comme une preuve de la modestie da prince le soin qu'il prend de se faire accompagner d'un paysan, auquel il paroit vouloir renvoyer le mérite de ses guéri

sons.

-Nous avons rapporté, d'après d'autres journaux, des nouvelles venues d'Alexandrie par la voie de Malte, et portant que le Saint-Sépulcre à Jérusalem avoit été profané par les Turcs, et que le patriarche, son clergé et un grand nombre de chrétiens, avoient été massacrés ou vendus comme esclaves. M. l'abbé Desmazures, qui a demeuré long-temps sur les lieux, et qui se trouve en ce moment à Paris, écrit, en date du 2 de ce mois, que les dernières nouvelles reçues de la Terre-Sainte et qui sont du mois d'avril, ne faisoient pressentir rien de fâcheux. Il remarque que les Francs n'ont point de patriarche à Jérusalem, et que les Arméniens seuls ont un patriarche de leur communion dans cette résidence: les Grecs sont soumis au patriarche de Coustantinople, et les Latins sont gouvernés, pour le spirituel, par le gardien du couvent des Franciscains, qui a les pouvoirs épiscopaux du saint Siége. M. Desmazures se flatte donc que les nouvelles venues de Malte ne se confirmeront pas, et que les Latins, qui ont toujours su se faire aimer et respecter des Turcs, auront au moins échappé au systême de rigueurs que la Porte suit en ce moment contre les malheureux Grecs.

NOUVELLES POLITIQUES.

PARIS. Le 6, à une heure un quart, le Roi, accompagné de LL. AA. RR. MONSIEUR, MADAME, Mr. le duc d'Angoulême et Mme. la duchesse de Berri, s'est rendu à Versailles en calèche découverte. S. M. s'est long-temps promenée dans le parc, et a ensuite visité les deux Trianon. A quatre heures, le Roi a passé en revue, dans l'avenue du grand Trianon, plusieurs régimens de cavalerie ct d'infanterie de la garde, qui ont ensuite défilé devant S. M. Le Ro

et les Princes ont été partout accueillis avec de vifs transports de joie. Le Roi est revenu à Saint-Cloud à cinq heures et demie.

S. A. R. MONSIEUR a accordé un secours de 800 fr. pour les communes de l'arrondissement de Gaillac (Tarn), qui ont été ravagées dernièrement par un orage.

S. A. R. Mgr. le duc d'Angoulême a envoyé à M. le préfet du Gers, pour les victimes de l'orage qui a éclaté dans ce département, une somme de 1000 fr.; à M. le préfet de la Ilaute-Loire, une somme semblable, et pour le même objet. Une somme de 1000 fr. a été également remise, de la part de S. A. R. à M. le préfet de la Haute-Garonne, pour le même motif.

Le 1er. de ce mois, LL. AA. RR. MONSIEUR, MADAME et Mr. le duc d'Angoulême, sont descendues à l'hôtel des pages du Roi, à Versailles, et sont entrées dans tous les détails de cet établissement. LL. AA. RR. ont été reçues, à l'entrée de la chapelle, par M. l'abbé Perrin, qui a ensuite adressé un petit discours à MONSIEUR. Ce discours a été suivi du Domine, salvum fac Regem.

- Le dimanche 5, les élèves de l'école royale de SaintCyr se sont rendus, à deux heures, dans le petit parc de Saint-Cloud, où un repas leur avoit été préparé par l'ordre des Princes. Les jeunes élèves ont manœuvre en présence du Roi et de LL. AÁ. RR.

-Le 4, M. Decazes est parti d'Etiples, avec sa famille, pour se rendre à Libourne.

M. Cuvier est chargé provisoirement du porte-feuille de président du conseil royal de l'instruction publique.

Une ordonnance royale porte que les listes électorales des colléges d'arrondissement et de département seront affichées, le 20 de ce mois, dans les départemens qui forment la cinquième série, et seront closes par les préfets, le 26 septembre.

