Dans un message d'ouverture adressé au congrès, le président des Etats-Unis d'Amérique s'est plaint avec amertume du refus fait par le niinistère espagnol de ratifier le traité des Florides, qui avoit été conclu avec son ambassadeur. Le Royaliste devenu Libéral; octobre 1819 (1). Ma foi, rester ultrà, c'est une duperie; Lainé, s'ultralisant, n'est plus qu'un fanatique Comment goûter Bonald et sa morale austère, Quelle audace! Pour moi, je lui cherche querelle, qu'e 'en lui tout est défaut, Il est presque aussi lourd que l'assommant Fiévée, Ce mot heureux assure à son illustre auteur, Chez nos derniers neveux, un hommage flatteur. (1) On a pensé que cette saillie, que nous venons de recevoir, pourroit dérider un instant le lecteur, qui s'apercevra aisément que les épithètes ou les jugemens sur chaque personnage, sont empruntés des feuilles libérales, dont on ne fail que répéter les gentillesses. Ce sont elles, par exemple, qui nous ont appris que M. de Châteaubriant étoit lourd, et.M. Fiévée assommant, el que ces deux habiles écrivains étoient tout honteux de leurs roles. Nous demandons pardon à l'auteur de quelques suppressions et changemens que l'on a eru devoir faire à la tin, pour la rendre plus conforme à l'esprit du seste de la pièce." Que nos homnies d'Etat sont tous bons à connoître! Manuel et Daunou, dans le siècle où nous sommes, Qui, dans quelques vingt ans, nous promet son secret! Auprès de ces grands nonis mettra-t-on la Mennais, La Minerve l'a dit; le libraire ne vend Presque plus son Essai, sauf vingt mille exemplaires · Le siècle fait d'ailleurs chaque jour des progrès, Par M......, de Saint-Pol-de-Léon. LIVRE NOUVEAU. Les Confesseurs de la Foi dans l'Eglise gallicane, à la fin du 18a. siècle, par M. l'abbé Carron. 4 vol. in-8°. de 520 pages chacun. Prix, 20 fr. A Paris, chez Adr. Le Clere, au bureau de ce journal. Nous rendrons eomple incessamment de cet ouvrage. MM. les souscripteurs sont priés de faire retirer les exemplaires pour lesquels ils ont souscrit, à raison de 4 fr. chaque volume. (Samedi 15 janvier 1820.) Sur les deux Lettres de M. Grégoire aux électeurs dé l'Isère. Dur M. Grégoire avoit adressé, le 28 septembre der nier, une première Lettre aux électeurs de l'Isère, pour essayer de justifier leur choix. Dans cette lettre, qui avoit du moins le mérite d'être courte, le prélat, dont tout le monde connoît la douceur et la uransuétude, disoit que ses adversaires s'étoient été le crédit par la virulence d'emportemens tels que, ne les désignant que sous le terme de fureurs, on reste au-dessous de la réalité ; et certainement M. Grégoire ne pouvoit donner une plus grande preuve de modération qu'en con sentant à donner simplement le nom de furieux à ceux qui ne rendent pas hommage à ses vertus. A cette sin gulière débonnaireté il joint une modestie non moins rare. Comme sa vie toute entière, dit-il, présente une intégrité de conduite qu'on a quelquefois taxée de rigorisme, et qui peut défier la medisance, on est réduit à lui chercher des torts dans ses opinions po liliques. Nous voudrions savoir comment il se fait qu'un homme qui défie ainsi la médisance se trouvè l'objet de tant d'imputations et de reproches, et comment il feint de croire qu'on l'accuse de rigorisme, fandis qu'on lui montre tant de honteuses complaisances pour les excès de la révolution. M. Grégoire dit qu'on est réduit à lui chercher des torts dans ses opinions politiques; seroit-ce par hasard que ses opinions politiques ne font pas partie de sa vie? C'étoit bien le cas sans doute de justifier ces opinions; mais la chose étoit difficile; car ces opinions sont écrites; elles sont consignées dans le redoutable Moniteur, et dans les autres nonumens du temps. Qu'opposera M. Grégoire à ces Tome XXII. L'Ami de la Religion et du Roi. T irrecusables témoins? Voici ce qu'il est réduit à dire : On établit des accusations sur des passages extraits ° d'écrits dont les uns lui sont faussement attribués, d'autres imprimés sans son aveu, d'autres altérés, parce qu'absent, et ne pouvant ni revoir les originaux, ni corriger les épreuves, il chargeoit de ce travail des employés de bureau, dont la tete effervescente intercaloit dans ses écrits des phrases que son cœur et ses principes désavouent, et dont, pendant vingt ans, il n'avoit pas même soupçonné l'addition, ne les ayant jamais relus. Victorieuse défense! admirables subterfuges! il n'a point relu ses écrits; il n'en corrigeoit pas les épreuves; il étoit absent. Avec cette défaite, il n'est pas un faiseur de libelles qui ne soit innocent, pas un déclamateur qui ne soit irréprochable, pas un calomniateur qui ne puisse échapper à l'animadversion. Ce pauvre M. Grégoire! Ainsi ce sont ses ennemis qui ont fait insérer dans son discours du 15 novembre 1792, tant d'horreurs contre Louis XVI; ce sont des employés de bureau dont la tête effervescente lui a prêté ces phrases que l'on trouve dans ce discours: La royauté fut toujours pour moi un objet d'horreur... Louis XVI fut toujours le chef des conspirateurs..... Dans son tripot monarchique, dans ce château, le repaire de tous les crimes, il alloit avec Jésabel, avec sa cour, combiner et mûrir tous les genres de perfidie..... Il ne fut jamais que le bourreau du peuple; il doit être traité comme un ennemi; l'histoire burinera ses crimes: il importe au bonheur, à la liberté de l'espèce humaine, que Louis soit jugé, etc. Ces phrases, et vingt autres de cette force, ne sont donc plus de M. Grégoire: on avoit cru les entendre, on s'est trompé, Il faut que ces employés de bureau soient de bien hardis faussaires pour avoir ainsi dénaturé l'opinion d'un homme plein de douceur et de charité. Ce qui les rend plus coupables encore, c'est qu'ils en ont fait de même des autres écrits du respec table évêque. Ces coquins-là ont également inséré dans le discours de M. Grégoire à la convention, du 21 septembre 1792, que toutes les dynasties n'ont jamais été que des races dévorantes qui ne vivoient que de chair humaine, et que les rois sont dans l'ordre moral ce que les monstres sont dans l'ordre physique. Ils lui ont fait dire, le 21 novembre 1792 : Il arrive le moment où les négriers et les rois seront l'horreur de l'Europe pu.. rifiée, où leur perversité héréditaire n'existera plus que dans les archives du crime..... Les statues des Capet ont roulé dans la poussière.... Si quelqu'un tentoit de nous imposer de nouveaux fers, nous les briserions sur sa tétes.... Périssent tous les François plutôt que d'en voir un seul esclave! Encore un coup, M. G. n'a rien dit de tout cela; le Moniteur en a menti; les employés de bureau ont tout fait. En vain vous opposeriez au religieux et sensible prélat bien d'autres passages, il vous répondra sans s'émouvoir qu'il ne les a pas relus ; qu'il ne soupçonnoit pas ces additions; que son cœur et ses principes les désavouent: il vous parlera des libellistes, des calomniateurs, de la haine sacerdotale, de la reté de sa conscience, de la hauteur où elle le place, des ames de boue, de la tourbe immonde, et il croira vous avoir confondu. D'ailleurs il étoit absent; vous savez qu'il est assez d'usage parmi les accusés de recourir à l'alibi. Le difficile est de l'établir, et c'est ce que M. G. ne tente même pas. En effet, il étoit à Paris lorsqu'on imprimoit ces discours de septembre et de novembre 1792. Le discours qu'il avoit prononcé le 15 novembre, par exemple, se trouve dans le Moniteur des jours suivans, et M. G. n'étoit point encore parti pour la Savoie. De même il n'étoit point absent de Blois lorsqu'il y fit imprimer, chez Billaut, son discours pour le service de Simonneau. Est-ce que l'imprimeur Billaut auroit osé jouer à M. G. le même tour que ceux de Paris? Est-ce qu'il y avoit aussi à Blois de perfides employés de bureau dont la tête effervescente intercaloit pu |