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funèbre à la mémoire de M. le baron de Ballainvilliers père, ancien intendant d'Auvergne, mort il y a cinquante-trois ans. On y lira cette épitaphe : Pauvres, il fut votre père, priez pour lui!

- Le montant des sommes offertes par les communes du département du Bas-Rhin, pour l'acquisition du domaine de Chambord, s'élevoit, le 25 juillet, à 12,196 fr.

-Les journaux de la Belgique annoncent que le dimanche 12 août, on célébrera, à Louvain, dans l'église paroissiale de Notre-Dame, le deux cent cinquantième anniversaire du mémorable triomphe des chrétiens, dans le combat naval à Lepante, contre les Turcs, par la protection spéciale de la Mère de Dieu, sainte Marie de Victoire. Les fêtes qui auront lieu à cette occasion doivent durer quinze jours.

Le prince Ypsilanti, dont nous avons annoncé la défaite, s'est enfui sur le territoire autrichien. La Porte-Ottomane, qui le croit réfugié en Russie, en demande l'extradition.

On écrit de Vienne que le jeune duc de Reichstadt a pris le deuil, ainsi que toute sa maison, à l'occasion de la mort de Buonaparte, son père. Parmi les papiers apportés en Angleterre, après la mort de Buonaparte, il y avoit un gros paquet destiné à l'empereur d'Autriche, d'après une adresse écrite par Buonaparte lui-mêine. Ce paquet a été remis à l'ambassadeur d'Autriche à Londres, qui les a fait passer à

Vienne.

Une lettre de l'île Bourbon, du 9 avril, annonce qu'il y a eu une éruption au volcan de cette île, le 27 février dernier. Depuis le moment de l'éruption jusqu'au départ de la lettre, le volcan n'a pas cessé de brûler.

-Les évêques de Lérida, d'Urgel et de Vich, en Espagne, se sont refusés à exercer la juridiction ordinaire sur les Couvens qui existent encore dans leurs diocèses respectifs.

Le 18 juin dernier, tous les François qui étoient à Smyrne, sans exception, se sont embarqués, sous la protec tion des bâtimens du Roi l'Echo et la Lionne, pour échap à la rage des Turcs.

per

-Des nouvelles venues d'Alexandrie, par la voie de Malte, portent que le Saint-Sépulchre a été profané par les Turcs,

et que le patriarche de Jérusalem, son clergé et un grand nombre de chrétiens, ont été massacrés ou vendus comme esclaves.

– M. et Mme. Bertrand, le comte Montholon, et toutes les personnes qui formoient la maison de Buonaparte à SainteHélène, se sont embarquées à bord du Chameau, et ont dû mettre à la voile pour Portsmouth, le 28 mai.

Notice sur M. le cardinal di Pietro.

Michel di Pietro, cardinal évêque de Porto, étoit né à Albano, le 18 janvier 1747. Il y fut élevé dans le séminaire épiscopal, d'où il alla achever ses études théologiques à Rome. Il y soutint, très-jeune encore, un acte public sur toute la théologie avec un succès qui le fit remarquer, et qui lui procura des chaires dans l'Université Grégorienne et dans l'Archigymnase romain, à un âge où les autres sont encore sur les bancs. Il y fut fait professeur d'histoire ecclésiastique et de droit canonique. La réputation qu'il avoit acquise dans cette place engagea Pie VI à le nommer secrétaire de la congrégation extraordinaire qu'il créa dans les troubles de l'Eglise, et qui eut à s'occuper entr'autres du synode de Pistoie. Cette affaire occupa M. di Pietro, et lui procura des rapports fréquens, bientôt suivis d'une liaison étroite, avec le célebre et savant Gerdil, et il est même probable qu'il eut part à la rédaction de la bulle Auctorem fidei, publiée en 1794, contre les actes du synode. On cite de lui un Mémoire contre le synode.

M. di Pietro fut fait successivement évêque d'Isaure in part. consulteur de l'inquisition, examinateur du clergé, et camerier d'honneur du Pape. Pie VI lui donna, lorsqu'il fut forcé de s'éloigner de Rome, en 1798, une marque de confiance bien honorable; il le nomma délégué apostolique en son absence, M. di Pietro se trouva donc chargé en conséquence de beaucoup d'affaires, et eut à répondre sur beaucoup de questions délicates. On cite de lui, dans la Collection des Brefs de Pie VI (tome II, supplément) (1), une lettre à l'évêque de

(1) 2 gros vol. in-8.; prix, 10 fr. et 14 fr. 50 cent, franc de port. A Paris, chez Adr. Lc Clere, au bureau de ce journal.

Grasse, et une décision sur le serment de haine à la royauté, datéés l'une et l'autre du 24 septembre 1798. La manière dont l'évêque d'Isaure s'acquitta de ses fonctions dans les circonstances les plus difficiles, le recommandoit à l'attention de Pie VII, qui, peu après son exaltation, le fit patriar che de Jérusalem, le créa cardinal le 23 février 1801, mais le retint in petto, et ne le déclara que le 9 août 1802.

