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leure voie pour nous persuader. Ou il ne falloit traiter cette question, ou il falloit y mettre plus de sang-froid. Il étoit convenable aussi, ce semble, de parler avec un peu plus d'égards d'un auteur laborieux et estimable: Alphonse Muzzarelli n'étoit, ni un théologien ignorant, ni un écrivain ridicule. Ce canoniste est connu par plusieurs bons écrits, entr'autres par un opuscule posthume, intitulé: Observations sur les élections capitulaires. C'est cet opuscule que le docteur réfute ou veut réfuter. Nous nous proposions de joindre ici sur Muzzarelli une note qui auroit donné une idée de ses travaux et de sou mérite, mais cette note, s'étant fort allongée, ne sauroit trouver place dans ce numéro, et nous sommes obligé de renvoyer à une autre circonstance ce que nous avions à dire de ce laborieux et savant théologien.

NOUVELLES ECCLESIASTIQUES.

PARIS. Le 8, S. Em, M. le cardinal de Périgord a présidé, comme nous l'avions annoncé, une réunion pour les petits séminaires. S. Em. étoit accompagnée de M. le coadjuteur; plusieurs prélats, MM. les curés de Paris, et les dames attachées à l'œuvre pour cha-que paroisse, formoient l'assemblée. M. l'abbé Desjardins, archidiacre et grand-vicaire, a fait un rapport sur l'origine, les progrès et l'état actuel de l'associa tion. Il en a pris occasion de rappeler la mémoire et les services de son vertueux ami, le saint et charitable abbé le Gris-Duval, auquel aucun genre de bien n'étoit étranger. Il a loué les dames pieuses et zélées qui ont long-temps soutenu l'œuvre par les seules ressources de leur activité et de leurs largesses. Enfin, passant à l'état actuel où se trouve l'association, il a montré

tout ce qu'avoient fait plusieurs de MM. les curés sous la direction du premier pasteur, et a indiqué tout le bien qui pouvoit se faire encore. Ce rapport, présenté avec beaucoup de talent et d'intérêt, a paru satisfaire S. Em. et chacun s'est retiré plein d'une nouvelle ardeur pour contribuer au succès d'une œuvre devenue si nécessaire, et qui s'annonce sous de si heureux auspices.

— M. le cardinal-archevêque a publié, sous la date du 10, un Mandement (1) relatif à la fête de l'Assomption. L'édit de Louis XIII sera lu en chaire ce jour-là, et la procession aura lieu après vêpres, mais à la métropole seulement. S. Em. exhorte les fidèles à redou bler de dévotion envers la sainte Vierge, dont la pro tection en faveur de la France s'est fait sentir si souvent, et d'une manière si éclatante.

Comme nous espérons que l'Oraison funèbre de Me la duchesse d'Orléans, prononcée mardi dernier à Notre-Dame, par M. l'abbé Feutrier, sera imprimée, nous ne rendrons point compte aujourd'hui de ce discours, qui a été entendu avec un vif intérêt. La division en a paru aussi juste que bien remplie ; l'orateur a considéré la princesse comme ayant été supérieure aux dangers des grandeurs et aux épreuves de l'adver sité. Le service funèbre s'est fait d'ailleurs avec beaucoup de pompe. M. le coadjuteur de Paris officioit pontificalement, et plusieurs archevêques et évêques étoient présens. Ms. le duc d'Orléans étoit placé dans le chœur à côté du trône de M. l'archevêque. Les princesses de la maison d'Orléans occupoient une tribune derrière le grand autel.

-Le gaoût la distribution des prix de l'année s'est faite à la petite communauté, rue du Regard; elle a été précédée d'un examen et d'un exercice littéraire.

(1) Se trouve au bureau de ce journal; prix, 50 c. franc de port.

M. l'archevêque de Nisibe, nonce de S. S. présidoit, l'assemblée étoit composée de plusieurs ecclésiastiques et de laïques qui s'intéressent à cette maison. Les enfans ont prouvé, par leurs réponses aux diverses questions qui leur ont été adressées, que l'esprit de piété ne nuit point à la force des études et au succès du travail. Le 31 juillet précédent, un exercice semblable et une distribution de prix avoient eu lieu au séminaire Saint-Nicolas, sous la présidence de M. le coadjuteur de Paris, et avoient présenté un résultat tout aussi satifaisant.

-M. Charles-Louis Salmon de Châtellier, aumônier de Me VSIEUR, nommé à l'évêché de Laon, en 1817, et préconisé pour ce siége dans le consistoire du 1er octobre de cette année, vient d'être nommé, par le Roi, à l'évêché de Mende.

