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NOUVELLES ECCLÉSIASTIQUES.

ROME. Le jour de l'Ascension, M. Frattini, vicegérent de Rome, a donné la confirmation à vingt-six militaires autrichiens qui se trouvent dans cette capitale; le 5 juin, quarante-trois autres militaires de la même nation ont reçu ce sacrement de la main du même prélat, dans l'église de Jésus.

PARIS. Le jeudi, jour où tombe la fête du saint Sacrement, la première communion des enfans a eu lieu dans plusieurs paroisses de la capitale. Ce jour-là, M. le coadjuteur de Paris a donné la confirmation dans l'église Saint-Severin. Ce prélat a visité successivement, depuis quelque temps, des paroisses de la capitale et

des environs.

-Demain, dimanche, doivent avoir lieu, dans les différentes paroisses, les processions du saint Sacrement. La route que suivront les processions est annoncée par des affiches, et des préparatifs se font en divers endroits pour les reposoirs. On travaille avec activité, depuis huit jours, à celui du Louvre, qui ́ est ordinairement orné avec une magnificence royale, et qui ne paroît pas devoir être moins riche et moins brillant cette année.

On a publié le discours prononcé dans la chambre des pairs, le 30 mai dernier, par M. le ministre de l'intérieur, en y apportant le projet de loi relatif aux pensions ecclésiastiques. Le ministre rend compte des amendemens proposés par la commission, et annonce que le Roi les a consentis. Il termine ainsi son dis'cours « Nous vous présentons donc avec confiance une loi qui augmentera le lustre de l'église de France; qui, en multipliant les pasteurs du premier ordre, facilitera la forination et la direction de ceux du second ordre; qui est réclamée par un grand nombre de départemens; qui ne pourvoit pas seulement à la do

tation des prélats, mais aussi à l'amélioration du sort de leurs coopérateurs; qui, sans surcharge pour le trésor, augmente les fonds destinés au clergé et au culte catholique...». Le rapport de M. l'archevêque de Besançon, sur ce projet de loi, a été aussi rendu public. Nous sommes forcés de nous borner à en donner une idée générale. Le prélat insiste, dans ce rapport, sur la nécessité du ministère ecclésiastique, et sur les inconvéniens des diocèses trop étendus; il s'appuie à cet égard du vœu des départemens, et de sa propre expérience; il plaide la cause des religieuses qui ne reçoivent qu'une modique pension, et des ecclésiastiques qui ne trouvent pas dans un traitement exigu le moyen de secourir les pauvres. Il annonce que la commission a été d'avis, à l'unanimité, d'adopter le projet de loi. Quelques personnes se sont étonnées que, depuis le 9 juin que le rapport a été fait à la chambre, le projet n'ait pas encore été discuté; mais il paroît que ce retard tient au procès important qui occupe en ce moment la chambre, et au désir de terminer, le plutôt possible, une affaire déjà si longue. On croit que l'arrêt pourra être rendu la semaine prochaine, et la loi sur le clergé sera sans doute alors discutée la première.

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On réclame contre un endroit de notre n°. 711, où, après avoir rendu compte de la mission donnée dernièrement à Saint-Etienne, nous disions que les missionnaires se proposoient, à leur retour à Lyon, de faire une quête pour les pauvres ouvriers à qui leur assiduité à suivre les exercices avoit pu causer quelque préjudice pour leur travail. On nous assure que le fait n'est point exact, et que les missionnaires avoient disposé les heures des exercices de manière à ne point nuire au travail des ouvriers. Nous sommes disposés à le croire; mais nous avions puisé le renseignement contesté dans une lettre que nous avons reçue

de Saint-Etienne, et qui étoit signée. Ainsi nous avions lieu de penser que le fait étoit vrai, et nous n'y apercevions aucune invraisemblance, encore moins un défaut de prudence et de mesure de la part des missionnaires. Du reste, nous sommes parfaitement de l'avis de l'auteur de la réclamation, lorsqu'il ajoute que ce ne sont pas les missions qui appauvrissent le peuple, et que le plus beau trait de charité des missionnaires pour les ouvriers, et le plus grand service à leur rendre, étoient de leur inspirer l'éloignement du désordre, des excès et des habitudes grossières, non moins ennemies de l'aisance domestique que de la saine morale et du bonheur des familles.

