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entrer dans le port de Boulogne, afin de faciliter les communications qui pourraient avoir lieu entre les deux gou(Morning-Chronicle.)

vernemens.

CORPS LEGISLATIF.

Séance du 19 Pluviose.

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On propose de punir d'une amende de 25 à 600 francs, ceux qui débiteront des médicamens eur les places publiques, et de plus, en cas de récidive, à une détention de trois jours au moins, et de dix au plus. Le projet qui attribue aux cours spéciales la connaissance de la rébellion contre la force armée, est sanctionné. Dans la séance du 20, on approuve l'exemption pendant quinze années de la contribution foncière pour les habitans de Ville-Napoléon. - Dans celle du 22, on propose le budjet de l'an 13. Il porte une augmentation dans les cautionnemens: celui des notaires de Paris est augmenté du double ; celui des notaires de province, du tiers. La contribution foncière pour l'an 14 sera de 206,908,000 fr. en principal, comme en l'an 13. Les 10 centimes en sus sont prorogés pour l'an 14. La contribution personnelle, etc., 32,800,000, en ce, non compris les sous additionnels, les portes et fenêtres payeront 16,000,000 de principal. Les patentes et les contributions indirectes, comme en l'an 13. Quatre-cent millions seront mis à la disposition du gouvernement à compte des dépenses du service de l'an 14.

PARI S.

Le 21 pluviose tous les princes et grands dignitaires de l'empire, et M. le prince Borghèse ont reçu des mains de S. M. le grand cordon de la légion d'honneur. L'Empereur, assis sur son trône et couvert, a parlé ensuite en

ces termes :

« Messieurs,

» La grande décoration vous rapproche de ce trône, sans exiger de vous des sermens nouveaux; elle ne vous » impose point de nouvelles obligations; c'est un com» plément aux institutions de la légion d'honneur. Cette

grande décoration a aussi un but particulier, celui de »lier à nos institutions les institutions des différens états » de l'Europe, et de montrer le cas et l'estime que je fais, » que nous faisons de ce qui existe chez les peuples nos » voisins et nos amis. »

Le même jour, une députation du corps législatif est venue présenter à S. M. une adresse de ce corps, relative à la proposition de paix faite à l'Angleterre. L'Empereur, assis et découvert, y a répondu ainsi :

Messieurs les députés des départemens au corps législatif,

Lorsque j'ai résolu d'écrire au roi d'Angleterre, j'ai fait le sacrifice du ressentiment le plus légitime et des passions les plus honorables. Le desir d'épargner le sang de mon peuple m'a élevé au-dessus des considérations qui déterminent ordinairement les hommes. Je serai toujours prêt à faire les mêmes sacrifices. Ma gloire, mon bonheur, je les ai placés dans le bonheur de la génération actuelle. Je veux autant que je pourrai y influer, que le règne des idées philantropiques et généreuses soit le caractère du siècle. C'est à moi, à qui de tels sentimens ne peuvent être imputés à faiblesse, c'est à nous, c'est au peuple le plus doux, le plus éclairé, le plus humain, de rappeler aux nations civilisées de l'Europe qu'elles ne forment qu'une même famille, et que les efforts qu'elles emploient dans leurs dissentions civiles, sont des atteintes à la prospérité commune. Messieurs les députés des départemens au corps législatif, je compte sur votre assistance, comme sur la bravoure de mon armée.

Ensuite s'est présenté le tribunat en corps, à l'adresse duquel l'Empereur a répondu

Messieurs les membres du tribunat,

La génération actuelle a besoin de bonheur et de repos, et la victoire ne s'obtient qu'avec le sang des peuples. Le bonheur du mien est mon premier devoir comme mon premier sentiment. Je sens vivement tout ce que vous me dites. La plus douce récompense de tout ce que je puis avoir fait de bien sera toujours pour moi l'union et l'amour de ce grand peuple.

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Suivant une gazette italienne, S. M. le roi de Sardaigne doit s'embarquer pour se rendre à Corfou, sur

Pun des vaisseaux de ligne russes qui sont arrivés dans les parages de Naples.

L'Empereur a ordonné que la statue de Charlemagne enlevée d'Aix-la-Chapelle et transférée à Paris, füt rendue aux vœux des habitans de cette première ville.

