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inhérentes à notre nature. On veut font pénétrer; on s'écarte des sentiers battus par la sagesse; on s'enfonce dans des rontes ténébreuses; on prétend tout creuser, tout analyser; de-là tant de systêmes et de théories qui Join de conduire à la vérité, en éloignent, et qui arrêtent même le progrès des sciences. Il n'y en a que trop d'illustres exemples. La seconde division du discours avoit pour objet de montrer d'autres causes de nos erreurs dans les vices du coeur. Ceux-ci nous trompent encore plus aisément que les défauts de l'esprit, parce que nous sommes toujours plus disposés à écouter la voix de nos passions. L'orateur a complé trois vices principaux du coeur, la cupidité, l'orgueil et la volupté. La première, qui est bien différente de l' de soi, nous fascine tellement les yeux q que nou ne voyons la vérité que dans ce qui flatie ce penchant; de-là tant d'écarts de conduite, et de-là aussi, dans les temps modernes, ces systèmes enfans de l'égoïsme, et qui rappor toient tout à l'intérêt personnel. L'orgneil n'est pas un vice moins impérieux et moins funeste; le monde est plein de ses ravages, et nous voyons par notre exemple journalier combien ses mouvemens sont redoutables et ses conseils contagieux. Enfin, le troisième vice signalé par l'orateur, la volupté, lui a fourni l'occasion d'a dresser à la jeunesse qui l'écontoit, des considératious pleines de sagesse sur les dangers dont elle est entourée. Ce discours a été terminé par une pérovaison digne. du talent de Forateur. L'auditoire étoit fort nionibreux; on y remarquoit Me, la duchesse de Bourbon, M. le nonce de S. S., M. l'archevêque de Reims, et plusieurs personnes distinguées par leur naissance et leurs places. M. l'abbé Frayssinous a annoncé, après la conférence, des sujets qu'ils se propose de traiter. Il parlera d'abord de l'existence de Dieu et de l'immortalité de l'ame; il montrera que ces vérités sont le fondement de la mos rale. I considérera ensuite Moïse comme historien et comme législateur;; et après avoir établi la divinité de

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notre Seigneur, il finira par la preuve des principaux dogmes de la religion chrétienne. Nous tâcherons de donner une idée de ces discours, et de ceux surtout dont nous n'avons pas encore eu occasion de parler.

Il y a environ un am que le clergé de Paris perdit un ecclésiastique' estimable, dont nous ne parlâmes point alors, parce que nous n'avions point assez de renseignemens sur son compte. Une circonstance particulière nous a inspiré le désir de payer quelque tribut à sa mémoire, et un ancien ami de cet ecclésiastiqne a bien voulu nons communiquer quelques détails sur sou collègue. M. Jean-Jacques Mansel étoit né à Paris en 1741, sur la paroisse Saint-Sulpice, et fut élevé au petit séminaire de ce nom. Ayant été ordonné prêtre, il fut envoyé vivaire à Palaiseau, où il resta quelques années. Rappelé ensuite à Paris, il fut vicaire de SaintEustache, et dévint ensuite chapelain de Saint-Joseph; espèce d'annèxe, rue Montmartre, où il y avoit toujours un prêtre résident, et où on faisoit les offices. M. Manwel occupoit cette place au commencement de la révoJution; et, malgré l'exemple de son curé, qui avoit fait le serment, il refusa d'entrer dans le nouveau clergé, Il ne sortit point de France, et resta caché pendant la terreur, après laquelle il rendit tous les services qui dépendoient de lui. En 1802, il suivit, à Saint-Paul, M. Delalen, son ancien confrère à Saint-Eustache, et travailla comme premier vicaire, tant que sa santé et ses forces le lui permirent. Sa conduite, sa piété, l'assiduité aux functions du ministère, le rendoient extrêmement utile dans cette paroisse. M. l'abbé Mansel étoit d'un caractère doux; il étoit instruit, et s'étoit formé ane bibliothèque choisie, de l'accroissement de laquelle il s'est occupé jusqu'à la fin. Un hasard heureux a fait tomber entre nos mains un recueil de pièces qu'il avoit rassemblées avec beaucoup de soin et de dépenses; cos pièces sont relatives à la constitution civile du clergé en 1791. Lear nombre, leur choix, l'ordre avec lequel elles

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sont classées, les indieations d'auteurs qui y sont jointer, tout annonce l'attention, le discerneinent et Pintérêt avec lesquels M. Mansel avoit suivi cette controverse. Son recueil se compose de 34 volumes in-8°. qui com prennent quatre à cinq cents pièces différentes. Elles sont rangées, autant que possible, dans l'ordre chronologique. Des mandemens des évêques, des écrits des théologiens, des dissertations, des discours, des lettres, de petits imprimés qui, par leur exiguité même, auroient pu échapper aux recherches, se trouvent dans colle collection. Le plus grand nombre des écrits sont contre la constitution civile du clergé, mais il y en a aussi plusieurs en sa faveur. Nous pourrons donner quelque jour une idée plus étendue de cette collection, qui fournit des renseignemens précieux pour l'histoire d'une des époques les plus intéressantes et les plus honorables pour l'église gallicane. L'abbé Mansel, en rast semblant tant de pièces, n'avoit sans doute songé, qu'à l'intérêt de la religion et de la vérité : la vanité, n'y étoit entrée pour rien; car il avoit cherché à cacher son nom, et ce n'est que par une réunion d'indices quo nous avons découvert que c'étoit à lui que nous det vions ce recueil. Nous nous félicitons d'en jouir, sûret ment il ne nous a pas coûté le quart de ce qu'il lui avoit coûté à lui-même. Dans ses dernières années, M. l'abbé Mansel se retira de la paroisse Saint-Paul avec le titre de premier vicaire honoraire, Il est mort à Paris, le 2 janvier 1819, dans sa 78, année, el a laissé par son lestament des legs qui montrent sa charité pour les pauvres, et son zele pour différentes bonnes œcu¥L'OS»,, †