En 1804, le cardinal di Pietro suivit le Pontife en France. Il fut fait préfet de la Propagande, et continua de se livrer à des travaux assidus pour le bien de l'Eglise. L'ambition et les violences de Buonaparte vinrent donner une nouvelle matière à son zèle. Le cardinal di Pietro fut appelé plusieurs fois dans les conseils de son souverain, et eut part à plusieurs des mesures et des écrits publiés dans ce temps. Le Pape, en quittant Rome en 1809, l'avoit nommé son délégué; mais on força bientôt le cardinal de se rendre à Paris, d'où il continuoit à pourvoir, autant qu'il le pouvoit, aux besoins de l'Eglise. Cette sollicitude le désigna particulièrement à la haine de Buonaparte, qui lui en fit bientôt sentir les effets. Le cardinal ne s'étant point trouvé, en 1810, au mariage avec l'archiduchesse, fut exilé, ainsi que ses collègues, perdit ses revenus, et eut défense de porter les marques de sa dignité. Relégué à Sémur avec les cardinaux Gabrielli et Oppizzoni, il fut accusé d'avoir rédigé le bref adressé par le Pape au cardinal Maury à la fin de 1810. On l'enleva de Semur, et on le mit au donjon de Vincennes avec ses deux collègues; ils y restèrent jusqu'au commencement de 1813, qu'on leur permit de joindre le Pape alors à Fontainebleau, et ils passèrent l'année auprès du Pontife. En janvier 1814, on les sépara de nouveau, et on assigna aux cardinaux différens lieux d'exil en Languedoc et en Provence; mais les événemens politiques de cette année les délivrèrent bientôt.

Le cardinal di Pietro, de retour à Rome, fut fait grand pénitencier et préfet de l'Index. En 1816, il passa dans l'ordre des évêques, et fut préconisé évêque d'Albano le 8 mars 1816; de ce siége, il passa, le 29 mai 1820, à celui de Porto et Sainte-Ruffine (unis). Le soin de son diocèse, la congrégation qu'il présidoit, les autres congrégations particulières dont il étoit membre, les affaires générales de l'Eglise, absorboient tous ses momens. Il a succombé, le 2 juillet, à une longue et douloureuse, infirmité, et a vu avec

calme sa fin prochaine. A l'esprit de piété et à l'amour de la religion, il joignoit une pureté de principes et une fermeté inébranlable. D'un caractère doux, bienfaisant et désintéressé, il n'étoit pas moins admirable par sa prudence que par sa doctrine, et il étoit regardé comme une des lumières du Sacré-College, tant pour les connoissances théologiques que pour la capacité dans les affaires. Ses obsèques ont été célébrées, le 5, avec pompe dans l'église de Saint-Charles, occupée par les Peres Barnabites; le corps fut ensuite transporté à Albano, et enterré dans la cathédrale de cette ville, suivant le désir que le cardinal en avoit exprimé dans son tes

tament.

LIVRE NOUVEAU.

La Philosophie de la jeunesse et de tous les ages. Troisième édition (1).

Nous copions le frontispice; mais il est clair que c'est ici une édition ancienne à laquelle on a mis un frontispice nouveau. On s'en aperçoit à la différence du papier, et au sommaire des chapitres de la fin, qui ne porte pas tout-à-fait le même titre; car autrefois le titre étoit: Philosophie de tous les temps et de tous les âges, et on le retrouve ainsi désigné à la fin du présent volume. Nous rendimes compte de cet ouvrage, il y a plus de douze ans, dans un autre journal (les Mélanges de philosophie, tome IV, page 37), et nous le signalámes comme assez superficiel. Nous n'avons pas de raisons de rétracter ce jugement.

L'ouvrage est divisé en seize entretiens, qui traitent de Dieu, de l'ame, de la Providence et de l'éternité; le tout est renfermé en un peu plus de 100 pages in-18; c'est un peu court pour de si grands sujets. L'auteur se borne d'ailleurs, sur ces divers points, à ce qui est du domaine de la loi naturelle, et il ne prononce pas le mot de religion. Nous voulons croire que cette omission ne tient point à un systême contraire à la révélation; mais elle laisse incomplet le plan de Fauteur, qui se proposoit de nous faire arriver à la vérité, et qui nous laisse en route, et ne nous montre même pas le but. Le volume est d'ailleurs un peu maigre, les entretiens sont fort succincts, le dialogue présente peu d'intérêt, et les preuves sont bien écourtées; aussi je ne pense pas que cette Philosophie fasse beaucoup peur aux incrédules, et la jeunesse qui n'auroit que ce secours pour se garantir de l'erreur n'en éviteroit guère les piéges.

(1) 1 vol. in-18; prix, 75 cent. et 1 fr. franc de port. A Paris, chez Raynal; et chez Ad. Le Clere, au bureau de ce journal.

(Mercredi 8 août 1821.)

De l'Eglise gallicane dans son rappoRE

(No. 730.)

le souve rain Pontife, pour servir de suite à l'ouvrage intitulé: DU PAPE; par l'auteur des Considerations sur la France (1).

Ce volume faisoit partie, dans l'origine, de l'ouvrage du Pape, et devoit paroître en même temps; mais Fanteur, sur quelques représentations qui lui furent faites, en ajourna la publication. Ce n'est que cet hiver, et peu de temps avant de mourir, qu'il s'est décidé à mettre cette suite au jour; il a prévu, dit-il, qu'elle choqueroit beaucoup de personnes, et en effet elle doit trouver de nombreux contradicteurs. M. de Maistre y énonce, et, il faut l'avouer, d'une manière assez absolue, des opinions et des jugemens qui s'éloignent extrêmement des doctrines accréditées parmi nous; il blâme sans ménagement les choses et les personnes; les plus grands noms ne lui en imposent point, et il apprécie les services et les torts sans se soucier beaucoup de l'éclat des réputations, et sans craindre même de heurter des idées dominantes. Cette disposition n'a-t-elle pas entraîné M. de Maistre trop loin? C'est ce que nous pourrons examiner quelque jour, lorsque nous parlerons du 11. livre de ce volume, où il est question des libertés gallicanes, et de la déclaration de 1682. Aujourd'hui, nous nous bornerons à ren

(1) 1 vol. in-8°.; prix, 6 fr. et 7 fr. 50 cent. franc de port. A Paris, chez Adr. Le Clere, au bureau de ce journal. Tome XXVIII. L'Ami de la Relig. et du Ror. Cc

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