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feurs, sonť au nombre de cinq, les missions, le grand séminaire, les Soeurs de Saint-André, l'Hôtel-Dien et les Filles repenties, L'origine ou l'accroissement en sont dus à la charité active du vertueux prêtre que nous perdîmes il y a bientôt un an, et sa mort n'a point rallenti l'ardeur des dames qui s'étoient vonées sous sa direction à des soins si honorables et si touchans, Dis femmes distinguées par leur nomi, leur rang et leur-esprit, s'arrachent aux douceurs de la société pour soutenir ces établissemens, pour visiter le pauvre et l'infirme, pour retirer du précipice de malheureuses victimes de la corruption. Le tableau du bien qu'elles ont déjà fait seroit sans doute fort consolant; mais à peine nous est-il permis de soulever un instant le voile qui couvre tan d'actes quotidiens de dévouement et de miséricorde, et nous savons que nous désobligerions les personnes pieuses qui se consacrent à ces belles fonctions, si nous révélions les secrets de jeur charité généreuse. M. l'abbé Frayssinous, en rendant compte de l'état des différentes oeuvres, a rendu un juste hommage au poutfe vénérable qui les protége d'une manière spéciale, qui avoit souhaité que la réunion eût Hieu dans son palais, et dont la présence étoit un paissant encouragement pour les membres de l'association. La séance a été terminée par le salut et la bénédiction du saint Sacrement, que S. Em. a donnée dans sa chapelle.

Deux paroisses de Paris étoient devenues vacantes, l'une par la promotion de M. l'abbé Desjardins aux places de grand vicaire du diocèse et d'archidiacre, l'autre par la nomination de M. l'abbé de Lanoy à un canonieat de Saint-Denis. On assure que S. Em. vient de nommer à la cure des Missions-Etrangères, M. l'abbé Desgenettes, premier vicaire de cette paroisse, qui s'y est fait connoître par ses vertus, sou zele et sa piété, et qui avoit pré,eédemment occupé des places dans le diocèse de, Séez. La seconde cure, celle de l'Abbaye - aux - Bois, a

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été donnée, dit-on, par M. le cardinal archevêque, à M. l'abbé Gaidechen, curé d'Argenteuil. M. l'abbé Gaidechen est né à Paris, et rentre par-là dans un diocèse qui avoit un droit spécial à jouir de ses services. Il occupoit la cure d'Argenteuil depuis long-temps, et s'y est fait estimer par la conduite la plus sacerdotale, et par un zèle aussi éclairé que constant. Il a traversé sans tache les jours mauvais, et n'aura pas de peine à conquérir, par ses vertus et sa douceur, l'estime et la confiance de ses nouveaux paroissiens.

La bénédiction de la chapelle de la Maison des Missionnaires de France n'a point été faite, le 21 décembre, par M. le coadjuteur nommé de Paris, ce prélat n'étant pas encore assez bien rétabli pour soutenir la fatigue de cette cérémonie, surtout dans cette saison. M. de Latil, premier aumônier de MONSIEUR, évêque élu de Chartres, a bien voulu le remplacer. La cérémonie a commencé à deux heures par les litanies, et par les autres prières. d'usage en pareille circonstance. Le prélat ayant fait la bénédiction, M. l'abbé Rauzan, supérieur des missionnaires, a parlé sur l'oeuvre des missions, et a payé un tribut d'éloges aux personnes généreuses qui l'out formée et soutenue. Il a rappelé la mémoire du sage et pieux abbé Legris-Duval, qui avoit tant contribué à cet établissement, et iba adressé ses remercimens aux prélats, aux ecclésiastiques et aux fidèles, qui, chacun suivant leur rang et leurs moyens, ont encouragé cette institution, et se sont ainsi associés au bien qu'elle a produit. L'orateur est entré à cet égard dans des détails qui out singulièrement intéressé l'auditoire; il a cité des exemples éclatans de conversion, de charité, de pardon des injures. Les missionnaires, a-t-il dit, ont été bien des fois étonnés et confondus de tout ce que Dieu opéroit par de si foibles instrumens; ils étoient souvent-ravis d'admiration en voyant des prodiges de grâce et de miséricorde, et ils n'auroient pas connu la religion, qu'ils auroient appris, par des traits ineffables, quel est

