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se sont retirés, et ont envoyé à Paris quatre Députés qui sont : MM. le Comte de Cunehy, de Créqui, le Marquis de Croix, le Marquis d'Avrincourt.

La Noblesse du Bailliage principal de Rouen, s'étant trouvée divisée d'opinions pour l'abandon des priviléges pécuniaires, 107 de ces Messieurs ont fait la déclaration suivante, qui a été déposée aux mains de Delabarre, Notaire, pour être mise au nombre de ses minutes, en date du 22 avril 1789.

Voici la teneur de la déclaration:

Les Gentilshommes ci-après fouffignés, con« fidérant que les diftinctions des rangs font indifpenfables dans tout état monarchique, mais « que les diftinctions inhérentes à la Noblesse « réfident fur une toute autre base que les pri« viléges pécuniaires ; »

« Confidérant que l'impôt doit être fupporté par tous les Citoyens, à ra:fon de leurs facultés, « comme un gage de la protection que l'Etat » leur accorde, & ne prétendant jamais féparer » leur qualité de Gentilhomme de celle de Ci »toyens François; »

«Fâchés que les circonstances ne leur aient » pas permis d'être les premiers à présenter leur » væu, dont l'effet doit être l'union entre les » Ordres, fi dérable pour le bien de l'Etat ; Ont fait la déclaration ci-après:

Nous fouffignés, faifant partie de l'ordre de la Nobleffe du bailliage principa de Rouen, déclarons, par acte formel & authentique, vouloir

fupporter comme les autres Ordres, dans une parfaite égalité & chacun en proportion de notre propriété, les impôts qui feront confentis par les Etats-Généraux; « ne prétendant nous réserver » que les droits facrés de cette propriété, & les » honneurs, prérogatives & diftinctions eflentiel»lement inhérentes à la Nobleife. Fait & figné » le 22 avril 1789. »

Signés, le Comte de Blangy, le Marquis de Rozay, le Marquis de Pardien, le Marquis de Vielzmaifon, le Comte de la Rivièr:-pré d' Ange, le Chevalier d'Ofmont, le Sens de Folleville, Préfident à Mortier au Parlement; le Marquis de Seignelay, le Comte d'Eftampes, Chalenge, Chrif tien de Fumechon, Confeiller au Parlement; Grout, Comte de S. Paër; Corneille, le Seigneur de SaintLéger, de Banville, d'Auger, le Marquis d'Eftouteville, de la Vache, Baron du Sauffay; de Caquerey, de Landelle, le Comte de Nocey, de la NiepceDuplis, le Moyne de Beisgautier, le Jaulne, Biffon de la Roque, Cavalier des Clavelles, Odoar du Hazey, le Marquis de Marguerite, de Freville, de Caqueray de Pleinefevette, de Mancel de Sequeville, Chevalier des Clavelles, Midy d'Andé, Cabeuil du Vaurouy, Midy de la Grenerais, le Couteulx de Canteleu, Freville de la Haye, le Marquis de Bourachay, Grenier d'Ernemont fils, Antoine Garvey, le Vicomte de Dauvet, Lefebvre de la Barre, le Vavaffeur, Quefnel, le Marquis de Dauvet, le Couteulx de Verclives, Grenier d'Ernemont père, le Sens, le Chevalier Odoard du Bofcage de Ble ville, le Couteulx, premier Préfident de la Cour des Comptes, Aides & Finances; le Marquis Davy d'Ernemont, de Maneville du Roumois, Maître des Comptes; le Begue, Comte de Germiny; Poterat de S. Sever, le Chevalier l'aîné, le Chevalier le jeuné, Grandin de,Raimbouville, le Che

