Page images
PDF
EPUB

Religion, Législation, Statistique.

Synchronismes, eto.

Français, au fur et à mesure que les insurrections auxquelles ils ont prêté leurs mains sans succès ont menacé leurs têtes, s'étaient réunis pour la plupart sur le même territoire. Ils avaient formé le Lemanbund (association du Leman), centre des sociétés révolutionnaires, sous l'autorité du comité directeur de Paris, et sur le territoire de la Suisse. Ce pays, imprudemment hospitalier, était parcouru chaque jour, notamment les cantons de Vaud, de Neufchâtel et de Genève, par une multitude d'ouvriers allemands, dont les rapports officiels portent le nombre de vingt à vingt-cinq mille, et qui venaient combler les vides que les indigènes laissent dans la petite industrie. C'est parmi cette population ambulante que l'état-major révolutionnaire trouve des recrues. Tous rêvent simultanément et avec une entente parfaite l'anéantissement de la propriété individuelle; mais chacun veut être le possesseur et le distributeur dictatorial de la propriété collective ou générale. Pour arriver à ce but sinistre, on force le grand conseil du canton de Vaud (que le Luxembourg devait plus tard parodier, sous l'influence de Louis Blanc) de délibérer sérieusement sur une pétition qui réclamait la création d'ateliers nationaux établis par l'État et alimentés par l'impôt progressif applicable à toutes les fortunes. C'était le principe et la fin du socia

lisme.

parcourut d'abord l'Allemagne méridionale et l'Autriche. Il fit surtout admirer à Vienne son talent de violoniste et de compositeur. On lui offrit alors la place de directeur de la musique du théâtre de cette ville, emploi qu'il occupa pendant plusieurs années. Ce fut pour le théâtre de Vienne qu'il écrivit l'opéra de Faust, sa première grande composition dramatique. En 1817, Spohr fit un voyage en Italie, puis se rendit à Francfort, pour y prendre possession de la place de directeur de la musique du théâtre; il s'y livra avec ardeur à la composition et mit au jour un grand nombre d'ouvrages de musique instrumentale et d'opéras. En 1819, cet artiste distingué vint à Paris, où il ne produisit pas une grande sensation, malgré sa réputation répandue alors dans toute l'Europe. Plus heureux à Londres, il y excita une vive admiration, et la presse anglaise le proclama, avec quelque exagération, le plus grand violoniste de son époque. Les années les plus brillantes de la carrière de Spohr s'étendent de 1815 à 1825. Depuis, il a occupé, pendant plus de vingt ans, l'emploi de maître de chapelle de la cour de Hesse-Cassel. Cet artiste a fondé en Allemagne une école de violon plus large, plus vigoureuse que celle de ses prédécesseurs. Les principes de cette école ont été exposés dans un excellent ouvrage publié à Vienne, en 1831.

[ocr errors]

RÉVOLUTION DE JUILLET

19. Siècle.

Dates.

Événements politiques.

er

LOUIS-PHILIPPE Ir

1830 (9 août)

(11 août)

(13 août)

(15 août)

(16 août)

(25 août)

(29 août)

Lo

OUIS-PHILIPPE, duc d'Orléans, est proclamé roi des Français dans la séance royale du 9 août, et prête serment à la Charte modifiée.

Constitution du ministère. Réorganisation de la garde nationale, à laquelle on fait délivrer six cent mille fusils des arsenaux de l'État.

- Le vice-amiral Duperré est élevé à la dignité d'amiral, et le général Gérard à celle de maréchal de France.

Le roi publie une proclamation où percent déjà, au milieu des exaltations populaires, les inquiétudes et les difficultés qui attendaient le gouvernement. « Français, disait le roi, l'Europe contemple avec une admiration mêlée de quelque surprise notre glorieuse révolution; elle se demande si telle est en effet la puissance de la civilisation et du travail, que de tels événements puissent s'accomplir sans que la société en soit ébranlée. Dissipons ces derniers doutes. Qu'un gouvernement aussi régulier que national succède promptement à la défaite du pouvoir absolu. Liberté, ordre public, telle est la devise que la garde nationale de Paris porte sur ses drapeaux; que ce soit aussi le spectacle qu'offre la France à l'Europe. Nous aurons en quelques jours assuré pour des siècles le bonheur et la gloire de la patrie. »>

- Le général La Fayette est nommé commandant général des gardes nationales du royaume.

- Le général Lamarque est envoyé comme commandant supérieur, avec des pouvoirs étendus, dans cinq divisions militaires du Sud et de l'Ouest, où des agitations s'étaient manifestées.

- Le général Clausel est investi du commandement de l'armée d'Afrique en remplacement du maréchal de Bourmont.

Des rassemblements nombreux d'ouvriers de diverses professions annoncent une grande fermentation dans Paris. Des bandes parcourent les rues, un drapeau tricolore en tête, en chantant la Marseillaise et la Parisienne. Le but de cette manifestation est d'obtenir le renvoi des ouvriers étrangers, une augmentation des salaires et une diminution d'une heure dans la journée de travail.