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M. l'évêque de Saint-Flour, qui a visité une grande partie de son diocèse, et y a donné la confirmation, est arrivé, le 2 juin, à Pléaux, et a été reçu avec de grands honneurs, tant par les autorités que par le clergé. M. le curé et M. le maire, les jeunes gens du séminaire et les élèves des Sœurs de Saint-Joseph, complimentèrent tour à tour le prélat, qui officia, le 3, dans l'église paroissiale, adressa aux fidèles des paroles d'édification, et donna la confir mation le lendemain. M. le maire lui avoit préparé une garde d'honneur au petit séminaire, où logeoit le prélat; mais celui-ci a refusé cette distinction. Le petit séminaire de Pléaux paroît être l'objet de sa prédilection. A peine fut-il sur son siége qu'il envoya 2000 fr., comme nous l'avons déjà vu, pour les réparations de la maison; depuis, il a donné des ornemens pour la chapelle, et, dans sa dernière visite, il a fait présent d'un très-beau calice d'argent, de sa propre chapelle. Par une heureuse rencontre, au moment où M. l'é vêque arrivoit, M. le maire reçut du sous-préfet de Mauriac l'approbation donnée par le Roi à la cession que la ville de Pléaux a faite à M. l'évêque du couvent et de l'enclos des Carmes, pour établir une école

secondaire ecclésiastique. Le prélat est parti, la 5, après avoir accepté en forme cette cession si avantageuse pour le diocèse.

La France, à son tour, va servir d'asile aux évés ques des pays voisins. Le patriarche de Lisbonne, D. Carlos Aouga Menezès, est arrivé à Bayonne, le 14; on sait que ce prélat a été forcé de sortir du Portugal pour n'avoir voulu prêter le nouveau serment qu'avec des restrictions qui mettoient à couvert les intérêts et les droits de l'église catholique.

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On nous a fait passer de Louvain un petit écrit intitulé Vrais Principes catholiques sur les moyens de salut chez les infidèles, les Mahometans, les héréti ques et les schismatiques; Louvain, 1821, in-8°. de 28 pages. Il paroît que ce petit traité, dont nous ne connoissons pas l'auteur, a été publié, il y a déjà pluš de quarante ans, et que sa réimpression a été provoquée par un discours prêché, sur cette matière, le dimanche de la Quinquagésime, dans une ville des Pays-Bas. Ce discours, qui n'avoit pas paru parfaitement exact, ayant causé quelque bruit, un éditeur estimable a cru devoir y opposer les Krais Principes, dont la doctrine est assez semblable à celle que M. l'abbé Frayssinous a exposée dans sa neuvième conférence (voyez notre no. 705). L'auteur s'appuie aussi de la censure de l'Emile par la Faculté de théologie de Paris, et traite la question théologiquement; mais il n'a pas cru devoir toucher un point fort important, savoir, le sort des enfans morts sans baptême. Sur les autres ar ticles, il s'applique à faire sentir l'injustice des décla mations contre l'intolérance et la cruauté des dogmes de l'Eglise sous ce point de vue, l'écrit, qui a eu l'approbation de plusieurs personnes éclairées dans le elergé des Pays-Bas, peut contribuer à dissiper des préventions trop communes parmi ceux qui ne con noissent pas bien la doctrine catholique.

NOUVELLES POLITIQUES.

PARIS. Le 19, le Roi a reçu, en audience particulière, M. le marquis de Marialva, ambassadeur de Portugal, qui a remis à S. M. la lettre de notification de son souverain sur la naissance d'un prince, fils de D, Pierre d'Alcantara, prince royal de Portugal.

Le Roi a voulu rendre hommage à la mémoire du che valier Bayard, en souscrivant pour une somme de 500 francs au monument qui doit être érigé en l'honneur de ce guerrier, à Grenoble.

Mme, la duchesse douairière d'Orléans est toujours dans un état de grande foiblesse. MONSIEUR et Mme, la duchesse de Berri, et M. le duc et Mmc, la duchesse de Bourbon, sont allés, le 20, visiter cette princesse, et sont restés longtemps auprès d'elle. Mr. le duc d'Orléans, et les princesses sa femme et sa sœur, sont établis, depuis quelque temps, à Ivry, auprès de leur mère. M. Magnin, curé de Saint-Ger→ main-l'Auxerrois, et confesseur de Mme, la duchesse, la visite chaque jour; dernierement Mgr. le nonce est allé aussi voir la princesse, et lui a donné la bénédiction papale in articulo mortis.

M, le duc de Grammont doit partir prochainement pour Londres, où il doit assister, au nom de S. M., au couron nement du roi d'Angleterre. MM. Edmond de Périgord, duc de Dino; le duc de Čoigny, le comte du Roure et le vicomte de Rosambo, sont nommés pour l'accompagner.

M. Gouillard Martine de Fonteine, sous-préfet de Montreuil, passe à la sous-préfecture de Senlis; il est remplacé, à Montreuil, par M. Desgarets, secrétaire-général de la Charente-Inférieure. M. de la Roche-Tolay, sous-préfet de Châteaulin, est nommé secrétaire-général de la Charente-Infé rieure. M. Adam est appelé à la sous-préfecture de Châteaulin; M. Lemorel de le Haichois, à celle de Lorient; M. de Saint-Genme à celle de Loudun; M. de Campagne, souspréfet de Châtellerault, à celle de Sedan.

M. de Vaublanc est nommé rapporteur de la commission chargée d'examiner le projet de loi sur les journaux. Le 21, la cour d'assises de Paris a condamné à deux ans de prison et 500 fr. d'amende, la femme Bédos, convaincue

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