nistre principal, mais seulement ministre du prêtre, ne peut pas agir seul et en son propre nom, mais au nom du prêtre qu'il accompagne. Ainsi, quoique le diacre puisse sortir le saint-Sacrement du tabernacle, l'exposer, le descendre et le fermer, lorsqu'il accompagne le prêtre, il ne peut faire aucune de ces fonctions, lorsqu'il est seul.

Les cérémonies qui se font avant que de donner l'Ordre du diaconat, marquent les dispositions requises pour le recevoir. 1. L'évêque s'informe de l'archidiacre et du peuple, si ceux qui sont présentés pour être promus au diaconat sont dignes; ce qui marque l'importance de n'en recevoir aucun indigne, et la nécessité de l'épreuve dont parle saint Paul, avant qu'ils soient employés au ministère. Quoique les épreuves du mérite de ceux qui doivent être ordonnés, aient été faites avant l'ordination, il a été fort saintement institué de présenter encore, dans l'action même, les ordinands à la face de toute l'Eglise, pour s'assurer que personne ne peut leur faire aucun reproche.

2. L'évêque leur fait faire attention à l'excellence de leur Ordre cogitate magnoperè ad quantum gradum ascenditis. Il leur représente quelqu'un de ses principaux offices et leur excellence par rapport à celle des lévites de l'ancienne loi. Il leur marque les vertus dont ils doivent être ornés pour s'acquitter dignement de leur office, et les avertit qu'ils doivent porter et garder le vrai tabernacle, qui est l'Eglise, ornatu sancto; c'est-à-dire, avec une gravité et une modestie qui procède d'un fond de ferveur et de recueillement intérieur; prædicatu divino, enseignant les vérités chrétiennes d'une manière sainte, et qui ne tienne rien du mondain et du séculier; exemplo perfecto, c'est-à-dire, qui corresponde à la sainteté de leur doctrine; comme l'évêque le marque encore par ces paroles: curate ut quibus Evangelium ore annun tiatis, vivis operibus exponatis.

Tome II.

M

L'évêque les anime à conserver ces saintes dispositions et les vertus de leur état, en leur disant, 1. qu'ils succèdent aux lévites de l'ancienne loi, qui erant additi ad ministerium Dei et assumpti; 2. qu'ils sont comministri et cooperatores corporis et sanguinis Christi: 3. qu'ils doivent participer à l'esprit, et imiter les vertus des premiers diacres, parmi lesquels étoit saint Etienne. Il leur recommande sur-tout d'être saints, purs et chastes, comme il convient à des ministres de Jésus-Christ et à des dispensateurs des mystères de Dieu, afin qu'ils puissent être l'héritage et la tribu aimable du Seigneur.

Les diacres se prosternent, comme il a été dit des sous-diacres, pendant que l'on dit les litanies des Saints, et pour la même raison.

Et parce que le Saint-Esprit est la source des grâces. dont ils ont besoin, l'évêque le leur donne en disant: accipe Spiritum Sanctum ad robur, etc. leur imposant seulement la main droite sur la tête, pour montrer qu'ils ne le reçoivent pas avec la même plénitude que les prêtres, auxquels l'évêque impose les deux mains; mais qu'il leur est donné avec une mesure proportionnée à leurs besoins. Il leur impose la main droite sur la tête, pour les mettre sous la protection particulière de Dieu; pour leur apprendre à être plus altentifs à se conduire en tout par l'esprit de Dieu, qui demande d'eux une plus grande sainteté; pour leur faire şentir qu'ils vont être victimes plus particulières du Seigneur, qu'ils doivent se préparer pour le culte divin par une immolation perpétuelle.

L'évêque demande à Dieu pour eux le Saint-Esprit, afin de les fortifier par sa grâce dans l'exercice fidèle de leur ministère; de les rendre modèles parfaits de toutes les vertus; de faire paroître en eux une modestie qui soutienne leur autorité, une pudeur qui ne se démente point, une innocence qui les rende

purs comme

des anges, et un zèle infatigable pour l'observance des saintes règles de leur état.

Enfin, l'évêque prie le Seigneur de rendre, par sa grâce, leurs moeurs si parfaites, qu'elles soient commo une voix qui annonce perpétuellement l'Evangile à ceux qui eu seront les témoins, leur chasteté si édifiante, qu'elle porte les peuples à les imiter; et toute leur conduite si constamment pure et sainte, qu'affermis par leur persévérance dans leur union avec Jésus-Christ, ils puissent mériter d'être élevés à des grades su périeurs.

