diennes n'y trouverait pas un débouché suffisant pour exiger un retard considérable sur la route directe, alors que toute préférence est accordée aujourd'hui à la rapidité des communications. Le chemin de fer de Bagdad n'a pas d'autre but commercial, bien qu'il représente aussi un intérêt politique pour l'Allemagne. Mascate n'est même pas ce qu'est Bari sur l'Adriatique, un prolongement de la route terrestre par chemin de fer. Le sera-t-il jamais? Sans doute, le caractère marin de la population de Mascate persistera. Ses boutres continueront à faire le cabotage sur les côtes du Golfe Persique, et franchiront peut-être l'Océan Indien jusqu'à Bombay, Aden ou Zanzibar, mais pour un commerce d'autant plus restreint, qu'un nouveau coup vient d'être porté à la prospérité de ce port et de cette contrée par l'édit du sultan prohibant le commerce des armes, édit promulgué à la demande de l'Angleterre et tacitement reconnu par la France dans son accord de janvier 1914. Ce commerce interdit, c'est, en partie, la ruine de Mascate. Ainsi, l'Omân, objet de tant de préoccupations et de convoitises, a perdu toute importance, tant au point de vue commercial que politique. Grâce au progrès, il conservera son indépendance, au moins quelque temps encore, mais une indépendance plus fière que riche, la liberté dans la pauvreté et l'oubli. Ainsi l'on se bat pour une île, avant de savoir que ce n'est qu'un rocher. Ces contrées sont fertiles en mirages. On voit une montagne, et de près, ce n'est plus qu'un petit tas de sable. |