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19¢ Siècle.

Dates. 1815

(19 juin)

(21 juin)

Événements politiques.

-

lerie en seconde ligne; les fuyards vont répandre le bruit de sa défaite à
Bruxelles. Encore quelques moments, la bataille est gagnée; mais déjà le corps de
Bulow, fort de trente mille hommes, sort du bois de Frichenais.- Point de Grouchy.
-Les Anglais reprennent courage. La victoire n'est plus nulle part: elle attend
pour se décider.
Napoléon fait avancer ses formidables réserves, restes de cent
batailles. A six heures, Wellington avait de nouveau perdu la bataille, et cette fois
avec cent vingt-cinq mille hommes contre soixante-cinq mille; mais, à la hauteur
du village de la Haie, débouche un nouveau corps prussien. Dans le même moment,
on entend une canonnade dans le lointain et une fusillade sur le bord du champ de
bataille : l'une est le feu de Grouchy à plus de deux lieues; l'autre annonce l'arrivée
de Blücher avec trente mille hommes. Napoléon fait répandre la nouvelle de l'arrivée
de Grouchy; mais les soixante mille Prussiens qui se sont rejoints envahissent le
champ de bataille. Wellington, son chapeau à la main, fait un signal toute la ligne
de son armée s'avance. Les cris: Tout est perdu, la garde est repoussée, sauve
qui peut se font entendre ; une terreur panique se répand; on se précipite sur la
ligne de communication; l'armée n'est plus qu'une masse confuse, et la déroute des
Français devient complète. Un bataillon de la vieille garde demeure seul inébran-
lable autour de ses aigles sanglantes et ne veut se laisser vaincre que par la
mort. L'Empereur se met à leur tête; mais les maréchaux ont saisi la bride de son
cheval et l'entraînent vers Charleroi. Ce n'est donc pas la moitié du pont de Waterloo
de Londres qui devrait être à Berlin, comme l'a dit M. Arago, mais c'est le pont
tout entier. Les alliés ont perdu dix-huit mille hommes et les Français huit
mille seulement; et, si la trahison ne s'en fût mêlée, dès le lendemain nous eus-
sions pu prendre notre revanche. Les résultats politiques de cette bataille ont été
bien funestes à la France, mais ils n'ont porté aucune atteinte à la réputation de
nos armes ; la gloire appartient ici aux vaincus.

-On entrait pendant la nuit à Charleroi; Napoléon et sa suite tombent au milieu d'un encombrement de chariots jetés au travers des rues et de la route pour embarrasser sa marche. En sortant de cette ville, chose plus extraordinaire encore! il est assailli par un escadron de cavalerie. Ce ne pouvaient être que des Français, car l'ennemi était loin encore. Il sort cependant de ce guet-apens.

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- Le soir même de la bataille, la nouvelle du désastre est transmise par le télégraphe; mais Fouché, ministre de la police, en intercepte la communication, même au ministère de l'intérieur.

-Grouchy reçoit, sur les hauteurs de Wavres, l'ordre de battre en retraite; il parvient jusqu'à Namur, et quelques jours après se réunit à l'armée sous les murs de Laon. Les débris de cette armée se montent à près de soixante-cinq mille hommes; on peut organiser deux cents bouches à feu, et Wellington et Blücher ne peuvent s'avancer qu'avec environ soixante mille hommes. Napoléon veut profiter de cette circonstance et arrêter l'ennemi dans sa marche ; mais il cède encore à de perfides conseils et revient à Paris.

-Dès six heures du matin, le télégraphe annonce la funeste catastrophe; mais la teneur des dépêches indique évidemment une lacune dans la correspondance dernière communiquée au conseil. — Dans la journée arrivent plusieurs courriers; les ministres veulent en vain garder jusqu'à nouvel ordre un secret absolu, le soir même la nouvelle circule à mots couverts dans les hauts salons, les royalistes ne peuvent cacher leur joie.

- L'inquiétude commence à se manifester dans le public. L'interruption des bulletins éveille les craintes. Il règne une sourde agitation; dans les théâtres on fait chanter la Marseillaise, et des groupes hostiles se forment dans les foyers.

