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une imprimerie dans son palais; les poésies de Sannazar et d'autres y furent imprimées sous ses yeux. HAUSSARD.

la loi, etc. C'étaient des formes solennelles qui transmettaient la propriété. Comme tous les peuples jeunes, les Romains affectaient les symboles et la solennité des formes. D'ailleurs, l'absence de l'écriture, ou au moins d'officiers publics, propres, comme les notaires, à donner un caractère d'authenticité aux contrats, leur en faisait une loi.— D'après le Code civil, précisé

sentement suffit pour transmettre la propriété d'une personne à une autre. Des formalités déterminées et diverses doivent sans doute être remplies dans la vente, dans la donation, etc.; mais ce qui les constitue, ce qui transmet réellement la propriété, c'est le consentement des parties intéressées. LAFARGUE.

ACQUÊTS. Dénomination que prend l'immeuble qui est l'objet d'une vente ou d'une donation, et qui devient ainsi un acquêt entre les mains de l'acquéreur ou du donataire. Dans l'ancien droit coutumier, la distinction entre les acquêts et les autres biens était de la plus grandement par les motifs contraires, un simple conimportance, parce que les immeubles se partageaient entre les héritiers, suivant leur origine, et qu'ainsi l'on distinguait dans le partage les biens de famille provenant de successions antérieurement ouvertes, qui formaient les propres paternels et les propres maternels de ceux que le défunt avait lui-même acquis; ces derniers composaient les acquêts ou propres personnels. - Aujourd'hui que toutes ces distinctions ont été abolies par le partage égal de tous les biens entre les deux lignes paternelle et maternelle, quelle que soit leur origine, cette expression ne s'applique plus, en droit, qu'aux immeubles acquis par contrat de vente pendant la durée de la communauté, soit par le mari, soit par la femme, soit par tous deux conjointement; et la règle en cette matière est que tout immeuble, dont l'origine antérieure au mariage n'est point justifiée, doit être réputé un acquêt de communauté, à moins qu'il ne provienne d'une succession ouverte, ou d'une donation faite durant le mariage. DICT. DE LA CONV.

ACQUIT. C'est la quittance imprimée sur papier timbré qui est expédiée et délivrée aux voituriers, commissionnaires ou négociants, par les commis, receveurs et contrôleurs des bureaux des impositions indirectes, des octrois et des douanes, établis aux entrées et aux sorties des villes et sur les frontières de notre royaume. - On distingue trois sortes d'acquits : l'acquit de payement, l'acquit-à-caution et l'acquit-àcaution de transit. L'acquit de payement porte l'indication de la quantité, de la qualité, du poids et de la valeur des marchandises, du nombre des caisses, des balles et des ballots où elles sont renfermées, de leurs marques et numéros, des plombs qui y sont apposés, de la somme qui a été payée pour les droits d'entrée ou de sortie, du nom de l'expéditeur et du destinataire, du lieu de sa destination et de la route à suivre par le voiturier. — L'acquit - à - caution ou de précaution est délivré par la régie à celui qui se rend caution que des marchandises se

ACQUIESCEMENT (étym. quiescere ad, se reposer sur), consentement donné à l'exécution d'un contrat ou d'un jugement, qu'on pourrait attaquer, soit pour vice de forme, soit pour toute autre cause. Il est exprès ou tacite. Lorsqu'il est donné, l'on est censé avoir renoncé à tous les moyens de droit autorisés par la loi, ou pourront visitées au bureau de leur destination, et se faire relever de son engagement ou pour obtenir la réformation du jugement. Voy. les répertoires d'arrêts et Dalloz. LAFARGUE.

