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Il ne fallait pas compter sur l'intendance militaire, alors écrasée par des sollicitations de toute

nature.

Le comité se chargea de tirer le meilleur parti possible de ces vêtements en partie avariés. De vastes magasins furent trouvés gratuitement pour les étendre, les sécher, les brosser, les classer, avec l'aide de corvées empruntées aux dépôts des régiments (1).

Bientôt des envois importants de pantalons, tuniques et vestes furent convoyés par des délégués du comité sur les points les plus rapprochés de l'Allemagne, à Cologne, à Coblentz, à Mayence, où nos hommes étaient encore réunis par 10 et 15,000 et où furent faites de larges distributions.

Mais bientôt les prisonniers rapatriés encombrèrent nos dépôts. La plupart d'entre eux, étant de passage ou à la veille de leur libération, ne pouvaient recevoir réglementairement des vêtements militaires. Ils étaient en guenilles et ne pouvaient, pour la plupart, ni voyager ni parcourir les rues en cet état.

Le comité se chargea de les vêtir, et l'autorité militaire, avec laquelle le comité a entretenu pendant ses longues fonctions les rapports les plus agréables, et qui en obtenait d'ailleurs l'aide le plus empressé, nous envoyait par escouade les hommes à rhabiller avec les uniformes qui se rapprochaient le plus des corps auxquels chacun d'eux appartenait.

L'envoi de ces vêtements à Lille a donc eu, malgré leur arrivée tardive, une excellente utilisation. Tout ce qui est resté sans emploi a été réintégré dans le magasin général de Lille.

Ajoutons que dès l'ouverture de Paris, après la Commune, des membres du comité de Lille, en portant à Paris et à Versailles des objets de pansement, y ont déposé d'importants colis de vêtements militaires puisés dans les envois faits par l'Administration de la guerre.

Lors de l'organisation des trains sanitaires pour ramener en France nos blessés et nos malades, le comité de Lille joignit son action à celle de la société de la Croix-Rouge, aussi bien pour fournir des secours en vêtements que pour les soins à donner aux prisonniers arrivant en gare à Lille.

C'est alors qu'il fut mis en rapport avec le R. P. Marie, de Brest, qui consentit à devenir son délégué auprès des prisonniers restés en Allemagne par suite de condamnations encourues pour révolte, sévices contre des Prussiens ou tentatives d'évasion.

La première partie de ce rapport retrace l'action du comité pendant cette dernière période.

Le comité de Lille ne s'est pas borné, pendant les deux ans et demi qu'il est resté en exercice, à l'administration des secours matériels.

Il s'est mis en rapport directement, autant qu'il l'a pu, avec les prisonniers et leurs familles, les renseignant réciproquement, les consolant, les encourageant, comme le témoignent plus de trois mille lettres écrites par son président.

Il s'est efforcé d'aider l'action des autres comités du midi de la France en les faisant jouir des immunités qu'il avait en Allemagne pour l'entrée en franchise de douane de tous les envois revêtus de son cachet. Enfin, après l'évacuation, le comité de Lille s'est efforcé de faire rentrer tous les colis qui n'avaient pu parvenir à leur destination. Tous ceux qui avaient encore un cachet d'origine furent renvoyés à leurs expéditeurs; les autres sont restés en magasin, où ils servent encore d'aliment de secours aux pauvres blessés.

Aujourd'hui que tous les prisonniers sont rentrés, le comité met fin à ses fonctions avec la pensée qu'il a rempli sa mission dans l'étendue de ses moyens et qu'il a apporté sa part de soulagement à l'une des plus fatales conséquences de nos revers.

(1) MM. Barrois frères laissèrent pendant six mois leur fabrique à la disposition du comité.

Après le départ de M. le comte de Melun et de M. Vente, nommés députés à l'Assemblée nationale, en janvier 1871, le comité s'est trouvé réduit à MM. le vice-président A. Houzé de l'Aulnoit, docteur en médecine; le trésorier S. Curtis, chargé de l'envoi des secours en espèce; Despretz, chargé d'adresser aux prisonniers l'argent fourni à destination particulière; Léonard Danel, imprimeur; Édouard Longhaye, secrétaire, et votre tout dévoué et obéissant serviteur.

Le Président,

AUGUSTE LONGHAYE, négociant.

Lille, le 24 décembre 1872.

