'armer à la
fois contre lui; tous n'en souffraient pas égá-
lement; les chances de la guerre étaient aussi
fort inégales pour chacun d'eux. L'empereur
de Russie était le seul qui n'eût à compro
meltre, dans cette latte, que ses soldats et la
gloire de ses armes; aussi le ministre anglais

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