marin d'en faire de tronc d'arbres. Les Grecs adoptèrent ces derniers, qu'ils appelèrent Manoxillos. Les Ethiopiens en firent de cannes, pour éviter la peine de creuser les arbres. Lorsque Grijavala entra dans la rivière de Tabasco, les Indiens vinrent le trouver dans des canots faits d'un seul arbre, qui contenaient 20 hommes. Pline dit que les pirates d'Allemagne s'en servaient, et qu'on en a vu sur la mer Rouge faits d'une écaille de tortue, qui couvrait une maison entière. Raveneau de Lussan dit que d'un seul tronc de mapou et d'acajou (arbres tendres et aisés à travailler), on a fait des canots qui tenaient 80 hommes. Daviti assure qu'au royaume de Congo on voit des vaisseaux de guerre d'un seul arbre, qu'on nomme Lincondos, qui tiennent 200 hommes. Les pirogues des Indiens sont des canots formés comme les Manoxillos des Grecs. Les habitans de l'Inde et de l'Ethiopie en ont fait de planches sans clous ni fer.

Les anciens ont eu des armées navales; on ne dit pas toujours de quel bois leurs bâtimens étaient construits. Osiris, roi d'Egypte, équipa une flotte pour la conquête des Indes. Sésostris son successeur, 1491 ans avant J. C., en eut une de 45 voiles. Sémiramis, en l'an du monde 2589; fit construire 3,000 galères contre les Indiens, qui avaient 4,000 barques faites de cannes. En 3524, Xercès, roi des Perses, voulant subjuguer les Grecs, arma une nombreuse flotte. Les Romains pour la première fois, firent construire 160 galères; ils livrèrent combat aux Carthaginois, en l'an 494 de la fondation de Rome; ensuite ils en eurent 330 contre les Carthaginois, qui en avaient 350. A la bataille d'Actium,

la flotte d'Antoine était de 800 voiles, et celle d'Auguste, contre lequel il combattait, était seulement de 400.

Les galères étaient les vaisseaux des anciens. Philopator en fit construire une de 600 pieds de long, et de 85 de large, où était un superbe palais construit en bois de cèdre, que 1,000 rameurs faisaient voguer. Celle d'Hiéron fut encore plus considérable. Denys de Syracuse en fit faire une qui tenait 6,000 personnes. Celle de Caligula était de bois de cèdre, la poupe, d'ivoire enrichie de pierreries.

Les Indiens, les Nègres de Guinée, font des canots de tronc d'arbres. Les Sauvages de la Terre-de-Feu en construisent d'écorce d'arbre qui sont portatifs. Ceux du détroit de Davis sont en forme de navette; ils sont construifs avec des baguettes de bois pliant, en forme de claie, et couverts de peau de chien marin. Voilà à peu près tout ce qu'on sait des constructions anciennes où sûrement le bois de chêne a été employé.

(41). Ordonnance du Conseiller - d'État, Préfet de police du département de la Seine, concernant la prohibition de la chasse.

Du 12 thermidor an X.,

LE CONSEILLER D'ÉTAT PRÉFET de Police, ordonne ce qui suit :

ART. Ier. L'ordonnance du 2 ventose an 10,

concernant la prohibition de la chasse, sera de nouveau imprimée, publiée et affichée dans toute l'étendue du département de la Seine, et dans les communes de Saint-Cloud, Sèvres et Meudon, du département de Seine et Oise.

II. Les sous-préfets de Saint-Denis et de Sceaux, les maires des communes extrà muros, les commissaires de police, les officiers de paix et les préposés de la préfecture sont chargés, chacun en ce qui le concerne, d'en assurer la stricte exécution.

Le général commandant la première division militaire, le général commandant d'arme de la place de Paris, et les chefs de légion de la gendarmerie d'élite et de la gendarmerie nationale du département de la Seine, et de celui de Seine et Oise, sont requis de leur faire prêter main-forte au besoin.

Le conseiller d'État, préfet, signé, DUBOIS. Par le conseiller d'Etat, préfet,

Le secrétaire-général, signé, PIIS.

Ordonnance du 2 ventose an X, qui renouvelle celle du 12 thermidor.

LE PRÉFET DE POLICE, vu la loi du 30 avril 1790 (1), les arrêtés des consuls des 12 messidor an 8 et trois brumaire an 9, et la décision du ministre de la police générale, en date du 25 fructidor an 9;

(1) V. Mémorial an IX, page 12.

ORDONNE ce qui suit :

ART. Ier. L'exercice de la chasse sur les terres non closes, même en jachères, est défendu à toutes personnes dans l'étendue du département de la Seine, à compter du premier germinal prochain, jusqu'au premier vendémiaire an onze exclusivement, à peine de vingt francs d'amende et de la confiscation des armes, conformément aux articles 1, 2, 5 de la loi susdatée.

II. Les propriétaires ou possesseurs pourront chasser ou faire chasser, sans chiens courans dans leurs bois ou forêts.

Ils pourront encore, ainsi que leurs fermiers, détruire le gibier dans les récoltes non closes en se servant de filets ou autres moyens qui ne puissent pas nuire aux fruits de la terre, comme aussi repousser avec des armes à feu, les bêtes fauves qui se répandroient dans lesdites récoltes. (Articles 14 et 15 de la même loi).

III. La présente ordonnance sera imprimée, publiée et affichée dans toute l'étendue du département de la Seine.

Les sous-préfets de Sceaux et de Saint-Denis, les maires des communes rurales du département de la Seine, les commissaires de police, les officiers de paix et les préposés de la préfecture sont chargés, chacun en ce qui le concerne, d'en assurer la stricte exécution.

Le général commandant la première division militaire, les chefs de la gendarmerie nationale, le général commandant d'armes de la place de

Paris, sont requis de leur faire prêter mainforte au besoin.

Le préfet, signé DUBOIS.

Par le préfet,

Le secrétaire-général, signé, PIIS.

(42). ARRÊTÉ. des Consuls concernant la construction de la forge de Saint-Pierre-deRivière, qu'il autorise avec charge relative à la reproduction des bois environnans.

LES CONSULS DE LA RÉPUBLIQUE, sur le rapport du ministre de l'intérieur.

Vu la pétition du 'citoyen Fauré, demandant, tant en son nom que pour ses associés dont il est autorisé, la confirmation de la construction de la forge de Saint-Pierre-de-Rivière, dont ils sont propriétaires ;

Vu les notes contradictoires en forme de mémoire, par , par les maîtres de forges de l'arrondissement de Foix;

Vu les modèles d'affiches du citoyen Fauré, annonçant qu'il sollicite auprès du Gouvernement l'autorisation de son usine;

Vu les extraits des cadastres des communes où sont situées les propriétés du citoyen Fauré et de ses associés, dont les deux tiers consistent en bois;