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avec noblesse et éloquence, par un grand nombre de Seigneurs; mais la résolution définitive a éte remise à une autre Séance. La 86°. a été employée, en grande partie, à presser la nomination des Ministres de la République aux Cours de Suède, de Danemarck et de Saxe. Après quelques objections de la part du Roi, le Maréchal de la Confédération déclara que S. M. procéderoit incessamment aux nominations demandées. Le bruit qu'on avoit affecté de répandre sur le refroidissement de la Cour de Berlin à notre égard, est absolument tombé depuis la lecture faite de la Réponse des Ministres du Cabinet de Prusse, au Prince Czartoryski.

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Il est arrivé à New Fahrwasser plusieurs Ingénieurs de Berlin, qui sont chargés de diriger l'établissement des redoutes, forts et batteries qui couvri ront ce port Prussien.

ALLEMAGNE.

De Hambourg, le 12 avril.

Quelques Papiers publics ayant rapporté la substance du Discours prononcé, le 17 mars, dans l'Assemblée de la Noblesse de Suède , par le Comte d'Ugglas, contre l'cle d'union et de sireté, l'impartialité exige que nous

donnions une idée de cette harangue dont plusieurs argumens ne paroissent pas assez développés.

« Le Come d'Ugglas effaya de prouver que Afte renver foit entièrement la conftitution & la forme de Gouvernement de 1772; qu'il étoit conçu en term s ambigus & fufceptibles de l'anterprétation a plus étendue; que plufieurs propofitions fe contredifoient manif. ftement; que d'autres n'avoient point de fens; qu'accorder au Ro la liberté de commencer une guerre offenfive, c'étoit bleffer la forme de 1772; que, fi on lui attribuoit cette prérogative, il auroit auffi, par une fuite néceffaire, le droit d'établir des impofitions, puifque d'après la forme de Gouvernement de 1772, il eft autorifé à ordonner des fubfides pour les befoins de la guerre, & que, s'il pouvoit faire la guerre quand bon lui fembleroit, il pourroit auffi charger fes Sujets d'impôts toutes les fois qu'il le jugeroit à propos; que la liberté réservée au Peuple Suédois de fe taxer luimême étoit une chimère, si l'exercice de cette liberté n'étoit point réservé aux Etats affemblés en Diète (1); que la prérogative du Roi, de difpofer à fon gré des emplois publics, étoit contraire à la forme de Gouvernement de 1772, & à l'arrêté de la Diète de 1786; que l'article concernant l'administration de la juftice étoit tel,

(1) Ce paragraphe n'eft pas clair. Par la loi de 1772, le Roi ne peut faire la guerre, ni lever des fubfides que provifoirement, pour l'inftant du danger, & fauf la ratification fubféquente de la Diète. Par l'Acte d'union, il eft maître de faire la paix ou la guerre; mais les fubfides restent à la difpofition de la Dière.

qu'aucun pays civilife n'en offroit un exemple, & qu'il étoit même en contradiction avec un autre article du même Afte, qui porte que S. M. n'a que deux voix au Sénat dans les affaires de juftice; que, quant à ce qui regardoit particulièrement la Nobleffe, l'Adé étoit abfolument attent.toire à fes priviléges, confirmés par les Rois de la famille de Wafa, & nommément auffi par Sa Maj., fous ferment, à trois différentes reprises. Qu'attendu que le préambule & la fi de la forme de Gouvernement de 1772, licient les mains an Roi & aux Etats, & que par-là ils étoient empêchés d'entreprendre aucun changement qui feroit contraire à cette forme, il re pouvoit fe difpenfer de rejeter entièrement l'Acte propofé d'union & de furété.

On a imprimé à Stockholm différentes pièces relatives aux discussions actuelles: quelques-unes sont officielles, et par conséquent historiques : à ce titre, nous présenterons les trois extraits suivans du Protocolle de l'Ordre des Paysans dans la Diète actuelle :

Extrait du Protocolle du 17 février 1789.

