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aussi 50 ans de prêtrise, et pour sous-diacre, M. Louis Bottin, ancien curé de Neufmesnil, âgé de 80 ans, ét également dans sa 50°. année de prêtrise. Plusieurs curés et ecclésiastiques voisins assistoient à cette cérémonie.

M. Gueymard, 'ancien chanoine en Provence, et aujourd'hui curé de Saint-Julien de Peyrolas (Gard), a voulu célébrer avec une pompe particulière le baptême de M. le duc de Bordeaux; il avoit orné et illuminé son église avec beaucoup de goût, a célébré une grand❜messe, et a fait, après l'Evangile, une exhortation à ses paroissiens sur les sentimens qu'ils doivent avoir envers la pieuse et noble famille qui nous gouverne.

-Un jeune protestant, né dans le pays de Vaud, vient de faire abjuration en Savoie; instruit par les soins de M. Maffat, curé de Veygy, il a renoncé à l'erreur, et reçu le baptême en présence d'un grand nombre de fidèles. Le dimanche de la Passion, 8 avril, le nouveau catholique a été admis à la sainte table, avec les enfans de la première communion. Les témoins de cette cérémonie pouvoient se rappeler que leurs pères avoient eu autrefois le même bonheur, lorsque saint François de Sales, prêchant dans ce même Chablais, ramenoit de toutes parts, dans le sein de l'Eglise, les enfans autrefois égarés.

- On avoit lieu d'espérer que la démarche de M. de Haller produiroit une grande sensation à Berne, et en effet elle l'y a excitée. Mais si sa lettre a touché sa famille, elle a aussi soulevé quelques passions et réveillé quelques ressentimens. Les partisans des théories nouvelles, les admirateurs des révolutions, les fauteurs de sociétés sécrètes, dont M. de Haller avoit démasqué les vues et combattu les principes, ont jeté les hauts cris contre lui. Dès le 25 avril, une motion fut faite au conseil pour proposer au grand - conseil

de le suspendre de ses places. Une pareille motion faite, le lendemain, à l'administration de la ville, fut rejetée. Le 7 mai, il y eut de longs débats au grandconseil à son sujet : on dit que MM. les conseillers May, de Gingins-Chevigny, Thorman, Tscharner et autres, parlèrent avec force en faveur de M. de Haller; mais l'autre parti, appuyé par un des avoyers, l'emporta. On arrêta, par 91 voix contre 50, de ne pas admettre la démission volontaire de M. de Haller de l'administration de la ville. Ensuite 114 contre 27, le suspendirent de toutes ses places, sauf à faire examiner par les tribunaux les mesures ultérieures à prendre. Après ce résultat, M. Albert-Emmanuel de Haller, conseiller d'Etat, et frère aîné du catholique, se démit aussitôt de sa place au petit et au grand-conseil. L'esprit de tolérance dont notre siècle se pare avec tant d'orgueil, suffiroit peut-être pour motiver l'étonnement qu'excite une telle rigueur envers un citoyen irréprochable, un magistrat respecté, un écrivain utile; mais la surprise augmente quand on songe à la situation actuelle de l'état de Berne. Les anciennes lois contre les catholiques y sont abrogées, et le canton renferme aujourd'hui, par l'addition de l'évêché de Bâle, , quarante mille catholiques, dont plusieurs siégent dans les deux conseils et dans les tribunaux; aussi on a changé le serment relatif à la réforme, et des décrets formels ont prononcé que les catholiques pouvoient jouir, à Berne, des droits de cité. Et c'est dans cet état de choses, c'est au milieu d'une telle législa tion que l'on sévit contre un citoyen qui n'a eu d'autre tort que de suivre le mouvement d'une conscience éclairée, et de professer hautement l'ancienne foi de la Suisse, celle qu'un grand nombre de ses compas triotes suivent encore. C'est une contradiction et une inconséquence à joindre à toutes celles qui étonnent et confondent chaque jour.

NOUVELLES POLITIQUES.

PARIS. Le Roi a fait remettre à M. le préfet d'Angers un secours de 1500 fr. pour les familles de deux enfans qui ont péri, au commencement du mois, par suite de l'explosion d'une boîte.

