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Il nous suffit d'indiquer à quelles exigences prodigieuses répondent les codes congolais et comment, par tant de côtés à la fois, un assaut triomphant a été donné à l'anarchie et à la barbarie. Des textes de lois ne sont pas une apologie : ils résument une œuvre. C'est ce qui fait leur éloquence et leur grandeur particulière. RENÉ VAUTHIER.

36.

Le mariage, le divorce et la séparation de corps dans les principaux pays civilisés. Étude de droit civil comparé par ERNEST LEHR, attaché-jurisconsulte de l'ambassade de France en Suisse, professeur honoraire de législation comparée à l'université de Lausanne, secrétaire général permanent de l'Institut de droit international. - Paris, L. Larose, 1899. Un volume de x1-472 pages in-8°.

Il n'est pas, pensons-nous, de jurisconsulte qui puisse, en tête de ses livres, citer, comme principaux travaux de l'auteur, autant d'ouvrages relatifs au droit comparé que peut le faire M. Ernest Lehr. Notre savant collaborateur a publié, en effet, d'intéressants et utiles traités concernant le droit civil germanique, le droit civil russe, le droit civil espagnol, le droit civil anglais, le droit pénal portugais; il a traduit et annoté le code civil du canton de Glaris, le code civil du canton de Zurich et le code de commerce portugais ; il annonce, comme étant en préparation, les Eléments de droit civil scandinave.

Dans son livre sur Le mariage, le divorce et la séparation de corps, M. Lehr fait un exposé des règles en vigueur dans les divers États du globe relativement au mariage, au divorce et à la séparation de corps. L'utilité du livre est incontestable, et celui-ci se recommande aux avocats et aux juges. Personnellement je puis donner un témoignage et parler d'expérience, chargé que je suis de présider úne chambre de tribunal qui, pendant toutes les audiences de l'année judiciaire, instruit et juge les affaires de divorce et de séparation de corps.

Une partie générale de l'ouvrage s'adresse plus spécialement à l'homme d'étude; elle constitue pour ainsi dire un coup d'eil d'ensemble sur les principales législations relatives au mariage, au divorce et à la séparation de corps. Il y a comme un exposé des motifs d'une législation uniforme sur la matière pour tous les peuples civilisés ou tout au moins de conventions internationales. E. NYS.

37. A Constituição do Brazil, Noticia historica, texto et commentario por ARISTIDES A. MILTON, deputado ao Congresso nacional pela Bahia, e magistrado en disponibilidade. Deuxième édition revue et augmentée. Un volume in-8° de XXXVII-546 pages. Rio de Janeiro, 1898. L'histoire politique des États sud-américains et leur constitution ne sont pas, en général, très bien connues en Europe, et, pourtant, elles mériteraient de l'être. La nouvelle constitution fédérative et républicaine du Brésil, en particulier, est une œuvre intéressante, mûrement

élaborée. M. Milton, qui, avant de siéger dans la Chambre des députés, faisait partie de l'Assemblée constituante, était mieux placé que personne pour expliquer la genèse et la véritable signification des divers articles de cette constitution. Son livre, qui débute par un résumé de l'histoire constitutionnelle du Brésil depuis qu'il a formé un État à part,' donne ensuite un commentaire lumineux de chacun des articles de la nouvelle charte, avec l'analyse de toutes les lois et de tous les arrêts récents qui s'y rapportent. Ce n'est pas ici le lieu d'analyser la constitution en elle-même ; j'ai déjà eu l'occasion de le faire ailleurs. Mais les jurisconsultes et les hommes politiques qui auraient intérêt à la connaître, et qui ne reculeraient pas devant un livre écrit en portugais, sont certains de trouver en M. Milton le guide le plus sûr et le mieux renseigné. Une excellente table des matières facilite les recherches.

ERNEST LEHR.

38. Le droit romain et le droit germanique dans la monarchie franque. Première partie: La famille. Discours prononcé par M. P. VAN WETTER, recteur de l'université de Gand, à la séance solennelle d'ouverture des cours, le 17 octobre 1899. In-8°, 87 pages. Paris, Chevalier-Marescq et Cie, 1899.

