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jeune missionnaire, a prononcé le panégyrique du saint évêque. Son discours sage et bien écrit, annonce un talent distingué, et capable d'honorer un jour la chaire chrétienne. Après l'office on a porté processionnellement les reliques dans la chapelle basse, et elles ont été placées au-dessus d'un autel nouvellement construit. C'est dans cette chapelle que se font les réunions des savoyards, et le saint évêque de Genève présidera encore en quelque sorte aux pieux exercices de ses bons compatriotes. M. Rouph de Varicourt, évêque élu d'Orléans, vient d'arriver à Paris; on dit que ce prélat doit se reliver incessamment aux Missions-Etrangères pour se préparer à son sacre.

M. l'évêque de Limoges a fait, le 7 novembre dernier, l'ouverture du séminaire-collége qu'il a établi dans la ville de Dorat (Haute-Vienne). Il a pris pour cet effet un ancien couvent, qui est vaste, commode, et placé dans une situation avantageuse. On y pourroit loger deux cent cinquante élèves; il s'y en trouve en ce moment soixante, et ce nombre augmentera rapidement, La ville de Dorat et le diocèse se félicitent d'un tel établissement, qui ne peut qu'être avantageux à l'Eglise, et agréable aux familles.

BESANÇON. L'arrivée de notre nouvel archevêque a été un sujet de joie pour un diocèse qui avoit en long-temps à gémir sur un choix bien différent. M. de Pressigny a été installé, le dimanche 31 octobre, veille de la Toussaint, avant les premières vêpres, que le prélat a ensuite entonnées, et auxquelles il a assisté. Le préfet, le maire, et toutes les autorités civiles et militaires étoient présentes. M. l'archevêque a donné, en date du même jour, une Lettre pastorale à l'occa sion de sa prise de possession. Le prélat y cominentant ces paroles de l'Apôtre: Depositum custodi, s'élève contre ceux qui altèrent la foi ou la discipline'; qui cher chent à introduire dans l'Eglise un pouvoir non émané d'elle; qui s'arrogent un ministère saus mission. Il an

nonce qu'il veillera plus spécialement, selon les constans usages de l'Eglise, à maintenir ce qui a été l'objet d'attaques plus récentes, et qu'il repoussera les innovations condamnées par les brefs de Pie VI, et notamment par celui du 13 avril 1791; bref, ajoute-t-il, reçu expressément par l'église de France, et contre lequel aucune autre église n'a réclamé. M. l'archevêque moitre la nécessité de s'y conformer, et exhorte ceux qui auroient erré en ce point à rentrer en eux-mêmes. Après cette profession de foi, que le prélat a cru devoir aux circonstances où s'est trouvé son diocèse, it se félicite de trouver un clergé éclairé, et des institu tious ecclésiastiques florissantes, et finit par des réflexions sur la perfection chrétienne, et sur ces vertus sublimes que le monde ne connoît pas, et dont son orgueil et son aveuglement l'éloignent de plus en plus. A la suite de la Lettre, M. de Pressigny a placé la déclaration des évêques de France, du 13 septembre dernier. Nous n'avons pas besoin de dire que la Lettre pastorale a réjoui tous les amis de l'unité; elle est une protestation contre un systême de division suivi trop longtemps, et elle en effacera sans doute les dernières traces. La sagesse du respectable prélat en est un heureux présage. Déjà les choix qu'il a faits altestent son discernemeut. Il a nommé pour grands vicaires M. Durand, ancien grand vicaire capitulaire, et qui a rendu tant de services an diocèse pendant la vacance; M. Loye, directeur du séminaire, et M. Tharin, ancien supérieur du séminaire de Bayeux; trois ecclésiastiques estimés pour leurs vertus, leurs connoissances et leur zèle, et qui ne pourront que seconder les vues du prélat pour le bien de ses ouailies. Le 6 novembre, M. l'archevêque a ordonné, par une circulaire, qu'il fût célébré, dans toutes les églises du diocèse, un service pour le repos de l'ame de M. Raymond de Durfort, mort archevêque de Besançon avant l'époque du Concordat. Ce prélat s'étoit retiré en Suisse, où il a fini ses jours,

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et les circonstances avoient empêché de célébrer pour lui, dans son diocèse, les services dus à sa mémoire. On ne peut qu'applaudir à la piété qui a porté son successeur à lui payer ce tribut.

