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jugement de Louis XVI, dont il voudroit aujourd'hui, dans ses écrits, s'épargner la honte (voyez notre no. 535, tome XXI).

Telle est la substance du 1er. livre du volume de M. de Maistre. On y reconnoîtra, non-seulement le tact d'un observateur profond, et l'esprit et les saillies d'un écrivain ingénieux, mais aussi un attachement sincère à l'Eglise, et une juste horreur pour les nouveautés.

NOUVELLES ECCLÉSIASTIQUES.

PARIS. Aujourd'hui, 8 août, M. le cardinal de Périgord doit présider, à l'Archevêché, l'assemblée de trimestre pour les petits séminaires. MM. les curés de Paris, et les personnes qui sont appelées à seconder cette OEuvre importante, sont convoqués pour deux heures. Nous avons, dans notre n°. 706, rendu compte du plan qui avoit été arrêté pour donner plus d'étendue à cette OEuvre, dont le diocèse attend les plus heureux résultats. Nous ne doutons pas que les rapports qui seront faits à S. Em. ne justifient la sagesse de ses vues. Des dames pieuses se portent avec une ardeur extraordinaire à soutenir des établissemens si nécessaires à l'Eglise, et leur charité active doit exciter la reconnoissance de tous les amis de la religion.

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-Le lundi 6, M. l'archevêque de Trajanople est allé à la maison des aveugles-travailleurs, rue SaintVictor. Le prélat y a célébré la messe, et a donné la confirmation à une quarantaine d'enfans de la maison, auxquels il a adressé une exhortation digne de sa piété. Les enfans ont ensuite exécuté un concert. M. le coadjuteur, après avoir pris connoissance de la situation de l'établissement pour le spirituel, en a spirituel, en a témoigné sa satisfaction au directeur et aux maîtres, et a promis

de revenir visiter cette maison, et de faire. tout ce qui seroit en lui pour récompenser les enfans qui se seroient distingués par leur bonne conduite.

--MM. les archevêques de Carthage et d'Adana, coadjuteurs de Tours et de Besançon, sont en ce moment en retraite au séminaire des Missions-Etrangères, et se disposent à leur sacre, qui aura lieu, dimanche prochain 12 août, à dix heures du matin, dans l'église des Missions. Le prélat consécrateur sera M. l'archevêque de Besançon, qui sera assisté de M. l'archevêque de Reims et de M. l'évêque de Chartres.

On donne aujourd'hui comme publique la nomination dont nous n'avions parlé que d'une manière un peu vague dans notre dernier n°. M. Morel de Mons, évêque de Mende, est transféré à l'archevêché d'Avignon, qui va être érigé en métropole, conformément au Concordat de 1817. M. de Mons, anciennement grand-vicaire de Viviers, puis de Paris, gouverne le diocèse de Mende depuis 1805.

Quelques abonnés paroissent surpris que nous ne les entretenions pas de l'établissement des nouveaux diocèses, et des dispositions prises pour préparer cette importante mesure. Nous avions de trop bonnes raisons pour excuser notre silence; c'est que jusqu'ici il n'y avoit, au moins ostensiblement, rien de fait à cet égard. On ne sembloit même pas bien décidé sur le nombre des' siéges qui seront érigés les premiers. D'abord il avoit été question de douze, et quelques journaux les désignèrent, il y a un mois, d'après des renseignemens que l'on présentoit comme venant de bonne source. Nous répétàmes cette indication dans notre n. 721; mais en laissant assez voir que nous n'ajoutions pas une foi bien entière aux bruits que l'on avoit fait circuler. La suite n'a que trop confirmé nos doutes; on ne parle plus aujourd'hui de douze évêchés à établir: il n'y a pas, dit-on, assez de fonds pour cela, et ce

nombre paroît devoir être reduit de moitié, au moins pour le moment actuel. Six siéges seulement, c'est bien peu sans doute pour les besoins de tant de villes et de départemens qui appellent un évêque! Ces diocèses se ront-ils du moins établis immédiatement? on l'espère aujourd'hui, on assure que le plan est arrêté, et que, sans attendre le travail d'une nouvelle circonscription générale, on demandera au saint Siége des bulles pour six des évêques nommés en 1817. Mais quelles seront les provinces favorisées qui auront part à la création immédiate des siéges? C'est encore un point sur lequel les bruits ont beaucoup varié. On a désigné tantôt tels évêchés, tantôt d'autres, et toujours il y avoit de fort bonnes raisons pour appuyer ces désignations; car toutes les réclamations à cet égard ne sont que trop fondées. Dans ce conflict de demandes, quels siéges auront la préférence? On parloit ces jours derniers de Reims, Sens, Chartres, Périgueux, Luçon et Nimes. Il y a sans doute de très-puissans motifs à faire valoir en faveur de ces diocèses. Mais Ausch, mais Fréjus, mais Rodez, mais Montauban, etc. serontils pour long-temps ajournés? On ne peut que regretter infiniment qu'une mesure si généralement réclamée ne puisse recevoir en ce moment qu'une exécution partielle, et hors de proportion avec les besoins; et nous faisons des vœux pour que le gouvernement trouve le moyen de satisfaire à des vœux qu'il a proclamés luimême dans les deux chambres.