-Les travaux du séminaire Saint-Sulpice se poursuivent, mais seulement sur une partie des fondations commencées. On avoit, l'année dernière, élevé les fondemens du corps-de-logis qui fait façade sur la place; cette année, on a fait les fondations de l'aîle sur la rue Pot-de-Fer, jusqu'au bâtiment aujourd'hui occupé par le séminaire. Cette aile est en ce moment au cou ronnement des croisées du rez-de-chaussée. On distingue déjà quinze croisées dans cette partie, avec trois en retour sur la place. On ne travaille point sur le reste de la place; il y a en tout environ soixante ouvriers. Les travaux sont interrompus le dimanche, et il faut le remarquer, car malheureusement on observe le contraire pour des constructions bien moins importantes; quelque désir que l'on ait de voir terminer un édifice si nécessaire, c'est surtout pour des travaux de ce genre qu'il étoit à souhaiter que l'on observât religieusement la loi de l'Eglise. Le bâtiment sera tout en pierres de taille, et aura quatre étages; on en a figuré l'élévation sur un mur attenant aux constructions. Quelques personnes

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ont remarqué avec peine que du côté des rues Pot-deFer et Férou on avoit reculé les fondations bien enderà de l'ancien alignement de ces rues ; ce qui laissera moins d'espace pour la cour intérieure, et ce qui n'étoit pas d'ailleurs commandé par des raisons d'utilité publique, ces deux rues n'étant ni très-passantes, ni très-peuplées.

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L'amendement adopté pour la dernière loi sur -les journaux, va, suivant les apparences, nous priver de la Chronique. Les fiers indépendans qui dirigent ce recueil ne sont pas gens à subir le joug de la censure. S'il n'étoit question que d'être censeurs, ils n'y auroient aucune répugnance, et un d'eux l'a été sous Buo naparte, et avoit même la confiance du directeur général de la librairie de ce temps-là; confiance dont il profitoit avec ardeur pour vexer les auteurs récens, et pour mutiler même les vieux livres que l'on vouloit reimprimer. C'est ainsi qu'il exigea des changemens à la Théologie de Bailly, qui avoit l'inconvénient d'être trop prononcée contre certaines nouveautés. Dans ce temps, le personnage trouvoit que la censure étoit une très-honne chose; c'étoit à la fois pour lui un revenu et un moyen de satisfaire ses préjugés : aujourd'hui, tout est changé ; il ne veut point se soumettre à une institution illibérale, et il aimera mieux se taire que d'endurer cette humiliation. Le dernier cahier de la Chronique est donc annoncé comme devant être le dernier. Nous laissons à juger combien la suppression de ce recueil est déplorable, et combien il est fâcheux pour l'Eglise et le clergé d'être privés de ces déclamations périodiques qui venoient chaque mois fomenter des divisions, jeter du ridicule sur les premiers pasteurs et sur les tiques de la piété, et continuer la guerre qu'avoient entretenue si long-temps les Nouvelles ecclésiastiques et les Annales des constitutionnels. Cependant on peut bien croire que nous ne manquerons pas d'écrits de ce

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genre. Deux des rédacteurs de la Chronique viennent même en ce moment de se signaler dans cette carrière. M. L., entr'autres, a publié des Mémoires sur la Religion, dont nous parlerons très-prochainement.

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- Le clergé du diocèse d'Autun vient de jouir de deux retraites pastorales qui se sont succédées le mois dernier. La première a eu lieu du 10 au 17 juillet, et la seconde, du 25 du même mois au 1er août. Il y avoit la première fois cent soixante prêtres, et cent la seconde; les ecclésiastiques des différens cantons ayant été distribués de manière à ne pas laisser les paroisses entièrement privées de secours. M. l'évêque et ses grands vicaires ont constamment assisté aux exercices, qui se sont faits au grand séminaire; c'est là qu'étoient logés les prêtres que le local a permis de recevoir. La présence et la piété du prélat étoient pour ses ecclésiastiques un puissant encouragement. Ces retraites ont été données par M. l'abbé Boyer, le même qui avoit rempli, l'année dernière, cette fonction à Paris. Son zèle ne paroît pas avoir eu moins de succès à Autun, où il prêchoit deux fois par jour, et faisoit en outre une conférence sur des points de morale et de discipline ecclésiastique. Le même ecclésiastique doit ouvrir une retraite à Poitiers, le 17 du présent mois, et une autre, le 26, à Saint-Jean d'Angély, pour la partie du diocèse de La Rochelle qui comprend le département de la Charente-Inférieure. Il y aura une autre retraite à SaintLaurent-sur-Sèvre, pour le clergé du département de la Vendée: elle sera donnée, cet automne, par M. Gloriot, qui doit auparavant présider aux retraites pastorales à Bayeux, au Mans et à Laval; car M. l'évêque du Mans a voulu que, pour la commodité du clergé de son vaste diocèse, il y eût deux retraites, l'une pour le département de la Sarthe, et l'autre pour le département de la Mayenne. M. Boyer doit encore, dit-on,

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