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la même occasion, prier à Saint-Sulpice. Cinq ans après, le parlement, en corps, assista à une procession pour une profanation commise dans l'église NotreDame. La révolution, qui a multiplié ces sacriléges, n'a rendues que plus nécessaires les expiations de la piété.

M. Georges Kurbely, évêque de Vesprin, en Hongrie, depuis 1814, y est mort, dans la nuit du 27 au 28 mai dernier; il étoit né en 1755. M. Kovalick, évêque de Tribunitz, et vicaire du chapitre de Strigonie, est mort subitement, à Bude, le 28 mai.

-On a reçu des nouvelles de M. Perrocheau, évêque de Maxula; ce prélat étoit arrivé dans le Su-tchuen, en Chine, et avoit sacré évêque le vicaire apostolique; ce qui étoit le premier objet de son voyage. On espéroit beaucoup du zèle et du dévouement du courageux missionnaire. L'état de la religion en Chine étoit toujours à peu près le même; nous le remarquons, parce qu'un journal vient de publier à cet égard des détails qui paroissent fort inexacts il annonce que l'empereur de la Chine, mort le 23 janvier 1820, a imposé à son fils, par son testament, la loi de respecter tous les cultes dans ses Etats, et principalement celui des chrétiens; de maintenir toujours, au nombre de cinquante hommes, la garde placée sur le tombeau de l'évêque d'Adran, et de conserver à M. Chaigneau tous les priviléges qui lui avoient été accordés. Or ces dernières circonstances montrent qu'il ne peut être là question de la Chine; ce n'est point en Chine qu'étoit M. l'évêque d'Adran, et qu'il est mort; c'étoit en Cochinchine.

NOUVELLES Politiques.

PARIS. S. M. s'est promenée presque tous les jours depuis qu'elle est à Saint-Cloud; les Princes, Princesses et les

enfans de France se promènent très-fréquemment au dedans et au dehors du

parc.

Le 19, au matin, S. A R. Mac. la duchesse de Berri est partie de Saint-Cloud pour aller à Rosny, où elle doit passer huit jours. La Princesse a envoyé, au nom de son auguste fils, des secours à un Béarnois malheureux qui s'étoit adre sé au petit-fils du bon Henri.

M. l'abbé Pointeau, curé de la cathédrale de Blois, et grand-archidiacre du Blaisois, a eu l'honneur d'être reçu par Mme, la duchesse de Berri en audience particulière.

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- Une ordonnance royale, du 5 de ce mois, porte que les conseils d'arrondissement s'assembleront, le fer. août, pour la première partie de leur session, qui durera dix jours, et que la session des conseils-généraux de départemens s'ou vrira le dixième jour, après la promulgation de la loi des finances, et durera quinze jours. Les conseils d'arrondissement reprendront leur session, pour la seconde partie, après la clôture de celle des conseils généraux, et la termineront le cinquième jour.

M. Durand de Chiloup, maire de Bourg, est nommé président du collége électoral du premier arrondissement du département de l'Ain, pour la session qui s'ouvrira le 18 août prochain.

Le

17,

on a affiché à des poteaux, sur la place du Palais de Justice, la disposition de l'arrêt de la cour des pairs qui condamne à la peine de mort, par contumace, les nommés Rey, Nantil et Lavocat.

- Le 16 et le 17, la cour royale de Paris s'est occupée de l'appel interjeté par l'éditeur du Drapeau-Blanc, d'un jugement qui le condamne à un mois de prison pour contravention à la loi de censure. M. Landrieux, l'un des membres de la censure, qui avoit été cité par la cour, n'ayant point com. paru, la cour l'a condamné à 100 fr. d'amende, et à la contrainte par corps. La cause sera continuée au rer, août.

Le 19, la police a saisi chez les marchands d'estampes plusieurs planches lithographiées représentant des sujets relatifs à la mort et au tombeau de Buonaparte.

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On assure que Maziau, l'un des prévenus dans l'affaire de la conspiration du 19 août, ne sera jugé qu'au mois d'octobre.