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S. A. R. Mme. la duchesse de Berri doit revenir aujourd'hui 26 de son pélerinage à Notre-Dame de Liesse.

-M. Trincaud-Latour, secrétaire-général de la préfecture de Lot et Garonne, est noirmé sous-préfet à Saint-Gaudens (Haute-Garonne), et M. des Echerolles, sous-préfet de SaintGaudens, est nommé secrétaire-général de la préfecture de Lot et Garonne. M. Suleau, sous-préfet de Beaune, remplace M. de Sèze, sous-préfet de Compiègne, qui est nommé maître des requêtes; M. Perret, sous-préfet de Roanne, passe à la sous-préfecture de Beaune; et M. Armand Delaistre est nommé sous-préfet de Roanne. M. Chantelou, sous-préfet d'Abbeville, est appelé à la sous-préfecture de Meaux; M. de Carrière, sous-préfet de Prades, à celle d'Abbeville, et M. Gustave Duhart est fait sous-préfet de Prades.

-Le 23, les obsèques de M. le duc de Coigny, gouverneur des Invalides, ont été célébrées avec beaucoup de pompe. Le corps a été déposé dans un caveau au milieu de l'église.

M. le marquis de Casa-Irugo est nommé ministre plénipotentiaire d'Espagne près la cour de France.

Le 13, l'empereur Alexandre est parti de Laybach pour retourner dans ses Etats. Il ne passera pas par Vienne, comme quelques journaux l'avoient annoncé. L'empereur d'Autriche a dû aussi quitter Laybach.

-La délégation chargée par le roi de Sardaigne d'examiner la conduite de ceux qui ont pris part à l'insurrection, a ordonné à toutes les autorités compétentes de mettre sous le séquestre tous les biens d'environ quarante individus, qui sont dans ce cas; ils sont presque tous militaires.

Les cortès de Lisbonne s'occupent en ce moment d'un projet de loi tendant à appliquer à l'extinction de la dette

nationale tous les revenus de l'Eglise qui ne sont pas nécessaires au maintien du culte et du clergé; c'est-à-dire, que là, comme ailleurs, on prendra tout.

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-La ville de Patras vient d'être la proie des flammes à la suite d'une révolution, à la tête de laquelle étoit Germano, l'évêque grec du pays.

-A Constantinople, la situation des chrétiens est trèsalarmante. Le peuple s'est précipité sur ces malheureux, et en a massacré un grand nombre.

CHAMBRE DES PAIRS.

Suite de l'affaire de la conspiration du 19 août 1820.

Le 22, M. le chancelier prononce l'arrêt rendu la veille par la cour sur les conclusions de M. le procureur-général, et portant qu'il sera tenu note des déclarations des témoins Flacheron et Pailhès; quant aux réserves faites par M. le procureur-général, la cour ordonne qu'il soit passé outre aux débats. On passe à l'audition de quelques témoins. Mme. Letourneur dit ne pas connoitre Nantil particulièrement. Le témoin Baillon, ancien fourrier de Buonaparte, n'ayant pas paru quoiqu'assigné, la cour le condamne à 100 fr. d'amende, et décerne contre lui un mandat d'amener. On entend ensuite les témoins Poubelle, clerc de notaire, et César-Brutus Dubar, ancien officier, et employé au Bazar, qui nient la partie des révélations de Bérard qui les concerne. Le sieur Poubelle a assuré d'une manière positive que le nom de M. de la Fayette n'avoit pas été prononcé dans la conférence qu'il eut avec Bérard; il dit d'abord qu'il n'a jamais vu ce général que de loin; mais, pressé par les interpellations, il convient qu'il l'a vu à la chambre des députés, à la société des amis de la liberté de la presse, et enfin chez un député. On avertit Poubelle, ́qui a pris quelquefois un ton peu convenable, de montrer plus de respect pour la cour.