:

Parmi les membres correspondants délégués ou adjoints qui ont rendu les plus grands et les plus persévérants services au comité de Lille, nous devons citer le Père Marie, de Brest; le Père Stumpf; l'abbé Debras; M. Ernest Boulan, de Valenciennes; M. Ch. Waeles, de Godesberg; M. Umann, à Mayence; le docteur Goergens, aumônier allemand à Coblentz; M. Comte, consul français à Magdebourg; Mme la conseillère Anna Noerdelchen, à Magdebourg, et M. le vicomte de Gontaut - Biron, qui depuis son séjour à Berlin n'a cessé d'accorder au comité de Lille sa bienveillante et haute protection. Disons aussi qu'il a été puissamment secondé dans son action par un comité de Dames dirigé par Mm la comtesse de Melun, Mme Dejanet de Martyle et Mesdemoiselles de Montigny, dont la charité, la persévérance et le dévouement ont été admirables.

A cette œuvre ont concouru avec un élan et une libéralité exemplaires un très-grand nombre de villes et de communes des départements du Nord, du Pas-de-Calais et de la Somme, parmi lesquelles les villes de Boulogne-sur-Mer, Tourcoing, Douai, Cambrai, Arras, Montreuil-sur-Mer, Villers-Bretonneux et Corbie doivent être particulièrement citées pour l'abondance et la richesse de leurs dons.

Préambule...

TABLE DES MATIÈRES.

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TRAVAUX DE LA DEUXIÈME COMMISSION DE PARIS, DU 6 SEPTEMBRE 1870 AU 16 MARS 1871.
Nomination de la deuxième commission de Paris.
des ministères à Tours et à Bordeaux.....
Détermination des personnes qui peuvent être secourues.-Crédit spécial pour les familles de
militaires de Paris.- Victimes du bombardement.-Habitants des communes suburbaines.

-

Mode d'instruction des demandes. Dépenses autorisées par la deuxième commission de
Paris. Nombre et quotité des secours accordés. Mode de payement des secours. . . . .

Subside aux femmes des gardes nationaux de Paris....

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3o PARTIE.

TRAVAUX DE LA COMMISSION DE TOURS ET DE BORDEAUX, DU 29 SEPTEMBRE 1870 AU 13 MARS 1871.
Service des secours en province pendant le siége de Paris. —Nomination d'une commission au
siége de la délégation du Gouvernement. — Délégation donnée à la commission de Tours
par le ministre des finances. Maintien des comités départementaux..

20

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Crédit spécial

25

25

26

Secours exceptionnels accordés à certaines communes ravagées par la guerre.
accordé à la ville de Châteaudun ..

Dépenses autorisées par la commission de Tours et de Bordeaux sur les fonds de souscription.
Récapitulation des dépenses faites en province pendant le siége de Paris....

4 PARTIE.

TRAVAUX DE LA COMMISSION INSTITUÉE À VERSAILLES LE 23 AVRIL 1871.

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Récapitulation des dépenses faites antérieurement au 18 mars 1871. Besoins auxquels il fallait satisfaire. - Institution d'une nouvelle commission.. . .

La commission prie les ministres de la guerre, de la marine et de l'intérieur de lui signaler les infortunes à soulager. Même invitation est adressée aux préfets. -Mode de procéder adopté par la commission..

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...

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Derniers crédits ouverts en bloc aux comités départementaux...
Secours individuels directement accordés par la commission supérieure. --Sur la proposition
du ministre de la guerre. -Fonds budgétaires. Fonds de souscription. Sur la propo-
sition du ministre de la marine. — Sur la proposition du ministre de l'intérieur. — Aux
veuves de gardes nationaux. Aux ascendants de gardes nationaux. - A diverses catégories
de victimes civiles de la guerre. Sur la proposition des préfets. Secours accordés à des
prisonniers civils et militaires. — A des familles de militaires appartenant aux arrondisse-
ments cédés. A des familles d'émigrants....

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Mode de payement des secours individuels.

Secours payés sur mandats directs de la commission. Secours ordonnancés dans les départements sur la caisse des trésoriers payeurs

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Sommes mises à la disposition des ministres de la guerre et de la marine pour les blessés recueillis dans les ambulances...

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Sommes mises à la disposition de l'œuvre des amputés...

39

41

Subvention à la société de la Chaux-de-Fonds.

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