M. Matthieu de Reclesne de Lyonne, chanoine de la Métropole de Paris, est mort, le 31 juillet dernier, à l'âge de 86 ans, et à la suite de longues infirmités. M. l'abbé de Reclesne avoit été nommé chanoine. de Paris dès 1772; il étoit encore, avant la révolution, prieur de Vivoin, au diocèse du Mans, et aumônier de quartier de MONSIEUR (le ROI actuel). Ses obsèques ont été célébrées à Notre-Dame, le 2 août.

- Le 23 avril, 56 militaires du régiment des cuirassiers de Condé, en garnison à Gray, ont fait leurs påques; 4 d'entre eux faisoient en même temps leur première communion. Cet heureux résultat est dû aux soins de M. l'abbé de Scinemont, ancien grand-vicaire d'Angers et d'Agde, qui est aumônier de ce régiment. Cet estimable ecclesiastique a instruit et préparé les militaires, et a prononcé le jour de la cérémonie une exhortation touchante à ces braves gens. Un grand nombre d'habitans et de fonctionnaires étoient présens.. Peu de jours après les officiers du corps ont remis au maire de la ville une somme de 600 fr, qui a été distribuée, par M. de Seinemont, à des familles pauvres, le jour du baptême de M. le duc de Bordeaux.

-L'exécution du Concordat conclu, en 1817, entre le saint Siége et la Bavière, avoit souffert quelques difficultés; mais on sait aujourd'hui d'une manière of ficielle que ce traité va enfin recevoir son entière exécution. Un journal françois ayant annoncé que l'on supprimeroit quelques-uns des siéges établis en 1817, le Diario di Roma déclare qu'il est autorisé, par la légation royale de Bavière, résidenté à Rome, à démentir cette nouvelle, et à assurer que le Concordat de Bavière seroit mis à exécution le plus tot possible, et sans aucun changement. On ne peut que féliciter le clergé et les fidèles de Bavière de toucher au terme d'une si longue attente, et de voir le sort de la religion fixé dans ce pays par des mesures aussi sages que stables. Un journal conjecture que ce qui a pu hater encore cette résolution du cabinet de Munich, est l'exemple que viennent de donner quelques puissances placées hors de la communion de l'église romaine, et qui, dans leurs relations avec le saint Siége, suivent les dispositions les plus conciliantes. Ainsi la Prusse a consenti à donner des revenus en fonds de terre pour la dotation des siéges épiscopaux. La Russie a égale

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ment à cœur d'entretenir avec le chef de l'Eglise les relations les plus amicales. Ces souverains, qui règnent sur plusieurs millions de catholiques, ont jugé sans doute qu'il étoit aussi conforme aux conseils d'unc saine politique, qu'aux sentimens de droiture et de magnanimité dont ils sont animés, d'entretenir la meilleure harmonic avec le souverain Pontife, et de seconder ses vues pour le bien de l'Eglise, qui est aussi le bien des peuples. Il faut espérer que cet exemple aura quelque influence sur des princes protestans qui, dans l'ouest de l'Allemagne, avoient paru suivre une direction un peu differenté, et avoient prétendu faire un Concordat, sans l'intervention du Pape, ou lui en dicter un à leur fantaisie.

Des journaux de la Belgique avoient annoncé que le prince Alexandre de Hohenlohe, dont nous avons parlé dernièrement, avoit été assassiné par un étudiant de Wurtzbourg; mais les nouvelles de l'intérieur de l'Allemagne ne parloient pas de ce bruit, qui est aujourd'hui démenti; il paroit qu'il n'avoit pas d'autre fondement que le propos fanatique d'un jeune adepte qui, en haine sans doute de la religion, avoit manifesté le désir d'immoler'le prince partout où il le trouveroit. En effet, un prêtre qui feroit des miracles devroit être odieux et importun aux ennemis ardens du christianisme. Tout ce qu'on apprend d'ailleurs du prince, justifie l'idée que l'on avoit donnée de sa piété. Elevé autrefois au collége Thérésien à Vienne, il s'y fit remarquer dès-lors par sa ferveur, et nous en avons pour témoignage la lettre d'un ecclésiastique françois, qui a connu le jeune prince dans ce colége, et qui nous a été communiquée. Le prince de Hohenlohe est aujourd'hui chanoine de Bamberg. A Vienne comme dans toute l'Allemagne, il n'est bruit que des prodiges attribués à ses prières ; la lettre que nous avons vue rend Compte de l'opinion qui règne à cet égard, et elle cite

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