-Un mouvement légitimiste éclate à Nîmes, mais il est comprimé par l'attitude de la garde nationale de cette ville, et par l'approche de quelques bataillons de celle de Lyon, qui se mirent immédiatement en marche.

Le même jour, Louis-Philippe passait à Paris, dans le Champ de Mars, une première revue des gardes nationales de Paris et de la banlieue, réunies au nombre de

Religion, Législation, Statistique.

Synchronismes, etc.

:

1830 (11 août). Sont nommés membres du conseil des ministres M. Dupont de l'Eure, garde des sceaux, ministre de la justice; M. le comte Gérard, lieutenant général, ministre de la guerre ; M. le comte Molé, ministre des affaires étrangères; M. le comte Sébastiani, ministre de la marine; M. le duc de Broglie, ministre de l'instruction publique et des cultes, président du conseil d'État; M. le baron Louis, ministre des finances; M. Guizot, ministre de l'intérieur; MM. Jacques Laffitte, Casimir Périer, Dupin aîné et le baron Bignon, ministres sans portefeuilles.

Ordonnance prescrivant la dissolution de l'état-major et des corps de toutes armes qui composaient la garde royale de Charles X. Les Suisses, licenciés, sont renvoyés à leurs cantons, avec promesse ou de retraite ou d'indemnité, d'après les termes des capitulations.

(19 août). Un corps de quatorze cent quarante-trois hommes est institué pour le service de garde et de police de la capitale, sous la dénomination de garde municipale de Paris.

-(20 août). Réorganisation du conseil d'État.

[ocr errors]

(26 août). Une ordonnance royale de ce jour enlève à l'église Sainte-Geneviève (Panthéon) sa destination religieuse et lui rend celle que lui avait « Considérant, dit le roi

1830 (25 août au 25 septembre). RÉVOLUTION BELGE. L'antipathie qui, dès l'origine, s'était manifestée en Belgique contre la Hollande, allait croissant chaque jour, et le gouvernement semblait prendre à tâche de la développer de toutes les manières. L'introduction forcée de l'idiome hollandais dans l'administration, dans les tribunaux, dans l'enseignement; l'établissement à Louvain d'un grand séminaire sous le nom de collége philosophique; une grande partialité en toutes choses, le titre de Belge et de catholique devenu un titre de proscription; les Hollandais occupant toutes les places des provinces méridionales et toutes les dignités; la résidence des grands corps de l'État dans les villes de Hollande, tout servait d'aliment au mécontentement. La révolution était imminente. Elle attendait pour éclater le signal donné par la France.

A l'explosion du volcan de Paris, l'éruption populaire manifesta ses premiers symptômes à Bruxelles, le 25 août. Le mouvement se répandit dans les provinces avec la rapidité de l'éclair; toutefois on s'observa pendant un mois entier. Le roi Guillaume convoque les États généraux le 13 septembre, et fait avancer sur Bruxelles le prince Frédéric à la tête d'un donnée la révolution. corps d'armée. La capitale menacée, la résistance s'organisa de toutes parts. Les volonLouis-Philippe, qu'il est de la justice et de l'hon-taires accoururent. L'armée ayant pénétré neur de la France que les grands hommes qui ont bien mérité de la patrie reçoivent après leur mort un témoignage éclatant de l'estime et de la reconnaissance publique ;

[ocr errors]

» Considérant que, pour atteindre ce but, les lois qui avaient affecté le Panthéon à une semblable destination doivent être remises en vigueur;

:

» Nous avons ordonné et ordonnons ce qui suit » ART. Ia. Le Panthéon sera rendu à sa destination primitive et légale ; l'inscription: AUX GRANDS HOMMES, LA PATRIE RECONNAISSANTE, sera rétablie sur le fronton. Les restes des grands hommes qui auront bien mérité de la patrie y seront déposés.

» ART. II. Il sera pris des mesures pour déterminer à quelles conditions et dans quelles formes ce témoignage de la reconnaissance nationale sera décerné au nom de la patrie.

dans la ville le 23 septembre, se vit assiégée, écrasée par le peuple en armes. Le 25 septembre, le gouvernement provisoire investit du gouvernement militaire Juan Van Halen, ancien aide de camp de Mina, et dans la nuit du quatrième jour, le prince hollandais, sentant que tous ses efforts échoueraient devant

l'attitude des Belges, effectua sa retraite et se replia sur Anvers. Bientôt les villes belges secouèrent le joug, et dans les premiers jours d'octobre la Belgique presque tout entière se trouva délivrée des Hollandais.

Le contre-coup de la nouvelle révolution française ne se fait pas sentir seulement en Belgique, des insurrections éclatent à Brunswick, à Cassel, à Dresde.

Mina et Valdès tentent en Espagne une révolution contre Ferdinand VII.

[ocr errors]
« PreviousContinue »