L'Empereur arrive de grand matin à l'Élysée, abîmé de douleur et succombant

Religion, Législation, Statistique.

Synchronismes, etc.

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(18 mars.) La Grande-Bretagne n'était arrivée à triompher à la fois de Napoléon sur les champs de bataille et de l'opposition au sein du parlement, que brisée sous le poids des impôts. C'est en vain que le ministère voudrait maintenir les taxes, levées pendant la guerre, sur la propriété du riche et sur la boisson du pauvre. Le revenu des impôts ordinaires ne s'élève pas au delà de 46 millions de livres sterling, tandis que la dette nationale réclame un intérêt de 42 millions, et que les dépenses relatives au pied de paix en sollicitent 18. Déficit 14 millions sterling. C'était la banqueroute en perspective.

1816 (21 mars). Formation en quatre académies de l'INSTITUT de France, fondé le 25 octobre 1795, réorganisé et partagé en quatre classes le 23 janvier 1803.

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Doctrine de la baronne de Krudener, de Riga. Cette dame parcourt l'Allemagne et la Suisse, en prêchant sur la NÉCESSITÉ de la fin, sur la réunion de toutes les communions chrétiennes, etc.

-Ordre des Guelfes. Ordre hanovrien fondé en 1816 par le prince régent d'Angleterre.

- FINANCES. Au mépris de l'article 70 de la Charte, qui garantit la dette publique, on retire aux créanciers l'hypothèque de leurs créances, qui consistait en propriétés du clergé aliénées par la Constituante. Le premier acte de la Restauration fut une véritable banqueroute, un acte de spoliation au profit d'une

classe de la société.

haute et brève, tantôt la voix douce et caressante; sa conversation variée abondait en observations fines, en traits remarquables, en pensées profondes; c'était parfois comme une tempête avec des éclairs de génie dont les lueurs illuminaient toutes les questions. - Béranger trouve qu'il est le plus grand poëte des temps modernes; ses proclamations prouvent qu'il en était l'homme le plus éloquent. Napoléon avait une activité qui tenait du prodige; à l'armée, pendant le jour, il parcourait à cheval, et toujours au galop, les lignes occupées par ses troupes, faisant ainsi souvent plus de vingt lieues sans paraître fatigué; la nuit, il dictait ses ordres, ses bulletins, ses proclamations, ses décrets; du fond de sa tente, il gouvernait l'empire et dominait l'Europe. Lorsqu'une paix ou une trêve le ramenait à Paris, son séjour dans la capitale n'était pas un temps de repos et d'inaction. Il travaillait avec ses ministres, assistait aux séances du Conseil d'État, où s'élaboraient ces codes qui honorent son règne presque à l'égal de ses victoires; puis il se délassait de ses travaux de cabinet par des courses dans la ville, visitant tantôt à pied, tantôt à cheval, toujours sans escorte et fréquemment sans suite, les ateliers, se mêlant aux ouvriers, interrogeant le peuple pour connaître par lui-même ses vœux et ses besoins: «Car, disait-il, le peuple, c'est ma famille. » Aussi la reconnaissance populaire ne lui a-t-elle pas manqué; et, quand la fortune tourna contre lui, ce ne furent pas les hommes du peuple qui abandonnèrent lâchement sa cause. Les soldats lui demeurèrent fidèles jusqu'à la fin : exemple qu'auraient dû mieux suivre les officiers comblés de ses faveurs, ses généraux et ses maréchaux.

Napoléon, né le 15 août 1769, était entré à l'École militaire de Brienne en 1779-; passé à celle de Paris en 1783; lieutenant au 1er régiment d'ar- LE PARTI LIBÉRAL. Ce fut le gouvernetillerie de la Fère le 1er septembre 1785; capitaine ment royal, il faut le dire, qui seconda la naissance et le développement de l'opposition dans le régiment d'artillerie de Grenoble no 4 le qui devait finir par l'écraser. L'échafaud po-6 février 1792; chef de bataillon devant Toulon litique, imprudemment dressé, devint le point le 19 octobre 1793; entré dans Toulon le 19 déde départ, le phare lugubre de l'opposition cembre suivant ; général de brigade d'artillerie le nouvelle. Toutes les victimes de la réaction 27 janvier 1794 (6 pluviôse an II), etc.

