jusqu'aux Réglemens des s Juin & 27 Octobre 1787. Le Chapitre III, sur l'Administration des Finances; & le Chapitre V, sur le Trefor Royal, font curieux & écrits avec précifior. On lit, page 61, ces paroles remarquables: » Depuis 1774 (époque de l'avène >> ment de Louis XVI au Trône), les >> rentes n'ont éprouvé aucun changement, & le respect pour les engagemens con>>> tractés au nom du Roi, est devenu le >> principe solennellement avoué par le Gouvernement ". Le Chapitre de la Bourse est fort étendu, & celui du Clergé est très important dans les circonstances actuelles. Toutes ses opérations financières, depuis l'Assemblée de Poiffy en 1561, y sont présentées avec exactitude, & classées sous le nom de Rentes, Aliénation des biens, Création de charges, Amortiffement & Indemnité, Régale, Oblats, Dons gratuits, &c. Dans plusieurs Articles, l'Auteur se borne à des généralités, certains objets érant fufceptibles d'un développement auquel un Volume ne suffiroit pas; mais il en promet une suite tous les ans, & ce premier effai prouve combien il lui fera facile d'acquita ser cette promeffe. F CAROLINE, ou les Vicissitudes de la Fortune, Traduction de l'Anglois. 3 Volum. in-12, A Paris, chez Buiffon, Libr., rue Haute-feuille, Hôtel de Coëtlosquet, No, 20. Prix, 4 liv. 10 f. br. & s liv. s f. franc de port par la Pofte. دو Un bon Roman, comme l'a judicieusement remarqué M. de la Harpe, doit offrir un ensemble régulier, & marcher à un but comme le Drame, Comme le Drame, il manque son effet, si l'intérêt est porté sur un trop grand nombre de perTonnages, si la mémoire est fatiguée & l'attention distraite par une trop grande multitude d'aventures ". Celui que nous annonçons remplit à beaucoup d'égards ce précepte essentiel. Il est d'un grand intérêt. La vie de l'Héroïne, agitée tour à tour par des revers attendrissans, & par un mélange de prospérités consolantes, offre une suite de situations, où l'ame du Lecteur est sans cesse balancée entre la crainte & l'espérance, entre la pitié douloureuse & le charme qu'inspire la vertu bienfaifante, & souvent heureuse & récompensée. On la yoit sans ceffe exposée à des viciffitudes. Mais peut-on compter sur la ftabilité des chofes de ce monde? Souvent tandis que le Soleil éclaire de ses rayons les plus purs la moitié d'un beau vallon, l'autre côté est obscurci par un nuage épais, & ravagé par des torrens destructeurs. Au furplus, les divers évènemens tiennent aux divers caractères, & fervent à les développer. L'intrigue est attachante & tiflue sans être trop compliquée. On ne peut commencer ce Roman sans aller jusqu'au dénouement, qui est heureux, & qui adoucit les peines que la sensibilité a éprouvées dans le cours de cette lecture. On y rencontre quelques Episodes & quelques Scènes bourgeoises, comme dans les Romans de Miff. Burney; mais ces Scènes peignent les mœurs & forment des contrastes. Le style est prolixe & très-incorrect; mais du moins il - eft facile & naturel, & dès - lors il ne fatigue pas. Parmi différentes descriptions agréables & des détails vrais & touchans, en voici un que l'on sera bien aise de lire ici. در دو دو Dès l'inftant où Caroline mit le pied dans la maison de son père, elle fentit renaître en elle tous ses anciens goûts, >> toutes ses vir les habitudes, que la diffi>> pation à laquelle elle s'étoit livrée à Broon» fied avoit en quelque forte suspendues. » La vue de cette habitation chérie, dans >> laquelle elle n'avoit jamais rencontré » que la paix & le bonheur, lui caufa >> cette joie vive que l'on éprouve en retrouvant, en embrassant un ancien & fi دو dèle ami dont on a été long-temps fé>> paré. Elle touchoit ses livres, son clave» cin, ses dessins, elle vouloit s'affurer G >> c'étoit bien eux ; & comme fi elle eût pu >> avoir à craindre quelque changement, >> elle paroissoit enchantée de les retrou>> ver dans le même ordre où elle les avoit " laissés. Elle entroit dans toutes les cham>> bres, & sembloit leur dire: Me voilà, je: دو suis fûre que vous êtes bien aise de me » voir, & moi, je vous vois aussi avec joie. Son Linor favori ne fur pas oublié.. Auffi-tôt qu'elle fut entrée dans la falle » où la cage étoit suspendue, elle en ou>> vrit la porte. L'animal fortit. Il vint fe >> placer sur sa tête, sur son épaule, fur 2 son doigt, & joyeux de sa préfence, il » sembla célébrer son retour, en fifflant » l'air qu'elle lui avoit enseigné, & en >> tirant ensuite de fon gosier les fons les >> plus mélodieux ". SPECTACLES. COMÉDIE LE FRANÇOISE. E Lundi 20 Avril, on a fait l'ouverture de se Théatre par une représentation d' 4thalie, Tragédie de Racine, & de la Ma tinée à la mode, Comédie de M. Rochon de Chabannes. 1 Avant la première Pièce, M. Talma, dont nous avons annoncé la réception, a prononcé le Discours suivant. MESSIEURS, >> C'est en faveur d'un Art difficile & qui vous eft cher, qu'en rouvrant le Speetacle de la Nation, nous ofons réclamer vos encouragemens & votre indulgence. Chargés, par état, de reproduire sous vos yeux (du moins autant que nos efforts peuvent y atteindre) les Chef d'œuvres nombreux de la Scène Françoise, nous voyons avec une espèce d'effroi, l'étendue de nos devoirs & de nos richesses. Quel Théatre que celui qui fait les délices d'un grand |