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théâtre et d'athénée. M. B. Constant s'oppose à l'impression du discours, qui est appuyée par M. de Puymaurin, et adoptée à une grande majorité. M. Rodet appuie l'amendement de M. MeynauxLavaux, et bláme M. le président du conseil royal d'instruction publique de son dernier arrêté. L'impression da discours est rejetée. M. Foy reproduit quelques argumens de ses amis, et appuie les réductions proposées. MM. Cuvier et Pasquier combattent les objections faites contre le chapitre. M. de Villevêque propose une réduction de 49,000 francs. On ferme la discussion. Toutes les réductions proposées sont successivement rejetées. Après quelques débats bruyans, mais peu intéressans, le chapitre entier est mis aux voix et adopté. Le côté gauche n'a pas voté, et a témoigné son mécontentement par des exclamations et des interruptions fréquentes.

On passe au budget du ministère de la guerre. M. de Latour-Maubourg répond aux principales objections faites contre son ministère` lors de la discussion générale. M. Labbey de Pompières développe un / amendement, tendant à réduire le premier chapitre de 200,000 frə; il est combattu par M. Chirac de Saint-Aignan.

LIVRES NOUVEAUX.

Psautier françois; traduction nouvelle, avec des argumens à la tête de chaque psaume; par M. E. Genoude (1).

L'Imitation de Jésus-Christ; traduction nouvelle; par le même (2).

Ces deux traductions avoient déjà paru, il y a quelque temps; celle des Psaumes fut publiée en 1 vol. in-8°., et celle de l'Imitation faisoit partie de la première livraison de la Bibliothèque des Dames chrétiennes. Nous en avons rendu compte dans ce journal. Il nous reste par conséquent peu de choses à dire des deux éditions. On y a conservé, sous le titre de Discours préliminaire, la Dissertation sur les Psaumes, par Bossuet.

La traduction de l'Imitation est pareille à l'édition de 1820, si ee n'est que l'on a supprimé les réflexions qui, dans cette édition, suivoient chaque chapitre.

(1) Ces deux ouvrages se trouvent, à Paris, chez Ad. Le Clere, au bureau de ce journal, et chez Nicolle, rue de Seine,

(Samedi 23 juin 1821.)

(No. 717.)

Bibliothèque d'un Littérateur et d'un Philosophe chrétien, ou Recueil propre à diriger dans le choix des lectures (1).

La connoissance des livres est devenue une étude depuis qu'ils se sont multipliés si prodigieusement, et que chaque jour voit leur nombre s'accroître dans une progression rapide. Avons-nous beaucoup à nous féliciter de cette extrême abondance? est-elle favorable à la morale, et même à l'instruction véritable? C'est ce dont il est permis de douter, quand on parcourt cette foule d'écrits, les uns frivoles et superficiels, les autres passionnés et déclamateurs, qui, loin de rien apprendre, ne peuvent servir, au con traire, qu'à fausser l'esprit et à gâter le cœur. La religion, la morale, la politique, les principes conservateurs de l'ordre et de la société, tout est au jourd'hui insulté et méconnu dans des livres, des pamphlets et des feuilles périodiques; ces sortes d'ouvrages sont étalés partout, et s'offrent de tous côtés aux regards d'une ignorance curieuse. Une jeutnesse confiante se trouve toute environnée de ces moyens de séduction; elle rencontre l'erreur en chefchant la vérité, et les générations qui s'élèvent, puisant ainsi à des sources empoisonnées, et se formant sur des guides trompeurs, accueillent des théories

(1) 1 vol. in-8°. oblong; prix, 2 fr. 50 c. et 3 fr. 25 c. franc de port. A Besançon, chez Petit, imprimeur; et à Paris, chez Ad. Le Clere, au bureau de ce journal.

Tome XXVIII. L'Ami de la Relig. et du Ror. N

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brillantes et des principes dangereux, et se préparent, sans le savoir, des jours aussi funestes au bonheur de l'individu qu'à l'ordre public.

Cependant il existe beaucoup de bons livres, et il est dans le monde bien des personnes qui désireroient savoir quels sont ceux où elles pourroient trouver une instruction véritable, ou une distraction innocente. C'est pour elles qu'a été rédigée cette Bibliothèque; on y a eu surtout pour but d'offrir aux jeunes gens avides de connoissances un aliment propre à satisfaire leur curiosité ou leur goût, et de leur donner quelque idée du mérite relatif, et de l'utilité des divers ouvrages. Ceux qui peuvent se former une bibliothèque, apprendront donc ici quels sont les livres qu'ils doivent préférer; et ceux qui fréquentent les dépôts publics, ou qui ont la facilité de parcourir des bibliothèques particulières, ne seront pas exposés à dévorer indistinctement le bon et le mauvais.