valier Grenier de Cauville, d'Herbouville, le Marquis d'Estampes, de la Mouque, d'Inquerv'lle fils, Daniel, Chevalier de Grangues; le Marquis de Giffard, le Marquis de Soquence, de Brofard du Vauroy, le Chevalier de Campion, le Chevalier Picquet de la Houffiette, le Baron de Pontecoulant, le Comte de Courcy, le Comte de Brancas, L'Abbey de Villerville, Hallé de Candos, Bellemare de S. Cyr. Caqueray de S. ande, de Caqueray de Marquemont, le Chevalier Varin de S. Ouen, Morceng, Ramfreville des Noyers, Berthot du Bofctheroulde, Lefebvre de Vatimefnil, le Vaillant de la Haye, Heramberg, Confeiller au Parlement; le Vaillant de la Fieffe-Montrofy, le Roy de Livet, Doricule de S. Samfon, Defpaigne de Boftennay le Vaillant de Mouchy, le Vaillant de Rouge-Foffe, Henriques du Fayel, Rondel de Parfontaines, Routier des Certelles, Dubofc, Comte de Radepont; de la Roque du Framboifier, Guyot d'Amfreville Huegrais, du Hecquet, le Pefant de Boifguillebert, tant en mon nom que comme porteur de procuration de M. le Marquis de Bouville; de Fréville de l'Ome, Fréville de la Haye, le Chevalier de Chailloué, de Pellegars de la Riviere, de Mervat. le Marquis de Vielzmaifons, comme porteur de procuration de Mademoiselle de Gouzeville, de Madame la Marquile de Franqueville; le Comte de La Rivière-pré-d Ange, comme porteur de prola curation de M. le Comte d'Angerville; le Chevalier père, & comme porteur de procuration de M. Ducheu du Boulay; Acir de S. Martin, de Bailleul, Préfident à Mortier au Parlement, GrandBailli de Caux.

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M. le Duc de Harcourt a envoyé une nouvelle procuration, en date du 24 avril 1789, pour adhérer à ladite déclaration, avec la lettre

fuivante, datée du même jour, au Château de Meudon:

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« J'apprends, monfieur, qu'il y a partage d'o "pinions dans la Nob'effe à l'affemblée de Rouen " fur l'abandon de fes priviléges pécuniaires; » quoique vous connoifli z ma profeffion de foi "fur tout ce qui regarde l'intérêt général, je vous priede vouloir bien joindre ma voix, en vertu de » da procuration dont vous avez bien voulu vous n charger, à celle des Nobles, qui veulent con» tribuer par cet abandon à l'acquit des dettes » de l'Etat, & au fou'agement de la partie de » la Nation la moins en état de faire ces fa» crifices; s'il y a des proteftations, je proteste « contre le refus de cet abandon, que je défire

faire fans réserve. Je n'ai jamais fenti fi vive"ment qu'en ce moment, le regret de n'être - pas réuzi à mes Concitoyens, & de n'avoir » pas une fortune plus confidérable. »

J'ai l'honneur d'être, avec un parfait attachement, monfieur, &c. &c.

Le Duc DE HARCOURT.

M. Paris, Leutenant-Colonel de Dragons, Chevalier de Saint-Louis, a adhéré auffi à ladite déclaration, & a fait parvenir la lettre fuivante, datée de Paris, rue des Vieilles Audriettes, le

22 avril.

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« Le bruit fe répand ici, monfieur, que la » Nobleffe de Normandie, affemblée à Rouen » refufe de faire le facrifice de fes priviléges » pécuniaires; cette façon de penfer étant entière»ment contraire à la mienne & à l'esprit de » la procuration dont vous avez bien voulu vous » charger, je vous prie inftamment de vous »joindre en mon nom, & de me faire infcrire » au nombre des Gentilshommes qui auront opiné

» pour le facrifice defdits priviléges pécuniaires; » je vais plus avant, car fi perfonne n'a été de » cet avis, je vous demande expreffément d'en » faire la déclaration en mon nom, & d'en prendre acto. »

« Pardon, monfieur, de la peine que je vais » vous donner; mais telle que foit votre opi»nion particulière, je ne doute pas que vous » ne me rendiez le fervice que je vous de» mande : vous connoiffez, monsieur, toute l'é➜ tendue des sentimens que je vous ai voués. » Signé, PARIS.

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