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-2.

SOMMAIRE.

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§ 1. Paix d'Amiens; monuments érigés à Bonaparte. Prolongation inconstitutionnelle de sa magistrature pour dix ans. Bonaparte fait proposer par le deuxième et le troisième consul sa nomination à vie; conduite du corps législatif et du tribunat; sénatus-consulte du 18 floréal an 10 qui déclare Bonaparte consul à vie. 3. Sénatus-consulte organique du 16 thermidor an 10. Rapport de Cornudet; suhversion de la constitution de l'an 8. Deuxième et troisième consuls déclarés consuls à vie. Désorganisation du sénat. 4. Dernières métamorphoses de Bonaparte. 5. Rapport du grand-juge Regnier communiqué au sénat. Invitation indirecte du sénat pour engager Bonaparte à se saisir du pouvoir; explication demandée par Bonaparte.

Motion du tribun Curée; Carnot seul opposant; assentiment du sénat. Harangue de Cambacérès en lui présentant le sénatus organique qui décerne à Bonaparte et à sa famille la couronne impériale; proclamation solennelle.

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6. Paroles de Bonaparte en montant sur le trône. 7. Jury suspendu à l'époque où éclate la conspiration anglaise, et où Moreau va être jugé. 8. Abolition du tribunat; discours de Béranger et de Boulay de la Meurthe. -9. Création de la noblesse : discours de Cambacérès au sénat. 10. Institution des majorats. 11. Création de six bastilles. 12. Étiquettes des anciennes cours rétablies à celle de Napoléon 13. Manière dont Narbonne présente des dépêches à Bonaparte; désir que l'Autriche avait de s'allier à Bonaparte; influence de cette alliance sur l'expédition de Moskou. 14. Dispositions de Bona15. Harangue de Bonaparte à son armée avant de passer le Niémen; combats divers. 16. Bataille de la Moskowa. - 17. Impré

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parte avant d'entrer en campagne.

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voyance de Bonaparte.

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18. Monté dans un traîneau

sous le nom du duc de Vicence, Bonaparte quitte l'armée. Son arrivée à Paris. 19. Effets que produit la destructión de l'armée. 20. Manœuvre diplomatique. 21. Adresses énergiques demandées par Bonaparte. 22. Marie-Louise régente. 23. Retraite de la régence sur les bords de la Loire. Capitulation qui livre Paris aux assiégeants. 24, 25. Reproches de Bonaparte à ses généraux. 26. Vraies causes de tous ses désastres. Sa déchéance.-27. Résultats du 18 brumaire. 28. Coup d'œil général sur le caractère et la conduite politique de Bonaparte, 29. Bonaparte à Sainte-Hélène. 33 à 43. Ses jugements, souvenirs et révélations.

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44. Des bona

partistes, et quels sont-ils ?-45. Les deux conspirations. Quelles liaisons BARRAS a entretenues avec Fauche-Borel. -46 Conclusion.

SÉNATUS-CONSULTE DU 18 FLORÉAL AN

S 1.

10.

Bonaparte s'était fait nommer, par la constitution de l'an 8, premier consul de la république pour dix ans. Cette période révolue, il pouvait être réélu, et l'eût été infailliblement, parcequ'il eût été intéressé à s'en rendre digne. L'impatient sénat l'en dispense, et n'attend pas ce terme.

Le traité conclu à Amiens comble de joie toute la France. Le peuple qui sait mieux faire

la

guerre est celui qui sent mieux le prix de la paix. A l'instant où celle d'Amiens est annoncée, toutes les autorités sont aux pieds du premier consul. Le conseil-général du département de la Seine vote par acclamation un monument en l'honneur de Bonaparte', et le tribunat arrête

Sur le rapport fait par Quatremère de Quincy, le conseil-général du département de la Seine arréte:

1o Il sera élevé un portique triomphal en l'honneur du premier consul Bonaparte.

2° Ce monument sera érigé sur l'emplacement qu'occupe actuellement le bâtiment appelé le Grand-Châtelet, dont la démolition a déjà été arrêtée par le gouvernement. 3o Il sera fait un fonds de six cent mille francs pour l'érection de ce monument.

4°Ce fonds sera pris par moitié, d'année en année, sur

qu'il lui sera donné un gage éclatant de la reconnaissance nationale.

la portion du revenu de l'octroi excédant les dépenses ordinaires de la commune votées par le conseil-général.

5o Le citoyen préfet est invité à prendre les mesures les plus promptes pour l'exécution de ce projet, ainsi qu'à en mettre sous les yeux du conseil les plans et devis.

Le conseil général du département de la Seine, faisant fonction du conseil municipal de la commune de Paris, adoptant les dispositions de ce projet, arréte que le premier consul sera prié d'agréer la présente délibération comme hommage de la reconnaissance et comme gage de l'attachement de la ville de Paris.

Signé BELLART, président;

QUATREMÈRE DE QUINCY, Secrétaire.

Le 3 nivôse an 10, Bonaparte répond : « J'ai vu avec >> reconnaissance les sentiments qui animent les magistrats » de la ville de Paris. L'idée de dédier des monuments >> aux hommes qui se rendent utiles aux peuples est >> honorable pour les nations; j'accepte l'offre du monu>>ment que vous voulez m'élever: que la place reste dési>> gnée; mais laissons aux siècles à venir le soin de le >> construire, s'ils vérifient la bonne opinion que vous avez >> de moi. >>

Lorsque le sénat va lui offrir de prolonger la durée de sa puissance, dont il était plus jaloux que de l'érection d'un simple monument, Bonaparte se garde bien de répondre qu'il faut attendre le terme fixé par l'acte constitutionnel, qu'il n'était pas permis de transgresser.

Aussitôt le sénat s'empare de cet arrêté, et ne se borne pas à répondre au vœu du tribunat par la simple érection d'un monument triomphal comme le département de la Seine. Impatient de se délivrer des liens dont la constitution l'avait garrotté, il saisit ce moment pour annoncer au premier consul qu'il est prêt à lui sacrifier la constitution, qui entrave ses vues ambitieuses, qui met des bornes à la durée comme à l'étendue de sa puissance. Ce sénat prévaricateur, après avoir salué Bonaparte du titre encore inouï de MAGISTRAT SUPRÊME, « considérant que le vœu du tribunat peut, dans cette circonstance, être regardé comme celui de la nation française; que le MAGISTRAT SUPREME qui a triomphé en Europe et en Asie, etc., etc.; qui a rempli le monde de sa renommée, etc., etc.; qui a préservé la France des horreurs de l'anarchie qui la menaçait, qui a brisé la faux révolutionnaire, qui a pacifié le continent et les mers, a les plus grands droits à la reconnaissance de se s concitoyens, réélit LE CITOYEN NAPOLÉON BONAPARTE premier consul de la république française pour les dix ans qui suivront immédiatement les dix ans pour lesquels il a été nommé par l'art. 39 de la constitution. »

Qui autorisait le sénat, établi pour maintenir et conserver cette constitution dans toute son inté

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