Le Moniteur du 5 publie deux ordonnances relatives à l'augmentation des membres du tribunal de première instance de la Seine; l'une contient des dispositions pour l'exécution det la loi rendue à cet effet; l'autre nomme les conseillers juges et les substituts. Sont nommés conseillers à la cour royale,

MM. Mestadier, Jacquinot-Godard, Dupuy, Mars, Sylvestre et Brisson; substituts du procureur-général en la même cour, MM. Bourguignon et Ferrière; vice-présidens du tribunal, MM. Huart et Chevalier-Lemore; juges, MM. Meslin, de Belleyme, Hémar, Gobet, Lambert, Matthias; juges suppléans, MM. Michelin, Metz, Hua, Vanin de Courville, Montsarrat; et substituts du procureur du Roi près le tribunal, MM. Brethons de la Serre, Bernard-Brault, de La Palme fils, Billot, Delacroix de Ravignan et Paradis.

-M. de Châteaubriand n'a pas donné sa démission de ministre d'Etat, comme l'avoient annoncé plusieurs journaux. Ce noble pair s'est démis seulement de sa place de ministre plénipotentiaire auprès de la cour de Prusse.

- Le Journal de Marseille et des Bouches-du-Rhône, du 14 juillet, contient une notice étendue en l'honneur de M. Antoine-Alexandre-Marie Emerigon, ancien avocat de Marseille, mort, le g de ce mois, après avoir acquis, dans 9 une longue carrière, une réputation honorable. M. Emérigon étoit né en 1734, et avoit joui, comme homme de loi, d'une confiance méritée. Il étoit chrétien, et il est mort dans des sentimens dignes de sa croyance. Ses obsèques ont eu lieu le 10 au milieu d'un grand concours, et l'éloge du défunt a été prononcé sur sa tombe par un de ses confrères, M. Bernard, qui a fait ressortir surtout les principes et la conduite chrétienne de M. Emérigon.

-M. le comte Grundler a pris, le 30 juillet, le commandement de la 18. division militaire (Dijon).

-

Le conseil municipal de Dijon a voté le rétablissement de la statue en bronze de Louis XIV, qui existoit avant la révolution sur la Place-Royale de cette ville.

Dans la nuit du 2 au 3 de ce mois, un affreux incendie a éclaté à Grandvilliers (Oise); plusieurs habitations ont été la proie des flammes, et ce cruel événement rédaît un grand nombre de familles à la dernière misère.

Le total des sommes votées par les quatre-vingt-six départemens de la France, pour l'acquisition de Chambord, s'leve à 646,226 fr.

Le 31 juillet, la cour d'assises de Bruxelles à condamné à 500 florins d'anicnde et aux frais du procès, le sieur Sté

venotte, rédacteur du journal intitulé le Vrai Libéral, pour avoir inséré dans cette feuille plusieurs articles relatifs aux affaires de Naples et de Piémont, lesquels contenoient un appel indirect à la révolte.

Le 31 juillet, le roi d'Angleterre a quitté sa capitale pour aller faire un voyage en Irlande. Le même jour, ce prince est arrivé à Portsmouth, et s'est embarqué à bord de son yacht le Royal-Georges.

-Les derniers journaux anglois annonçoient que la reine Caroline étoit attaquée d'une maladie dont les symptômes faisoient craindre pour sa vie. Des lettres particulières de Londres, arrivées postérieurement, donnent la nouvelle de

sa mort.

-Le général Bertrand et sa femme, le comte Montholon, Pabbé Vignoli, et les autres personnes attachées à Buonaparte, sont arrivées à Portsmouth le ier. de ce mois. Ils n'ont pas encore été autorisés à débarquer en Angleterre.

— Un individu, nommé Heltman, qui avoit fait imprimer l'acte constitutionnel de Pologne du 3 mai 1791, et qui l'avoit répandu avec profusion, a été traduit dernièrement devant les tribunaux de Varsovie, qui l'ont condamné à cinq ans de prison.