NOUVELLES POLITIQUES.

PARIS. Le 13, jour anniversaire de la mort de la princesse de Sardaigne, Marie - Josephine-Louise de Savoie, épouse de S. M. Louis XVIII, un service funèbre a été célebré dans la chapelle du château.

Le 6, S. A. R. MONSIEUR, allant à la chasse aux environs de Rambouillet, a daigné remettre à M. le sous-préfet de cette ville la somme de 500 fr., pour acheter des vêtemens aux enfans pauvres qui fréquentent les écoles des Frères de la Doctrine chrétienne.

Le ta, le conseil d'Etat, présidé par M. le garde des sceaux, a décidé qu'il n'y avoit pas lieu à autoriser la mise en jugement de MM. Donadieu et de Montlivault.

-Un journal prétend que c'est à l'insu de ses collègues que M. le comte Decazes a fait rendre l'ordonnance qui renvoie au 2.9 l'ouverture des chambres, et que par contre-coup c'est à l'insu de M. Decazes que M. le marquis Dessoles a fait l'éloge de la loi des élections dans une circulaire adressée par çe ministre aux agens diplomatiques de France dans les États étrangers.

-M. l'abbé Girard, aumônier de MM. les gardes du corps de S. A. R. MONSIEUR, annonce que c'est par erreur que l'on a attribué au désespoir la mort de M. Emile Brun de Chassai➡ gnac. C'est dans un accès de fièvre ardente que ce jeune homme s'est donné la mort, au moment où on alloit le transporter à l'hôpital.

→ L'ancien couvent de l'Assomption, situé rue Saint-Họnoré, doit être occupé prochainement par les gardes à pied ordinaires du corps du Roi. N'auroit-il pas été convenable de rendre au moins une partie de ces bâtimens pour angmenter une église qui seroit trop petite pour la plus petite ville, et qui est hors de toute proportion avec la population de la pa◄ roisse? Elle ne consiste que dans le dôme.

— Le 12, M. le général Tarayre, membre de la chambre

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des Députés, a comparù devant M. Meslier, juge d'instruction, comme témoin dans l'affaire de la société des amis de la liberté de la presse, et a refusé de répondre aux questions qui lui ont été faites par ce magistrat, prétendant que la Charte garantissant l'inviolabilité du domicile, les tribunaux étoient incompétens dans cette affaire, et que l'article 291 du Code pénal ayant été fait sous un gouvernement qui n'existe plus, devoit être abrogé comnfe contraire à la Charte.

M. le maire de Lyon a mis en activité dans cette ville la loi du 18 novembre 1814 sur la célébration du dimanche • et des fêtes.

Le conventionnel Lecarpentier, banni en vertu de la loi du 12 janvier 1816, comme régicide relaps, ayant enfreint son ban, vient d'être arrêté et conduit dans les prisons de Cherbourg.

Il vient de paroître un Hymne d'invocation et de reconnoissance, au nom des habitans d'Amancey (Doubs). On y exprime le vœu que le second fils de M. la duchesse de Berry reçoive le titre de duc de Franche-Comté. A la fin se trouvent quelques strophes en l'honneur du nouvel archevêque de Besançon. Cette petite pièce paroît dictée par l'atta chement à la religion et à la légitimité.

M. Blanquart-Bailleul, député du centre, et procureur général de la cour de Douai, a prononcé, le 3 novembre, à la rentrée de cette cour, un discours où il manifeste le plus grand éloignement pour les doctrines libérales.