Les dix-sept départemens formant la cinquième série,

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qui doit sortir cette année de la chambre des députés, et devant renouveler en entier leur députation, sont l'Ardêche, l'Aveyron, le Calvados, la Charente, la Haute-Garonne, le Jura, le Loir et Cher, la Loire-Inférieure, le Lot et Garonne, la Marne, la Meurthe, le Pas-de-Calais, le Puyde-Dôme, les Pyrénées-Orientales, Seine et Oise, Var et Yonne. Il y aura en tout 87 députés à nommer, dont 35 par les colléges de département, et 52 par ceux d'arrondisse

ment.

MM. les vicaires-généraux du diocèse de Lyon, et les membres du chapitre de l'église primatiale, ont offert une somme de 400 fr. pour l'acquisition de Chambord.

M. l'abbé Eliçagaray, qui est en tournée pour ses fonctions, déclare, dans une lettre datée de Toulouse du 15 juillet, qu'il n'est point auteur du discours que lui a attribué faussement le journal de Marseille, intitulé: le Caducée, et désavoue hautement les principes sur lesquels est fondé ce discours. Il déclare que, en développant devant les professeurs et les élèves du collège de Marseille des sentimens religieux et monarchiques, il n'a ni attaqué la Charte, ni soutenu l'arbitraire, ni provoqué la désobéissance aux lois, ni fait l'éloge de l'ignorance, ni compromis les intérêts de l'Université.

- Le 15 juin, un accident extraordinaire a eu lieu aux environs d'Aubenas. Une montagne très-élevée, dite Gerbier, au pied de laquelle la Loire prend sa source, s'est affaissée tout-à-coup, et n'a plus présenté qu'un lac. Cette montagne étoit si haute que l'on ne la gravissoit qu'avec beaucoup de peine. Ce phénomène a causé un tremblement de terre à cinq lieues à la ronde.

La commission permanente des cortès d'Espagne a commencé ses travaux. M. Calatrava en a été nommé président, et M. Martinez de la Rosa secrétaire. Les arrestations continuent toujours; à Murcie, on a arrêté dernièrement trentesept individus, comme coupables de conspirations. On a arrêté à Burgos, sous le même prétexte, deux ecclésiastiques de cette ville, et on les a garottés publiquement. L'archevêque de Burgos a refusé de dégrader ces deux prêtres.

Le roi de Naples a adressé au général Frimont, à l'occasion de la saint Jean, dont ce général autrichien porte le nom, une lettre autographe dans laquelle il lui exprime toute

sa reconnoissance dans les termes les plus flatteurs et les plus affectueux.

-Les nouvelles de Constantinople deviennent de plus en plus alarmantes cette ville est le théâtre du carnage et du désespoir. Tout ce qui est Grec ou Russe éprouve la cruauté des Janissaires. On assure que M. de Stroganoff, ambassadeur de Russie, a été conduit aux Sept-Tours.

CHAMBRE DES PAIRS.

Le 17, sept projets de loi, qui ont déjà été adoptés par la chambre des députés, ont été présentés à la chambre des pairs. L'un de ces projets est relatif à la censure sur les journaux. Les six autres ont pour objet la construction ou l'achèvement de plusieurs ponts et canaux. M. le comte d'Orvilliers fait un rapport au nom de la commission chargée de l'examen du projet relatif aux donataires. Le reste de la séance a été employé au renouvellement des bureaux.

Le 19, à l'ouverture de la séance, M. le marquis d'Herbouville rend un juste hommage à la mémoire de feu M. le comte Dubouchage. La chambre ordonne l'impression de son discours, puis elle renvoie à une commission spéciale le projet de loi relatif aux journaux. Les membres de cette commission sont: MM. le marquis de Pastoret, le vicomte de Montmorenci, le marquis de Mortemart, le comte de la Villegontier et le comte de Sparre. La chambrs a ensuite adopté trois des six petits projets de loi qui lui avoient été présentés dans la séance précédente.

CHAMBRE DES DÉPUTÉS.

