de la Verité de la RELIGION SECONDE PARTIE. Quatrieme Edition, reveüe, cor- fuid additus Bibliotheek studio porn liber cademic Lausannengis Domini Colier 1708- A ROTTERDAM, Chez REINIER LEERS, Avec Privilege de Noffeigneurs les Etats TRAITÉ de la Verité de la RELIGION CHRÊTIENNE. 1. SECTION. Preuves de la Religion Chrêtienne tirées du témoignage de ceux qui l'ont les premiers annoncée. Deffein de l'Ouvrage. Ous fommes defcendus de cette propofition, Il y a un Dieu jufqu'à celle-ci, Jefus fils de Marie eft le Meffie qui devoit venir. Il faut remonter maintenant de cette propofition Il y a aujourd'hui des Chrêtiens dans le monde, juf qu'à celle-ci, Il y a un Dieu qui a voulu je faire connoître par la Religion. Dans nôtre premiere Partie nous avons entrevû Jefus A 2 Jefus-Chrift à la faveur de la lumiere de la Nature, & de la Revelation de Moïfe? mais à prefent nous allons comme tirer le rideau, pour faire voir en Jefus-Chrift un éclat de verité, & une abondance de lumiere, qui repandra un jour admirable fur la Religion de Moife & fur la Revelation de la Nature, & qui confirmera excellemment la verité de l'existence de Dieu. Dans cette veûe nous ferons trois choses. I. Nous confidererons d'abord la premiere écorce de la Religion Chrêtienne, s'il m'eft permis de parler ainfi; examinant toutes les preuves qui font prifes du témoignage exterieur que les premiers Chrêtiens luy ont rendu; confiderant leur bon fens, leurs lumieres, leurs prejugés, la fituation de leur efprit, leur martyre, les motifs de ce martyre, &c & cela avant que de venir à la confideration de l'Ecriture du Nouveau Teftament. II. Nous confidererons cette Ecriture, pour voir fi elle eft fuppofée, ou non. Nous en examinerons la matiere. Nous tâcherons & de la defendre contre les foupçons des incredules en faifant voir qu'elle ne contient rien que de veritable; & d'en faire voir la divinité par le caractere des cho-. fes qu'elle contient. III. Enfin nous tâcherons de faire connoître la moëlle du Chrif-. tianifme, en découvrant fon excellence fes ufages, fes utilités, fa fin, fon genie, & generalement toutes les beautés qui lui font propres & naturelles. C'eft à quoi nous déf tinons les Sections qui partagent cette fe Conde Partie. , Cepen Cependant, comme un des plus dangereux prejugés des incredules eft la crainte qu'ils ont qu'on ne veuille les tromper, en leur faifant embraffer par la foi des doctrines qu'on ne peut établir par la raifon; & qu'il nous eft avantageux de leur ôter cette penfée : nous voulons bien pour quelque temps douter de tout avec eux & nous élevant par degrés à la connoiffance des faits qui établifent le Chriftianifme, ne recevoir les verités qu'à mesure qu'elles nous paroîtront évidentes. CHAPITRE I. Où l'on recherche d'où font venus les Chrêtiens, quelle eft leur profeffion, en remontant jufqu'aux premiers fiecles. No TOus fuppofons pour cet effet, qu'il y a des Chrêtiens dans le monde, & qu'il n'y en a pas toûjours eu. Cela m'apprend qu'il faut remonter jufqu'aux fiecles paffés, pour trouver l'origine de ma Religion. Je monte donc de fiecle en fiecle jufqu'à Conftantin, fans trouver le moyen de m'éclaircir de ce doute. Mais il faut un peus'arrêter ici. La profperité de ce Prince donne d'abord quelques foupçons; & l'on fe defie d'un homme, qui étant le maître de la plus confiderable partie de l'Univers, femble avoir pû établir la Religion Chrêtienne par la force, ou par l'adreffe, la regardant peut-être comme plus propre A 3 |