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protèstans, il ne crût pas à l'authenticité de cette Epître, soit qu'il ne jugeât devoir travailler que sur des écrits reconnus incontestablement dans toutes les communions chrétiennes. Seulement on peut s'étonner qu'il ne rende pas compte des motifs de son omission. Dans son xv. chapitre, il critique les souscriptions de plusieurs Epîtres; sonscriptions qu'à l'exemple de plusieurs écrivains bibliques, il regarde comme peu exactes et destituées de toute autorité. Enfin, son chapitre xvi, qui est la conclusion ou récapitulation de tout l'ouvrage, offre de nouvelles considérations qui viennent à l'appui de tout ce qui précède.

Nous croyons donc que les catholiques et les protestans trouveront à s'instruire dans ce livre. Bien éta blir l'authenticité d'une partie des saintes Ecritures, c'est rendre service au christianisme en général, et surtout à l'Eglise chargée du dépôt de la foi. Il fut permis jadis aux Israélites de s'enrichir des dépouilles des Hébreux, et les apologistes de la religion penvent bien, à cet exemple, invoquer le secours des théologiens, même hétérodoxes, qui ont travaillé à établir quelque point de la révélation.

La traduction paroît exacte, et elle a la clarté et la précision de l'original; nous n'en connoissons point l'auteur.

NOUVELLES ECCLÉSIASTIQUES.

ROME. Les cérémonics de la semaine sainte se sont passées avec la pompe accoutumée, et ont été, cette an. née, rendues plus brillantes par la présence de plusieurs princes. Le jeudi-saint, S. S. se transporta du palais Quirinal au Vatican, assista à la messe solennelle, et

porta le saint Sacrement, à pied, sous le dais, de la chapelle Sixtine à la chapelle Pauline, où le reposoir avoit été préparé. Elle donna ensuite, de la grande galerie de la basilique, la bénédiction pontificale au peuple rassemblé sur la place. Rentrée dans son palais, elle lava, à genoux, les pieds de treize prêtres de diverses nations, vêtus de blanc, et les servit à table, dans une salle contiguë. Le roi de Naples, les princes de Bavière, Henri de Prusse et Maximilien de Saxe, étoient présens à toutes ces cérémonies.

PARIS. M. Badin, missionnaire françois au Kentucky, a eu l'honneur d'être reçu par S. M. jeudi dernier, 17 mai, en audience particulière. Le Roi a bien voulu lui adresser quelques questions qui montrent tout l'intérêt que S. M. prend à cette mission lointaine et commencée par des François, il y a bientôt trente ans. M. Badin, qui a eu l'honneur d'être un des premiers apôtres de cette contrée, étoit plus que personne en état de donner des renseignemens sur une œuvre à laquelle il a eu tant de part. Cet ecclésiastique est le même qui a publié la notice sur le Kentucky, dont nous avons parlé; il est en France depuis deux ans, et il se dispose à repartir pour l'Amérique, et à se consacrer de nouveau aux soins d'un troupeau qui fut si long-temps l'objet de son zèle. M. Chabrat, autre missionnaire dans le même pays, qui étoit venu en France, l'année dernière, a mis à la voile de Bordeaux, le 10 avril dernier, pour retourner à son poste; il emmène avec lui un seul ecclésiastique (bien foible secours), et deux religieuses. Il nous prie d'être l'organe de sa reconnoissance auprès de ceux qui lui ont donné des secours pour la mission, et d'avertir en même temps que M. l'abbé Morel, chanoine de Bordeaux, et grand-vicaire de M. Flaget, est chargé de tout ce qui, particulièrement dans le midi de la France, pourroit être relatif au bien de la mission du Ken

tucky. Ainsi, surtout après le départ de M. Badin, c'est à M. Morel que devront s'adresser, et les personnes qui auroient des fonds à faire passer, et les ecclésiastiques qui se sentiroient quelque penchant · pour le travail de cette mission. M. Morel demeure à Bordeaux, rue Margaux, n°. 8.

-M. l'abbé Malmaison, premier vicaire de SainteElisabeth, près le Temple, vient d'être nommé par M. le cardinal à la cure de Saint-Louis en l'Ile; cet ecclésiastique avoit établi, depuis quelques années, à Sainte-Elisabeth, une petite communauté de clercs qu'il dirigeoit dans leurs études, et qu'il disposoit à entrer dans les séminaires.