ACQUISITION. C'est en général l'action de devenir propriétaire d'une chose suivant un❘ mode déterminé par la loi. Cependant ce mot s'applique également à la chose acquise.

que les droits y seront acquittés. Ces marchandises sont mises sous balle cordée, ficelée et plombée au bureau où l'acquit est délivré. Arrivées à leur destination, elles sont vérifiées; l'acquit est déchargé si les droits ont été intégralement payés, et renvoyé à la caution, afin que, sur son exhibition, elle en soit déchargée aux yeux de la régie. L'acquit-à-caution de transit se délivre pour l'importation ou l'exportation des marchandises qui sont affranchies du

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La loi romaine distinguait plusieurs manières d'acquérir. Les unes étaient tirées du droit naturel, les autres du droit civil. D'après le droit naturel, on acquérait par possession, c'est-à-payement des droits. L'acquit est vérifié au derdire que la possession ou la détention d'une chose, jointe à la volonté d'être propriétaire de la chosé détenue, transférait la propriété de cette chose, si elle n'avait point de maître. D'après le droit civil, on acquérait par la mancipation, la cession in jure, la tradition, la succession et

nier bureau qui s'y trouve indiqué; et, sur la
vérification de l'exactitude de la déclaration
faite par le propriétaire, l'acquit est renvoyé
déchargé à celui qui s'était rendu caution du
transit.
DICT. DE LA CONVERSATION.
ACRE, nom d'une mesure agraire autrefois

flotte chrétienne.

usitée en France, et dont l'étendue variait sui- | trépides nageurs qui, la nuit, traversaient la vant les diverses provinces. L'acre de Normandie était de cent soixante perches. Voy. MESURES AGRAIRES, ARpentage.

ACRE (SAINT-JEAN-D'), ancienne ville de la Syrie, appelée d'abord Acco par les Phéniciens, puis Ptolémaïs sous la domination des Ptolémées d'Égypte, et qui porta, au temps des croisades, le nom de Saint-Jean-d'Acre. Cette ville est située sur les bords de la mer, non loin du mont Carmel; son territoire est arrosé par le fleuve Bélus.Elle ne tenait dans l'antiquité, qu'un rang secondaire. La grande importance d'Acre ne commença que sous le sultan Saladin. Les croisés, commandés par Godefroid, s'en étaient emparés presque sans résistance sur les musulmans, en 1100. Saladin y entra de même en 1187, après la victoire de Tibériade; mais ce monarque, prévoyant qu'il aurait bientôt sur les bras toutes les forces de l'Occident, et ayant besoin d'une place forte qui couvrît Jérusalem et la Palestine, résolut de faire d'Acre le boulevard de ses nouvelles conquêtes. Par ses ordres on répara les murs; les tours furent relevées, et la ville fut entourée de nouvelles fortifications. On y travaillait depuis deux ans lorsque les chrétiens vinrent l'attaquer; les flottes accourues des ports de la Sicile, de l'Italie, de la France et du nord de l'Europe, occupaient la rade, et les troupes de terre étaient déployées autour de la ville. La flotte du sultan se présentait ordinairement en hiver, lorsque les vaisseaux chrétiens avaient gagné le large. Saladin occupait les montagnes voisines avec tous ses guerriers d'Égypte, de Syrie, d'Arabie et de Mésopotamie; et les chrétiens étaient enfermés dans leur propre camp. Le siége commença au mois de septembre de l'année 1189 de J. C., et dura deux ans. On y vit successivement paraître presque toutes les forces de l'Asie, de l'Europe et de l'Afrique. Pendant longtemps les chrétiens ne purent cerner entièrement la ville; chaque jour ils avaient à se défendre contre les sorties de la garnison et les assauts de Saladin mais celui-ci, étant tombé malade, se retira avec son armée à quelques lieues de la ville. Les croisés profitèrent de cette retraite pour achever de fermer les issues de la place; ils se fortifièrent dans leur camp, dont ils firent une espèce de ville. On y voyait des églises et des marchés. Au printemps de l'année 1190, lorsque Saladin revint dans ses anciennes positions, il trouva fermées toutes ses communications avec la garnison il ne put dès lors correspondre qu'au moyen de pigeons, ou par l'intermédiaire d'in