L'évêque leur donne ensuite des habits qui marquent les grâces nécessaires à cet Ordre: l'étole sur l'aube, qui marque la puissance qui leur est donnée, inférieure néanmoins à celle des prêtres; c'est pourquoi elle n'est mise que sur l'épaule gauche, et descend sous la droite. Une autre raison pour laquelle on leur met l'étole sur l'épaule gauche, c'est pour leur apprendre que, se soumettant plus particulièrement au jong du Seigneur, ils doivent n'être occupés qu'à le servir et mépriser toutes les choses de la vie présente, représentée par la gauche. Cette étole marque aussi la pureté: accipe stolam candidam: cette pureté doit être encore plus grande que celle du sous-diacre, parce qu'il monte à un Ordre supérieur. L'évêque donne aux diacres la dalmatique, qui marque trois dons de Dieu : le don de sa protection, de peur qu'ils ne se relâchent de la ferveur que demande leur état: induat te Dominus indumento salutis; le don de joie, pour souffrir les travaux de leur charge: vestimento lætitiæ; et le don de fermeté dans la justice, pour persévérer jusqu'à la fin dans la grâce de leur ordination.

Enfin l'ordination des diacres se conclut par la prière de l'évêque et du peuple, pour obtenir de Dieu qu'il les conserve et confirme dans les grâces qu'ils

ont reçues.

DE la Prêtrise,

La prêtrise est un Ordre sacré qui donne la puissance de consacrer le corps et le sang de Jésus-Christ, et de remettre les péchés.

L'évêque, dans l'exhortation qu'il fait aux prêtres avant que de les ordonner, dit qu'ils succèdent aux soixante et douze disciples et comprend leurs fonctions en ce peu de paroles: sacerdotes oportet offerre, benedicere, præesse, prædicare et baptizare. Ils offrent le divin sacrifice, administrent le Baptême et les autres Sacremens, excepté ceux de Confirmation et d'Ordre, qui sont réservés à l'évêque; annoncent la parole de Dieu, bénissent le peuple, et ont la conduite des âines et la direction des consciences.

de

La première fonction des prêtres est celle de consacrer, d'offrir et de distribuer le corps et le sang Jésus-Christ. Pouvoir qui, selon le langage des saints Pères, excède celui des anges et de toutes les créatures; puisque, par les paroles de la consécration, les prêtres donnent comme une seconde naissance, sous les espèces du pain et du vin, à ce corps et à ce sang que le Saint-Esprit forma dans le sein de la trèssainte Vierge. Ce qui a fait dire à saint Augustin, que le Fils de Dieu s'incarne tous les jours enrre les mains des prêtres.

Quel pouvoir de faire descendre Jésus-Christ du ciel en terre par la consécration, pour l'offrir à Dieu son Père en holocauste, et pour le distribuer aux hommes: pouvoir qui destine le prêtre à tenir à l'autel la place de Jésus-Christ, à parler, à sacrifier, à opérer au nom de Jésus-Christ. Qui pourroit le croire, si la foi ne nous l'enseignoit ?

Les quatre autres fonctions des prêtres s'exercent sur le corps mystique de Jésus-Christ. Tous les jours

cremeus,

ils bénissent le peuple dans le sacrifice de la messe, dans les prières solennelles, et dans l'administration des Saafin d'attirer sur lui les grâces dont il a besoin. Hy a encore plusieurs autres bénédictions que les prêtres peuvent faire, et qu'on trouve marquées dans les rituels et dans les missels.

La troisième fonction que le pontifical exprime par le mot præesse, est de présider aux assemblées qui se tiennent dans l'Eglise pour rendre à Dieu le culte quilui est dû. Les prêtres y président, puisque ce sont eux qui font les prières au nom de tout le peuple dont ils offrent les voeux au Seigneur.

On peut encore entendre par ce mot præesse, la vigilance et les sollicitudes que l'Eglise exige des prêtres, pour conduire au ciel les âmes qui leur sont confiées sous l'autorité des évêques dont ils sont les aides et les coopérateurs. C'est ce que l'évêque leur dit en les ordounant: tales esse studeatis, ut in adjutorium Moysis et duodecim apostolorum, episcoporum videlicet cat holicorum, quiper Moysen et apostolos figurantur dignè per gratiam Dei eligi valeatis. Ministère terrible qui demande de grandes choses. Il faut lire ce que nous avons dit dans la première partie de ces instructions, des qualités et des devoirs des confesseurs, et ce que nous dirons ci-après des devoirs des curés.

La quatrième des fonctions des prêtres est désignée par le terme baptizare, qui, en cet endroit, signifie l'administration de tous les Sacremens, lesquels peuvent tous être administrés par les prêtres, excepté la Confirmation et l'Ordre, qui sont réservés aux évêques.

La cinquième fonction des prêtres est de prêcher la parole de Dieu au peuple. C'est à eux à enseigner aux fidèles ce qu'ils doivent savoir et ce qu'ils doivent faire pour obtenir la vie éternelle; quelle est la foi et la doctrine de l'Eglise; quels sont les mystères de la Re-. ligion et les règles des mœurs. Ils sont les médecins,