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rière avoit fait bâtir. S. A. S. M. le duc d'Orléans suivoit à pied les restes de sa vénérable mère. Arrivé à la chapelle, Ms. Parchevêque de Sens a fait un éloge touchant des vertus et de la piété de l'illustre défunte. La cérémonie a fini à midi.

L'exécution de la loi nouvelle sur l'établissement d'un plus grand nombre de siéges épiscopaux occupe en ce moment les pensées de tous ceux qui s'intéressent au sort de l'Eglise, et chacun désire connoître les siéges qui seront érigés, et le mode qui sera suivi pour cela. On fait ses conjectures, on donne ses listes, et chacun croit que la sienne est la meilleure. Des jour naux avoient annoncé, il y a six semaines, que les siéges à établir seroient Reims, Sens, Albi, Beauvais, Chartres, Rodez, Verdun, Tarbes, Luçon, Le Puy, Belley et Perpignan; depuis les mêmes feuilles ont présenté une liste nouvelle qui comprend Reims, Sens, Auch, Chartres, Luçon, Périgueux, Nîmes, Le Puy, Fréjus, Tarbes, Rodez et Nevers. Cette dernière conjecture est plus plausible, et paroît assez vraisemblable; toutefois elle ne repose sur rien de certain Il n'y a et il ne peut y avoir rien de décidé à cet égard aucune négociation n'est commencée avec le saint Siege, et il est nécessaire que le gouvernement se concerte avec le souverain Pontife. On a ajouté que les bulles seroient remises dans le plus bref délai aux prélats nom. més aux siéges portés sur la dernière liste; ce qui sem. ble supposer que ces bulles sont entre les mains du gouvernement. Mais, sur ces douze siéges, il n'y en a que six dont les bulles pussent être ainsi remises; savoir, Reims, Sens, Chartres, Périgueux, Le Puy et Rodez. Les prélats nommés à ces siéges ont été préconisés dans le consistoire du 1er. octobre 1817; quant à ceux nommés à Auch, à Luçon, à Nîmes, à Fréjus et à Tarbes, ils n'ont point encore été préconisés à Rome, et leurs bulles par conséquent ne sont point à

Paris. Nevers, qu'on a placé dans la même catégorie, n'a même pas d'évêque désigné, le prélat institué pour ce siége, en 1817, ayant été transféré depuis à l'archevêché de Bourges. Enfin il se présente une difficulté pour Reims et Sens, dont les bulles ont été expédiées, et sont à Paris; c'est que la circonscription de ces siéges ne paroît pas devoir étre la même. En effet elle avoit été dressee, en 1817, dans la supposition que les évêchés de Chalons et d'Auxerre seroient rétablis ; ce qui ne semble pas se concilier avec les vues actuelles du gouvernement. Il faut donc aux prélats nommés à Reims et à Sens ou de nouvelles bulles, ou un bref qui les autorise à administrer provisoirement les portions de Châlons et d'Auxerre. On assure que ce dernier moyen sera préféré pour éviter les retards qu'entraîneroient le travail et l'adoption d'une circonscription nouvelle, et satisfaire plus tôt à la juste impatience et aux besoins des diocèses. Nous reviendrons sur cet objet,

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M. Jean-François Périer, évêque d'Avignon depuis 1802, ayant donné sa démission lors du Concor dat de 1817, a reçu, dit-on, un bref de S. S., qui accepte sa démission, et invite le chapitre d'Avignon à nommer un grand-vicaire pour l'administration du diocèse. Le chapitre a dû s'assembler, et prendre une délibération à cet effet. M. Périer est dans sa quatrevingt-deuxième année; ce qui explique suffisamment sa démarche ce prélat se propose, à ce qu'on croit, de passer ses dernières années dans la retraite.

M. l'évêque de Dijon a adressé, le 27 juin dernier, au clergé de l'ancien diocèse de Langres, une ordonnance relative à la mort de M. le cardinal de la Luzerne. Le prélat trace un éloge court, mais juste et expressif, de l'illustre cardinal, et engage ses coopérateurs à prier pour le repos de l'ame d'un évêque qui a si bien mérité de l'Eglise et du clergé. Il an

nonce qu'il sera célébré, le 6 juillet, dans la cathédrale, un service à cette intention; le même service aura lieu à Langres, à Chaumont, et dans les autres. villes de l'ancien diocèse de Langres. Dans les autres lieux, MM. les curés diront la messe à la même intention. Un service sera aussi célébré dans le séminaire de Langres pour le bienfaiteur de l'établissement, et les religieuses des communautés sont invitées à joindre leurs prières à celles du clergé.

La société des missionnaires du diocèse de Bayeux, que M. l'évêque a établie principalement pour les campagnes, vient de terminer la mission qu'elle avoit commencée, le 6 mại, à Cahagnes, canton d'Aunay, dans l'arrondissement de Vire. On s'y rendoit en foule de toutes les paroisses voisines, même du diocèse de Coutances; l'affluence étoit telle, que les missionnaires ont été obligés de prêcher au dehors, quoique le temps fut souvent très-contraire; mais la pluie ne faisoit fuir personne. Il s'est trouvé jusqu'à dix ou douze mille ames aux grandes cérémonies de la mission. Le jour de l'Ascension, treize paroisses entières vinrent processionnellement à la mission. De. nombreuses conversions ont eu lieu. A peine à Cahagnes, une des plus fortes paroisses du diocèse, trouveroit-on quelques personnes qui ne se fussent point approchés du tribunal de la pénitence. Les sept missionnaires et les prêtres des environs ne suffisoient point aux confessions; ils ont été parfaitement secondés par le zèle infatigable du curé du lieu, et par celui de M. l'abbé Delaunay, qui est né à Cahagnes, et qui est aumônier d'un régiment d'artillerie de la garde royale, et l'un des principaux bienfaiteurs de la maison des missionnaires. La mission a été terminée le dimanche de la Pentecôte; c'étoit un beau spectacle, lors de la plantation de la croix, que la présence et les acclamations de plus de douze mille ames, faisant retentir les airs de leurs protestations de fidélité à Dieu, et de