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à la fatigue. « Mon intention, dit-il à ses ministres, est de réunir les deux Chambres en séance impériale. Je leur peindrai fidèlement les malheurs de l'armée; je leur demanderai les moyens de sauver la patrie... après cela je repartirai. » Mais les ministres ont peine à lui faire croire à l'hostilité des représentants. Convaincu de ce malheur par Lucien et Joseph, il se décide à laisser agir préalablement les ministres. A deux heures le conseil est convoqué. Le duc de Bassano lit le bulletin du mont Saint-Jean qui allait être publié. A cette lecture l'Empereur ajoute avec dignité : « L'armée s'est couverte de gloire. Des défections, des malentendus, une inexplicable fatalité ont rendu inutile l'héroïque valeur des troupes. Nos malheurs sont grands..... Si l'on veut m'aider, ils sont réparables... Je suis revenu à Paris pour imprimer un beau et noble mouvement. Si le peuple se lève l'ennemi sera écrasé... Si, au lieu de recourir à de promptes mesures, à des sacrifices extraordinaires, on dispute, on discute, tout est perdu... l'ennemi est en France; dans huit jours il sera aux portes de la capitale. J'ai besoin pour sauver la patrie d'un grand pouvoir, d'une dictature temporaire. Dans l'intérêt de tous, je devrais me saisir de ce pouvoir... mais il est utile, il sera plus national qu'il me soit conféré par les Chambres. >>

Carnot interpellé, répond avec énergie qu'il faut déclarer la patrie en danger, appeler aux armes tout ce que la France renferme de patriotes, mettre Paris en état de siége, et le défendre jusqu'à la dernière extrémité, ou bien se retirer derrière la Loire, s'y retrancher, rappeler l'armée de la Vendée, les corps d'observation du Midi, et tenir l'ennemi en échec jusqu'à ce qu'on puisse réunir des forces suffisantes pour le chasser.

Cette dernière proposition de Carnot fut repoussée en souvenir des événements de 1814. La défense de Paris fut approuvée, même par le perfide Fouché, qui conseilla seulement de déférer ces mesures aux Chambres. Malgré l'opposition de Decrès, de Regnault, de Carnot, de Lucien et de Caulaincourt, l'Empereur se décide à suivre le fatal conseil du ministre de la police. Mais le conseil est interrompu par un message de la Chambre des représentants. La Chambre, sur la proposition de La Fayette, se déclarait en permanence, qualifiait crime de haute trahison toute tentative pour la dissoudre, et traître à la patrie quiconque porterait atteinte aux droits des représentants. Les ministres de la guerre, des relations extérieures et de l'intérieur étaient invités à se rendre sur-le-champ dans le sein de l'assemblée.

L'Empereur, irrité, envoya Regnault à la Chambre des représentants porteur de paroles dignes et convenables, et Carnot à la Chambre des pairs chargé de la même communication. Il y fut écouté avec calme. Regnault, à la Chambre des députés, ne put parvenir à obtenir même du silence; on refusa de l'entendre, et un second message vint enjoindre impérativement aux ministres de se présenter à la Chambre.

L'Empereur se décide à envoyer ses ministres à la Chambre, mais seulement comme porteurs d'un message impérial. Le prince Lucien est chargé de les accompagner en qualité de commissaire général. A six heures, les ministres et le prince sont introduits. Leur arrivée est le signal d'un orage. Les partis républicain et royaliste, étaient empressés de pousser à terre le trône impérial, dans l'espoir que chacun nourrissait de faire triompher sa cause; à cela se joignait pour la Chambre le désir de jouer un rôle dans ces graves conjonctures, et c'est ce qui la fit traiter Napoléon en rival. Après de longs débats, on nomma une commission de cinq membres chargés d'aviser aux moyens de sauver le pays d'une ruine imminente. La Chambre des pairs nomma aussi une commission de cinq membres, et ces deux commissions réunies décidèrent de nommer un certain nombre de négociateurs chargés de traiter avec les coalisés. Cette proposition fut débattue dans la nuit par la Chambre des représentants. La Fayette la fit rejeter et mit le salut du pays au prix seul de l'abdication de l'Empereur. Le prince Lucien ne dissimula pas à son frère qu'il fal

