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que l'escamoteur de brevet avait rendus à la cause vendéenne: c'est un brave homme, dit le marquis de la Fare; il mérite des considérations, il est adoré de ses chefs. Combien de fois n'a-t-il pas failli périr en combattant aux côtés de M. de la Roche-Jacquelin! (il n'a jamais quitté la division d'Autichamp). Il est vrai, nous avons pour ainsi dire la certitude qu'il n'est pas le marquis de Beauvau; mais s'il croit l'être ? Sa nourrice peut le lui avoir dit. C'est peut-être un bâtard de la famille! C'est peut-être.... Au demeurant, s'il n'a pas de nom, on priera le roi de lui en donner un. Telles furent, ajoute mademoiselle de Beauvau, les conclusions de M. le marquis de la Fare et du chef de la police militaire, chargés de lui faire connaître les volontés du ministre de la guerre. »

Ayant perdu sa cause au ministère de la guerre, elle vole au ministère de la police générale. « La voix de l'équité et de la raison, dit-elle, ne s'y sont pas fait entendre en vain : toute la vie, toutes les actions de celui qui se dit Eugène de Beauvau y sont connues. Il est très-explicitement désigné comme ayant été long-temps chef d'une bande de voleurs et d'assassins, et CONVAINCU de plusieurs vols dans le département d'Indreet-Loire. Prenant tour à tour les noms de la

Roche, de le Duc, de la Tour, de Charles, et plus communément celui de Beauvau. Enfin, un dossier très-volumineux renferme tous ces titres glorieux et beaucoup d'autres, que le nouveau chevalier de Saint-Louis a à l'estime de ses compatriotes.

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Le ministre de la police générale ayant donné ces renseignemens à mademoiselle de Beauvau expédie aux autorités locales l'ordre d'avoir les yeux ouverts sur le prétendu marquis, chevalier de Saint-Louis et colonel de cavalerie. Il envoie en même temps au ministre de la guerre les renseignemens qu'il a communiqués à mademoiselle de Beauvau. Le ministre de la guerre répond par une lettre pleine d'éloges sur ce brave vendéen, s'appuyant du témoignage de M. d'Autichamp.

- Mademoiselle de Beauvau ne conçoit pas encore, dit-elle, comment le ministre de la police et le ministre de la guerre sont dans le même royaume, dans la même ville et sous le même gouvernement. «Et pendant qu'elle mendie à Paris, depuis plus de deux mois, la protection des lois; celui qui se prétend son frère est à la tête d'une cabale infernale, menaçant d'assassiner son avocat. Il a déjà effectué une partie de ses menaces sur un notaire , pour avoir des

reçu

dépositions favorables à la partie adverse. Il a comparu devant ses juges avec une arrogance incroyable, souillant dans sa bouche les noms les plus sacrés, voulant leur persuader que le sang de Henri IV coule dans ses veines, et que sa cause est liée à celle même du Roi et des princes du sang.

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« Les preuves authentiques de ces faits ont été expédiées à Paris, il y a peu de jours.

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Que conclure de ce mémoire, dit en finissant mademoiselle de Beauvau? c'est que toutes les familles qui ont un nom illustre et de grands biens, doivent appréhender d'en être dépouillés par quiconque prendra le titre de vendéen. Fút-il descendu en droite ligne de Cartouche ou de Mandrin, il se prétendra issu des Crillon et des Montmorency, et espérera trouver un homme puissant prompt à accueillir ses impostures, à le combler d'honneurs et d'argent, et à pallier ses crimes. »

la

Mademoiselle de Beauvau - Tigni montre, comme on voit, beaucoup de courage, et contre ses adversaires, et même contre le ministre de guerre. Cela ne surprendra point quand on saura de qui elle est fille. « Isabeau de Beauvau, » dame de Champigni et de la Roche-sur-Yon, » dit Moréri, fut mariée, en 1554, à Jean de

» Bourbon, deuxième du nom, comte de Ven» dôme..... De leur mariage sortit François de » Bourbon, comte de Vendôme, bisaïeul de » Henri IV; et par cette alliance, toutes les » tétes couronnées de l'Europe descendirent » de la maison de Beauvau - Tigni- d'An-jou.» (Dictionnaire historique, article Beauvau-Tigni.)

MÉMOIRES pour servir à l'histoire de la guerre entre la France et la Russie en 1812, avec un atlas militaire ; par un officier de l'état-major de l'armée française. A Paris, chez BARROIS l'aîné, libraire, rue de Savoie, no. 13. (2 vol. in-4°.)

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DU CONSEIL D'ÉTAT et de sa compétence sur les droits politiques des citoyens, ou examen de l'article 6 de la loi sur les élections du 5 février 1817; par M. le comte LANJUINAIS, pair de France, etc. A Paris, chez DELAUNAY, libraire, Palais-Royal. (Broch. in-8°. de 27 pages.)

FIN DU TOME TROISIÈME.

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IIe. PARTIE.-Ouvrages scientifiques et littéraires.

MANUSCRIT venu de Sainte-Hélène d'une manière inconnue.

L'INDUSTRIE, ou Discussions politiques, morales et philosophiques, dans l'intérêt de tous les hommes livrés à des travaux utiles et indépendans.

9

193

IIIe. PARTIE. Actes de

gouvernement.

Gouvernement de France. De la loi de 1817 sur

les finances.

209

PÉTITION sur la destruction des sangliers, adressée
à la chambre des pairs, par plusieurs communes
de l'arrondissement de Senlis.
PÉTITION sur la destruction des loups, adressée à

la chambre des députés, par M. Desrivières.

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