Des gens de bien je fuis l'effroi,
Et traîne leur perte avec moi.
Plus je change de forme,
Plus je deviens énorme ;

On me porte de Cours en Cours,
Dont à grands frais je fors toujours;
On me trouve, quciqu'on m'évite,
Et fouvent des gens de mérite
Attendent tout leur fort de moi,
Quoique j'en fois toujours l'effroi.

( Par M. Moifgas. )

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AUJOURD'HUI le dictum eft que je suis très-rare,

Et qu'on eft bienheureux de m'avoir à foifon 3
Je fuis le vrai Dieu de l'Avare,

Et fept pieds compofent mon nom.

Four me donner jadis, rien n'étoit plus facile; Mais aujourd'hui je caufe un peu plus d'embarras; En tous climats je suis utile,

Et pour m'avoir on ne plaint point fes pas. Si vous décomposez ma charmante figure, Je fuis une épithète accordée aux François ; L'orphelin qu'on opprime avec moi fe rassure ; Et Thémire en mon fein dépofe fes attraits; Qui me voit & mon frère, a fait un long voyage; Je puis illuftrer un Auteur ;

Je fers à faire un méfufage;

Enfin dans les forêts je conduis un Chaffeur..

( Par un Abonné. )

NOUVELLES LITTÉRAIRES.

ADRESSE aux États - Généraux, aux États particuliers & Affemblées Provinciates & Municipales du Royaume, contenant, des Recherches & Obfervations: fur l'origine de l'Impôt, fa divifion en perfonnel & réel, les différentes formes de fa répartition depuis S. Louis jufqu'à nos jours; l'origine des abus qui, fous le nom de priviléges, ont introduit l'inégalité; & enfin le feul moyen propre à corriger tous les inconvéniens, à alléger le Peuple, & à augmenter les revenus. de l'Etat, Par M D***, ci-devant Garde-du-Corps du Roi; vol. in-8°. de 400 pages. Prix, 5 liv., & 5 liv. 10 fous.

S

franc de port par la Pofte. A Paris, chez Maradan, Libraire, rue Saint-Andrédes-Arts.

UN pareil titre & une table étendue,

en donnant une idée générale des détails où l'Auteur s'engage, démontrent l'utilité de fes recherches & l'importance de for bur. Malheureufement l'abondance des Livres de ce genre, & la féchereffe des calculs & des réfultats qu'ils préfentent, en rendent l'analyfe très-difficile & prefque étrangère à la forme de ce Journal. Nous dirons feulement de cette Adrelle, qu'elle. eft fingulièrement appropriée à nos Provinces Méridionales; que l'Auteur affigne pour caufe de nos maux, l'inégalité de la répartition de l'Impôt, & qu'il propofe un moyen fûr de le répartir relativement aux facultés des Contribuables.

Il ne faut pas confondre cet Ouvrage folide avec cette foule de pamphlets, qui, femblables aux fleurs de nos prés, naiffent & meurent le même jour. C'est un abrégé très-bien fait de la fameufe Hiftoire des Bénédictins de Saint-Maur, en 5 volumes in-fol. 1742. Les Lecteurs qui voudront comparer, s'inftruire, ou feulement difputer, trouveront ce dernier Ouvrage dans les grandes Bibliothèques. Cette Adreffe c

d'un Patriote. Elle peut & doit faire fuite à la Théorie de l'Impôt, & au Traité de M. Le Trofne. On y trouve des tableaux de cadaftres, qu'il faut néceffairement confalter.

N. B. On trouve auffi chez le même Libraire, une Brochure intitulée, Expofi tion des objets difcutés dans les EtatsGénéraux de France, depuis l'origine de la Monarchie, par M. le Marquis de S... Prix, 36 fous broch. & 2 liv.io fous rel. franc de port par la pofte.

L'Auteur tâche de réfordre cette grande & difficultuense question: » Quel doit être le mode de Convocation aux Etats-> Généraux ? Cer effai eft remarquable par l'élégante précision du ftyle. Il eft animé & femé de traits de lumière, & terminé par un Chapitre rempli de grands résultats & de vues faines. Faffe le Ciel, s'écrie l'Auteur, que cette Affemblée fi déficée produife les effets qui nous font promis; que des idées. exagérées

de préro gatives & de pouvoirs ne viennent pas »fe mêler aux effufions du patriotifme & » du zèle ; & que, fous le plus bienfaifant » des Rois, fous les plus vertueux Minifes, il foit enfin donné au Peuple François de retrouver ce bonheur qui fut » dans tous les temps l'objet de fes fou"haits".

"

(B.

LETTRES d'Hortenfe de Valfin à Eugénie, de Saint - Firmin. 2 Vol. in-12. Chez Jean Mouret, Libraire, à Lausanne ; & Guillaume Debure l'aîné, Lib., Hôtel Ferrand, rue Serpente, à Paris.

man,

Voici en peu de mots le fujet de ce Rodont l'Auteur a adopté la forme épiftolaire. Le Chevalier de Sevinges, forte de Roué qui ceffe de l'être en voyant Hortense de Valfin, trouve le père de la jeune perfonne cruellement prévenu contre lui. Ce père eft un François, retiré à L*** après un procès perdu injuftement, & qui conferve de l'animofité contre les compa triotes. Il a pourtant laiffé à Bordeaux. fa patrie, un ami dont il garde un tendre fouvenir; cet ami n'existe plus, & M. de Valfin s'étoit promis de s'allier à lui. Le hafard veut que Sevinges, qui a changé de nom pour une affaire de galanterie qui a eu des fuites funeftes, fe trouve précifément le fils de cet ami fi regretté. A peme eft il reconnu que le père d'Hortenfe l'appelle, lui fait le plus tendre zacueil & lui accorde la main de fa fille. Les deux Amans font près d'etre unit, bore