Le P. Biselx, prieur de l'hospice du mont Saint-Bernard, prie toutes les personnes qui s'intéressent à cet utile établis sernent, de ne plus se laisser surprendre par des imposteurs qui y sont entièrement étrangers, et qui font tourner au profit de la cupidité les dous de la piété compatissante. L'hospice du mont Saint-Bernard n'envoie de collecteurs qu'en Suisse.

Le nombre des malades diminue de jour en jour à Cadix et à l'île Saint-Léon. Maintenant c'est à Puerto-Santa Maria, ainsi qu'à Xérès et à San-Lucar, que la contagion fait le plus de ravages.

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La femme du libraire Carlisle doit être poursuivie devant le tribunal du banc du roi, à Londres, pour avoir vendu, à un prix très-modique, une brochure irréligieuse, intitulée le Procès burlesque, qui contenoit plusieurs des passages de

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Age de la raison, pour lesquels son mari a été condamné, On fait des enquêtes pour savoir si Carlisle n'a pas participé à ce nouveau délit, malgré son état de détention actuel.

- L'armement parti de Cadix, le 17 juillet dernier, sous les ordres du lieutenant général Cagigal, est arrivé, le 5 sep tembre, à la Havane, après un heureux voyage.

Nous reçûmes, il y a déjà quelque temps, lc Propectus d'un journal qui devoit porter le titre de Magasin evangélique. Au lieu d'où il nous venoit, et encore plus au style dont il étoit rédigé, il nous fut impossible de ne pas reconnoture l'ouvrage d'un protestant. On y parloit du règne de Christ, et on y faisoit l'éloge des sociétés bibliques et des missions angloises. Nous ne nous pressâmes pas d'annoncer cette entreprise, et nous ignorions mêmes si le Prospectus avoit eu quelque suite, lorsqu'il nous est parvenu un cahier portant le titre de Maga sin évangélique; huitième livraison, août. Nous n'avons point vu les livraisons précédentes, et celle-ci nous insptreroit même assez peu le désir de les connoître. Des écrits de Wiclefet de Luther, des contes orientaux, de petites anecdotes, vicilles et nouvelles, tout cela nous a paru mediocre pour le fond et dénué d'intérêt. Il n'y a qu'un morceau qu'on a cherché à rendre piquant par un peu de malice, et qu'on aura regardé peut-être comme une satyre du clergé catholique, c'est un éloge de deux auteurs allemands que l'on présente comme appartenant à notre communion.

L'un est M. Léandre Van Ess, professeur de théologie à l'université de Marpourg, dans le duché de Hesse-Cassel. C'est la première fois, nous l'avouons, que son nom frappe nos oreilles, quoique le Magasin évangélique le qualifie de célèbre. Il a publié, dit-on, plusieurs éditions successives d'une traduction qu'il a faite du Nouveau Testanient, et les a répandues partout avec profusion. Le journaliste assure qu'il en a distribué plus de cent mille exemplaires, mais M. Van Ess, dans la lettre que l'on cite de lui, ne parle que de vingt-cinq mille. La différence n'est pas médiocre, et nous laissons à juger si elle prend sa source dans la modestie du professeur ou dans l'exagération de ses panégyristes. M. Van Ess nous apprend de plas que son Nouveau Testament a été prohibé, parce qu'il "diffère du latin; que dans la deuxième édition, il a modifié sa version d'ap és la Vulgate, à cause des ames foibles, en ayant soin d'indiquer en note le sens le plus conforme à l'original, et qu'à sa grande surprise tous les passages qui s'éloignent de la Vulgate lui ont paru aussi peu nombreax que peu importans. On pourroit prendre M. Van Ess en défaut sur ses propres aveux. Puisque les passages qui s'éloignent de la Vugate sont aussi peu nombreux que peu importans, pourquoi s'écartet-il de cette version? Puisqu'il a tant d'égards pour les ames foibles, pourquoi les afflige-t-il en leur présentant une traduction prohibée? S'il révère vraiment la parole divine, il devroit le témoigner en n'y

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