- Une partie des troupes de l'armée russe a déjà passé la Moldavie. Plus de trente mille autrichiens sont réunis sur les confins de la Dalmatie; quarante autres mille hommes sont échelonnés depuis Trieste jusqu'à Laybach. Toutes ces troupes sont sur le pied de guerreỰC

Voilà les réunions de protestans qui recommencent en Allemagne. Le 26 juillet, le synode général du grand-duché de Bade, rassemblé à Carlsruhe, a signé l'acte de réunion des luthériens et des calvinistes, après avoir obtenu l'agrément préalable du grand-duc.

Les cortès de Lisbonne ayant trouvé dans le discours du roi, en réponse à celui du président, quelques expressions et quelques idées peu en harmonie avec les bases de la constitution, le roi a fait aussitôt publier que sa volonté étoit que toutes les phrases qui présentoient quelques doutes fussent annulées. Plusieurs membres des cories ont manifesté le plus vif intérêt pour les réfugiés napolitains; l'un d'eux a proposé de venir au secours du fameux Pépé, qui a été dévalisé, sur la route de Lisbonne, par des brigands.

Le chevalier de Salmon, ministre du gouvernement espagnol à Saint-Pétersbourg, n'a pas été admis à l'audience de l'empereur Alexandre.

La Porte-Ottomane a reçu de toutes les grandes puissances de l'Europe d'énergiques représentations sur sa conduite cruelle envers les Grecs, et sur l'attitude qu'elle paroît vouloir prendre vis-à-vis de la Russie. La Porte a fait donner des explications à tous les ministres étrangers; elle nie que la punition de différens prélats grecs provienne d'un systême de persécution contre les chrétiens; selon elle, ils ont été punis parce qu'ils étoient coupables.

On continue avec activité la nouvelle édition des OEuvres choisies de Bossuet, dans le format in-12. Nous avions annoncé la publication du er, volume de l'Histoire de cet illustre évêque par M. le cardinal de Bausset; depuis, le second volume de cette même Histoire a été mis en vente, et le troisième le sera sous peu. On a publié aussi le premier des OEuvres; il renferme les Elévations sur les mystères, qui formoient le tome VIII de l'édition in-8°. Ainsi on trouvera dans le volume in-12 autant de matière que dans l'in-8°.; c'est dire combien les volumes sont pleins. Les tomes qui paroitront les premiers, contiendront les Méditations sur les Evangiles. Nous rénvoyons à nos articles précédens pour apprécier le mérite de cette édition, qui, par son prix, est accessible à toutes les classes, et que l'on pourroit regarder comme une sorte d'expiation des éditions des ouvrages philosophiques que l'on a faites dans ces dernières années pour propager l'impiété parmi le peuple.

Les deux premiers volumes de l'Histoire de France, composée par le Dauphin, fils de Louis XIV, sous les yeux de Bossuet, et revue par lui, sont également en vente. On sait que l'éditeur des OEuvres de ce grand évêque n'avoit pas cru devoir faire entrer cette histoire dans l'édition qui vient d'être terminée. Néanmoins on a réimprimé cet ouvrage dans le même format et avec les mêmes caractères que les OEuvres in-8°., pour satisfaire aux désirs des souscripteurs, qui sont bien aises de compléter leur collection, et de réunir tout ce qui porte le nom de Bossuct. 1. reste encore un volume à publier de cette Histoire de France, que le nom seul de son auteur distingue de celles qui ont vu le jour.

Enfin, nous annonçons aussi qu'on a mis en vente, depuis quelques jours, le tome VII de l'édition des OEuvres de Fénelon, in-8°.; ce volume contient la suite des pièces sur le quiétisme. Nous en rendrons compte plus tard, et en même temps que des volumes suivans, qui, à ce qu'il paroit, ne se feront pas long-temps attendre.

Ces ouvrages se trouvent, à Versailles chez Lebel, imprimeur; et à Paris, chez Adr. Le Clere au bureau de ce journal,