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Belgique avait fait la triste épreuve des théories protectrices, et après avoir solennellement voté la loi des droits différentiels, elle avait été obligée d'abattre une à une ces barrières factices élevées entre elle et ses voisins. Frappé à son tour par les représailles de la Néerlande, le commerce belge avait réclamé, et des concessions étaient devenues nécessaires de part et d'autre. De là la conclusion avec la Belgique d'un traité signé le 29 juillet et ratifié le 19 août. Ce traité assurait aux deux nations les avantages qui convenaient le mieux à chacune d'elles: à la nation commerçante, les avantages commerciaux; à la nation industrielle, les avantages industriels. Une mutuelle faveur accueillerait désormais les produits belges à Java, et les produits de Java en Belgique. Certains droits d'exportation à Java étaient abaissés, et plusieurs ports de l'archipel étaient déclarés libres. C'était là le meilleur moyen de faire contre-poids aux influences anglaises, et d'assurer au commerce colonial des ressources en espèces qui, jusque-là, lui avaient trop souvent manqué (voyez plus haut, Belgique).

Une convention conclue avec la France pour l'abolition des droits de navigation sur le Rhin fut un pas de plus fait, cette année, vers l'affranchissement de cette voie commerciale. Ce n'était là, au reste, qu'un acte de juste réciprocité envers le gouvernement français, qui, depuis 1842, a abandonné tout droit de transit sur la navigation rhénane (voyez plus haut, France, Relations extérieures, p. 306).

Par une convention conclue entre les Pays-Bas et la Prusse, et dont l'exécution était fixée au 1er mai 1846, les bases de la perception du droit de navigation sur la Moselle furent réglées à nouveau. Cette perception devrait se faire, à partir du même jour, au profit commun du grand-duché de Luxembourg et de la Prusse dans un bureau mixte, sous la désignation de schengen-perl.

CHAPITRE III.

CONFÉDÉRATION GERMANIQUE.

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Tendances de l'Ailemagne vers les marchés Compagnie de navigation transatlantique. Chemins de

AUTRICHE. - Troubles de la Gallicie. · Leurs causes. - Déclaration d'état de siége. Mesures répressives prises contre les catholiques allemands. Création d'une caisse spéciale de crédit. - Influence heureuse de cette institution sur le cours des actions de chemins de fer. à la navigation.

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- Convention relative

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Breslau, adressée au roi en faveur de la liberté de conscience. royale. Luttes religieuses. Convocation d'un synode. Décisions du synode. Ordre de cabinet à ce sujet. - Tendances libérales de la Prusse rhénane. Recès de la dièle provinciale. Promesse d'une constitution. Création d'une nouvelle banque à Berlin. - Projet d'une presse gouvernementale. - Nouvelle loi relative au mode de procédure. Modification au tarif du zollverein. - Effet produit en Angleterre par l'aggravation des droits. - Tentative d'insursurrection dans le grand-duché de Posen. Attitude des classes inférieures.

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BAVIÈRE.— Attitude de la Bavière dans la question des tarifs. lioration apportée aux règlements sur la censure.

gieux.

Motion concernant la responsabilité des ministres. Motion relative à l'oralité des débats. — Clôture de la diete.

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Clôture de la diète. Discours royal.- Annonce d'une

réforme dans l'administration de la justice.

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Ouverture de la session. - Motion pour l'abrogation des traités de la diete. — M. Beck appelé au ministère. - Discours

d'un commissaire grand-ducal. Tentative de conciliation.

Adresse.

— Motion relative à la liberté de la presse. — Vote. — Concessions faites

aux dissidents catholiques. — Création d'écoles agricoles gratuites.

HANOVRE. - Rupture des négociations commerciales avec la Prusse.

SAXE-WEIMAR. Reconnaissance de la communauté catholique allemat de.

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Les efforts incessants faits par le commerce allemand pour s'ouvrir les marchés transatlantiques se manifesèrent d'une manière éclatante par la conclusion d'un traité entre le gouvernement américain et la compagnie intitulée Boat-steam_navigation company. Par ce traité, la compagnie s'engageait à construire, au 1er mars 1847, un bateau à vapeur de première classe, de 1400 tonnes et 1,000 chevaux; au 1er août 1847, un autre bateau pareil; deux autres de même force au 1er mars 1848. Ces bateaux seraient affectés au service entre New-York et Brême, touchant à Cowes en Angleterre. A partir du 1er mars au 1er août 1847, il n'y aurait qu'un trajet. Du 1er août au 1er mars 1848, il y aurait un départ par mois, et deux départs à partir du 1er mars 1848. La société était constituée au capital de 1 million de dollars. La compagnie recevrait 400,000 dollars pour le service des lettres et des dépêches.