La Bibliothèque du Littérateur et du Philosophie chrétien est divisée en six parties; la littérature, l'éloquence, l'histoire, la philosophie, la religion et des variétés. L'éditeur, qui n'a pas en l'intention de faire un livre de bibliographie, ne s'est point attaché à distinguer minutieusement les éditions, à signaler les livres rares ou recherchés par les bibliophiles, encore moins à indiquer les prix; il note seulement le format et le nombre des volumes. Mais la partie la plus importante de son travail est de porter un jugement sur chaque ouvrage. Ce jugement, s'il eût été détaillé, eût pu exiger un gros volume; on a préféré recourir à des signes et à des abréviations qui ont paru suffire pour l'objet pro~

posé. Ces signes, au nombre d'environ soixante, indiquent les divers degrés d'utilité ou de mérite des ouvrages; ainsi, au Traité des Etudes de Rollin, on a mis ces signes exc. mor. élég. judi. didac.; ce qui signifie excellent, moral, élégant, judicieux, didactique. L'extrême brièveté de ces jugemens laisse, en plusieurs occasions, quelque chose à désirer; et l'éditeur l'a sans doute senti: mais de deux inconvé niens, il a choisi le moindre, et a pensé que l'intelligence des lecteurs suppléeroit à ce qu'il ne pouvoit dire.

L'éditeur prévient, dans sa Préface, qu'on ne se plaindra pas de sa sévérité, et en effet dans ses jugemens il exagère plutôt la louange que le blâme. Comme il n'indique généralement que les livres dignes de quelque estime, cet excès n'est pas trèsdangereux. Cependant je trouve qu'il multiplie un peu les chefs-d'œuvre, et qu'il applique ce signe à des ouvrages qui ne méritoient pas tout-à-fait un si grand éloge. L'Histoire du Paraguay de Charlevoix est certainement une production estimable, mais ne devoit pas obtenir la même qualification que le Dis cours sur l'Histoire universelle. Je retrouve le même signe aux OEuvres de d'Aguesseau, au Déisme réfuté de Bergier, aux Instructions pastorales de M. de Pressy, évêque de Boulogne, à la Dévotion au Sacré-Cœur du père Galifet: on peut faire quelque cas de toutes ces productions, sans toutefois les placer dans un rang si élevé. J'en dis autant de quelques autres jugemens moins avantageux, mais qui me paroissent encore hors de proportion avec le mérite des ouvrages. Aú surplus, ces observations sont peut-être des chicanes, et, en fait de goût, il faut permettre à chacun des

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appréciations qui ne peuvent avoir toutes la même évidence; il faut les permettre, dis-je, surtout quand elles n'ont pas de résultats fâcheux. Cependant j'ajouterai encore, pour l'acquit de ma conscience, que je ne souscris point entièrement aux jugemens portés dans la Bibliothèque sur les sermons de l'abbé de Beauvais, sur les ouvrages de l'abbé Barruel et de l'abbé Proyart, sur l'Oracle des nouveaux Philosophes de Guyon, etc.

L'éditeur a distingué les diverses classes de lecteurs auxquels chaque ouvrage peut convenir, les jeunes gens, les femmes, les simples, les ignorans, ceux qui aspirent à la perfection dans le chemin de la vertu. Ces classes sont marquées par des chiffres distincts. Une table alphabétique donne le nom des auteurs avec le renvoi aux pages où ils sont mentionnés. Enfin un Supplément, à la fin du volume, présente les livres qui conviennent, soit aux jeunes ecclésiastiques, soit aux prêtres livrés à l'exercice du ministère, soit à ceux qui désirent approfondir la science de leur état. Cette liste paroît rédigée par un homme fort instruit luimême sur ces matières. En général, tout le catalo gue suppose une grande connoissance des livres, et quelques erreurs de détail n'ôtent rien an mérite de cette Bibliothèque, véritable secours offert à la jeunesse bien disposée, guide utile et commode pour la diriger dans le choix de ses lectures. On sait assez que cet objet occupe et embarrasse bien souvent les parens, et ceux qui ont quelque soin de leur salut et quelque désir de ne s'attacher qu'à des ou→ vrages solides; et il leur sera agréable de trouver un catalogue choisi, nombreux, et que sans doute ils n'épuiseront pas si tột.

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