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» 3°. Un Tarare propre à vaner le blé et qui le rend à la vente sans autre nettoyage;

propre

4°. Un autre Tarare à avoine, à orge ou à féverolles, nettoyant également bien ces sortes de grains;

» 5°. Un Coupe-Racine à disque rotatif, qui non-seulement coupe ces racines en lames, mais qui divise ces lames en fragmens susceptibles d'être mangés par les jeunes agneaux;

» 6°. Un Hache-Paille.

» Votre commission a vu fonctionner tous ces instrumens et s'est assurée qu'ils remplissent parfaitement leur destination. Elle a surtout été frappée du mécanisme simple et ingénieux du cylindre à blé. Ce cylindre a été éprouvé avec du blé extrêmement sale. L'ivraie d'abord, le seigle et le petit blé ensuite, puis la nielle ont été successivement séparés, et le blé est sorti du cylindre parfaitement net et bien plus propre que les plus beaux blés de semence préparés par les nettoyages ordinaires. Ce nettoyage a produit 4 à 5 litres par minute, ce qui rendrait 36 ou 40 hectolitres par journée de 12 heures. En augmentant la vitesse et l'alimentation on doublerait facilement le produit, mais il serait moins pur, quoique encore fort beau. Tous ces instrumens, d'un prix modique, eu égard à leur parfait conditionnement, ont paru à votre commission d'une application et d'une utilité journalières dans une exploitation agricole. >>

Le rapport de M. de Turenne terminé, M. le Président proclame les noms des vainqueurs et leur remet les récompenses qu'ils ont méritées selon le rang assigné à chacun :

10. La Médaille d'or à M. MITELETTE, mécanicien, à Soissons, pour son cylindre à blé et sa collection d'autres instrumens de ferme;

2o. Une Médaille d'argent à MM. GRAIN frères, mécaniciens, à Guise, pour leur charrue Guislain Dupont perfectionnée;

3o. Une Mention honorable à M. LALAUX, cultivateur, à Benay, pour la charrue de son invention;

4°. Une Médaille d'argent à M. Guislain DUPONT, pour sa herse à branches mobiles;

5o. Une Mention honorable à M. LALAUX, déjà nommé, pour sa herse bataille modifiée.

Après cette distribution, la séance est levée.

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BSER

DE M. ANCELOT FILS, DE CHAMPCOURT,

Sur les Concours de Béliers et de Brebis.

« MESSIEURS,

> Permettez-moi de vous soumettre quelques observations sur les concours que vous avez fondés pour l'amélioration de la race ovine.

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Depuis 1836, époque de votre premier concours, les choix faits par les divers jurys appelés à décerner les médailles, n'ont pas été uniformes; une année on donnait la préférence aux belles formes et à la haute structure, une autre à la plus belle laine, sans toutefois avoir égard au bénéfice net du producteur. Dans cet état de choses, nous avons d'abord à examiner le but de vos concours.

> Est-il d'encourager l'agriculture pour elle-même ? >> Est-il au contraire d'encourager l'agriculture dans l'intérêt de l'industrie et du commerce?

» Dans le premier cas, je pense qu'il vous serait facile d'arriver au but; car quel est l'homme qui refusera des profits assurés par une longue expérience?

» Dans le second, le but que vous vous proposeriez serait d'autant plus difficile à atteindre, qu'il est presque impossible de faire concorder l'extrà-finesse de la laine, et surtout le rendement de la toison avec la taille et les belles formes.

» Recherchons donc quelle est la laine qui, en raison du sol de notre département, doit prévaloir.

» Il est généralement reconnu que les terrains légers, en quelque sorte arides, sont préférés pour l'éducation des bêtes mérinos ; que, dans ces conditions, elles ont une laine beaucoup plus fine, plus soyeuse et plus blanche. C'est tellement vrai qu'il suffit de quelques années pour que la laine d'animaux achetés en Champagne et importés en Picardie, perde notablement de sa qualité primitive.

» J'en concluerai que notre département, qui se distingue en général par un sol compacte et argileux conviendrait infiniment mieux pour les bêtes de grosse espèce dont la laine est un peu moins fine, moins soyeuse, mais plus nerveuse et plus ferme.

» On dira : « Le commerce privé de laines semblables à celles de Naz sera obligé de porter l'argent de France à l'étranger.» Je réponds: Nous avons d'autres contrées plus propres à la production des belles qualités, soit à cause des pâturages, soit à cause des vivres secs qui, moins abondans que les nôtres, sont, par cela même, beaucoup plus 'succulens et plus délicats.

la

Voyons maintenant les deux questions sous le rapport des produits en général. Je commence par la première : le concours est-il institué dans l'intérêt de l'agriculture? Je m'arrête aux différens prix de vente. Les animaux à belles formes, à haute structure, ont donné cette année environ quatre livres de laine; en raison du jaune que toison conserve, malgré tous les soins qu'on peut apporter au lavage et parce que nous devons à notre sol de gras pâturages et de fortes nourritures, la livre de laine n'a été vendue que 2 fr. 50 c., soit pour la toison 10 fr. Les animaux à petite taille, mais à belle laine, telle, par exemple,

que la laine de Champagne, n'ont donné que 2 livres 3/4 environ. La livre s'est vendue 2 fr. 90 c., soit pour la toison 8 fr. 2 c. 1/2. Différence en moins pour cette dernière sorte, 1 fr. 97 c. 1/2 par toison, soit sur un troupeau de 500 bêtes 875 fr.

» Il reste à voir la vente des animaux :

» Dans le premier cas, on vendra les agneaux à raison de 25 fr. par tête, soit pour un cent. On vendra de plus 80 cafuts à 18 fr. l'un, soit. 1,440

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>> Dans le second cas, les agneaux ne se

20 fr., soit pour un cent.

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2,500 fr.

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» Les cafuls seront à peine vendus 10 fr. soit

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2,800 fr.

1,140 fr.

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985

2,125 fr.

» Ces résultats vous étonneront peut-être, Messieurs, mais vous remarquerez que les bêtes extrà-fines, beaucoup plus délicates que les autres, ne se développent pas avec le même avantage pour la vente des agneaux. D'un autre côté les cafuts ont beaucoup moins de valeur pour la boucherie, puisqu'ils donnent moins de viande et qu'ils la donnent d'une qualité inférieure. Il est constant, en effet, qu'une bête bien constituée et forte, graisse dans une proportion plus satisfaisante qu'une autre qui sera petite et frêle.

» Loin de moi, Messieurs, la pensée de vouloir encourager la grosse laine au détriment de la fine le but que je

:

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