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La mission ouverte, de 2 janvier, à Marseille cons tinue avec le plus grand succès, Les missionnaires ont donné une retraite qui a été fort suivie. Le 21 janvier, il y a eu une cérémonie expiatoire pour l'anniversaire de la mort du Boi. L'église avoit été décorée à cet effet, M. l'abbé Guyon a prononcé un discours, à la suite duquel on a fait une procession solennelle du saint sa.

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crément. Au moment de la bénédiction, le missiermaire a interpelé les fidèles, et les a sommés de déclarer qu'ils pardonnoient à leurs ennemis. Un eri unanime s'est élevé. Les tribunaux de la pénitence sont assiégés par la foule, et quoiqu'un assez grand nombre de prêtres aient été appelés pour seconder les missionnaires, cependant ils ne peuvent suffire aux besoins de ceux qui veulent mettre ordre à leur conscience. M. l'abbé Guyon vient de donner deux conférences consacrées aux preuz res de la religion, et à la solution de quelques difficul tés particulières. On dit que plusieurs protestans y out assisté, et se disposent à faire abjuration. Les mission naires ne jouissent pas seulement de l'estime de tous les gens sages, its sout encore honorés des injures des hommes de parti. Le Phocéen, écho des feuilles libérales de Paris, insulte à une œuvre qui contrarie la sienne. Les missionnaires, et ceux qui sont animés du même esprit, me savent que lui pardonner ma

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ol 200 NOUN ELLES POLITIQUES)

PARTS. S. A. R. MONSIEUR a fait remettre à M. le baron de Mortarieu, préfet de l'Arriège, une somme de 1000 fr. pour compléter le mobilier de l'hospice de Saverdun.

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M. d'Haussez, préfet du Gard, est appelé à la préfecture de l'Isère, en remplacement de M. Choppin d'Arnouville, qui passe à celle du Doubs. M. le baron de Talleyrand est nomme préfet de l'Aisne, et M. Eymard est nommé à la préfecture de la Corse.

M. Villemain, directeur de la librairie, est nommé maître des requêtes en service ordinaire.

Le 1er de ce mois, dans la soirée, les ministres ont tenu un conseil extraordinaire, auquel out été appelés MM. le chancelier Dambray, le duc de Richelieu, l'abbé de Montesquiou et le marquis Garnier. Cette séance, qui s'est prolon gée assez tard, a eu, dit-on, pour but de soumettre à l'examen du conseil le nouveau projet de loi des élections lequel doit être présenté à la chambre des députés..

-Le dernier feuilleton de la chambre des députés fait mention de 314 nouvelles pétitions sur la loi des élections; elles sont revêtues de 40,457 signatures, à joindre aux 19,009 dont il a déjà été parlé. Les maire et adjoints de Poligny demandent des changemens à la loi. Le maire et des habitans d'Epernay réclament contre la pétition qui est partie précédemment de cette ville. D'autres veulent qu'on écarte toute pétition collective.

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Un jour de la semaine dernière, S: A. R. MONSIEUR est allé visiter M. le comte de Puy-Ségur, qui étoit dange reusement malade. M. de Puy-Ségur venoit de recevoir des derniers sacremens, lorsque MONSIEUR entra dans sa chainbre. Ce prince manifesta le plus vif intérêt à son fidele et ancien compagnon d'infortune, et lui témoigna la douleur qu'il éprouvoit d'être bientôt séparé de lui. Monseigneur, répondit le malade, je viens de prendre le moyen le plus sur pour que nous ne soyons jamais séparés. Ces paroles, aussi ingénieuses que chrétiennes, ont ému S. A. R. et touché les assistans.

-Le général Gilly, compris dans la première liste de l'or donnance du 24 juillet, se présente pour purger sa contumace. Il s'est constitué prisonnier, le 29 janvier, à Paris.

Le Courier, qui n'avoit pu se soutenir sous le titre d'Annales, vient encore de subir une autre métamorphose. Il reçoit, dit-il, une nouvelle direction, et change de propriétaires et de rédacteurs: il prend le titre de Courrier François, Puisse-t-il être plus heureux et surtout plus richè sous cette nouvelle forme! Il paroît toutefois que les nouveaux rédacteurs ont un peu hérité des doctrines et du style de leurs devanciers. M. Keratry n'est pas non plus fort lu mineux On dit que M. le général Fov lui prêtera le secours de sa pompeuse éloquence. M. de Salvandy, maître des requêtes, déclare qu'il est étranger à la rédaction du précédent Courier, il n'a fourni que quatre articles signés.

Les officiers et membres de la 2o. légion de la garde nationale ont fait entr'eux une collecte dont le produit, montant à 9,611 francs 25 centimes, a été déposé au bureau de charité de l'arrondissement.

Samedi dernier, une fenime colportoit, dans le quar fier Popincourt, faubourg Saint-Antoine, une pétition pour le maintien de la loi des élections; elle a été fort mal ac

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