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royale furent autant de martyrs qu'elle inscrivit dans son martyrologe. La marche mal adroite de la royauté donna de la cohésion et de l'unité à une foule d'éléments dissemblables; ce fut elle qui forma de toutes ces aspirations diverses un seul parti qui prit le titre à la fois anodin et formidable de parti libéral. Impérialistes, libres penseurs, philosophes, révolutionnaires, mécontents à tous les titres, démocrates, républicains, royalistes progressifs, utopistes, rêveurs, tous se groupèrent, s'unirent et formèrent un ensemble parfaitement discipliné.

Ce nouveau parti eut un appoint considérable: il rallia la jeunesse à lui. La violette, fleur impériale, fleur proscrite, par opposition au lis, fleur royale par excellence, la violette fut un signe de ralliement. Le clergé tonnait contre les philosophes, le parti liberal fit réimprimer en éditions innombrables les fameuses éditions Touquet des œuvres de Voltaire et de Rousseau. Tels furent les préliminaires de la lutte qui devait se dénouer en

1830.

-Les traités de 1814 et 1815 avaient restitué à la France ses établissements de l'Inde, mais

réduits aux limites restreintes assignées parle traité de 1783. Ces établissements se bornent à des fractions de territoire isolées les unes des autres et disséminées sur les côtes de Coromandel, d'Orixa, de Malabar et dans le Bengale. La population totale s'élève à environ 168,000 individus.

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(8 mai.) Deuxième voyage du capitaine Parry sur l'Hécla et la Furie. Découverte de la baie du

duc d'York, du détroit de la Furie et de l'Hécla. L'expédition revint à Shetland le 10 octobre 1823, après avoir passé deux hivers sur la glace. Le capitaine constata que le terrain de l'île Melville (75° de latitude nord), où la température descend quelquefois jusqu'à 50° au-dessous de la glace, contient une énorme quantité d'ossements d'éléphants.

- Alexandre Ypsilanti passe le Pruth, rassemble dans la Moldavie et dans la Valachie trois mille six cents hommes, la plupart indisciplinés, envoie en Morée le prince Cantacuzène avec son frère Démétrius Ypsilanti, qu'il nomme général des Péloponésiens. Il est battu lui-même le 10 juin, et se réfugie sur le territoire des Autrichiens, qui le gardent prisonnier.

La révolte a plus de succès dans le Péloponèse. Les Turks sont partout massacrés ou repoussés dans les forteresses. A la suite de ces faits, le patriarche de Constantinople est mis à mort avec tous les siens. Le massacre des Grecs s'étend en Thrace, en Macédoine et dans l'Asie-Mineure. Une foule de riches familles s'enfuient dans les îles qui ont pris part à l'insurrection et ont équipé une flotte de plus de cent voiles, sous les ordres de Tombazis. Sur la

1817. (6 janvier.) Le ministère fait adopter, fin de mai, Mavromicalis assemble le premier sénat

malgré l'opposition royaliste, dirigée par M. de Villèle, une loi décidant que l'élection y émanera, directement dans chaque département, d'une assemblée de citoyens soumis à un impôt annuel de 300 francs. La charte se bornait à déclarer que les électeurs à 300 francs devaient concourir à la nomination des députés et qu'une loi règlerait ce concours.

(26 mai). Publication d'une charte constitutionnelle en Bavière.

- (22 novembre). CONCORDAT conclu entre la France et le Saint-Siége. Louis XVIII demandait l'abrogation du concordat conclu en

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à Calamata.

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19o Siècle.

Événements politiques.

