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occuper une chaire de botanique à l'université de Berlin, devint dans ce pays, pour ainsi dire, le représentant de l'école française de botanique. Ses travaux contribuèrent beaucoup à répandre en Allemagne l'étude des familles naturelles, et ses ingénieuses observations ont éclairci bien des points douteux et rempli bien des lacunes dans l'admirable méthode de Jussieu. Pendant son séjour à Paris, il publia successivement un Nova genera et species plantarum (Paris, 1815-1825, 7 vol.), et deux ouvrages spéciaux sur les légumineuses et sur les graminées (Légumineuses du nouveau continent, Paris, 1819; Révision des | graminées, Paris, 1829-1853), en tout 10 volumes in-fol. renfermant 6,000 descriptions de plantes, et plus de 1,000 gravures figurant des végétaux entiers et des analyses; ces dernières sont toutes dessinées de sa propre main. Ce travail colossal assigna à M. Kunth une place au premier rang | des botanistes, et ses autres ouvrages ont achevé de mettre dans tout leur jour son merveilleux talent d'analyse et son habileté à saisir les rapports naturels des végétaux.

Les ouvrages les plus importants de M. Kunt ayant vu le jour en France, il lui est permis de regarder ce pays comme sa seconde patrie. En 1832, le roi a joint la croix de la Légion d'honneur à celle de l'Aigle rouge de Prusse, que M. Kunt portait dès 1825. Depuis son retour à Berlin, il a publié un manuel de botanique (Handbuch der Botanik, Berlin, 1830), un travail sur les plantes médicinales (offici- | nelle Gewœsche, 1834); et en 1838, une seconde édition entièrement refondue de la Flore des environs de Berlin (Flora Berolinensis), qu'il avait fait paraître en 1815, avant d'aller en France, et qui avait été son premier ouvrage. Il s'occupe maintenant d'un vaste travail sur toutes les espèces de plantes connues, dont quatre volumes seulement ont paru jusqu'à présent (Enumeratio plantarum omnium hucusque cognitarum, Berlin, 18331841). Quoique M. Kunt ait peu voyagé, il a su rassembler une immense collection de plantes. Son herbier, aussi remarquable par l'ordre et la disposition que par la beauté et la richesse des échantillons, renferme plus de 40,000 espèces. C'est la collection particulière de ce genre la plus complète qui existe. DE SCHOENEFELD.

KYMRIS, peuple de l'Europe ancienne, d'origine scythique, qui, sorti des régions situées au N. du Pont-Euxin, vint, à une époque fort reculée, s'établir dans la Gaule septentrionale. Le plus grand nombre des Kymris s'arrêtèrent entre le Rhin et la Seine, d'où ils refoulèrent les Galls

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ou Celtes; le reste se répandit entre la Seine et la Loire et se mêla à la population indigène. On place cette première invasion kymrique vers le XIIIe siècle av. J. C. De 614 à 578 av. J. C. de nouvelles bandes de Kymris, conduites par un puissant roi nommé OEsus, envahirent la Gaule et déterminèrent les émigrations de Sigovèse et Bellovèse. On croit avec raison que les Kymris sont les mêmes que les Cimbres, que l'on trouve d'abord dans la Chersonèse Taurique sous le nom de Cimmériens, puis dans le Jutland ou Chersonèse cimbrique, et qui plus tard (132 av. J. C.) vinrent se briser contre les légions de Marius. Voy. CIMBRES. Les Kymris se distinguaient du reste de la population gauloise par une grande supériorité morale. Ce sont eux qui ont introduit le druidisme dans la Gaule.

KYRIE ELEISON. Deux mots grecs qu'on a francisés pour en faire une formule de litanie. Ils signifient: Miserere, Domine, ou Seigneur, aie pitié, et sont, l'un le vocatif de Kúpios, Seigneur, l'autre une des formes de l'impératif du verbe ɛé, j'ai pitié. Ces mots furent employés très-anciennement dans la liturgie et passèrent de l'Église grecque à l'Église latine. Dans quelques pays, ils se chantent même, mais le plus souvent traduits, dans les églises protestantes, au commencement du service divin. C'est une des parties de la messe qu'on met en musique. Il n'est pas rare qu'on en fasse une fugue (voy.) comme du Christe eleison qui suit, et, même à la troisième répétition, une double fugue qui paraît peu convenir à la nature des paroles. X.

KYSTE (du grec κύστη οu κύστις, sac ou vessie), sorte de poche membraneuse et fibreuse accidentellement développée au sein des parties vivantes, et renfermant diverses matières organiques. Par leur volume et leur poids, ainsi que par la compression qu'ils peuvent exercer sur les parties qu'ils avoisinent, les kystes occasionnent des accidents de diverses natures, mais ils ne sauraient être eux-mêmes considérés comme une maladie. Lorsqu'ils sont ou peuvent devenir incommodes, il faut recourir à l'extirpation, quand il est possible de les atteindre avec l'instrument tranchant, ou bien, après les avoir vidés des matières qu'ils contiennent, il faut enflammer leur paroi interne, qui alors contracte des adhérences avec elle-même et les réduit à une petite tumeur dure et insignifiante. Faute d'avoir pu en agir ainsi, on a souvent eu le chagrin de voir les kystes acquérir un volume énorme, et, ce qui est plus fâcheux encore, subir la dégénération cancéreuse.

Sous l'influence d'une cause dont l'essence et

le mode d'action nous échappent également, | entraînent des conséquences plus ou moins une cellule du tissu cellulaire se remplit de fâcheuses. liquide, se distend et s'applique des lames, de plus en plus nombreuses, du tissu environnant, qui lui créent des parois souvent épaisses et dures, avec des cloisons qui y pratiquent plusieurs cavités. La membrane intérieure résultant de cette organisation anormale sécrète des liquides de différente nature qui, ne trouvant pas d'issue, s'épaississent en s'accumulant et se présentent, à l'ouverture des tumeurs, sous l'aspect de suif, de miel, de gelée, le tout plus ou moins mêlé de sang. Quelquefois aussi des follicules, dont l'orifice vient à se fermer, continuant leur sécrétion, deviennent le principe de kystes volumineux, qui ensuite sont envahis par❘ l'inflammation, soit aigue, soit chronique, et

Les kystes se développent partout, mais principalement dans les parties abondamment pourvues de tissu cellulaire ou de follicules sébacés. Il est quelquefois difficile de les distinguer des autres tumeurs, comme aussi de déterminer à l'avance la nature des matières qu'ils contiennent. Au reste, ces productions morbides sont presque toujours lentes dans leur marche et ne présentent pas de danger par elles-mêmes. Quelquefois, mais rarement, l'absorption les dé| truit.

Les annales de la chirurgie contiennent des histoires de kystes non moins curieux par leur volume et leur situation que par les opérations auxquelles ils ont donné lieu. F. RATIER.'

FIN DU TOME QUATORZIÈME.

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