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» Le programme de la Société avait ouvert deux concours, le premier pour les béliers, sans distinction d'origine; il était divisé en deux catégories :

» Les béliers antenais, et les béliers à quatre dents.

» Le second concours, ouvert aux antenais et antenaises, nés et élevés dans le département, était divisé en trois catégories.

» La première pour les béliers dont la laine paraîtrait plus avantageuse pour le peigne.

» La seconde pour les béliers qui présenteraient une mèche plus propre à la carde.

» La troisième pour les brebis antenaises sans distinction entre la laine de peigne et la laine de carde, mais elles devaient être présentées par lots de cinq au moins.

>> Tous les animaux présentés au concours avaient été renfermés dans des cases séparées portant chacune un numéro, sans indication du nom du propriétaire. Le jury, composé de MM. Bauchart-Remy, d'Origny-Sainte-Benoîte; Vinchon, de Fluquières; Fouquier, de Gricourt, membres correspondans de la Société; Mulatte, de Doingt, marchand de laine; Henri Cambronne, fabricant; Ch. Lemaire, membre résidant, désigné comme Secrétaire, après avoir parcouru toutes les cases et s'être livré à un examen scrupuleux, a rendu le jugement suivant : »

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BELIERS ANTENAIS, sans distinction d'origine.

Une Médaille d'argent, grand module, au no. 5, appartenant à Mad. LEFEVRE, de Clermont;

Une première Mention honorable, au no. 4, appartenant à M. LHOTE, de Valécourt;

Une deuxième Mention honorable, au no. 5 bis, portant à la corne le no. 36, appartenant à M. LHOTE, de Valécourt;

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Un seul Bélier réunissant les conditions exigées pour cette 'catégorie ayant été présenté, et le sujet n'ayant point paru au jury mériter la récompense promise, la médaille n'a pas été donnée.

2o. Partie.

ANTENAIS et ANTENAISES nés et élevés dans le département. 1re CATÉGORIE, désignée sous le nom de Laine de peigne. Médaille d'argent, au no. 14 bis, appartenant à M. FOUQUIERD'HÉROUEL;

Mention honorable, au no. 2, appartenant à M. Léandre Bo

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2. CATEGORIE, désignée sous le nom de Laine de carde. Médaille d'argent, au no. 20, appartenant à M. ANCELOT, de Champcourt;

Mention honorable, au no. 14, appartenant à M. FOUQUIERD'HÉROUEL.

3°. CATÉGORIE, Antenaises sans distinction entre la Laine de peigne et la Laine de carde.

Médaille d'argent, au no. 14, appartenant à M. FOUQUIERD'HÉROUEL;

Mention honorable, ex æquo aux nos 17 et 20, appartenant à LHOTE, de Valécourt, et ANCELOT, de Champcourt.

Le jury a remarqué avec un vif intérêt les Béliers et les Brebis à longue laine, amenés au concours par M. Graux, de Mauchamps; mais, comme ces animaux forment un type particulier, il n'a pas cru devoir les faire entrer en lice avec les autres, et tout en reconnaissant une amélioration louable dans les sujets présentés celle année sous le rapport de la force, il s'est borné à un simple rappel de la médaille d'encouragement, décernée l'année dernière à M. Graux, de Mauchamps.

Parmi les noms des vainqueurs, la Société reconnaîtra avec plaisir des noms déjà couronnés dans les précédens concours. Que cette noble émulation se soutienne encore quelques années, et nous verrons enfin les animaux nés et élevés dans le pays rivaliser avantageusement avec ceux qui proviennent du dehors: c'est là le but que se propose la Société ; les sacrifices qu'ont déjà faits nos cultivateurs, ceux qu'ils feront encore nous donnent l'espoir fondé que ce but sera atteint.

M. Ch. Lemaire termine en votant, au nom de la Société, des remercimens aux membres du jury, et lit un bulletin qui propose pour membre correspondant M. Demarolle, maire de Neuville; après quoi, la séance a été fermée.

COMPTE-RENDU

de la Séance publique du 25 octobre 1840.

PARTIE AGRICOLE.

La Société ne s'est pas contentée cette fois de recompenser le progrès matériel. Par une généreuse initiative qui trouvera de nombreux imitateurs, elle s'est mise en devoir d'aller à la recherche de ces vertus obscures qu'on n'a pas l'habitude de recommander à la reconnaissance publique et qui méritent bien cependant les encouragemens qu'on accorde aux distinctions de l'esprit et aux actions d'éclat. Des domestiques de labour, des bergers, des servantes ont reçu le prix de longs et honorables services. Il y a eu bonheur à applaudir ces braves gens dont la vie s'écoule au milieu des champs que leurs bras fécondent, qui ont vieilli dans de pénibles labeurs au service d'un même maître, dans l'intelligence, dans la moralité desquels tant de riches familles trouveraient le secret de leur fortune.... Pour s'associer du fond du cœur à la joie de ces vieux serviteurs qui s'en venaient tout émus recevoir solennellement une médaille d'honneur qu'ils conserveront, à coup sûr, comme un glorieux héritage, et des livrets de caisse d'épargnes qui seront le germe de plus d'une bonne pensée d'ordre et d'économie, il ne fallait être ni cultivateur ni profond économiste. C'est là un genre de solennité pour lequel tout le monde a le droit de se déclarer compétent.

M. Héré, Président, en passant en revue les travaux de

la Société, s'est efforcé de prouver que l'agriculture et la littérature peuvent marcher et progresser de front comme deux sœurs. L'honorable Président s'est exprimé ainsi :

« MESSIEURS,

» Il y a trois ans, vous teniez dans cette même salle une de ces séances mémorables qui font époque dans les Annales d'une société. Alors la présence de l'Héritier du trône, qui avait bien voulu accepter momentanément votre présidence, celle de la jeune Princesse, son épouse, qui l'accompagnait et des hauts personnages qui formaient leur suite, excitait le plus vif intérêt dans l'assemblée nombreuse et brillante qui remplissait cette vaste enceinte. Il n'est personne de vous qui ne se rappelle encore avec émotion cette cérémonie touchante dans laquelle leurs Altesses royales remirent de leurs propres mains à des mains endurcies par le travail les récompenses accordées par vous aux meilleurs serviteurs de ferme, récompenses auxquelles elles ajoutèrent elles-mêmes de généreuses gratifications et qu'elles accompagnèrent des plus gracieuses paroles. Ce rapprochement, cette communication affectueuse entre des personnes que la nature avait placées dans des conditions si différentes, à des degrés si éloignés de l'échelle sociale, saisissaient les esprits et attendrissaient les cœurs. Le petit épisode de la vie d'un prince n'en est certainement pas le moins intéressant, et aux yeux de la saine philosophie, il n'en est pas non plus le moins glorieux récompenser le travail, honorer l'homme dans toutes les conditions, c'est le plus bel apprentissage que puisse faire de la royauté celui qui est appelé à régner.

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