Le 17, M. de Saint-Géry fait un rapport sur plusieurs pétitions qui ont été renvoyées à la commission du budget. M. Duhamel parle en faveur d'une réclamation des chevaliers de Malte, qui, après avoir été dépouillés par une insidieuse capitulation, se voient réduits à une modique somme de 700 francs. En ce moment, dit l'orateur, la voix de l'humanité ne nous crie-t-elle pas que, si cet Ordre valeureux existoit encore, il opéreroit une puissante diversion en faveur de cette malheureuse nation qui adore le même Dieu que nous, et qui est dévouée toute entière à la mort par des oppresseurs barbares. M. Duhamel propose le renvoi de la pétition au président du conseil des ministres adopté sans opposition. La chambre accorde ensuite un congé à M. Manuel.

On reprend la discussion sur l'article 16 du budget, relatif au degrèvement. M. de La Mirandol demande que le degrèvement proposé soit réparti provisoirement au marc le franc entre tous les départemens. Après quelques débats, cet amendement est rejeté. Une autre discussion s'établit sur un amendement de M. Sappey, tendant à ce que le

degrèvement soit réparti entre tous les départemens, moins celui des Basses-Pyrénées. M. de Corcelles prend la parole pour appuyer l'amendement, et prononce un long discours, où il parle de toute autre chose. M. le président le rappelle trois fois à la question, mais toujours vainement. Enfin la chambre décide que la parole ne sera pas continuée à l'orateur. L'amendement de M. Sappey est rejeté.

Le 18, l'ordre du jour est la suite de la délibération sur le degrèvement de la contribution foncière. M. Sirieys de Marinhac demande que, jusqu'à ce que la fixité du principal de l'impót foncier soit établie, nul département ne puisse être dégrevé d'une somme plus forte que le huitième du principal qui lui a été alloué en 1820. M. de la Bourdonnaye, rapporteur, conclut au rejet de l'amendement. M. Brennet trouve que la classification admise par le gouvernement ne repose sur aucune base certaine, et propose plusieurs amendemens, qui sont tous écartés, ainsi que celui de M. Marinhac. D'autres amendemens, présentés par MM. d'Aubières, Ricard, d'Elbreil d'Escorbiac, ChevalierLemore, Ollivier (de la Drôme), Magneval, de Berbis et Dartigaux, sont successivement écartés. Le second paragraphe de l'article est adopté. On adopte ensuite le troisième et dernier paragraphe, portant qu'il est, en outre, accordé, sur les mêmes centimes additionnels de la contribution foncière, une réduction de 5 centimes, montant à 7,733,906 francs, laquelle est applicable à tous les départemens. La chambre s'est immédiatement après formée en comité secret pour entendre la lecture d'une proposition d'un de ses membres.

Le 19, M. le président lit une lettre par laquelle M. Fornier de Clauselles donne sa démission. La chambre ordonne te renvoi de cette lettre au ministre de l'intérieur. On reprend la discussion sur le dégrèvement de l'impôt foncier. MM. Darrieux, Delaunay (de la Mayenne), de Saint-Aulaire et Humblot-Conti, présentent chacun une disposition additionnelle, ayant pour but qu'il ne soit rien changé, par le dégrèvement, aux droits électoraux tels qu'ils étoient établis par les lois antérieures. Une discussion générale s'établit sur ces quatre dispositions. MM. Darrieux, B. Constant, de Saint-Aulaire et Foy, parlent en faveur des amendemens, qui ont été successivement con battus par MM. Pardessus, de la Bourdonnaye et le garde des sceaux. Après de vifs débats, la cloture est prononcée, et les quatre dispositions additionnelles sont mises aux voix l'une après l'autre, et rejetées, au milieu des murmures et des protestations du côté gauche. On adopte l'article 17 du projet, portant que les dégrèvemens et réductions n'auront lieu qu'à compter du 1er juillet 1821, et que la moitié seule du montant de ce dégrèvement sera comprise dans les rôles de 1821.

Sur la proposition de la commission, l'article 18, qui rendoit invariable la fixation actuelle du contingent de chaque département dans l'impôt, est supprimé après une assez vive discussion. L'article 19 est adopté, moyennant quelques changemens proposés par la commission. M. de Corcelles présente un amendement, qu'il appuie-d'un long discours. L'honorable membre est rappelé trois fois à la question par M. le président, et son amendement est rejeté.

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