Le Secrétaire de l'Ordre dit : « Que S. M. « avoit fait appeler les quatre Etats pour fe rendre « aujourd'hui à une Affemblée générale: que a l'on ignoroit ce que le Roi propoferoit aux « Etats; mais que lui, Secrétaire, croyoit de « fon devoir de ne pas cacher à l'Ord e le bruit « répandu que l'intention du Roi étoit de demander « la Souveraineté, ou un pouvoir illimité: qu'il regardoit, à la vérité, ce bruit comme desti« tué de fondement, & même comme offenfant « à S. M., & comme criminel; pendant fon

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« règne, le Roi ayant déclaré folemnellement, dans toutes les occafions, qu'il étoit bien éloigré de défirer un Gouvernement illimité; que par conféquent il ne préfumoit pas qu'il en « feroit queffion; que fi, cependant, il furvenoit « une pareille propofition, fon ferment & fon « devoir exigeoient de lui d'exhorter, dans ce « moment, l'Ordre des Pay fans en général, & - chacun de fes Membres en particulier, à ne jamais perdre de vue qu'ils font Citoyens Suédois 1 br.s, qui, ainfi que leurs ancêtres, ont «en horreur toute Souveraineté abfolue, in

compatible av.c l'intérêt des Suédois, & qu'ainfi « tous les Membres de l'Ordre avoient à dé« fendre, aux dépens de 'curs biens & deleurs vies, « la liberté & la conftitution du royaume. »

"

Extrait du Protocolle du 20 février.

Lorfque les Etats du royaume furent affem« b'és le 17 de ce mois; lorfque le Roi les eut « affurés très gracieufement que jamais il n'accepteroit, ni ne demanderoit la Souveraineté, « &, en même temps, qu'il portcit à tous fes

Sujets les mêmes fentimens de tendreffe, que « tous devoient être également libres, & que • par conféquent il fe propofoit d'affurer aux « trois autres Ordres, qui n'avoient pas les mêmes «prérogatives que celui de la Nobleffe, plufieurs u droits & avantages; Niels Svendfon, Dépuré de l'Ordre des Payfans pour la province de «Chriflianfand, adreifa au Roi le Difcours fui

vant: »

« SIRE, comme votre Majeft a déclaré trè‹-grdcieufement qu'Elle ne chercheroit, ni n'accepteroit jamais la Souveraineté, nous regardons comme le plus grand bonheur du royaume & des Sujets Suédois en particulier, d'être gouvernés par vous. L'Ordre des

Payfans peut en conféquence charger avec fûreté votre Majefte de maintenir, conformément aux lois fondamentales, les droits & l'indépendance du royaume, ainfi que fa défenfe, & tout ce qui eft relatif au véritable bien-être de vos fidèles Sujets,»

Extrait du Protocolle du 21 février.

Ce jour, on lut la déclaration fuivante d'Olof Larfon, Député pour la province de Sudermanie, laquelle fut inférée enfuite au Protocolle.

« Dans l'Adresse de remerciemens que l'on a arrêté de préfenter au Roi, pour les foins qu'a pris S. M. des frontières du royaume, tous les Etats font les voeux les plus ardens pour que S. M. veuille bien contribuer au rétablissement de la paix. Dignes Coacitoyens, je ne puis prononcer le mot de paix fans vous faire part des inquiétudes & de la trifteffe qui fe font emparées de mon cœur ! La paix, ce don du ciel, qui verfe le bonheur fur tous les Ordres, & fans laquelle nous nous efforçons en vain de pourvoir à nos befoins; la paix, dis-je, a difparu. Le royaume eft impliqué dans une guerre dont on ne prévoit point la fin; nous avons affaire à un voifin qui a porté fouvent la deftruction dans nos villes & fur nos côtes. Les fruits des fueurs & des travaux de nos Concitoyens, qu'une moisson médiocre a rendus à peine fuffifans pour leur entretien & celui de leurs beftiaux, font déja consommés dans quelques endroits de frontière, tant par nos propres troupes, que par des troupes étrangères. Nous autres, quoique nos demeures aient été jufqu'à préfent épargnées, avons eu la charge très-pefante du recrutement & de l'armement, qui font devenus d'autant plus difpendieux, que nous fûmes furpris, pour ainfi dire, par la guerre. » « Les paffages continuels des troupes & les

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