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L'hiver approchant, Saladin retourna à Karouba; les chrétiens, de leur côté, se trouvèrent dans l'état le plus déplorable. Renfermés dans un lieu très-resserré, exposés aux pluies de la saison, en proie aux maladies épidémiques, privés de tout secours depuis que la mer n'était plus praticable, ils souffrirent tous les genres de misère. Saladin profita de ce moment pour renouveler la garnison de Saint-Jean-d'Acre; mais, au printemps de l'année 1191, PhilippeAuguste, roi de France, et Richard, roi d'Angleterre, arrivèrent accompagnés de grandes forces: dès lors le siége reprit avec une nouvelle fureur; on passait les jours et les nuits à se battre, et la garnison ne pouvait suffire contre tant d'attaques.

A la fin, Saint-Jean-d'Acre se rendit; et les chrétiens, instruits par l'expérience, résolurent d'en faire une place imprenable. Aux travaux de Saladin on en ajouta de nouveaux; de plus, comme Jérusalem restait au pouvoir des musulmans, et que tous les efforts faits pour rentrer dans la ville sainte furent inutiles, Saint-Jeand'Acre devint la capitale des débris des colonies chrétiennes fondées par les croisés, et le roi de Jérusalem y établit sa résidence. Peu à peu les marchands s'étant habitués à prendre cette direction, la ville devint le marché de l'Orient et de l'Occident. On apportait dans la ville, de toutes les parties du monde, ce qui pouvait servir aux besoins et au luxe des princes et des riches.

Cette gloire ne devait pas avoir une longue durée : une horrible corruption avait pénétré dans les colonies chrétiennes; la désunion s'était introduite parmi les défenseurs de la croix. Le sultan d'Égypte et de Syrie, Malek-Aschraf, voulant anéantir les colonies des chrétiens, se présenta avec une armée formidable. En vain les Hospitaliers, les Templiers, les chevaliers Teutoniques, et quelques guerriers que le danger avait attirés, multipliaient les preuves de leur bravoure les villes qui restaient au pouvoir des chrétiens furent subjuguées, et toutes les conquêtes des croisades disparurent pour toujours. Cet événement eut lieu en 1291. Les musulmans s'acharnèrent surtout contre SaintJean-d'Acre, qui leur avait opposé une vive résistance: la ville fut rasée, son port comblé; et le commerce entre l'Europe et l'Asie se fit désormais par l'Égypte ou par la mer Noire, et plus tard par le cap de Bonne-Espérance. Acre ne commença à reprendre une partie de son

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ancienne importance que vers le milieu du | spectacles, et particulièrement sur les mimes XVIe siècle, lorsqu'un cheik arabe de la Gali- | et les pantomimes. Avant Boulenger, Manlius lée en fit le lieu de sa résidence.

Le nom d'Acre occupa de nouveau les cent bouches de la renommée lorsque Bonaparte au mois de mars 1799, se présenta avec une armée française devant ses murailles, sans réussir, faute d'artillerie de siége, à y pénétrer. Depuis ce moment Djezzar-Pacha (voy.) y a fait élever de nouvelles fortifications; mais la ville est bien différente de ce qu'elle était il y a six cents ans. Une partie du port est restée comblée; l'enceinte actuelle n'égale pas le tiers de l'ancienne; enfin la navigation et le commerce ont pris une autre direction.

En 1832, Acre tomba au pouvoir des Égyptiens commandés par Ibrahim-Pacha, après un siége de courte durée; et le pachalik du mème nom demeura, depuis cette époque, sous la dépendance de Mehemet-Ali, jusqu'au moment où surgirent les hostilités entre celui-ci et le sultan Mahmoud, son suzerain. Quoique vainqueur de l'armée ottomane, à Nézib, Ibrahim ne put, malgré ses efforts, résister aux forces de l'Angleterre, de l'Autriche et de la Russie, alliées de la Porte; et le 3 novembre 1839 les escadres réunies de ces trois puissances, sous le commandement de l'amiral Napier, bombardèrent SaintJean-d'Acre qui se rendit, après trois heures d'une vigoureuse défense. La perte des assié- | geants fut assez légère; les Égyptiens, au contraire, perdirent beaucoup de monde; ce qui contribua surtout à la reddition de la place, ce fut l'explosion d'un magasin à poudre. Du reste les fortifications n'avaient pas été mises dans un état complet de défense, et cette circonstance, jointe à la supériorité des alliés, explique pourquoi Ibrahim-Pacha se trouva si faible devant un nouvel ennemi. Depuis ce moment le pachalik de Saint-Jean-d'Acre et la ville elle-même sont rentrés sous l'obéissance du sultan Abd-elMedjid. Voy. IBrahim-Pacha, MeHEMET-ALI, NA- | RATIER.