leurs vœux répétés pour nos Princes. Les missionnaires ont promis de retourner à Cahagnes, vers la fin de septembre, pour y donner une retraite, et consolider le bien qu'ils ont fait. Cette mission est encore un démenti donné à ceux qui ont dit à la tribune que les missionnaires dédaignoient de travailler dans les campagnes.

NOUVELLES POLITIQUES.

PARIS. Le 5, à trois heures, le Roi est parti pour SaintCloud, et y est arrivé vers cinq heures. M. le cure et M. le maire de Saint-Cloud sont allés à la rencontre de S. M., ainsi que la plus grande partie des habitans. La présence du Roi a fait éclater les plus vives acclamations. Toutes les maisons ont été spontanément pavoisées de drapeaux blancs. Les Princes et Princesses de la famille royale ont suivi de près le Roi, et ont redoublé la joie des habitans de SaintCloud.

- Le service funèbre qui a eu lieu, le 3, à Saint-Thomas d'Aquin, pour le repos de l'ame de feue Me, la duchesse d'Orléans-Penthièvre, a été célébré avec beaucoup de pompe. S. A. S. Mme, la duchesse de Bourbon y assistoit, ainsi que M. l'archevêque de Reims, M. l'évêque de Chartres, plu sieurs ministres, et un grand nombre de personnes de dis◄ tinction. Deux jours avant sa mort, cette princesse avoit fait remettre 2400 francs à M. le cardinal archevêque de Paris, pour les faire parvenir à M. l'évêque de Bayonne, et secou rir les prêtres et les religieux exilés d'Espagne.

Pendant son séjour à Vichy, S. A. R. MADAME a fréquemment donné des marques de son inépuisable charité. S. A. R. alloit visiter les communes voisines, et y laissoit des secours pour les pauvres et les malades.

Le 2,

la cour des pairs a décidé, à la majorité de 65 voix contre 61, que, nonobstant l'arrestation de Maziau, la procédure relative à la conspiration du 19 août ne seroit pas recommencée.

Maziau est arrivé le 4, à Paris, sous bonne escorte. Il a été écroué à Sainte-Pélagie, et mis au secret. Le 5, il a été amené au Luxembourg, et interrogé par les commissaires de la cour

Sur la requête de M. le procureur du Ror, le sieur Cauchoix-Lemaire, accusé de provocations séditieuses pour avoir publié un écrit intitulé: Opuscules, a été arrêté le 4 au malin.

Le conseil académique de Dijon a exclu pendant deux ans, des cours de l'Académie de cette ville, le sieur Leblanc, étudiant en droit, pour s'être battu en duel.

Le 29 juin, la cour d'assises de Riom a entendu le réquisitoire de M. l'avocat-général dans l'affaire de la conspiration de l'Est. Le ministère public a abandonné l'accusation à l'égard du colonel Planzeaux et des nommés Bougeant, Mignot, Caillox et Bizouard, et a soutenu l'accusation contre les autres prévenus, au nombre de douze,

On annonce que le capitaine Nantil, accusé contumax dans l'affaire de la conspiration du 19 août, est à Madrid en ce moment.

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- La session des cortès d'Espagne est terminée; mais pour que la place ne reste pas vacante, le parti révolutionnaire sollicite la convocation de cortès extraordinaires, et on croit qu'il l'obtiendra.

CHAMBRE DES DÉPUTÉS.

Le 3, on reprend la discussion sur le projet de loi relatif à l'achè vement du canal de MONSIEUR. M. de Cassaignolles propose un amen dement tendant à faire un changement notable dans le contrat passé entre le gouvernement et les soumissionnaires. Cet amendement, appuyé par MM. Casimir Perrier et Humblot-Conté, est combattu par MM. de Saint-Aulaire, Duvergier de Hauranne et de Villèle. M. Hu mann, l'un des soumissionnaires, donne des renseignemens pour met tre la chambre à portée de juger. L'amendement de M. de Cassaignolles est écarté, et l'article adopté. Le projet a été ensuite adopté par 203 voix contre 68.

On passe à un autre projet concernant l'achèvement du canal d'Angoulême et de celui de Maincamp, M. Syrieis de Marinhac trouve les conditions faites par les soumissionnaires beaucoup trop onéreuses. M. Casimir Perrier vote le rejet du projet. M. de Villèle répond aux diverses objections. Après quelques débats, les deux articles du projet sont successivement admis, et l'ensemble du projet a été adopté par 180 voix contre 47.

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Le 4, l'ordre du jour est la délibération sur le projet de loi relatif an canal des Ardennes. Après une assez longue discussion, à laquelle ont pris part MM. Sebastiani, Casimir Perrier, Becquey, directeurgénéral des ponts et chaussée, et M. le ministre des affaires étrangères, l'ensemble du projet est adopté par 218 voix contre 42. On

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