Nous avons signalé naguère aux lecteurs de la Revue (année 1899, p. 104) le discours rectoral prononcé par M. Van Wetter en 1898 et consacré à l'étude du droit privé dans la Gaule romaine. Le deuxième discours rectoral, que nous avons aujourd'hui sous les yeux, fait suite au premier. L'occupation de la Gaule par les Germains a mis en présence le droit romain et le droit germanique, entre lesquels on a cru voir une antithèse que l'on formule couramment en opposant l'équité germanique à la rigueur romaine. C'est la fausseté de cet axiome que M. Van Wetter s'attache à démontrer, en restant toutefois sur le terrain du droit de famille, se réservant de poursuivre plus tard sa démonstration dans les autres domaines du droit privé.

L'auteur montre que l'organisation monarchique de la famille avec un chef aux pouvoirs illimités, est tout aussi germanique que romaine.

S'il faut à cet égard faire une différence entre les Romains et les Germains, ce n'est pas à l'avantage de ces derniers; car si l'on peut dire qu'à Rome les abus de pouvoir du chef de famille étaient enrayés en fait par le contrôle très efficace de l'opinion publique personnifiée dans le censeur, chez les Germains, par contre, la puissance du chef de famille et du tuteur reste empreinte d'un cachet d'égoïsme bien plus que d'un caractère de protection.

« Au moment où les Germains occupèrent la Gaule, écrit l'auteur en terminant, leur famille était dominée d'une manière souveraine par des pouvoirs absolus. Esclaves, enfants sous puissance et femmes mariées, mineurs et femmes célibataires, tous étaient courbés sous une domina

tion dure, inflexible, despotique, et ce despotisme n'était pas tempéré par les mœurs. Faisant irruption dans la Gaule à l'époque où le droit romain était en voie d'accomplir sa dernière évolution, les coutumes germaniques imprimèrent au droit un recul violent de dix siècles. On remarque, en effet, une étroite affinité entre ces coutumes et la loi des XII Tables. Des deux côtés règne un droit d'une dureté impérieuse: celle-ci se manifeste même chez les deux peuples par des règles d'une analogie frappante; mais si l'on tient compte des mœurs, la rudesse est plus accentuée chez les Germains. » G. C.

39. — NAPOLÉON COLAJANNI, Le socialisme. Un volume de la bibliothèque de la Rivista popolare (en italien). Palerme-Milan, 1898.

Cette nouvelle édition de l'oeuvre de M. Colajanni nous montre que l'auteur a su se tenir au courant des dernières productions et de la marche récente des idées.

Son livre n'a pas les allures d'un traité dogmatique. Il prend quelques problèmes, sur les confins du socialisme et de la sociologie, et les traite un peu à la façon d'articles de revue. Socialiste, il l'est dans ses aspirations et ses fins, mais sans redouter de critiquer les « écoles » avec assez de force pour avoir été rejeté par elles. Socialiste, il l'est de cette façon un peu vague qui cadre avec sa conclusion, que voici :

<< Le socialisme subsiste, malgré les persécutions, les procès, les injustices, les calomnies, les massacres. Cent fois sa mort a été annoncée, et toujours il s'est relevé plus vigoureux qu'avant; on croyait l'avoir étouffé dans son berceau et ses adversaires l'ont retrouvé en face d'eux, geant. Voici que l'espérance, la foi en son avenir acquièrent de la puissance et prennent une intense réalité ; car, pour qui observe son passé et l'observe ensuite autour de lui, tout lui crie : le socialisme incessamment devient! »

Biologie et socia-
Atténuation de la
L'homme et la

Les titres des chapitres du livre de M. Colajanni indiquent les points. qu'il traite : « Le socialisme et la science moderne. lisme. La loi supérieure de l'organisme social. cause de la lutte Malthus et le problème social. nature. — La lutte pour le plaisir et la meilleure place. dans le socialisme : le problème de la félicité. - Sélection et privilège. La conservation des faibles et l'amélioration de la race. naturelles. >

La morale

Les lois

P. E.

ERRATA.

Une transposition doit être faite au texte de la page 112 et de la page 113. Le passage commençant à la ligne 31 de la page 112 par les mots : A notre sens et finissant à la ligne 27 de la page 113, doit être placé à la page 121, à la suite de la ligne 15.

A la page 352, fin de la ligne 13, il faut lire leur au lieu de lui.

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