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déportés, sauf les ex-présidents Boyer et Hérard, et l'ex-secrétaire d'État Dumesle-Hérard.

Aussitôt que la nouvelle de cette révolution se répandit dans les provinces, elle y fut accueillie avec enthousiasme, et partout, à Leogane, à Jacmel, aux Gonaïves, au Mirebalais, à Lascahobas, le général Riché fut proclamé président par acclamations. Il avait suffi du mot de constitution, avec lequel il avait inauguré son pouvoir, pour lui attirer la sympathie de toutes les populations.

Cependant Pierrot, qui se trouvait au Cap à la tête de l'armée d'invasion de la république dominicaine, envoya les généraux Linding, Simon, Moreau et Brice aux Gonaïves pour se mettre à la tête de la garnison, de la population qui lui serait restée fidèle, et marcher contre l'usurpateur; mais peuple et soldats avaient abandonné son parti. Ses généraux furent d'abord arrêtés comme révolutionnaires, puis relaxés et renvoyés vers lui au Cap pour lui rendre compte des dispositions de la nation à son égard. Craignant que, dans son aveuglement, l'exprésident Pierrot ne tentât, à la tête de son armée, de reprendre le pouvoir et d'engager la guerre civile, la garnison des Gonaïves, renforcée de deux bataillons de Saint-Marc ainsi que d'un escadron de cavalerie, se porta sur la frontière du côté du Cap, pour résister et pour défendre le nouvel ordre de choses. D'autres troupes se dirigèrent aussi de ce côté avec des approvisionnements et des munitions de guerre, dans le but de s'opposer à toute tentative de Pierrot.

Le général Riché se conduisit avec une louable modération dans cette circonstance, et, pour détourner Pierrot de résister à la volonté populaire ou d'engager une lutte sanglante contre son propre pays, il rendit un arrêté par lequel il accordait à l'ex-président, comme retraite, le traitement attaché au titre de commandant de département, qu'il possédait avant son élévation, et cela à condition qu'il consentirait à rentrer dans la vie privée; il pourrait choisir le lieu de sa résidence.

Le nouveau président se rendit encore populaire par deux

ordonnances, dont l'une, destinée à soulager la misère du pays, portait qu'il serait frappé une quantité suffisante de monnaie de billon pour contribuer, avec les billets d'une et de deux gourdes, à faciliter la circulation; l'autre, de nature à ranimer le commerce, révoquait l'arrêté du 13 octobre 1845, qui défendait le travail des coupes d'acajou.

Le 31 mars, le général Pierrot se décida à abdiquer le pouvoir.

Les premiers mois de l'administration du président Riché furent signalés par la solution amiable d'un différend avec la France (voyez plus haut, France, p. 307).

NOMS D

DES PRINCES

16.

OBSERVATIONS.

(1) Le signe indique l'époque de la naissance du souve.]

FRANCE (royaume et co frég.; rain; celle de son avénement. LOUIS-PHILIPPE [er, 6 octieurs.

9 août 1830.

BELGIQUE (royaume).

LEOPOLD [er,

let 1831.

16 décembre

(2) Valeur capitale des rentes 5, 4 1/2, 4 et 3 p ojo qui sont encore à racheter,

(3) Entrés dans l'échiquier au 5 janvier 1837.
Total de la dette fondée au 5 janvier 1837.

La dette fédérale a été éteinte au 1er janvier 1835
Toutes les sommes exprimées sans signe spécial doivent
étre comptées en francs. Le signe l. représente le florin d'Al-
et 84, lemagne; le signe d., le dollar; le signe dr., le drachme; le signe
I., la tire, et le signe c., le contos.
Colonies. eurs.

NEERLANDE (royaume

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30,000,000 145,488,000
74,757,000 508,500,000 22,750 1 v. de l., 13 b. inf.
9,500,000

3,500 2 bât. inf.

7,500 1 v. de l., 1 f., 5 b. inf.

Bolivie...

310,000

Chili..

129,000

Brésil

Etats-Unis du
I (emp. ).

2,253,000

Uruguay.
Rio de la Plata. [

22,100
60,000
683,000

700,000
1,400,000
850,000
5,000,000

15,000,000 36,000,000 8,000 1 frég., 5 båt. inf.

60,000,000 233,000,000 30,000 3 v. de l., 9 f. 40 b. inf.

800,000

15,000,000 150,000,000 45,000 6 båt. inf.
15,000,000 134,000,000 10,000 15 bât, inf.

ÉTATS.
des

POPULATION.

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NOMS

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DISCOURS prononcé par le Roi à l'ouverture de la session des Chambres législatives, le 27 décembre 1845.

Messieurs les PAIRS, Messieurs les DÉPUTÉS,

En vous réunissant autour de moi, je suis heureux de penser que nous pouvons nous féliciter ensemble de l'état général de notre patrie. J'ai la confiance que l'accord des pouvoirs de l'Etat, et le maintien de notre politique d'ordre et de conservation, assureront de plus en plus le développement régulier de nos institutions et le progrès de la prospérité nationale. Mon gouvernement s'est appliqué à poursuivre l'exécution des grands travaux que vous avez votés; les mesures nécessaires pour les conduire à leur terme vous seront proposées. Nous aurons ainsi, en peu d'années, donné à la France, d'une part, de puissantes garanties de sécurité, de l'autre, les moyens de déployer son activité féconde, et de répandre le bien-être dans toutes les parties de notre territoire et dans toutes les classes de la population. Et en même temps que ces importants résultats ont été atteints, la situation de nos finances est devenue de jour en jour plus satisfaisante.

Ann. hist. pour 1846. App.

Les lois de finances et diverses lois qui ont pour objet d'introduire dans l'administration des améliorations importantes vous seront incessamment présentées.

Je continue à recevoir de toutes les puissances étrangères des assurances pacifiques et amicales. J'espère que la politique qui a maintenu la paix générale, à travers tant d'orages, honorera un jour la mémoire de mon règne.

L'amitié qui m'unit à la reine de la Grande-Bretagne, et que récemment encore elle m'a si affectueusement témoignée, et la confiance mutuelle de nos deux gouvernements, ont heureusement assuré les bonnes et intimes relations des deux Etats. La convention conclue entre nous, pour mettre un terme à l'odieux trafic des esclaves, reçoit en ce moment son exécution. Ainsi, par la coopération cordiale des forces maritimes des deux Etats, la traite sera efficacement réprimée, et, en même temps, notre commerce sera replacé sous la surveillance exclusive de notre pavillon.

J'ai lieu d'espérer que l'action commune de la France et de l'Angleterre amènera, sur les rives de la Plata, le rétablissement des relations commerciales régulières et pacifiques, unique but de nos efforts.

Des événements que je déplore,

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