son empire sur les cœurs. Leur foi se réveilloit en découvrant quelles profondes racines l'esprit de la foi continue de jeter encore dans toutes les classes, et leur confiance se ranimoit par le spectacle des preuves sensibles et imprévues de la bonté divine. A ces considérations, M. l'abbé Rauzan on a joint plusieurs autres également pieuses et touchantes. Il a tracé en quelque sorte l'historique des missions, qu'il a appelées la pensée du Ror; et en effet, S. M. les provoqua elle-même dans l'origine, et les a plus d'une fois encouragées par ses bienfaits. On a parlé, a-t-il dit, d'union et d'oubli; ce n'est que dans les missions qu'on a vu se réaliser des vœux si louables en eux-mêmes; c'est - là que la charité se montre avec ses plus beaux attributs et ses effets les plus heureux. L'orateur a donné lui-même l'exemple de cette vertu; car, en parcourant ce qui concerne les missions, il a gardé le silence sur les ennemis de celle oeuvre. Son discours, plein d'ame, de chaleur et de piété, a plus d'une fois éinu les auditeurs, parmi lesquels étoient S. Em. M. le cardinal de la Luzerne, plusieurs archevêques et évêques, les grands vicaires de Paris et d'autres ecclésiastiques de la capi tale. Mme, la duchesse de Bourbon, des fidèles de toutes #lés classes, et des dames pieuses, assistoient aussi à la 2 cérémonie, et des personnes du rang le plus distingué montroient assez, par leur empressement à s'y rendre, leur estime pour une association qui n'a pour ennemis que ceux qui le sont de l'ordre et de la religion. Après Je salut, des daines ont reçu les dons de ceux qui ont bien voulu concourir à la décoration de la chapelle laquelle ne vient que d'être terminée, et se trouve dans un grand dénuement. L'achat de la maison, les réparations et distributions qu'il a fallu faire, l'arrangement de la chapelle, le mobilier, tout cela est le résultat des offrandes des ames charitables qui sentent le prix des missions, et le besoin de consolider une association digne de tant d'encouragemeus.

-L'été dernier, le monde vit avec étonnement né Vocation éclatante dans la personne de M. le duc de Rohan; il ne sera pas moins surpris aujourd'hui en appre nant un autre exemple de foi et de dévouement. Un catholique anglois, possesseur d'une grande fortune, vient aussi de quitter le siècle, et se dispose, dans la retraite, an sacerdoce; c'est M. Thomas Weld, héritier d'un nom cher à la religion, et qui ne doit point être étranger à nos lecteurs. Son père fut un des bienfaiteurs du clergé françois en Angleterre; il accueillit les Trapistes dans son parc de Lullworth, et les Jésuites dans son château de Stonyhurst, et il rendit de grands services aux catholiques anglois. Sa famille a suivi de si nobles traces. M. Thomas Weld entr'autres, qui est l'aîné, s'est distingué constamment par sa piété, sa charité et son zèle. Ayant perdu sa femme et établi sa fille unique, mariée l'année dernière au fils aîné du lord Clifford, il a profité de sa liberté pour se consacrer plus spécialement à Dieu. Depuis un an, il travailloit en secret pour se préparer à l'état auquel il aspire. Il a récemment annoncé sa résolution à sa famille et ses amis, et s'est retiré chez M. l'abbé Carron, son ancien ami. C'est-là que, loin de la dissipation et du tumulte dú monde, il se forme à l'esprit et aux vertus du sacerdoce, par les leçons et les exemples d'un prêtre vénérable, et voué lui-même au service de Dieu et au salut du prochain. Quoique M. Thomas Weld se destine probablement à aller édifier et soutenir ses compatriotes par l'exercice du ministère, toutefois une telle vocation ne peut que réjouir les amis de la religion dans tous les pays, et tous ceux qui s'intéressent à l'honneur et au bien de l'Eglise la féliciteront d'une acquisition à la fois gloriense et utile. Un laïque si fervent ne peut être qu'un saint prêtre, et son nom et son rang ne peuvent que tourner à l'avantage des catholiques dans une contrée où ils sont encore plutôt tolérés que protégés.

!

Il nous est revenu que quelques personnes avoient

été surprises de ce qui est dit dans une note de notre avant- dernier numéro, page 169, sur la volonté dé Dieu de sauver tous les hommes. Nous les prions dé se souvenir qu'il y a des principes reconnus comme certains par les théologiens, et qui ne sont pas pour cela des articles de foi. Il n'y a d'articles de foi catholique que ceux qui ont été expressément définis comme tels par l'Eglise; or, l'Eglise n'a rien prononcé sur la volonté de Dieu de sauver tous les hommes. On ne seroit donc point précisément hérétique en niant ce principe; mais, comme nous ne voulons pas même être accusé de témérité, nous ajouterons que notre note n'indique pas du tout que nous ayons prétendu contester ce qui est enseigné à cet égard dans les écoles catholiques. Nous souscrivons, au contraire, aux principes admis sur celle question par les théotogiens. Nous avons déjà indiqué ce que dit Bossuet; on peut voir encore le Grand dans son traité de Dieu et de ses attributs; ce point y est discuté avec beaucoup d'étendue. ·

Une mission qui a été donnée à Champignolle, canton de Bar-sur-Aube, diocèse de Troyes, a en des résultats qui ne peuvent attrister que les amis de la discorde et de la licence. Cette paroisse s'étoient ressentie des malheurs des temps; l'esprit d'indifférence pour la religion, et des fracasseries fréquentes, s'étoit opposés au bien que vouloient faire les pasteurs. Plusieurs curés s'étoient succédé dans cette place, et s'étoient eru forcés de la quitter. Enfin, après s'être vus six mois sans prêtres, les habitaus ont redemandé leur premier curé, qui a obtenu de se rendre à leurs vœux, et qui a réclamé l'assistance d'un vertuenx ecclésiastique pour réveiller parmi ses paroissiens la connoissance et la pratique des devoirs du chrétien. M. l'abbé Arvisenet, chanoine et grand vicaire de Troyes, connu par des écrits où règnent un zèle si sage et une piété si vraie, - a bien voulu, malgré son âge, se charger de ce mi

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