--

M. de Salmatoris, maître des cérémonies de l'Empereur, était arrivé à Turin le 4 février, et s'y occupait de faire préparer des logemens pour S. M. I. et S. A I le prince Joseph, que l'on attend dans cette ville, vers le commencement de mars. Ils occuperont le château de Stupinis, situé à deux lieues de Turin. Ce château, qui était autrefois un rendez-vous de chasse du roi de Sardaigne peut être comparé, pour sa position, au château de SaintCloud:

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M. Thuriot est nommé substitut du procureur-général impérial a la cour de cassation, en remplacement de M. Arnault, décédé.

Ces jours passés, une petite fille de treize ans, que son père et sa mère venaient de gronder, dit à son frère cadet, laissé seul avec elle : « Mon frère, avertis mon » père et ma mère de ramasser le paquet qui va tomber » dans la rue. » En même temps, elle se jette par la fe

nêtre et se tue.

Le 23 de ce mois, M. Schimmelpenninck, ambassa deur de la république batave, a été admis à prendre congé de S. M. l'Impératrice.

Il y a, dit-on, quelqu'espoir que le blocus de l'Elbe et du Veser sera levé bientôt, d'après la certitude qu'on a que la Prusse et la Russie continuent leurs bons offices à cet égard auprès de la cour de Londres.

Il restait une foule de demandes en cassations indé, cises à l'ancien conseil d'état, formées contre une concession faite en 1769, à un particulier, en paiement d'une somme de mille livres, due par l'ancien gouvernement, d'environ 3000 arpens de terres prétendues domaniales, fertilisées par les travaux immenses des riverains. Il faudrait en dépouiller nos familles dont ces terres font l'uniqué subsistances. La cour de cassation, « attendu qu'il s'agit

d'une concession faite par l'ancien gouvernement, et » attaquée par les agens du gouvernemunt actuel, a dé» claré qu'il n'y a lieu à statuer, sauf aux parties à se » pourvoir ainsi qu'elles aviseront. Elles sont en cé moment devant le conseil d'état.

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UISSE la reine de Cythère,

Et les frères d'Hélène, amis des matelots,!
Diriger ta course légère !

Puisse le dieu des Vents, d'une haleine prospère,
Enfler toujours ta voile, et t'aplanir les flots,, .
O navire chargé du plus cher des dépôts; ear
Navire qui portes Virgile!

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A

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Qu'un voyage heureux et tranquille, Vous rende aux murs sacrés que Minerve a bâtis; Que des dieux la bonté suprême

Ee

Veille sur vos destins désormais réunis,

Et conserve avec toi la moitié de moi-même !
Sans doute, il eut un cœur armé d'un triple acier,
Celui qui, las d'un sort paisible,

Au courroux d'une mer terrible,

Sur un frêle vaisseau s'exposa le premier ;
Qui vit, avec des yeux stoïques,

De l'humide désert tous les monstres affreux,
Contempla de sang froid les flots adriatiques
Battus par les vents furieux;

Des Hyades en pleurs brava les noirs présages,
Et des rochers d'Epire affronta les naufrages !
C'est en vain qu'un Dieu prévoyant
Mit, entre les humains dispersés sur la terre,
Les profondeurs de l'Océan ;

La rame sacrilége a franchi la barrière
De l'insocial élément!

L'homme, dans son audace à lui-même funeste,
S'exerce à tout souffrir, et brise tous les freins.
En dérobant le feu de la voûte céleste,
Le hardi Prométhée a changé nos destins.
Aussitôt, sur les pas de la Fièvre livide,
Parut l'affreux Dégoût et la triste Maigreur;
Et la Mort, qui suivait le Temps avec lenteur,
Vint d'un pas plus rapide

Moissonner l'enfant dans sa fleur.

Dédale s'est donné des ailes

Pour fendre le vide des airs:

Du sombre empire des enfers y

Hercule a violé les ombres éternelles ;
Rien n'est inaccessible aux profanes humains!
Nous portons jusqu'au ciel notre orgueil téméraire
Et nos crimes, des dieux irritant la colère,

Ne laissent point dormir la foudre dans leurs mains!

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