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La mission de Pau vient d'être terminée. M. l'évêque de Bayonne,.qui avoit assisté à son ouverture, a voulu aussi se trouver à la clôture. Les habitans les plus notables, comme le peuple, ont suivi les exercices, et on compteroit ceux qui s'en sont dispensé. A quelques exceptions près, le retour à Dieu a paru unanime, et la communion générale a été aussi consolante par le nombre que par le recueillement des fidèles. Nous pourrons revenir sur cette mission, s'il nous parvient à ce sujet quelque relation détaillée. Il a paru dans ce genre plusieurs relations dont nous n'avons pu donner connoissance; telle est celle de la Mission donnée à Romans, en novembre et en décembre 1820; in-8°. de 32 pages; cet écrit a été imprimé à Valence. Les deux suivans, qui ont paru à Grenoble Notice historique de la Mission donnée à Vallouise, in-8°. de 16 pages, et Statuts de l'association religieuse de la Mission établie à Grenoble, sont sans doute rédigés dans le même esprit.

:

-Parmi les prêtres qui, dans les derniers temps, ont travaillé avec le plus de zèle à la perpétuité du sacerdoce, il faut compter M. André Paulhé, ecclésiastique du diocèse d'Albi, né, vers 1750, à la Fage,

t

près de cette ville. D'abord vicaire, puis professeur au collège d'Albi, il se livra, pendant vingt ans, à cette dernière fonction avec zèle et succès. La fermeté de ses principes lui mérita les honneurs de la persécution pendant la terreur; il fut enfermé à la Chartreuse de Castres, devenue la prison des prêtres fidèles qui ne s'étoient pas déportés; et de là il fut conduit, avec un grand nombre de ses confrères, dans les prisons de Bordeaux, puis à Rochefort. Rendu à la liberté, et de retour dans sa patrie, il fut touché des besoins de l'Eglise, et ouvrit sa maison à de pieux jeunes gens qu'il formoit pour le sacerdoce; les plus pauvres étoient ceux qu'il accueilloit le plus volontiers, et il partageoit avec eux tout ce qu'il avoit. Il se vit bientôt à la tête de cinquante, puis de cent, et ensuite de deux cents élèves, et il dirigea seul cette école pendant douze années, se faisant remplacer pour les plus basses classes par des jeunes gens plus avancés. Il a ainsi fourni au diocèse soixante-dix ou quatrevingts prêtres. En 1813, M. l'évêque de Montpellier lui adjoignit un prêtre sorti de son école, et distingué par son talent; celui-ci fut chargé d'enseigner la logique et la théologie. Comme la maison de M. Paulhé étoit assez petite, il n'y pouvoit recevoir que trente à quarante pensionnaires, et étoit obligé de placer les autres dans des campagnes voisines, sous la surveillance de ses meilleurs écoliers; on se réunissoit, le matin et le soir, à la Fage, pour la prière et les classes. Cet établissement fut visité, en 1817, par M. le préfet du Tarn, qui en fut très-satisfait. L'année der nière, le pieux fondateur de cette œuvre intéressante succomba, le 29 mars, à une courte maladie et à ses longs travaux; deux cent quatre-vingts élèves étoient alors réunis chez lui. M. l'évêque, le préfet, tous les amis de la religion souhaitoient que l'école subsistât; le premier engagea M. l'abbé Puech, coopérateur de

M. Paulhé, à s'adjoindre quelques confières. Le local de la Fage fut reconnu insuffisant, et on choisit le bourg de Massals, à une lieue de la. Au mois de septembre on y acheta un vieux château, qui fut réparé, accru et disposé pour une école. Il s'y trouve en ce moment trois cents élèves, dont vingt théologiens, et autant d'étudians en philosophie. Le désintéressement et le zèle président seuls à cet établissement, où les enfans sont fo: més à la piété et à l'amour du travail.. Les jeunes gens peu aisés qui montrent de l'aptitude y reçoivent gratuitement l'instruction; les autres apportent ce qu'ils peuvent, et paient une modique retribution. On se propose d'augmenter, tous les ans, le logement, en proportion des moyens, et on espère que les fidèles concourront à soutenir cette bonne œuvre. Le 29 mars dernier, on a célébré, tant à Massals qu'à la Fage, l'anniversaire de la mort de M. Paulhé; un bon nombre de prêtres, ses anciens élèves, s'y étoient rendus, et l'éloge du défunt a été prononcé dans le lieu même qui fut le théâtre de son zle, et. où sa mémoire sera long-temps en bénédiction. Il y a aujourd'hui trois prêtres pour diriger l'école de Massals, et, à l'instar de M. Paulhé, ils placent dans le voisinage les enfans qu'ils ne peuvent loger.

NOUVELLES POLITIQUES.

PARIS. S. A. R. MADAME, duchesse d'Angoulême, a fait remettre à M. l'évêque d'Arras une somme de 300 fr. pour les deux frères Bonnière, de la commune de Dohem, arrondissement de Saint-Omer, qui ont été victimes d'un incendie. Une partie des équipages de MADAME est partie, le 20 au matin, pour Vichy.

Le 21 au matin, S. A. R. Mime, la duchesse de Berri est partie pour son pélerinage de Notre-Dame de Liesse, près Laon. Cette Princesse doit être de retour à Paris, le 26.

Le chapitre de l'église métropolitaine de Paris a voté

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