Le réseau des chemins de fer qui sillonnent l'Allemagne s'étend et se resserre en même temps. Non-seulement les chemins de l'Oder et de l'Elbe se rapprochent de ceux du Rhin et du Mein, mais encore ils se dirigent simultanément vers la mer Baltique, la Vistule et le Danube, et de ce dernier fleuve ils pénètrent en Hongrie, en Gallicie, et, franchissant les Alpes, touchent à la mer Adriatique.

Le haut et le bas Rhin auront bientôt deux lignes de fer parallèles l'une sur la rive droite, parcourant Francfort, Darmstadt, Heidelberg, Carlsruhe, Fribourg et Bâle; l'autre sur la rive gauche, de Bingen, Mayence, par Worms, Manheim (Ludwigshafen), Spire, Strasbourg, et de là, par Colmar et Mulhausen, à Bâle.

Une autre ligne, celle de Weser, ira de Francfort par Friedberg, Giessen, Marbourg et Cassel, à Munden, pour rejoindre

la ligne du Nord de Berlin, par Potsdam, Magdebourg, Hanovre. Minden, Munster, Dusseldorf, à Cologne.

Cologne est déjà liée d'un côté avec Dusseldorf et Elberfeld, de l'autre avec Aix-la-Chapelle et la Belgique, bientôt avec Paris. Dusseldorf et Aix-la-Chapelle seront réunis, grâce à une ligne particulière, par Crefeld et Clèves. Une autre ligne de Duisberg, par Wesel et Emmerich, réunira Dusseldorf avec le chemin d'Arnheim à Amsterdam.

Une nouvelle ligne, non moins importante, se dirigera de Mindem à Brême, et poussera jusqu'à Oldenbourg et Emden, Hanovre sera réuni à Hambourg par une ligne traversant Zelle, Lunneberg et Harbourg.

La ligne entre Hambourg et Berlin est une des plus importantes. De Berlin, une voie ira par Mecklembourg jusqu'à Lubeck, Wismar et Rostock; une autre à travers Stettin, poussera d'un côté à Stralsund, de l'autre elle touchera la Pomeranie inférieure.

Cette dernière ligne traversant la Silésie, rejoignant l'Autriche, et celle de Dresde à Leipzig, forment ensemble la vertėbre de l'Allemagne centrale. D'un bout, elle va par Halle et Koethen, à Berlin; de l'autre, touchant Bamberg, par Hof et Altenbourg, elle rejoindra la grande ligne du Sud. De Bamberg, une ligne rejoindra Francfort, par Wurzbourg et Aschaffenbourg, et une autre par Nuremberg et Augsbourg, ira à Munich. D'Augsbourg, une ligne latérale rejoindra celle d'Ulm et y rattachera le chemin wurtembergeois, qui, à son tour, se mariera à celle du grand-duché de Bade.

Malgré tous ces chemins, les uns faits, les autres en voie de construction, l'Allemagne a encore de grandes lacunes à remplir.

De Bonn à Mayence, il manque une ligne pour réunir Francfort avec Cologne. Il n'est pas question non plus encore de la construction de la ligne entre Munich et Vienne. On a parlé d'une ligne entre Dresde et Prague; mais on attend d'abord l'achèvement de celle entre Vienne et Trieste.

Ce réseau, une fois complété, en réunissant tous les fleuves de l'Allemagne, le Danube avec le Rhin et le Mein, déjà réunis par le canal du roi Louis de Bavière, l'Elbe, l'Oder, la Weser avec le Rhin, et le Mein avec ses deux mers, non-seulement activeront le commerce, mais encore lui donneront un essor et des directions nouvelles dont il est impossible de prévoir le brillant avenir.

AUTRICHE.

Le fait qui domine, cette année, l'histoire de l'empire, c'est la tentative d'insurrection qui éclata, au même moment, dans les différentes provinces polonaises annexées depuis longtemps à l'Autriche, à la Prusse et à la Russie, et l'adjonction inattendue de la république de Cracovie à la couronne autrichienne. Le 17 février, le mouvement commença à Tarnow, capitale du cercle de ce nom. Il fut immédiatement comprimé, et le drame de la révolte polonaise se dénoua sur un autre théâtre. Aussi, pour ne pas scinder l'histoire de ces événements, avons-nous dû la raconter ailleurs (voyez Pologne, Cracovie).

Mais les conséquences de ce mouvement en Autriche, et la part que prirent les paysans à la répression des désordres par d'autres désordres plus redoutables peut-être, appelèrent l'attention de l'Europe sur la constitution intime de l'empire autrichien. Comment d'une émeute excitée par la noblesse naissaitil une sorte de guerre sociale, et comment avait-il pu arriver que les paysans de la Gallicie se tournassent contre leurs seigneurs ?

Quelle était la cause première de ces désordres, et fallait-il les attribuer aux fautes commises par le gouvernement autrichien? Quelques-uns virent là une manifestation libérale faite au nom des principes constitutionnels qui dominent en France et en Angleterre. D'autres crurent y reconnaître une énergique protestation des masses populaires contre la glèbe, la corvée et les autres institutions féodales restées debout en Autriche.

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