CHAPITRE XXVI. futurs & de la juftice, a dû être meritée par le facrifice de quelques hofties & ratifiée par leur fang: comment pourroiton prétendre que la nouvelle alliance qui réconcilie fincerement les hommes avec Dieu, qui abolit leurs pechés, Jerem. JT. võ qui écrit dans leur cœur la loi qui n'a- 32. 33. voit été écrite que fur la pierre, qui les niv. rétablit dans l'héritage éternel, & qui les fait entrer dans une intime fociété avec Dieu même, n'ait eu befoin ni de médiateur, ni d'hoftie, ni d'effufion de fang (a)? Comment les hommes devenus plus injuftes, en devenant prévaricateurs & parjures, ont-ils fléchi la juftice divine, qui n'avoit pû les admettre à une premiere alliance, fans les voir teints du fang des victimes? comment les décrets prononcés contre eux ont-ils été changés ? & comment l'alliance a-t-elle été ratifiée, fans qu'un nouveau Moïfe ait prononcé ces paroles effentielles : C'eft ici le fang de la nouvelle alliance que Dieu fait avec vous ; & fans qu'il ait fait l'afperfion de ce fang précieux fur l'autel & fur le peuple? (a) Neceffe eft ergo | autem cœleftia melioribus exemplaria quidem cœle- hoftiis quam iftis. Hebr. 9, ftium his mundari : ipsa | 23. Tome I. Il feroit inutile de chercher un autre médiateur & une autre hoftie que le Meffie, à qui la nouvelle alliance eft réfervée & plus inutile encore de chercher un autre Meffie que JefusChrift, qui s'eft offert à fon pere comme une hoftie, non-feulement pure & fainte, mais capable de purifier & de fanctifier les pécheurs; qui a premierement arrofé de fon fang F'autel fur lequel il a été immolé, & qui en a rendu enfuite l'afperfion générale; qui a ratifié par fa mort une alliance qui étoit auffi un teftament, dont la validité & l'exécution dépendoient de la mort du teftateur ; & qui, devant être muet à la croix comme l'agneau qui l'avoit figuré, & voulant d'ailleurs cacher la liberté de fon facrifice fous les apparences de la violence & de la néceffité, en avoit anticipé le myftere en préfence de fes Difciples, en leur difant : Ceci est mon fang, qui fera répandu pour vous & pour plufieurs, le fang de la nouvelle alliance, ou du nouveau Teftament. Combien la preuve tirée des figures qu'on a rapportées, eft convaincante. Il feroit aifé d'ajouter de nouvelles figures à celles dont on a fait l'application à Jefus-Christ, qui ont été de claires prédictions de fa mort, & par une fuite néceffaire de fa réfurrection. Mais celles dont on a fait choix, suffisent pour démontrer que le Meffie devoit fouffrir & être offert en facrifice; & que Jesus-Chrift qui a fi dignement rempli toutes ces figures en mourant pour le falut des hommes, eft certainement le Meffie promis, & figuré depuis le commencement du monde. Car ce ne font point quelques traits, obfcurs, épars, raprochés avec étude & avec art qui ont formé les tableaux, où Jefus-Chrift eft fi reconnoiffable. Ce n'eft point d'une prophétie ambiguë, & capable de diverfes interprétations, qu'on a conclu la néceffité de fon facrifice & de fa mort. Ce n'eft point d'un feul lieu de l'Ecriture, d'une feule circonftance de fon hiftoire, d'une feule cérémonie prefcrite par la loi ; d'un feul de fes facrifices, que la conformité de Jefus-Chrift avec ce qui la CHAPITRE XXVI. PARTIE figure a été tirée. C'est tout le plan des Ecritures qui en forme la preuve. C'est toute fon hiftoire qui en prefente des modeles & des tableaux. C'est tout l'ordre des facrifices toute la difpofition du tabernacle, tout le miniftere du facerdoce, & le fondement même de la premiere alliance qui en fourniffent en foule les prédictions & les figures. On voit en les étudiant avec foin, qu'el les concourent toutes à un même deffein & à un même objet ; qu'elles y ont un raport néceffaire, qui appelle la réflexion au lieu d'en être l'effet; qu'elles fe prêtent mutuellement l'évidence & lalumiere; que l'une acheve ce que l'autre avoit commencé; que l'une corrige ce qui étoit défectueux dans un autre, & que chacune en particulier annonçant la mort du Meffie, ce qui fait leur cara&tere général, toutes confpirent à réünir les causes, les motifs, les effets, les circonftances d'un myftere, qu'on peut en un véritable fens, appeller l'objet unique des Ecritures. Ainfi je ne crains point de dire que ce genre. de preuves doit faire fur un efprit ferieux une impreffion plus vive & plus profonde, qu'aucune démonftration particuliere. Fin de la feconde Partie. 485 TABLE DES CHAPITRES E T ARTICLES PREMIERE PARTIE. CHAPITRE I. ARTICLE I. E qu'on entend par la Foi & Page ART. II. Un Chrétien doit être folidement 4 ART. III.UnChrétien doit connoître jufqu'à un certain point les preuves, ART. IV. Dans quelles difpofitions il doit CHAPITRE II. 13 ART. I. Il importe de bien connoître l'in ART. II. Elle n'eft pas oppofée à fes défirs 18 |