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le cobalt, le zinc, & l'arfenic. M. le Baror de Dietrich a joint à la defcription de ce travaux, deux plans qui en facilitent l'in telligence: il la termine en indiquant le moyens de reprendre avec fuccès, parm ces travaux, ceux qui font délaiffés or foiblement pourfuivis. Les bornes d'un Ex trait nous forcent de paffer fous filence plu fieurs objets importans, fur lefquels nou voudrions pouvoir nous arrêter. Nous ren voyons à l'Ouvrage même pour les détail: qui concernent les honilligres importante de Roderen & du. Val de Viller, la fabrica tion des garences, les Ufines confidérable du Comté du Ban de la Roche; enfin les Fa briques de pétrole de Lamperftloch, les vi triolières de Hückrodt, & les falines de Lubtz. L'Ouvrage eft terminé par une dif fertation fur le droit des Mines en Alface question importante relativement à la Confe titution de cette Province.

Nous finirons par un réfumé de trois tableaux que l'Auteur a joints à fon tra vail, & qui feront juger des ressources que l'Alface trouve dans l'exploitation de fes Mines, & dans les travaux des diverfes Ufines & Fabriques qui en exploitent les produits. Récapitulation faite des Mines qui exiftent dans la Haute Alface, on y trouve quarante trois Mines d'argent) trente-une Mines de cuivre, trente-deux Mines de plomb, trente- neuf Mines de fer, deux de zinc, deux d'arfenie, deux

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de cobalt, une de pétrole, & neuf de charbon. La Baffe-Alface renferme cinq Mines d'argent, fix de cuivre, cinq de plomb, foixante-fix de fer, fept de charbon, une de pétrole, une d'ocre, une de manganèfe, deux de vitriol, une d'antimoine, & quatre carrières de marbre; il faut y joindre l'or fluviatile qu'on recueille dans le Rhin. Le nombre des diverfes Ufines des Haute & Baffe Alface, eft de foixante-sept, parmi lefquelles on compte huit fourneaux à fondre le fer, dix neuf forges, vingt-un martinets tant à fer qu'à cuivre, trois tréfileries, une Manufacture d'armes blanches, une de fer-blanc très - confidérable, fans parler des fonderies pour le cuivre & le plomb, des fonderies, platineries, fabriques d'afphalte, de porcelaine, de faïence & verreries. D'après les calculs que préfentent ces états, il est juftifié que l'Alface feule fournit au Commerce 9,100,000 livres de fontes, 6,272,000 livres de fer forgé, que tant ces Ufines que les autres ci deffus défignées, confomment annuellement 49,400 cordes de bois (1), occupent 3653 ouvriers, la plupart chefs de famille, & verfent dans la circulation 2,109,000 liv. en espèces, non compris le produit de la

(1) L'Auteur a fupputé par approximation la · consommation totale en bois de l'Alface ; elle monte au dela de 187,000 cordes.

vente des garences, qui feul s'eft monté quelquefois à près de deux millions.

NOUVELLE Vie de Meffire François de Salignac de Lamothe Fénelon, Archevêque, Duc de Cambrai, Prince du S. Empire. Volume in-12, Prix, 2 1. 8 f. broché; relié, 3 1. A Paris, chez Briand, Libr., Hôtel de Villiers, rue Pavée-StAndré-des Arts, No. 22.

FENELON a été l'ornement de l'Epifcopat par les vertus & fa fcience, le bienfaiteur de l'humanité par fes lumières & fa charité, & le modèle des Philofophes par fon génie & fa piété. Son nom feul imprime dans l'ame un fentiment d'amour & de refpect; par fes Ouvrages, qui vivront tant qu'il y aura des hommes inftruits & fenfibles, il mérite notre reconnoiffance & notre admiration. Il eft important que tout le monde connoiffe les actions de cet illuftre Prélat. C'eft en lifant l'Hiftoire de fa vie, que ceux qui fe deftinent aux fonctions auguftes du Sacerdoce, & même les jeunes gens, apprendront à pratiquer les vertus fublimes qu'exigent la Religion & la Société, & à réunir l'humilité de l'homme religieux à la foumiffion & à la fidékré du Citoyen. On ne fçauroit trop en recommander la lecture.

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VARIÉTÉS.

LE

SUR LE TASSE.

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E fort affez commun des hommes de génie chez toutes les Nations & dans tous les fiècles, fut d'être perfécutés pendant leur vie, & diverfement jugés même après leur mort. Cette deftinée femble être encore plus généra lement celle des Poëtes épiques, que des autres Poëtes. On peut citer pour exemples Homère, Milton, le Camoëns, & fur tout le Taffe. Ce dernier, plus malheureux que tous les autres ensemble, fut auffi peut-être le plus invinciblement voué par la Nature au talent poétique. A huit ou neuf ans, il favoit par cour Homère & Virgile dans leur langue originale, & compofoit déjà des vers dans la fenne. A dix-fept, il publia un Poëme en douze Chants, (Il Rinaldo); il n'en avoit guère que vingt, lorf qu'il conçut le plan de fa Jérufalem délivrée. Bientôt en parurent plufieurs Chants, qui éveil. lèrent à la fois la renommée & l'envie. Elles s'emparerent du Poëme entier, qui fut publié quelques années après, &i fut en même temps exalté & critiqué dans toute l'Italie.

Ce n'eft point fa vie que j'écris ; & l'hifto're de fes malheurs, feroit ici déplacée. On fait la paffion qu'il conçut pour l'une des foeurs du Dic de Ferrare, & la difgrace qui en fut la fuite; on fait que fa raifon s'altéra, fe per

dit même pendant quelque temps; qu'en proie à la plus noire mélancolie, fuyant de ville en ville fous divers déguifemens, & enfin renfermé à Ferrare dans l'Hôpital Sainte-Anne, il ne ceffa point pour cela de produire tantôt des Traités, des Dialogues philofophiques, ou des réponses aux critiques de fon Poëme, tantôt des morceaux de poéfie qui ne fe fentent pas plus : que fa profe de l'aliénation de fon efprit; que délivré de ce lieu d'oppreffion & revenu dans fon bon fens, il fut en butte à de nouvelles infortunes; & que, pour dernier malheur, la mort l'empêcha de jouir du triomphe qu'après de longues injuftices on lui préparoit au Capitole.

Laiffons à part tous ces faits, qui rendent l'histoire de fa vie fi intéreflante; ne parlons non plus d'aucun autre de fes Ouvrages, pas même de fon Aminte, le chef-d'œuvre de la poéfie paftorale. C'eft par fa Jerufalem délivrée qu'il eft placé fur le Parnaffe à l'un des premiers rangs, c'eft à ce feul Poëme que nous devons nous attacher.

Lorsqu'il parut, celui de l'Ariofte jouiffoit de la réputation la plus haute & la plus unanime. Tous les Poëtes le prenoient pour modèle, & ne faifoient que de vains efforts pour l'imiter. Le jeune Torquato fentit bien que s'il pouvoit égaler ce Poëte, ce ne feroit pas en fuivant la même route que lui; il fentit que toute la perfection dont le genre du Roman épique est fufceptible, étoit dans le Roland furieux, mais que l'Epopée régulière, l'Epopée d'Homère & de Virgile reftoit encore à tenter aux Muses Tofcanes, & il espéra fe tirer avec honneur de cette tentative hardie. Il admiroit fincèrement l'Ariofte & n'avoit ni l'efpoir ni le

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