PIER.

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Nicetas, dans sa Vie de Carinus; Symposius, dans ses Antiquités grecques et romaines; Dempser, dans ses Paraly pomènes, désignent les sauteurs, les danseurs de corde et les acteurs de pantomime sous le nom d'acrobates. Moreri et les auteurs du dictionnaire de Trévoux ont enregistré ce mot dans leurs savantes compilations. - Madame Saqui, la première acrobate de notre époque, n'a fait que restituer son véritable titre au théâtre du genre qu'elle a fondé sur le boulevard du Temple. Mais les artistes acrobates n'y sont plus aujourd'hui qu'au second rang. Si ce théâtre a obtenu un succès de vogue; si des équipages bourgeois et armoriés stationnent chaque soir en si grand nombre sur cette partie du boulevard du Temple, l'honneur en appartient à Debureau, le gille des gilles. La gloire de la première acrobate s'est effacée devant celle du premier des mimes. Et voilà Debureau à jamais célèbre, depuis que l'original et spirituel Jules Janin s'est chargé d'écrire son histoire. DICT. DE LA CONV.

ACROCÉRAUNIENS (des mots grecs ❝xpos, au sommet de, et xapavòs, foudre), chaîne de montagnes d'Épire, au nord-ouest (aujourd'hui Albanie). Elle a seize lieues de longueur, et se termine à la mer, par le cap dit actuellement CapLinguettes Quoique la hauteur de ces monts fût médiocre, ils passaient pour être souvent frappés de la foudre; ce qui vient de ce que les navigateurs, si nombreux sur la mer Ionienne, les avaient presque perpétuellement sous les yeux. Le nom ancien a été remplacé par celui de Monts de la Chimère ou Khimiaroli. PARISOT.

ACROCORINTHE. Voy. CORINTHE.

ACROLITHES. Espèces de statues de bois ou de bronze, dont les extrémités étaient en marbre. Ce genre de figures se prêtait avec facilité à l'usage de plusieurs têtes qu'on ajustait sur les corps des statues et des Hermès. Par ces échanges, on variait au besoin les personnages. ACRONYCHE, arrivant au plus haut de la nuit, à minuit; de äxpov tãs vuxtòs. On appelle temps achronyches les époques du passage simultané des quatre planètes supérieures, Mars, Jupiter, Saturne et Uranus, au méridien à minuit. Alors la Terre et ces quatre planètes sont à peu près sur une même ligne droite menée par le soleil (voy. OPPOSITION et CONJONCTION). SAIGEY.

ACRIDIENS. Famille d'insectes de l'ordre des orthoptères, établie par Latreille dans ses Considérations générales, page 245. Elle comprend les genres pneumore, truxale, criquet, tétrix.— | Les acridiens réunis aux locustaires et aux gryllonnes forment la grande famille des sauteurs. | ACROBATES. Ce mot n'est point nouveau. Un grave personnage, C. F. F. Boulenger, seigneur de Rivery, de l'académie d'Amiens, lieutenant ACROPOLIS. La plupart des villes de la Grèce civil au bailliage de cette ville, divise les acro- étaient protégées par une citadelle située sur bates en quatre classes, dans ses Recherches un rocher qui les dominait. Cette forteresse historiques et critiques sur quelques anciens | élevée s'appelait Acropolis (de äxpos, et módis).

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