Dates. 1815

(22 juin)

(23 juin)

(24 juin)

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(26 juin)

lait ou casser la Chambre des représentants, ou être renversé par elle. L'âme de Napoléon se dévorait entre l'idée d'une abdication sans retour et l'image d'un coup d'État sans efficacité. Le lendemain il fit annoncer à la Chambre qu'il approuvait l'envoi des négociateurs aux puissances coalisées, en ajoutant que si sa présence sur le trône faisait obstacle au maintien de l'indépendance nationale, on le trouverait prêt à en descendre une seconde fois.

-La Chambre des représentants est dans la plus extrême agitation. La Fayette déclare que si l'abdication n'arrive pas promptement, il provoquera la déchéance. Cependant l'assemblée, pour ménager l'honneur du chef de l'État, lui accorde une heure de grâce. Napoléon envoie enfin une déclaration portant que sa vie politique est terminée, et qu'il proclame son fils, sous le nom de Napoléon II, empereur des Français. Cette déclaration était conditionnelle, mais les Chambres nommèrent au lieu d'un conseil de régence que voulait l'Empereur, une commission exécutive de cinq membres, pour exercer les fonctions du gouvernement. Le duc de Vicence, le baron Quinette, Carnot, le général Grenier, sous la présidence du duc d'Otrante, composèrent cette commission. - M. Boulay de la Meurthe proposa que l'assemblée saluât aussitôt Napoléon II comme empereur; MM. Dupin et Manuel déterminèrent la Chambre à passer à l'ordre du jour sur cette proposition, et le Gouvernement provisoire intitula ses actes au nom du peuple français.

La reine Hortense s'occupe de son départ de Paris et de la retraite à choisir pour ses enfants. Il est décidé qu'on les cachera en attendant chez une marchande de bas, boulevard Montmartre.

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Napoléon va s'établir à la Malmaison, qui déjà l'avait reçu au début de sa fortune. Fouché, instigateur du déchaînement des représentants contre l'Empereur, feint de s'attendrir sur son sort et le recommande aux égards et à la protection des Chambres. Cette hypocrisie révolta même les ennemis de Napoléon. Le comte Regnault, par un discours touchant et vrai, émeut l'assemblée qui arrête, à l'unanimité, qu'une députation se rendra auprès de Napoléon pour lui exprimer, au nom de la nation, le respect et la reconnaissance avec lesquels elle acceptait le noble sacrifice qu'il avait fait à l'indépendance et au bonheur du peuple français. La Chambre des pairs imite cet exemple.

-MM. de La Fayette, de Pontécoulant, de Laforêt, d'Argenson, Sébastiani et Benjamin Constant, sont chargés de se rendre auprès des souverains alliés et de négocier la paix. Le gouvernement déclare la guerre nationale. Le grand commandement de l'armée du nord est mis entre les mains du maréchal Grouchy.

-Louis XVIII est au Cateau-Cambrésis, d'où il adresse une proclamation à ses sujets où l'on remarque ces mots : « Aujourd'hui que les puissants efforts de nos alliés ont dissipé les satellites du tyran, nous nous hâtons de rentrer dans nos États, pour réparer les maux de la révolte, récompenser les bons, et mettre à exécution les lois existantes contre les coupables. >>

-Les mamelucks de la garde impériale, établis avec leurs familles à Marseille, où commande le général Verdier, sont massacrés, hommes, femmes et enfants, par la garde nationale de cette ville, avec des circonstances atroces. Des paysans armés de pioches et de fusils, des volontaires de l'armée du duc d'Angoulême, des gardes nationaux, des femmes, honte de leur sexe, envahissent les maisons des bonapartistes. Le sang coule à flots. Des scènes de cannibales épouvantent les honnêtes gens. Chaque rue, chaque place avait ses cadavres, et quand les assassins furent las de tuer à Marseille, ils parcoururent les environs. En quittant la ville ils donnèrent au jour du massacre un nom qui lui est resté. Ils l'appelèrent le jour de la Férie.

- Le feld-maréchal Blücher fait déclarer aux plénipotentiaires qu'il n'accorderait un armistice qu'au prix de la sûreté de ses troupes, garantie par la remise de six de

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