Le 23, le témoin Dorez-Paray, demeurant près de Vitry-le-François, rend compte des faits qui sont à sa connoissance relativement au voyage de Sauset à Vitry et dans les environs. Il dit qu'il n'a jamais connu à Sauset de relations suspectes, et qu'il ne lui a jamais entendu parler de conspiration. Le nommé Bertrand, autre témoin, déclare qu'il est faux que Sauset ait fait arborer le drapeau tricolore à Vitry, en 1815. M. le comte Oheguerti, lieutenant du Roi à Vitry, dit que l'arrivée de Sauset dans cette ville inquiétoit un parti, et réjouissoit l'autre. On entend le témoin Jacquier, qui dément une partie de sa déposition faite devant le juge d'instruction de Vitry, laquelle étoit assez défavorable à l'accusé. Le témoin Cabaillon dépose que Jacquier lui avoit dit que Sauset vouloit le faire tomber avec lui, mais qu'il n'avoit garde de l'écouter. Jacquier nie cette assertion. Godemar dépose à peu près dans les mêmes termes que Cabaillon.

M. le président interroge Sauset sur deux pétitions portant sa signature, et adressées à Buonaparte en 1815; Sauset dit qu'elles ne sont point de lui. Le témoin Guiraud, chirurgien aide-major du dixième régiment d'artillerie, en garnison à La Fère, rapporte que Maziau lui demanda quel étoit l'esprit du régiment, et, après lui avoir fait part du complot, lui dit que le général Foy devoit diriger le complot. Me. Courdier, avocat, accuse le témoin d'être un dénonciateur. M. le procureur-général repousse avec force cette qualification.

Le 24, M. Grant, capitaine d'artillerie, confirme une partie de la déposition de M. Guiraud. La cour entend plusieurs officiers de la légion du Finistère, qui rendent compte des tentatives faites pour les séduire. M. le baron Hulot, colonel du sixième régiment d'artillerie, est introduit. La cour lui fait remise d'une amende prononcée contre Jui pour ne pas s'être présenté plutôt. Le témoin paroit souffrir beaucoup. Il parle des mesures qu'il prit dès que Guiraud fui eut révélé ce qu'il avoit appris.

CHAMBRE DES DÉPUTÉS.

Le 22, M. de Wendel donne lecture du procès-verbal de la veille. M. B. Constant demande qu'il y soit fait mention de son opposition à la cloture. L'honorable membre se plaint en même temps des invectives dont, selon lui, on abreuve les membres du côté gauche quand ils veulent parler. M. Dudon ne croit pas qu'on doive inscrire au procès-verbal toutes les demandes de clôture et les oppositions qu'elles éprouvent. Il lui semble que, dans d'autres circonstances, M. B. Constant auroit dû être rappelé à l'ordre pour s'être emporté en invectives contre la décision de la chambre. M. de la Bourdonnaye parle ironiquement en faveur de la réclamation; pourquoi, dit-il, n'a-t-on pas voulu entendre M. B. Constant, puisqu'on avoit déjà entendu quatre-vingt-quatre orateurs? il faut avouer avec Tui que, puisque les débats ont à peine duré quinze jours, il n'y a plus de tribune, plus de chambre. On adopte l'ordre du jour.

M. Réveillère fait un rapport sur plusieurs pétitions. On passe à l'ordre du jour, malgré les efforts de M. Foy, sur la pétition du sieur Remy, qui demande que l'éducation soit établie dans les colléges d'après le mode de l'enseignement mutuel. M. Leclerc de Beaulieu fait renvoyer à M. le président du conseil des ministres celle du sieur Bellanger de Fougerolles, qui voudroit qu'il fut élevé un monument expiatoire aux mânes de Louis XVI et de Marie-Antoinette, sur la place Louis XV.

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On entame la discussion sur le projet de loi relatif aux dotations. M. Dubotdéru (du Morbihan) combat le projet de loi, parce qu'il ne s'applique qu'à une seule classe de François, tandis qu'il y a d'autres cathégories plus maltraitées, et non moins recommandables. L'orateur appelle l'attention de l'assemblée sur la triste situation des Vendéens et des autres fidèles serviteurs du Roi, et exprime, en finissant, le you de voir les ministres présenter, l'année prochaine, une loi plus

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